Jacqueline Berenstein-Wavre (et la cause des femmes)

  • Französisch
  • 1993-08-10
  • Dauer: 00:49:02

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Beschreibung

Le plus beau jour de sa vie, elle le dit sans ambages, c'est le 14 juin 1981, le jour où le peuple suisse a accepté l'initiative pour l'égalité des droits entre hommes et femmes. Dans ce film, elle relate le long chemin qui l'a conduite à son engagement sans réserves pour la cause des femmes. Pour elle, le féminisme et la politique sont un même combat. Elle y joint le pacifisme, car il est lié aux femmes: elles ont un rôle de premier plan à jouer en faveur de la paix et de la survie de l'humanité. Le sens fondamental de son activité de militante? Etre un instrument de changement social... sans se prendre trop au sérieux.

00:00:00 – 00:00:11 (Séquence 0) : Générique de début du Plans-Fixes consacré à Jacqueline Berenstein-Wavre et tourné à Genève le 10 août 1993. L'interlocutrice est Silvia Ricci Lempen.
00:00:11 – 00:00:52 (Séquence 1) : Jacqueline Berenstein-Wavre évoque le plus beau jour de sa vie : le dimanche 14 juin 1981, jour où l'initiative populaire "pour l'égalité des droits entre hommes et femmes" a été acceptée. Elle prévoyait l'égalité des droits dans la famille, l'éducation et le travail et l'égalité de salaires entre hommes et femmes pour un travail à valeur égale.
00:00:53 – 00:02:36 (Séquence 2) : Jacqueline Berenstein-Wavre relate son engagement pour l'égalité des droits. Le droit de vote pour les femmes a été acquis le 7 février 1971. Elle souhaitait aller plus loin et faire valoir l'égalité des droits. En 1975, lors de l'année internationale de la femme, Jacqueline Berenstein-Wavre a pu proposer au congrès international à Berne, regroupant des milliers de femmes vivant en Suisse, le principe d'une initiative du droit à l'égalité. C'est en 1981 que l'initiative a été soumise au peuple.
00:02:37 – 00:04:37 (Séquence 3) : Jacqueline Berenstein-Wavre était présidente de l'Alliance de sociétés féminines suisses, une grande organisation de femmes regroupant plus de 400000 membres de différentes associations. Pour pouvoir récolter des signatures par le biais du réseau associatif, il était nécessaire que les membres acceptent l'initiative de l'égalité des droits lors de l'assemblée générale de 1975 se déroulant à Genève. Elle rappelle le discours qu'elle a tenu la veille du vote, lors de la célébration du 75e anniversaire de l'Alliance à l'Hôtel intercontinental, et qui commençait ainsi: "J'espère que vous aurez autant de courage, de hardiesse, d'esprit d'initiative qu'ont eu nos fondatrices". Puisque l'initiative n'a pas reçu le soutien de l'Alliance ni celui de l'Association suisse pour les droits de la femme, il a été difficile de récolter des signatures.
00:04:39 – 00:07:52 (Séquence 4) : Jacqueline Berenstein-Wavre explique son engagement pour la cause des femmes par son besoin et sa volonté de s'occuper des autres. Elle souhaite que chacun puisse se réaliser. Par son expérience, elle s'est rendu compte que les femmes avaient souvent le plus besoin d'aide. Son stage de trois mois chez Elna, à l'usine de machines à coudre à Genève, a été l'un des déclencheurs de son engagement dans la lutte pour les droits des femmes. Elle avait compris que pour pouvoir se réaliser, les femmes avaient besoin de liberté, d'égalité et de formation professionnelle. Jacqueline Berenstein-Wavre s'est toujours engagée dans des associations féminines.
00:07:54 – 00:09:26 (Séquence 5) : Jacqueline Berenstein-Wavre a milité dans des associations féminines et politiques. Elle souhaitait devenir un instrument pour l'amélioration de la condition. Comme elle estimait que son engagement dans les associations féminines n'était pas suffisant, elle a adhéré en 1956 au parti socialiste, qui défendait notamment l'égalité et la dignité de chacun et des conditions de vie convenables.
