Agathe Salina (et la femme en milieu rural)

  • français
  • 1989-02-17
  • Dauer: 00:49:13

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Beschreibung

Femme de la terre, maîtresse d'économie domestique formée à l'Ecole normale de Lausanne, elle enseigne d'abord en Suisse, puis, pendant plusieurs années, dans des pays lointains, l'Afghanistan, le Cambodge, le Vietnam, le Congo Brazzaville, le Pérou, là où les problèmes des familles paysannes sont les plus difficiles. Convaincue que l'amélioration des conditions de vie rurale dans le tiers monde ne peut se faire sans une connaissance scientifique et technique de l'agriculture, elle explique, à partir de situations vécues, que tout progrès passe d'abord par le respect de l'autre, la connaissance de sa culture, et que rien ne peut être obtenu sans un esprit de solidarité et d'échange.

00:00:00 – 00:00:11 (Séquence 0) : Générique de début du Plans-Fixes consacré à Agathe Salina et tourné à Lausanne le 17 février 1989. L'interlocuteur est Bertil Galland.
00:00:11 – 00:02:11 (Séquence 1) : Agathe Salina est conviée à parler de Kaboul. Deux jours avant l'entretien, le 15 février 1989, les Russes se sont retirés d'Afghanistan. Elle est heureuse des derniers événements. La ville de Kaboul l'a profondément touchée et bouleversée. Elle garde des souvenirs colorés de son école du dimanche. Bien qu'aujourd'hui elle ne soit plus attachée à l'Evangile, elle était touchée par les histoires de patriarche et de désert. En arrivant dans la ville, elle a eu l'impression d'entrer dans la Bible ouverte, vivante et colorée. Elle aimait l’atmosphère particulière donnée par le paysage, la lumière, la couleur du ciel et les Afghans. Elle se souvient de leur visage basané, sculpté par l'expérience et la souffrance, mais aussi modelé par la sagesse.
00:02:12 – 00:03:17 (Séquence 2) : Agathe Salina est diplômée de l'Ecole Normale de Lausanne, elle a un brevet d'enseignement ménager. Elle est restée deux ans à Kaboul. Elle serait volontiers restée plus longtemps. Elle explique les raisons pour lesquelles elle se trouvait dans cette ville : l'UNESCO cherchait une personne d'expérience, pas trop jeune, pour reprendre le flambeau d'une personne portoricaine envoyée par les Américains. L'UNESCO avait contacté l'Administration fédérale suisse, qui leur a proposé Agathe Salina. On l'a engagée pour un contrat de six mois, il a finalement duré 2 ans. Agathe Salina se plaisait à Kaboul, elle y avait des amis.
00:03:18 – 00:06:08 (Séquence 3) : Agathe Salina est invitée à parler de ses leçons données aux filles de Kaboul de 1956 à 1958. Elle était chargée de former un groupe d'institutrices pour l'enseignement des branches d'économie familiale. Le gouvernement avait choisi cinq ou six institutrices. Agathe Salina avait une interprète qui parlait couramment l'anglais et le farsi. Les Afghans parlent le farsi, le persan littéraire et l'ourdou. Agathe Salina a eu du plaisir à travailler dans le lycée, [Zargouna], qui était un ancien harem. Elle travaillait quotidiennement avec les institutrices qui étaient très sympathiques et avaient envie d'apprendre. Elle souligne que la tradition pesait sur leur comportement. Elles portaient le tchador, mais une fois arrivées en classe elles l'enlevaient avec élégance en le jetant sur leurs épaules. Agathe Salina explique qu'il est difficile de le supporter, surtout par grande chaleur. Agathe Salina raconte que la tradition, la pression sociale et la coutume n’étaient pas favorables aux femmes.
00:06:09 – 00:08:45 (Séquence 4) : Agathe Salina raconte sa visite chez la magicienne. A Kaboul, elle a attrapé une sinusite. Pendant plusieurs jours, elle n'a pas pu se rendre au travail. Elle est cependant allée au bâtiment des Nations Unies pour donner des documents à sa secrétaire. Elle y a rencontré un ami, un fonctionnaire afghan des Nations Unies qui avait travaillé dans diverses ambassades du monde en tant que secrétaire. Il l’a averti que dans le pays les étrangers ne se guérissaient pas de leur sinusite avant l'été et que les Afghans se guérissaient en allant voir la magicienne. N'ayant pas d'autres moyens de se guérir, elle a décidé de s'y rendre accompagnée de son ami, un soir après son travail. Elle a loué une limousine et un chauffeur.
