Charles Bourgeois (Correcteur d'imprimerie)

  • français
  • 1988-10-25
  • Dauer: 00:51:23

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Beschreibung

C'est avec humour, chaleur et reconnaissance que Charles Bourgeois nous fait découvrir ce qu'est sa vie, et cela malgré son lourd handicap. La lecture et l'écriture sont ses passions, dont il a pu faire sa profession, car dès son enfance il a mis toute son énergie dans sa formation intellectuelle, aux dépens de traitements chirurgicaux ou physiothérapeutiques trop astreignants.

00:00:00 – 00:00:11 (Séquence 0) : Générique de début du Plans-Fixes consacré à Charles Bourgeois, correcteur d'imprimerie, et tourné au Mont-sur-Lausanne le 25 octobre 1988. L'interlocuteur est Bertil Galland.
00:00:11 – 00:01:29 (Séquence 1) : L'interlocuteur décrit Charles Bourgeois comme un homme dépendant des autres pour un certain nombre d'actions physiques, mais qui a développé sa propre liberté par un acte de révolte. Une révolte qui est à l'origine de sa destinée. Charles Bourgeois explique qu'à la base de son chemin et du but qu'il a atteint, il y a un acte de désobéissance. Il a dû faire la nique au destin, en entreprenant différents chemins, en se trompant plusieurs fois avant de trouver le bon. Depuis sa plus tendre enfance, il vit dans une perpétuelle remise en question.
00:01:30 – 00:03:31 (Séquence 2) : L'interlocuteur rappelle que Charles Bourgeois a préféré favoriser son évolution intellectuelle plutôt que physique. Il explique que depuis tout petit, il a été tyrannisé par les visites chez les docteurs et les faiseurs de miracles. Ils n'admettaient pas que son cas soit "désespéré". Plus tard, il a su dire non, un acte instinctif qui lui a permis d'arriver là où il est maintenant. S'il s'était laissé croquer par le pouvoir médical, il ne serait pas à la même place aujourd'hui. Il devait courir derrière deux lièvres à la fois, les traitements médicaux et l'école.
00:03:33 – 00:04:06 (Séquence 3) : Charles Bourgeois explique que sa désobéissance a été un acte inconscient. Il a été guidé par son instinct, un instinct d'être primordial.
00:04:08 – 00:06:13 (Séquence 4) : Charles Bourgeois dit être un IMC, infirme moteur cérébral. Le terme cérébral porte à confusion, car il n'a rien à voir avec l'intellect. En Suisse, entre 75 et 85 pourcents d'IMC ont une déficience mentale en plus d'une déficience physique. On parle beaucoup d'eux mais on oublie la petite minorité. Le public pense qu'on ne peut rien tirer d'eux. Ils sont prisonniers de l'apparence. Il a beaucoup souffert de ceci.
00:06:16 – 00:07:45 (Séquence 5) : Charles Bourgeois dit avoir passé ses premières trois années chez ses grands-parents à Vevey. Ils étaient extrêmement charmants. Ils ne se sont pas braqués face à lui, à son aspect bizarre. Son grand-père lui a reconnu des capacités et a éveillé en lui des curiosités. Il a agi inconsciemment et Charles Bourgeois lui doit en partie d'être ce qu'il est.
00:07:48 – 00:09:56 (Séquence 6) : Charles Bourgeois rappelle qu'il a vécu à Vevey de sa première à sa troisième année. Après, il est retourné chez ses parents et il a suivi l'école enfantine à Lausanne. Pour ses parents, cet enfant handicapé était une "tuile", selon l'expression vaudoise. Il a commencé l'école enfantine à sept ans, ses parents ne savaient pas comment l'introduire dans la vie scolaire. Ils ont demandé à une voisine de Béthusy, une maîtresse d'école enfantine de lui donner des cours privés. Elle a insisté pour qu'il aille à l'école. Il s'est présenté à l'école, les enfants l'ont accueilli sans problème et en dix jours il avait appris le système de la lecture. Ce qui fut le début de son chemin. Tout son bonheur actuel vient de là.