00:09:28 – 00:12:12 (Séquence 6) : Jacqueline Berenstein-Wavre est originaire d'une famille bourgeoise neuchâteloise qui n’était pas riche mais originale, à l’image de son père ou de sa grand-mère. Son père, né en 1882, était un ingénieur diplômé de l'Ecole polytechnique de Zurich, EPFZ. Il est allé travailler en Alsace, à Pechelbronn, en tant que directeur de raffinerie. Il travaillait aussi le bois. Sa grand-mère allemande aimait les insectes et était assistante à l'université de Munich où travaillait son père entomologiste. Son nom a été donné à une libellule qu'elle a découverte lors de son voyage de noces à Naples.
00:12:15 – 00:13:18 (Séquence 7) : Jacqueline Berenstein-Wavre a suivi des études d'assistante sociale puis des études universitaires. Son oncle Rolin Wavre a été nommé à 26 ans professeur de mathématiques à l'université de Genève. Elle le décrit comme un original. Il vivait chez les parents de Jacqueline pendant les vacances scolaires. La soeur aînée de Jacqueline Berenstein-Wavre a été la première personne de la famille à obtenir une licence universitaire.
00:13:22 – 00:13:49 (Séquence 8) : La mère de Jacqueline Berenstein-Wavre avait un discours original pour l'époque, car elle disait à ses filles qu'elles devaient trouver leur voie : "l'essentiel dans la vie, c'est de faire des choses qui vous intéressent et vous, les filles, ayez un métier comme les garçons, vous vous mariez ou vous ne vous mariez pas, ça n'a pas d'importance". Jacqueline Berenstein-Wavre se souvient d'avoir eu des tantes célibataires qui menaient une vie intéressante.
00:13:53 – 00:15:49 (Séquence 9) : Après ses études universitaires, Jacqueline Berenstein-Wavre a occupé le poste d'assistante sociale à l'école d'infirmières protestante Florence Nighttingale de Bordeaux. Elle logeait dans une chambre nommée Connecticut qui jouxtait celle de la directrice, dans un édifice donné par les infirmières américaines aux infirmières françaises. Elle se souvient que la directrice avait fait une remarque sur le désordre de sa chambre. Jacqueline Berenstein-Wavre étudiait avec ses élèves "Le deuxième sexe" de Simone de Beauvoir qui venait de paraître.
00:15:54 – 00:16:46 (Séquence 10) : Jacqueline Berenstein-Wavre a continué l'enseignement à Genève. Elle précise qu'elle a toujours été dans l'enseignement, même de manière indirecte. Elle a passé quatre années à mettre en place une formation pour les vendeuses d'un grand magasin genevois : le Grand-Passage. Elle avait choisi de former des gens dans le but de les aider à être plus heureux et qu'ils puissent exercer au mieux leur métier. Elle est ensuite entrée dans l'enseignement en tant que spécialiste des techniques de la vente.
00:16:51 – 00:18:16 (Séquence 11) : L'interlocutrice dresse le portrait de Jacqueline Berenstein-Wavre du milieu des années 1950. Jacqueline enseigne alors à l'école de commerce de Genève, elle est pleine de vie, enthousiaste, indépendante et célibataire. Jacqueline et une amie ont créé, en 1952, un groupe d'amitié. Elles étaient convaincues que la convivialité, l'amitié et le rire étaient des éléments importants pour se sentir bien. A cette époque, elle était enseignante et elle gagnait sa vie. Elle partait en vacances et était déjà abonnée au journal "Femmes suisses".
00:18:21 – 00:18:58 (Séquence 12) : L'abonnement de Jacqueline Berenstein-Wavre au journal "Femmes suisses" marque les débuts de son engagement pour l'égalité. La première association féminine à laquelle on lui a demandé d'adhérer était L'Association des femmes universitaires, une association féministe de Genève qui regroupait l'intelligentsia des femmes genevoises.
00:19:03 – 00:20:08 (Séquence 13) : Les femmes qui portaient la lutte pour les droits des femmes étaient, selon Jacqueline Berenstein-Wavre, principalement des femmes bourgeoises, ouvertes, mais conservatrices. Elles ont axé leur combat sur l'acquisition des droits politiques, mais n'ont pas pris part à la lutte pour l'avortement mené par le MLF, Mouvement de libération des femmes en 1968-1970. Jacqueline Berenstein-Wavre souhaitait entreprendre des actions novatrices dans le combat des droits des femmes.