00:08:47 – 00:11:20 (Séquence 5) : L'ami d'Agathe Salina l'a emmenée consulter une magicienne. Il l'a conduite dans une partie de la ville peu visitée par les étrangers. Agathe Salina a été reçue par la magicienne de manière traditionnelle : elles ont discuté, on lui a offert le thé, puis la magicienne a appelé ses filles et belles-filles pour leur confier des tâches. Elles sont revenues chacune avec un objet particulier. Agathe Salina a dû glisser un sachet blanc dans sa tuque afghane en caracul, suspendre un bâton gravé au dessus de la tête de son lit et mettre des sachets de poudre dans son calorifère. Le traitement traditionnel a réussi. Le surlendemain, Agathe Salina a pu présenter un rapport de travail aux inspecteurs de l'enseignement primaire d'Afghanistan.
00:11:22 – 00:13:20 (Séquence 6) : Agathe Salina se trouvait en Afghanistan pour apporter "les lumières de l'Occident". On lui demande comment elle conciliait le respect de la tradition et l'apport de la nouveauté. Elle pense qu'il est nécessaire de se baser sur les traditions pour apporter de nouvelles notions. Le Coran, écrit au 7e siècle, dit que l'eau qui bouge n'est pas dangereuse, au contraire de l'eau stagnante. Agathe Salina explique qu’il était nécessaire de leur expliquer que l’eau courante de Kaboul était polluée et que la vérité du Coran devait être adaptée aux évolutions de la vie sociale. Agathe Salina a lu le Coran, mais elle reste attachée aux valeurs chrétiennes. Elle respecte les autres religions et leurs pratiquants. Elle considère qu’on ne peut pas apporter de nouvelles connaissances d'inspiration scientifique si l’on méprise le Coran.
00:13:23 – 00:14:22 (Séquence 7) : Après l'Afghanistan, Agathe Salina a travaillé au Vietnam pendant la guerre civile. Elle est ensuite allée au Congo Brazzaville, puis au Pérou et enfin au Cambodge en août 1968. Elle était experte pour les organisations internationales et travaillait comme vulgarisatrice. Elle a effectué un séjour de formation aux Etats-Unis. Agathe Salina s’est intéressée à toute forme d'éducation. Elle a suivi la formation d’institutrice ménagère.
00:14:25 – 00:16:22 (Séquence 8) : Agathe Salina raconte son expérience de l'Amérique. Elle a eu l'occasion en 1954-55, à 44 ans, d'aller étudier une année dans le Middle West à l'Université de l’Iowa spécialisée dans les branches agricoles. Elle a suivi des cours donnés aux étudiants américains et a étudié par exemple la nutrition. L’enseignement était le résultat des recherches scientifiques. Elle a suivi les cours de grands professeurs américains dans le domaine de la nutrition donc ceux de [McMillan] et [Swanson], qui est décédée peu après son départ.
00:16:26 – 00:17:35 (Séquence 9) : Dans l'enseignement américain, Agathe Salina a beaucoup apprécié l'esprit de recherches et de pionniers qui n'existait pas en 1954 en Suisse. Elle a suivi des cours de vulgarisation. Ils étaient également donnés en Suisse, mais de manière empirique. Elle a aussi suivi des cours de sociologie rurale. Les théories issues des recherches scientifiques correspondaient à ses propres expériences.
00:17:39 – 00:19:14 (Séquence 10) : Dans son enfance, Agathe Salina a vécu à Mézières dans le canton de Vaud. Elle y a prêté attention aux relations hommes-femmes. Elle a toujours été contre l'autoritarisme, mais pour l'autorité. Elle n'apprécie pas les méthodes autoritaires en éducation et en formation professionnelle même si elles produisent parfois des résultats étonnants. Agathe Salina a été stagiaire à Marcelin alors que les conditions n'y étaient pas faciles. Elle pense que les méthodes doivent prendre en compte les changements de la société et de la jeunesse.
00:19:19 – 00:20:46 (Séquence 11) : A Marcelin, Agathe Salina a été directrice de l'école cantonale ménagère rurale. Avant d'occuper ce poste, elle a enseigné cinq ans à Moudon, quatre ans à Cossonay puis a été nommée par le Conseil d'Etat à Marcelin. Elle est conviée à parler de son enseignement. Elle n'a jamais eu de problèmes avec ses élèves. Elle a toujours prêté une grande attention à la communication et au dialogue qui est la base d'un enseignement de qualité. L'enseignant doit préparer son cours, apporter aux étudiants des connaissances nouvelles et favoriser l'apprentissage de la matière par l'échange.