00:10:00 – 00:11:40 (Séquence 7) : Charles Bourgeois explique qu'il a eu d'abord des maîtresses, à l'école enfantine et les deux premières années d'école primaire. Cela s'est bien passé. Elles étaient très efficaces et vaguement maternelles, ce qu'il aimait. La troisième année, il est tombé sur Marcel Sénéchaud, amateur d'opéra. Il était un peu rude. Il est passé ensuite dans la classe de Monsieur Musy qui l'a poussé à améliorer ses performances scolaires.
00:11:44 – 00:12:55 (Séquence 8) : Charles Bourgeois explique que pendant les vacances scolaires il était souvent opéré. Parallèlement à sa scolarité, il avait des séances de physiothérapie qui le fatiguaient beaucoup. Il ne pouvait pas mener à la fois l'école et son traitement physiothérapeutique. C'est ainsi que son choix s'est petit à petit précisé. Il avait l'intime conviction, au grand dam des spécialistes médicaux, que sa voie était l'école.
00:13:00 – 00:14:19 (Séquence 9) : Charles Bourgeois explique qu'il a voulu tout donner pour réussir l'école, mais il n'a pas pu tout de suite diminuer la physiothérapie. Pour résultat, il tombait malade d'épuisement toutes les trois semaines, et il lisait des bandes dessinées au lit. Entre la quatrième et la cinquième année, il a fait un stage dans une institution à Sierre, Notre-Dame de Lourdes, où il avait une scolarité adaptée au programme de physiothérapie. Il s'ennuyait car la physio était au détriment de l'école. Il en garde de bons souvenirs, mais ça ne cadrait pas avec ses aspirations. Après six mois, il a arrêté et il est retourné à Lausanne pour suivre l'école officielle.
00:14:24 – 00:14:42 (Séquence 10) : Charles Bourgeois dit qu'il a passé la cinquième année avec Monsieur Vivian. Ce dernier le poussait, il croyait qu'il pouvait passer en primaire supérieure. Ils ont proposé à ses parents de le faire passer en supérieure, les maîtres étaient convaincus, lui ne l'était pas complètement.
00:14:47 – 00:15:11 (Séquence 11) : Charles Bourgeois explique qu'il recevait de la part de ses maîtres plus de complicité que de complaisance. Monsieur Musy était extraordinaire, ainsi que son successeur, Monsieur Vivian, qui exigeait beaucoup de lui.
00:15:17 – 00:16:39 (Séquence 12) : Charles Bourgeois parle de l'instituteur Georges [Annen] qu'il a eu en primaire supérieure. Ce dernier n'avait aucune complaisance envers lui ce qui était bien. Charles Bourgeois a souffert pendant deux ans et demi sur trois, car il était exigeant. Avec son successeur, la relation était meilleure. Georges [Annen] l'a poussé vers l'écriture.
00:16:46 – 00:18:57 (Séquence 13) : Charles Bourgeois explique que sa maladie, l'infirmité motrice cérébrale, survient à la naissance, à cause d'une panne d'oxygène qui tue des cellules cérébrales qui ne sont pas remplacées. Les effets peuvent être très différents. Il fait partie des raides. Enfant, il avait des crampes douloureuses dans les jambes, ses parents devaient se lever plusieurs fois par nuit pour lui détendre les jambes. Il a subi des opérations pour corriger des tendons trop courts. Il a eu une dizaine d'opérations pendant sa scolarité, entre 1952 et 1959.
00:19:04 – 00:19:52 (Séquence 14) : Charles Bourgeois explique que le médecin qui l'avait opéré en 1952 avait conseillé à ses parents de ne pas le mettre à l'école. Il aurait peut-être gagné en mobilité en suivant les conseils des médecins, mais il n'aurait pas pu gagner sa vie. C'est son geste de désobéissance qui l'a amené là où il est aujourd'hui.
00:19:59 – 00:21:39 (Séquence 15) : Charles Bourgeois explique que l'école publique actuelle accepte moins volontiers les personnes handicapées. Depuis quelques années, des "home-écoles" ont été créées, qui mêlent le programme scolaire au programme physiothérapeutique. Ceci présente l'avantage de tout réunir sous le même toit avec le risque de ne pas privilégier suffisamment la partie scolaire.
