Bernard Reichel (Compositeur)

  • français
  • 1980-10-14
  • Dauer: 00:47:58

Die unten dargestellten Filmaufnahmen werden Ihnen über Vimeo (https://vimeo.com/) zur Konsultation angeboten.

Beschreibung

Les souvenirs les plus anciens de Bernard Reichel se confondent avec la musique. Schubert, Beethoven et Mozart, plus tard Bach, marquent ses jeunes années. Au Locle, où sa famille se trouve dans les années quinze, il rencontre Charles Faller et, par lui, Emile Jaques-–Dalcroze. Il voue sa vie entière à la double activité de compositeur et de pédagogue à l'Institut Jaques-–Dalcroze et au Conservatoire de Genève. Son œoeuvre étonne par sa richesse et la diversité des genres, musique vocale et instrumentale qui nous propose le réconfort d'une vision équilibrée de l'homme.

00:00:00 – 00:00:25 (Séquence 0) : Générique de début du Plans-Fixes consacré à Bernard Reichel et tourné à Lutry le 14 octobre 1980. L'interlocuteur est le professeur Robert Junod. Christiane Montandon accompagne l'entretien au piano.
00:00:25 – 00:02:06 (Séquence 1) : Bernard Reichel parle du morceau de piano qui vient d'être joué. Composé probablement en 1949 ou 1950, il fait partie d'une série de préludes. Il dit les avoirs envoyés à des amis en Angleterre.
00:02:06 – 00:03:37 (Séquence 2) : Bernard Reichel raconte ses premiers contacts avec la musique. Ses premiers souvenirs remontent aux années 1903, 1904. À l'époque il habitait avec sa famille à Lausanne. Ses parents jouaient beaucoup de musique. Son père était un grand amateur de musique, il avait appris à jouer du violon. Il avait fait ses études en Allemagne, mais très vite il s'était installé en Suisse romande, à l'institut de Prangins, école rattachée à la communauté des Frères Moraves, créée au 18e siècle par le comte Zinzendorf en Saxe. Son père était très attaché à la Suisse romande et n'est presque plus jamais retourné en Allemagne. Sa mère était originaire du sud de la France, de la région de Gap.
00:03:38 – 00:04:32 (Séquence 3) : Bernard Reichel raconte ses premiers contacts avec la musique. Ses premiers souvenirs remontent à l'époque où ses parents avaient une pension à Lausanne. Il avait trois ans. Chaque semaine, il y avait une soirée de musique de chambre, avec des quatuors à corde, des trios. Il était très curieux de cette musique. Il dit ne plus bien distinguer entre ses souvenirs et ce qui lui a été raconté par la suite. Il a commencé très tôt, probablement autour de ses six ans, à tapoter sur le clavier du piano à la recherche de beaux accords. La musique de Schubert l'enchantait spécialement.
00:04:33 – 00:05:38 (Séquence 4) : Bernard Reichel raconte ses premiers contacts avec la musique. En famille il avait beaucoup pratiqué la musique. Son père jouait du violon, sa mère du piano, ses frères et soeurs jouaient aussi d’un instrument. Ils pratiquaient aussi beaucoup le chant. Ils avaient un livre de musique, le Liederschatz avec des chants à quatre voix, un peu romantiques. On y trouvait des oeuvres de Mendelssohn, Schubert, et autres compositeurs de cette époque. Chaque soir, sa mère lui chantait un cantique, un beau choral, avant d'aller au lit. Ce qui a probablement influencé sa sensibilité. Par la suite le choral a joué un grand rôle dans sa carrière de musicien. Une connaissance qui s'est développée avec le temps et surtout avec les oeuvres de Bach et les compositeurs du XVIIIe siècle.
00:05:40 – 00:07:02 (Séquence 5) : Bernard Reichel raconte ses premiers contacts avec la musique. La musique était très présente dans sa famille, ils en jouaient eux-mêmes. Il n'y avait pas de radio à l'époque, et ils n'avaient pas de disques non plus. À Lausanne, où ils ont habité jusqu'en 1913, ils entendaient parfois la musique dans la rue, des petits orchestres, mais la référence, la bonne musique, restait celle qu’ils pratiquaient à la maison. La musique classique, Beethoven, Mozart, qu'il aimait beaucoup. En famille, ils jouaient beaucoup au piano à quatre mains, ce qui lui a permis de connaître beaucoup de musique. Le quatre mains disposait d'un répertoire très riche. La musique était présente aussi à l'école, avec des chants patriotiques, mais ceux-ci ne lui ont pas laissé de souvenirs, c'était une musique très banale.