00:20:52 – 00:22:56 (Séquence 12) : Agathe Salina a travaillé dans le canton de Vaud et à l’étranger : au Cambodge, au Vietnam, en Afghanistan, au Congo et au Pérou. Elle est invitée à décrire les paysannes vaudoises. Elles se sont unies dans le cadre de groupes locaux avant de former l'association des paysannes vaudoises. Elle pense que le premier groupe de paysannes de la Suisse voire de l'Europe a été constitué à Moudon à la fin de la première guerre mondiale en 1918. Les paysannes ne pouvaient plus écouler leurs produits. Elles ont créé une petite coopérative pour chercher à remédier aux problèmes. Ce groupe a été l’exemple, car par la suite dans chaque canton s'est formée une association cantonale de paysannes. Il existe 90 communautés comptant environ 9000 membres dans le canton de Vaud. Agathe Salina est toujours émerveillée quand les femmes prennent leur destinée en main.
00:23:02 – 00:25:23 (Séquence 13) : Agathe Salina a participé à la vulgarisation préparée par les associations de paysannes. Les paysannes du canton de Vaud qui ont aujourd'hui 60, 70 ou 80 ans se sont heurtées aux difficultés occasionnées par la grande mobilisation de septembre 1939 : les hommes ont été mobilisés et tous les chevaux ont été réquisitionnés. Dans les fermes, il restait les femmes, les vieillards et les enfants. Lors de leurs congés, les hommes rattrapaient le travail qui n'avait pas pu être réalisé et essayaient de prendre de l'avance avant de retourner sous les drapeaux. Dans la continuation de cette période, le peuple et le canton ont manifesté leur reconnaissance en votant la loi sur l'agriculture en 1952. La formation des paysans et des paysannes et le mouvement de vulgarisation, qui a pris naissance dans le hameau du Pigeon dans la commune de Forel dans le Lavaux, sont issus de cette loi. Dans tous les cantons, il existe un service cantonal de vulgarisation pour les exploitations agricoles.
00:25:29 – 00:26:48 (Séquence 14) : Agathe Salina explique que le mouvement de vulgarisation est parti de la base. Elle est convaincue que seulement les changements provenant de la base tiennent, car il faut que les gens le souhaitent. Le pendant féminin de la vulgarisation des exploitations agricoles, qui permet aux hommes de connaître les dernières découvertes de la recherche scientifique en agronomie, n'existe pas. Agathe Salina explique que la femme englobe la notion de famille. Elle dit ne pas être un modèle de famille.
00:26:55 – 00:28:18 (Séquence 15) : Agathe Salina explique que les femmes paysannes n'ont pas baissé les bras : avec leurs problèmes, leurs questions et leurs besoins dans le domaine de la gestion commune et celle du ménage, elles ont mis sur pied leur propre vulgarisation avant la loi de 1952. Dans les groupes, elles organisaient des discussions et conférences sur les thèmes qui les préoccupaient : la nutrition, l'éducation, les travaux manuels, la comptabilité, la gestion ou l’artisanat. Elles pratiquent les arts appliqués. Les exploitations agricoles sont devenues très polyvalentes.
00:28:26 – 00:29:22 (Séquence 16) : On interroge Agathe Salina sur sa vision des paysannes d'aujourd'hui. Elle explique que plus la technique s'améliore et plus les domaines s'agrandissent. La gestion des domaines nécessite la collaboration du couple. Selon les dispositions légales prévues par la loi agricole, le paysan est assimilé à un entrepreneur qui investit. Il est nécessaire pour lui de pouvoir amortir ses capitaux dans un certain laps de temps. La femme participe à cet investissement.