00:21:47 – 00:22:48 (Séquence 16) : L'interlocuteur cite une phrase de Charles Bourgeois où il dit à propos d'un séjour dans un home, qu'il se sentait en prison pour un crime dont il était innocent. Il explique qu'il ne trouvait pas juste d'être interné pour le crime de "lèse normalité". Il était dans une sorte de caserne avec d'autres handicapés. Le but était de stimuler un effet de compétition entre eux. Il préférait la compétition sur le plan des livres et avec des personnes normales. Il n'est pas anti-handicapé, simplement il est plus stimulé avec les autres qu'avec ses confrères invalides.
00:22:56 – 00:23:50 (Séquence 17) : L'interlocuteur demande à Charles Bourgeois si les systèmes qui tendent à isoler les handicapés de la société le dérangent. Il acquiesce. Il répond que dans ce système, on ne tient pas compte de l'individu lui-même et de ses aspirations. Dans la tradition, un handicapé n'a pas d'idées et on lui impose des schémas. On ne tolère pas quelqu'un qui essaie de résister à ce schéma.
00:23:59 – 00:24:30 (Séquence 18) : Charles Bourgeois explique qu'une loi absurde vient d'être votée concernant les soins à domicile. Des soins pour éviter une trop grande concentration de personnes en institution. Dans cette loi, tout a été prévu sauf l'imprévu. Il y a une équipe pluridisciplinaire, un terme à la mode, où tout le monde est spécialiste et personne n'est généraliste.
00:24:39 – 00:27:09 (Séquence 19) : Charles Bourgeois raconte un séjour en Allemagne chez des artistes en 1969. En 1968, il avait rencontré et il aidait une Allemande qui suivait une école de français pour étrangers. Il lui a demandé de pouvoir faire des vacances dans son pays. Il a toujours le courage d'exprimer ce qu'il a envie de faire. Elle lui a proposé d'en parler à un ami peintre dont la femme était infirmière. Il dépend de quelqu'un pour tout ce que la loi définit pudiquement "les gestes de la vie quotidienne". Il a eu un conflit avec ses parents, un conflit de génération, c'était ce qu'il appelle "sa période soixante-huitarde". Ils ont accepté ce voyage à condition qu'il soit accompagné de sa petite soeur Nelly qui avait 16 ans.
00:27:19 – 00:30:08 (Séquence 20) : Charles Bourgeois dit être parti à Bockeloh avec sa sœur, à une dizaine de kilomètres de Münster en Westphalie. Il séjournait dans une famille où le père était artiste et sa femme infirmière; ils avaient un enfant de trois ans. L'artiste pratiquait un art érotique bizarre, délirant. Charles Bourgeois a craint pour sa soeur, il était très inquiet. Le séjour s'est très bien passé, si bien que l'année suivante, en 1970, il y est retourné. Il était attiré par le manque de schémas dans la vie de cette famille et le contact très humain. Il a rencontré deux autres couples hors normes. Ces personnes n'avaient pas de préjugés vis-à-vis de lui. Il était habitué à s'excuser lorsqu'il demandait de l'aide, ils lui ont dit d'arrêter de le faire. Pour eux, c'était normal qu'il se fasse aider. De retour à Lausanne, il avait les idées plus larges et ça coinçait un peu. C'était sa période soixante-huitarde.
00:30:18 – 00:31:39 (Séquence 21) : Charles Bourgeois présente sa nièce Cécile, la fille de sa soeur Nelly. Il explique que le handicapé représente une charge pour la famille, il arrête l'autonomie de la famille. La famille de son côté nuit au handicapé dans la mesure où elle le surprotège. Il faut trouver le juste milieu. Ce qu'il reproche aux milieux professionnels, c'est qu'ils considèrent la famille comme des néophytes alors qu'elle a l'intelligence du coeur.
00:31:50 – 00:32:58 (Séquence 22) : L'interlocuteur explique que Charles Bourgeois, dans le livre qu'il a écrit sur lequel il a travaillé avec Bertil Galland, parle des enseignements de sa sœur cadette Nelly. Il explique que sa sœur ne comprenait pas pourquoi il n'arrivait pas à communiquer avec les personnes en dehors de la famille. Il paniquait. Un jour, elle lui a dit qu'il devait arrêter et se comporter de la même manière qu'en famille. Elle lui a assuré une ouverture sur le monde en dehors de la famille.