00:07:05 – 00:08:27 (Séquence 6) : Bernard Reichel parle de son enfance et de ses premiers contacts avec la musique. En 1913, il a quitté Lausanne avec sa famille, son père avait été nommé pasteur de la paroisse allemande du Locle, où l'industrie horlogère avait attiré un nombre important de Suisses allemands. Il pratiquait toujours la musique en famille, ce qui lui a permis certainement de progresser. Au Locle, il y avait un orchestre, mais qui jouait très mal. Le choeur de l'église principale était le seul point musical intéressant. Un choeur nombreux et dans lequel les gens venaient chanter avec plaisir. Bernard Reichel affirme que, en dehors de la pratique de la musique, il n'y avait pas d'autres activités de plaisir, la voiture n'existait pas, les gens ne partaient pas.
00:08:30 – 00:09:11 (Séquence 7) : Bernard Reichel parle de son enfance et de ses premières expériences musicales. Avec l'arrivée de Charles Faller au Locle, la musique s'est beaucoup développée. Grâce à lui, il a commencé à étudier l'orgue, et à prendre des leçons de violoncelle. Ceci a enrichi la vie musicale de la famille, en leur permettant de jouer des quatuors de Haydn, de Beethoven.
00:09:14 – 00:10:14 (Séquence 8) : Bernard Reichel raconte son enfance au Locle. Un souvenir très fort de ces années est celui de la déclaration de la première guerre mondiale, en 1914. L'annonce avait été donnée par le crieur public, le téléphone n'existait pas. L'annonce a été un coup effrayant pour ses parents, pour eux les enfants aussi, mais ils ne se rendaient pas vraiment compte de ce que ça représentait en réalité. La guerre a été un moment très difficile pour ses parents, surtout à cause de leurs origines, le père était Allemand et la mère Française.
00:10:17 – 00:11:40 (Séquence 9) : Bernard Reichel parle de ses années au Locle et de ses premières expériences musicales. A cause de la première guerre mondiale, Charles Faller est venu au Locle. Organiste genevois, qui habitait à Lyon et, à cause de la guerre, il a cherché un poste en Suisse. L'arrivée de Faller a joué un rôle très important dans sa vie de musicien. Faller avait à l'époque 26 ou 27 ans, il était très dynamique, et il a donné de très beaux concerts. Bernard Reichel entend alors pour la première fois les grandes oeuvres d'orgue de Bach, de César Franck, qu'il aime énormément. Faller a profité du choeur de l'église pour jouer des grandes oeuvres, des cantates, comme la "Passion selon Saint Jean". Des concerts difficiles pour les membres du chœur qui n'avaient jamais abordé ce genre de musique. Il souligne que les gens de la montagne aiment beaucoup la musique.
00:11:43 – 00:12:15 (Séquence 10) : Bernard Reichel parle de ses années au Locle et de ses premières expériences musicales, au moment de l'arrivée de Charles Faller. Le contact avec Faller lui a permis d’apprendre énormément. Faller lui a confié plusieurs travaux. Il jouait du piano pendant les répétitions, il le remplaçait à la direction lorsqu'il devait partir. Il a également étudié l'orgue avec lui, et en a joué par la suite dans des concerts. Il a aussi joué du violon dans des cantates.
00:12:18 – 00:13:18 (Séquence 11) : Bernard Reichel parle de ses années au Locle et de ses premières expériences musicales. Grâce à l'apprentissage de l'orgue, avec Charles Faller, il a pu obtenir le poste d'organiste dans l'église du village des Eplatures, entre Le Locle et La Chaux-de-Fonds. Chaque dimanche, il marchait une heure à l'aller et une autre au retour pour aller jouer durant le culte du matin. Il n'y avait pas de train. En hiver, certaines fois, le trajet était difficile à cause du froid et la neige. Avec l'argent qu'il gagnait, il a pu s'acheter des partitions de musique.
00:13:22 – 00:15:14 (Séquence 12) : Bernard Reichel parle de ses années au Locle et de ses premières expériences musicales. Charles Faller a dirigé de nombreux concerts, auxquels il a participé. Ils ont été des grands événements pour Le Locle. La "Passion selon Saint Jean", la Messe solennelle en si de Beethoven, une oeuvre très complexe et riche. Faller eut une idée très belle lors du concert de la messe de Beethoven. Il fit un entracte d'une demi-heure avant le credo, ainsi les gens sortaient de l'église et se baladaient dans les rues. Pour rappeler le public, il avait fait monter les trois trompettistes de l'orchestre en haut du moutier pour jouer le thème du credo qui allait suivre.