00:29:31 – 00:31:07 (Séquence 17) : Agathe Salina souhaite parler de la gestion commune. Elle ignore s'il existe un autre vocabulaire pour la désigner aujourd'hui. Elle a l'impression que la gestion de l'exploitation agricole et familiale est presque vieille comme le monde. Elle a eu l'occasion de la voir en Orient et au Pérou. Elle pense qu'en Suisse, dès que le paysan a été libéré des droits féodaux après l'action des Bourla-Papey vers 1800, il a partagé ses responsabilités avec sa femme. Il pouvait trouver en elle la prudence et la clairvoyance. Les collaborations se sont renforcées parallèlement à l'agrandissement des domaines, à l'amélioration des techniques et à la complexification des problèmes. Elle est sûre que les paysannes, comme sa grand-mère, participaient à la gestion du domaine et partageaient les difficultés de leur époux. La grand-mère d'Agathe Salina était une Jordan née Rod. Agathe Salina est une bourgeoise de Mézières. Les femmes n'avaient pas de statut de citoyenne. Elles occupaient un niveau inférieur à celui de l'homme.
00:31:16 – 00:33:47 (Séquence 18) : L'interlocuteur explique qu'il existe un diplôme fédéral de paysanne auquel Agathe Salina s'est intéressée. Autrefois en arrière-plan, les femmes ont progressivement occupé le devant de la scène avec l'appui des lois sur l'égalité des droits et le nouveau droit matrimonial. Agathe Salina ne peut pas énumérer toutes les responsabilités que les femmes prennent sur le plan communal, régional, paroissial et politique. L'interlocuteur précise qu'Agathe Salina a été députée. La loi sur l'agriculture de 1952 qui organisait le monde agricole prévoyait la formation des paysans et paysannes. La loi n'est pas discriminatoire au contraire de son application : les femmes ne pouvaient pas obtenir le même niveau de formation que les hommes. Agathe Salina pense que les femmes paysannes étaient courageuses : elles venaient souvent de loin pour suivre les cours ; elles se présentaient à des examens théoriques et pratiques. Le diplôme leur conférait un certain prestige équivalant à une maîtrise.
00:33:56 – 00:34:53 (Séquence 19) : Agathe Salina apprécie les actions des paysannes diplômées. Elles organisent des conférences et des cours. Elle cite l'exemple de la dernière réunion d'études des femmes paysannes qui s'est déroulée à Yverdon et à laquelle elle a été invitée. Elles se tiennent au courant du développement technique : elles ont organisé une présentation du rayon laser. Le monde paysan continue son évolution, sur le plan technologique, économique, social et familial.
00:35:03 – 00:36:11 (Séquence 20) : Agathe Salina a été membre de nombreuses sociétés féminines. Elle a participé à l'association pour les droits de la femme. Elle a participé au CLAF, le centre de liaison des associations féminines vaudoises, qui est l'organisation faîtière qui permet aux femmes de tous les milieux socio-économiques et de toutes les professions de se réunir. Il donne des cours pour se préparer pour la vie. Agathe Salina reste désormais beaucoup chez elle.
00:36:22 – 00:38:48 (Séquence 21) : Agathe Salina a travaillé à l'étranger notamment au Congo et au Pérou dans le cadre de l'UNESCO, pour l'aide technique suisse ou pour la FAO. On lui demande si elle a eu le sentiment d'apporter quelque chose aux Congolais, aux Bantous ou aux Indiens du Pérou. Il est difficile pour elle de se prononcer avec précision. Ils ont beaucoup échangé. Elle a parfois apporté des notions inconnues. Elle pense qu’il n'est possible d'apporter quelque chose que dans une ambiance de solidarité et de partage. Elle rappelle qu’on ne peut avancer que si l’on part de la réalité, du contexte dans lequel vivent les gens. Elle estime qu'une année ce n'est pas suffisant pour comprendre une société. Elle aurait souvent aimé rester plus longtemps dans le pays, mais elle était rappelée en Suisse. La plupart des organisations gouvernementales et celles non gouvernementales qui travaillent dans les pays en voie de développement ont admis le principe qu'il faut aller sur place, écouter les petites communautés puis travailler pour améliorer la situation.
00:38:59 – 00:39:56 (Séquence 22) : Des séjours à l'étranger, Agathe Salina a rapporté des objets qui ont orné sa maison de Vucherens où elle a habité pendant 37 ans, puis son appartement sis à la route d'Oron, à Lausanne. On l'invite à présenter un serpent en bois. Elle explique qu'il s'agit d'une faucille cambodgienne. Elle trouve cet objet élégant et précise qu'il est fonctionnel. Elle explique son utilisation par les Cambodgiennes : lorsque le riz est plus ou moins mûr, les femmes se répandent dans les rizières et avec cette faucille, elles rapprochent une poignée de chaume de riz, elles l'attrapent en main avant de la couper grâce à la partie tranchante de l'instrument.