00:33:10 – 00:34:39 (Séquence 23) : L'interlocuteur demande à Charles Bourgeois de parler de ses expériences négatives et positives dans ses contacts dans la rue, avec son fauteuil roulant. Il cite deux cas, un négatif et un positif. Un enfant a demandé à sa maman "Qu'est-ce qu'il a le monsieur?", d'où le titre de son livre, et il a reçu une gifle de sa mère. Charles Bourgeois était fâché contre cette mère, car c'est un geste à ne pas faire. Une autre fois, à la même question, le parent a surmonté sa gêne et a répondu qu'il était normal et qu'il fallait le prendre comme il est. Un exemple positif qu'il rencontre de plus en plus. Il a l'impression que les personnes s'habituent maintenant.
00:34:51 – 00:35:08 (Séquence 24) : L'interlocuteur cite un propos de Charles Bourgeois: il aimerait qu'il y ait plus de handicapés dans la rue, un signe qu'ils se sentiraient reçus. Il explique qu'il faudrait banaliser leur apparence. Il aime utiliser la formule de "dictature de l'apparence". L'apparence laisse présager des choses qui ne correspondent pas à la réalité.
00:35:21 – 00:36:15 (Séquence 25) : L'interlocuteur demande à Charles Bourgeois de parler des obstacles architecturaux. Il cite les escaliers du Comptoir ou du théâtre, de certains cinémas de Lausanne encore. Il n'y en a que deux qui lui sont entièrement accessibles. Il semblerait qu'une loi contre les barrières architecturales vient d'être promulguée. Les modifications des bâtiments ne coûtent pas autant qu'on le prétend. Des modifications qui ne sont pas utiles aux handicapés seulement, mais aux mères avec poussette aussi.
00:36:29 – 00:37:02 (Séquence 26) : Charles Bourgeois dit être correcteur d'imprimerie. Sa mère l'a aidé à choisir ce métier. Connaissant son engouement pour la lecture, elle a pensé à rentabiliser sa passion d'autant plus qu'il est "copain" avec l'orthographe. L'assurance invalidité a financé sa formation professionnelle.
00:37:16 – 00:37:32 (Séquence 27) : Charles Bourgeois explique qu'il peut utiliser une main seulement même si l'autre l'aide aussi. Il travaille plus lentement que les autres, il est en colère avec la vitesse. Il travaille aussi régulièrement que possible.
00:37:47 – 00:38:28 (Séquence 28) : Charles Bourgeois explique que l'assurance invalidité lui a financé des professeurs à domicile et des livres après sa scolarité. Le cours de formation a duré deux ans, c'était un cours par correspondance. Il est devenu correcteur régulier mais presque en autodidacte, car pendant le cours il n'a jamais exercé cette profession.
00:38:44 – 00:39:53 (Séquence 29) : Charles Bourgeois dit travailler depuis 1966 chez le même employeur, dans une grande imprimerie de Lausanne. Il travaille à la maison. Il ne perçoit plus de rente d'invalide malgré son handicap, ce qui est un peu frustrant. L'assurance invalidité lui octroie des aides pour tiers, l'allocation d'impotence. Sa sœur vient d'arrêter de travailler chez le même employeur. Jusque-là, elle s'occupait d'acheminer son travail entre l'imprimerie et chez lui. Elle doit aller chercher son travail et l'AI lui rembourse les frais de déplacements.
00:40:09 – 00:41:07 (Séquence 30) : L'interlocuteur rappelle que dans ses écrits, Charles Bourgeois expliquait que l'assurance invalidité donne aux handicapés le minimum économique. Il a de la chance d'être en famille, ce qui limite ses frais. Il travaille à domicile, dans un cadre idéal, et il essaye de travailler huit heures par jour. En réalité, il travaille un peu moins que ses collègues et il gagne 1000 francs en moins.
00:41:24 – 00:42:15 (Séquence 31) : Charles Bourgeois dit que l'écriture est sa profession et sa passion. L'interlocuteur cite une de ses phrases: "La langue française est ma fiancée". Il dit avoir eu le coup de foudre tout de suite. Il trouve intéressant de jongler avec les accords des participes. Plus qu'une fiancée, c'est pour lui une maîtresse, qui le griffe et lui joue des tours quand sa mémoire flanche. C'est une thérapie qui l'oblige à raisonner et à faire un peu de synthèse. Ça l'aide aussi dans les autres langues, comme l'allemand qu'il pratique volontiers. Il a l'impression de mieux comprendre le français depuis qu'il pratique à fond l'allemand, depuis ses séjours en Allemagne.