00:15:19 – 00:16:37 (Séquence 13) : Bernard Reichel parle de sa formation de musicien. Il explique qu'il a été en même temps élève de Charles Faller au Locle où il vivait, et de Paul Benner à Neuchâtel où il allait pour apprendre l'harmonie et le contrepoint. En 1920, il a quitté Le Locle pour passer une année à Bâle. Il a été élève d'Hermann Suter, le grand Kapellmeister de Bâle. C'était le grand chef de musique, directeur du conservatoire, de l'orchestre, et du choeur. Il se souvient qu’au commencement des cours Suter avait affirmé que le chant était à la base de toute musique, et que tous les élèves devraient se retrouver le vendredi à cinq heures pour participer à une heure de choeur sous sa direction.
00:16:42 – 00:17:08 (Séquence 14) : Bernard Reichel raconte sa formation en musique et comment il est devenu compositeur. Il dit avoir composé depuis tout petit, mais que c'est pendant son année au conservatoire de Bâle qu'il a développé sérieusement cette pratique. Il a pris des cours de composition chez Hermann Suter, directeur du conservatoire et compositeur lui-même. À Bâle, il a aussi étudié de manière approfondie l'orgue, avec le professeur Hadolf Hamm, l'organiste du Münster de Bâle.
00:17:13 – 00:19:18 (Séquence 15) : Bernard Reichel raconte sa formation en musique. Après son année au conservatoire de Bâle, il est parti pour Genève à l'Institut Jaques-Dalcroze. Faller l'avait averti d'une démonstration de Jaques-Dalcroze au Locle. Il le connaissait de réputation, mais il ne l'avait jamais rencontré. Au Locle, non seulement il assiste à la démonstration, mais aussi, chez Faller, à une conversation animée entre les deux musiciens au sujet du "Roi David". C'était une oeuvre qui était étudiée à Lausanne sous la direction de Paul Boepple, qui était aussi maître à l'Institut Dalcroze. Les premières représentations du "Roi David" eurent lieu à Mézières. Suite à cette rencontre, il eut très envie de suivre les cours de Dalcroze pour avoir une formation plus complète, ce qu'il a fait pendant deux ans. Dalcroze était en plein épanouissement, il avait alors 56 ou 57 ans. Son institut se trouvait à la rue de la Terrassière à Genève.
00:19:23 – 00:20:34 (Séquence 16) : Bernard Reichel parle de l'Institut Jaques-Dalcroze à Genève, et de l'enseignement de Jaques-Dalcroze. Un homme plein d'idées, d'imagination. Il s'appliquait à développer les mêmes capacités chez ses élèves, à faire sortir leur imagination. Il ne les influençait pas, au contraire il les laissait suivre leur ligne. Faller a eu des élèves très différents, comme Frank Martin, Jean Binet, et lui-même. C'était un vrai pédagogue. De nature très spontanée, il se souvient d'une fois où Dalcroze avait interrompu les cours, pour improviser des concerts avec des musiciens rencontrés la veille. C'était Wiéner et Doucet, deux pianistes très connus qui jouaient du Jazz.
00:20:40 – 00:22:45 (Séquence 17) : Bernard Reichel parle de l'Institut Dalcroze à Genève. Il cite un spectacle très important: L'opéra "Le petit roi qui pleure", composé par Jaques-Dalcroze à son retour d’Allemagne, où il avait vu des pièces qui l'avaient inspiré. Un spectacle très grand, il y avait 200 enfants au moins sur scène, des jeunes filles aussi, un petit orchestre, un choeur, et Jaques-Dalcroze lui-même au piano. Reichel dirigeait le tout, non sans difficulté, surtout avec Dalcroze. Il était en effet très fantaisiste, et amenait à chaque représentation quelque chose d'imprévu. Il aimait improviser au piano dans certains passages. Suite à la première représentation, Ansermet avait écrit un article élogieux dans le "Journal de Genève" en soulignant l'importance de l'improvisation dans ses spectacles.
00:22:52 – 00:24:29 (Séquence 18) : Bernard Reichel parle de son rapport à l'improvisation et de son enseignement à l'Institut Jaques-Dalcroze. L'improvisation était difficile à enseigner à cause de la diversité des élèves. Il dit n'avoir pas vraiment suivi une méthode dans son enseignement. Selon les principes de Jaques-Dalcroze, il a beaucoup improvisé et composé avec la particularité des élèves. Seuls certains grands principes, les bases, étaient fixés.