00:40:08 – 00:41:11 (Séquence 23) : Agathe Salina présente un sachet qui est porté par les Indiennes dans les hauts plateaux du Pérou. Elles le placent sous leur jupon. Dans ce petit sac, elles stockent la feuille de coca qui permet de diminuer la sensation de la faim. Elles peuvent aussi y ranger leur monnaie, lorsqu'elles vendent leurs marchandises au marché. La pochette est tissée avec des motifs incaïques qui représentent l'oiseau qui mange la fleur. Les femmes l'ont intégré dans leur tissage courant. Ce sac lui a été offert au moment de son départ par la gardienne de la maison qu'elle habitait et qui est devenue une amie.
00:41:24 – 00:43:59 (Séquence 24) : Agathe Salina a été envoyée au Pérou par l'aide technique suisse. Il y avait un dispensaire qui fonctionnait bien avec une laborantine et un médecin local qui était compétent. Il ne pouvait cependant pas être présent au travail avant midi. Les femmes venaient de loin à pied avec leurs enfants pour une consultation. Après discussion, les infirmières ont été sollicitées pour un travail qui n'était pas dans leur contrat : elles ont accepté de donner un enseignement aux dames pendant qu'elles attendaient le médecin. Les préoccupations premières des femmes sont généralement les enfants. Au Pérou, la mortalité infantile était élevée surtout au moment du sevrage. Agathe Salina avait organisé des présentations d'une préparation d'un bouilli de sevrage avec du lait en poudre. Celui-ci était offert à condition que les femmes apprennent à s'en servir. Le projet est un échec si l’on envoie du lait en poudre, sans les aider à s'en servir. A la fin de la démonstration, les infirmières invitaient l'une des patientes à répéter les gestes.
00:44:13 – 00:46:02 (Séquence 25) : Agathe Salina précise que les femmes étaient analphabètes. Agathe Salina les invitait le dimanche dans sa maison, car elles se déplaçaient à Ayviri pour la messe et le marché. Elles passaient prendre une tasse de thé chez Agathe Salina. Elles ont effectué différents travaux. Elles ont demandé à apprendre à lire en espagnol. Agathe Salina ne connaissait pas le quechua. Elle leur a expliqué qu'une Canadienne spécialiste en alphabétisation des adultes allait venir pour les aider. Elles estimaient que si Agathe Salina ne souhaitait pas leur apprendre à lire c'est qu'il n'y avait pas d'amitié entre elles. Elle a donc fini par leur enseigner la lecture. Agathe Salina est descendue à Puno où il y avait une succursale d'éducation nationale pour trouver de la littérature pour semi-alphabétisés. Il y avait de nombreuses brochures élaborées par des missions américaines. Les femmes étaient fières de pouvoir lire et être considérées comme alphabétisées.
00:46:16 – 00:46:58 (Séquence 26) : On demande à Agathe Salina si dans tous les continents elle a retrouvé cette dignité de la femme. Elle explique qu'en Afrique il y a eu comme au Pérou une expérience d'alphabétisation. Elle n'a pas le temps de la raconter en entier. Agathe Salina et une personne en visite, [Madame Panchaud], se sont rendues à l'Eglise, celle de la mission suédoise. Les femmes qui avaient appris à lire les avaient invitées à les entendre et à les voir lire. A tour de rôle, chacune a lu un verset du Nouveau Testament. Elles avaient appris à le lire avec l'aide du concierge de l'Eglise. Pour Agathe Salina cette expérience est l'exemple de la vulgarisation et du partage.
00:47:12 – 00:48:18 (Séquence 27) : Agathe Salina est invitée, en comparant la sagesse vaudoise à celle d'Orient, à résumer sa philosophie. Elle évoque sa dernière rencontre avec un groupe de paysannes montagnardes, à la Forclaz au-dessus du Sépey. Agathe Salina a laissé la parole à l'une d'entre elles, qui a lu une pensée en patois qui signifie qu'il ne faut pas geindre ni gémir, il faut entreprendre, se débrouiller. Dans cette parole, elle a trouvé un parallèle avec une pensée de Lao Tseu: "Au lieu de te plaindre de l'obscurité, il est plus intelligent d'allumer une petite bougie". Agathe Saline estime que la sagesse est universelle et éternelle.
00:48:32 – 00:48:58 (Séquence 28) : Générique de fin du Plans-Fixes consacré à Agathe Salina et tourné à Lausanne le 17 février 1989.
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