00:42:32 – 00:43:11 (Séquence 32) : L'interlocuteur rappelle que Charles Bourgeois a écrit un livre. Il explique qu'il écrit avec un doigt seulement. Au début c'était dur, il avait une machine à écrire non électrique. Ensuite, il y a eu l'électrique et l'électronique.
00:43:29 – 00:44:30 (Séquence 33) : L'interlocuteur rappelle que Charles Bourgeois non seulement a écrit un livre, mais des critiques de livres aussi. Il aime écrire et lire. Il trouve fantastique le contact créé par livres interposés. Parfois, il a des contacts avec l'écrivain lui-même. Il a reçu en service de presse un roman de Maurice Métral, l'écrivain valaisan. Dans son travail de corrections, il était frappé de réaliser que l'auteur avait écrit le mot "Etat" sans majuscule. Il lui a posé la question et l'écrivain lui a répondu que l'Etat fait tellement de bêtises qu'il ne mérite pas de majuscule. Il est depuis cet épisode en correspondance avec lui, comme avec d'autres écrivains.
00:44:49 – 00:45:20 (Séquence 34) : L'interlocuteur rappelle que Charles Bourgeois est un épistolier. La lettre est un moyen pour atteindre un monde qu'il ne pourrait pas fréquenter physiquement. Il répond qu'heureusement il ne s'appelle pas Madame De Sévigné. L'écriture lui permet de voyager et lui fait quitter son cadre habituel.
00:45:39 – 00:46:46 (Séquence 35) : Charles Bourgeois explique que l'affectivité joue un rôle important dans sa vie. Il est de nature introvertie. Dans ses contacts, par correspondance entre autres, il vit quelque chose de fantastique car il n'y a aucune érotisation dans ses affections. Ceci lui donne beaucoup de disponibilité et de capacité d'écoute vis-à-vis des autres. Il a la joie de pouvoir échanger, ce qui n'est pas toujours marrant mais enrichissant. Les personnes lui confient leurs problèmes sentimentaux. Parfois, ils lui demandent conseil et il les aide à faire le premier pas. C'est amusant dans la mesure où il n'est pas concerné par cet aspect de la vie.
00:47:05 – 00:48:55 (Séquence 36) : L'interlocuteur demande à Charles Bourgeois quel est son rapport à la sexualité, s'il a réussi à la sublimer. Il répond que sublimer est un faux nom. Ce mot lui fait penser à "écraser". Il faut être conscient de sa différence. Il y a mille manières d'exprimer son affection autrement que par la sexualité. Il est entouré de jolies femmes. Il se sent comme un jardinier qui travaille dans un jardin plein de fleurs qu'il ne peut pas cueillir, il peut simplement les humer. Il hume les sourires et tout ce qui peut le rapprocher. La femme est un être qui met du soleil dans sa vie dans la mesure où il n'est pas préoccupé de vivre une sexualité active avec elle. Il est plus disponible et ouvert que d'autres personnes qui ont tous leurs moyens. C'est ce qui lui semble le plus important. L'interlocuteur le compare aux troubadours médiévaux. Il répond qu'il ne court pas après l'arlésienne qu'on ne voit jamais. Il a passablement d'intérêts pour ne pas se laisser obséder par certaines choses.
00:49:15 – 00:50:32 (Séquence 37) : Charles Bourgeois explique que l'amitié joue un rôle important dans sa vie, qu'il l'entretient par l'écrit et par le téléphone. Sans amitié, il ne pourrait pas vivre. C'est l'onde qui le porte, c'est la chaleur humaine. Rien ne l'horripile plus que de rencontrer quelqu'un qui est fermé comme une huître. Tout le monde est capable d'échanger malgré des problèmes de timidité. Il se souvient avoir réussi à faire parler un ancien journaliste qui passait pour être extrêmement fermé. Il faut toujours pousser.
00:50:52 – 00:51:02 (Séquence 38) : Générique de fin du Plans-Fixes consacré à Charles Bourgeois, correcteur d'imprimerie, et tourné au Mont-sur-Lausanne le 25 octobre 1988.
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