00:24:36 – 00:27:13 (Séquence 19) : Bernard Reichel décrit son enseignement de l'improvisation à l'Institut Jaques-Dalcroze. Il donnait souvent une mélodie inventée sur le moment aux élèves qui devaient l'harmoniser. Dans ses cours d'harmonie, au conservatoire aussi, il avait l'habitude de demander pour une même mélodie deux harmonies différentes. Il évoque à ce propos un exemple de Bach. Il cite deux esquisses qu’il a composées lui-même et qui reproduisent le même phénomène: une même mélodie qui change de caractère au gré de l'harmonie qui l'accompagne. Il fait un parallèle avec la peinture: si un même objet est peint sur un fond qui change de couleur, l'objet lui-même change.
00:27:21 – 00:28:32 (Séquence 20) : Bernard Reichel parle de ses propres compositions musicales. L'interviewer rappelle le nombre important de ses œuvres, de différents styles et domaines. Reichel explique qu’il ne fait pas de différence entre la musique religieuse et profane. Le langage qu'il utilise au fond pour toute sa musique est le même.
00:28:40 – 00:29:35 (Séquence 21) : Bernard Reichel parle de ses propres compositions musicales, de sa manière de vivre et de composer la musique. Selon l'interviewer, sa musique tout entière exprime la vision et les sentiments d'une âme religieuse. Il répond affirmativement, cependant il spécifie que cette vision religieuse n’est pas l'expression d'une pensée dogmatique, d'une église en particulier, mais une croyance et un attachement à la vie. Sa démarche de compositeur n'est pas un amusement, ni une démarche intellectuelle, mais elle est le reflet de son âme.
00:29:44 – 00:30:54 (Séquence 22) : Bernard Reichel parle de ses propres compositions musicales, de sa manière de vivre et de composer la musique. Il décrit ses différentes sources d'inspirations, même si elles paraissent souvent inexplicables. Il cite en premier la marche. Dans les montées surtout, il lui arrive de chanter intérieurement des mélodies, qu'il retrouve parfois dans ses compositions. Les concerts aussi l'influencent et le stimulent beaucoup. Surtout s'il n'a plus écouté un orchestre depuis un moment.
00:31:03 – 00:32:47 (Séquence 23) : Bernard Reichel explique son écoute de la musique. Même si elle est rare, l’écoute de la musique, plus qu’autre chose, lui permet d’éprouver un plaisir énorme. C’est un moment intense, pendant lequel il refait le travail du compositeur. Il cite comme exemple la symphonie de Beethoven, la 5ème, qu'il n'a plus écoutée depuis une dizaine d'années. S'il devait l'écouter à nouveau, il la retrouverait dans toute sa fraîcheur. Il pense qu’actuellement il y a surabondance de musique. Ceci entraîne une perte de valeur, de son caractère exceptionnel. Il cite Ansermet qui disait qu'une grande oeuvre doit être toujours un événement. Lorsqu'il écoute une oeuvre de Schubert en concert, ou à la radio, ou encore sur un disque, bien que ça arrive très rarement, il y met tout son coeur. Il trouve important de garder un émerveillement devant les choses.
00:32:57 – 00:33:45 (Séquence 24) : Bernard Reichel explique les différentes sources d'inspirations de ses compositions musicales. Auparavant, il a parlé de la marche, des concerts écoutés, il cite maintenant le fait de jouer, d'improviser au piano. Il précise et montre concrètement, comment le geste physique, la manière de poser la main sur le piano, peut déterminer le caractère de ce qui est joué. Les mêmes notes pourront à la fois ne rien donner, ou être le commencement de quelque chose. C'est la transformation d'un geste physique qui est animé par un mouvement intérieur, qui est spiritualisé.
00:33:56 – 00:35:17 (Séquence 25) : Bernard Reichel raconte son contact et ses conversations avec le musicien Frank Martin. Il dit avoir parlé avec lui de tout autre chose que de musique. Souvent il se rendait chez lui à Naarden en Hollande. Mis à part quelques moments passés au piano, ils aimaient surtout se promener et discuter de voyages, de la mer, des bateaux. Il se souvient en particulier d'une fois où Martin lui a montré un de ses propres films tourné en Islande, où on voyait une île en train de se former suite à une éruption volcanique, un événement impressionnant. Ils aimaient aussi parler de littérature, de Teilhard de Chardin et de Goethe par exemple.
00:35:28 – 00:37:28 (Séquence 26) : Bernard Reichel parle de ses relations d'amitié et de leurs influences. Il explique qu'il est très heureux de sa vie, de ce qu'il a vécu. Il dit vivre toujours intensément les choses. Pour ce qui concerne ses amitiés, il dit avoir été très lié à son cousin, le peintre Théophile Bosshard, décédé à Chardonne. À Paris, où il a habité pendant une année, il lui rendait souvent visite dans son atelier. Il se souvient d'une fois où Bosshard lui avait expliqué qu’avant de travailler il fallait toujours prier. Une prière un peu spéciale, pour chercher ce qu’on a vraiment en soi et l’exprimer ensuite.
00:37:40 – 00:39:51 (Séquence 27) : Bernard Reichel parle de ses relations d'amitié et de leurs influences. Il raconte son amitié avec le pianiste bâlois Ernst Levy, qui était très lié à Paul Beopple professeur de l'Institut Jaques-Dalcroze. Avec Levy, il a travaillé à Paris. L'influence de Levy ne se limite pas à la musique. Levy était passionné par les cathédrales et leur architecture, il en avait une très grande connaissance. Le dimanche, ils allaient souvent ensemble les visiter. Il se souvient en particulier d'une visite à Chartre. Levy connaissait bien le gardien, Etienne Houvet, qui leur a permis de tout visiter. L'intervieweur fait un parallèle entre l'architecture religieuse et le goût de Reichel pour la construction musicale. Ces visites l'ont certainement inspiré dans sa pratique du dessin. Une passion née pendant son enfance. Comme il n'y avait pas d'appareil photographique dans sa famille, ils se promenaient toujours avec un album à dessin.
00:40:04 – 00:41:15 (Séquence 28) : Bernard Reichel parle de l'influence que la littérature a jouée dans sa vie de musicien. Il dit avoir eu envie de composer après certaines lectures. Il cite l'exemple du "Wilhelm Meister" de Goethe. Il a mis en musique des poèmes de Goethe, des "Lieder", les seuls qu'il ait composés. Il aimerait cependant en faire encore. Il a mis en musique les textes de Minions, après avoir hésite, car plusieurs compositeurs l'avaient fait avant lui.
00:41:28 – 00:43:02 (Séquence 29) : Bernard Reichel parle des commandes de musique qu'il a reçues pendant sa carrière. Il était en relation avec différentes sociétés, et avec de nombreux musiciens. Il cite une commande imprévue, faite par l’orchestre de Louisville dans le Kentucky, aux Etats-Unis. Ils voulaient une oeuvre symphonique. Ils avaient fait plusieurs commandes à une soixantaine de compositeurs dans le monde entier. Il cite une commande de Lemgo, une petite ville du nord de l'Allemagne, où il a des amis comme Walther Schmidt, qui dirige le coeur, la Marienkantorei. Ils lui ont commandé une oeuvre pour l’inauguration d'une très belle église du XIIIe siècle, la Marienkirche, qui avait été entièrement restaurée. Il a choisi de composer un gloria, texte qui lui semblait approprié. L'oeuvre a été enregistrée et mise sur disque.
00:43:15 – 00:45:06 (Séquence 30) : Bernard Reichel explique le lien entre sa musique et son époque. Il trouve qu’inévitablement des éléments de son époque sont exprimés à travers sa musique. Il pense néanmoins qu’ils apparaissent indirectement. Dans ce sens, on lui a reproché une musique trop sereine, et équilibrée. Reichel ne croit pas que l'art se doit d'exprimer son époque. Il cite l'exemple de la musique du XVIIe siècle en Allemagne, à l'époque de la guerre de Trente Ans et la peste. Les compositeurs comme Schütz, Schein, Scheidt, ont composé des musiques qui donnent des sensations de joie, d'équilibre et de beauté. Il préfère l'idée d'un art qui surmonte les drames de l'époque.
00:45:20 – 00:47:08 (Séquence 31) : Christiane Montandon joue au piano un morceau de Bernard Reichel.
00:47:22 – 00:47:43 (Séquence 32) : Générique de fin du Plans-Fixes consacré à Bernard Reichel et tourné à Lutry le 14 octobre 1980.
Lien aux découpage sur la base de données original
Dieses Dokument wurde mit der Unterstützung von Memoriav erhalten.
304 Dokumente im Bestand
Kommentieren