00:20:14 – 00:23:12 (Séquence 14) : Jacqueline Berenstein-Wavre a fait ses études en France. Elle est reconnaissante envers l'Association des femmes universitaires qui lui a permis de s'intégrer à la vie genevoise. Elle y a rencontré Wiblé-Gaillard, la rédactrice de "Femmes suisses", qui lui a demandé de s'occuper d’abord de la mise en page puis de la rédaction du journal "Femmes suisses". Parallèlelement à la rédaction, Jacqueline Berenstein-Wavre continuait son travail d'enseignante. Lors de sa nomination à la rédaction du journal, on lui a fait une farce : elle a reçu trois télégrammes signés Emilie Gourd, Josephine Butler et Florence Nightingale. Jacqueline Berenstein-Wavre est restée dans le comité de rédaction du mensuel.
00:23:19 – 00:24:00 (Séquence 15) : Alors que le féminisme suisse se voulait neutre, Jacqueline Berenstein-Wavre souligne que Wiblé-Gaillard souhaitait ouvrir le mouvement à d'autres personnes. Jacqueline Berenstein-Wavre s'est beaucoup investie dans la cause féministe, qui a surtout pris forme vers 1968-1970 grâce au Mouvement de libération des femmes, le MLF.
00:24:08 – 00:25:56 (Séquence 16) : En 1952, alors que Jacqueline Berenstein-Wavre avait 30 ans, elle a participé pour la première fois à un comité pour une consultation des femmes. Le Grand Conseil avait décidé d'organiser un sondage sur le droit de vote des femmes. Jacqueline Berenstein-Wavre était alors secrétaire du comité. Elle raconte une anecdote sur la liste de présence qu'elle avait préparée et dont la première signature, celle de la présidente Hélène Gautier-Pictet de Rochemont, prenait toute la ligne. En 1953, les femmes se sont prononcées favorables au suffrage féminin, mais en 1964 les hommes ont refusé le suffrage aux femmes lors des votations populaires. La lutte pour le droit de vote des femmes a été difficile.
00:26:04 – 00:27:07 (Séquence 17) : Jacqueline Berenstein-Wavre a présenté la première conférence pour le suffrage féminin dans un bistrot à Carouge. Les hommes avaient toutes sortes d'arguments contre ce droit de vote. Par la suite, Jacqueline Berenstein-Wavre a donné plusieurs autres conférences dans des bistrots, que ce soit pour des campagnes électorales ou des votations.
00:27:16 – 00:28:36 (Séquence 18) : Jacqueline Berenstein-Wavre a adhéré au parti socialiste, elle estimait que c'était le seul parti qui défendait ses idées. Dès que le droit de vote a été accordé aux femmes à Genève, celles-ci devenaient importantes. Jacqueline Berenstein-Wavre a pu faire de la politique. La plus haute position que Jacqueline Berenstein-Wavre a occupée est la place de présidente du Grand Conseil genevois entre 1989-1990. Ensuite, sans abandonner la politique, elle a arrêté d'exercer des fonctions politiques.
00:28:45 – 00:31:16 (Séquence 19) : Jacqueline Berenstein-Wavre a connu son mari par le biais de la politique puisqu'il a été l'un des fondateurs du parti socialiste genevois. Il était juriste, professeur à l'université de Genève. Après leur mariage, il a été nommé juge fédéral. Jacqueline Berenstein-Wavre précise qu'ils n'ont pas eu d'enfants mais qu'ils ont mis l'article sur l'égalité dans la constitution. Ils ont défendu les mêmes principes. Elle compare l'amour à un feu de cheminée.
00:31:25 – 00:34:35 (Séquence 20) : Quand Jacqueline Berenstein-Wavre s'est mariée en juillet 1970. Elle a renoncé à sa carrière professionnelle car elle et son mari, devenu juriste au Tribunal fédéral, sont allés s'installer à Lausanne. Elle donnait cependant parfois des cours et s'était engagée à l'Alliance des femmes suisses dont elle est devenue présidente. Elle raconte une anecdote sur le recensement fédéral qui avait lieu à cette période et pour lequel on l'avait décrite comme inactive. En réaction à ce questionnaire, elle a cherché à valoriser la profession de ménagère et a préparé une enquête sur le budget du temps parue dans le journal « Fémina » et à la Radio suisse romande. Les résultats de l'enquête ont été pris en compte dans la rédaction du nouveau droit matrimonial.
00:34:45 – 00:36:43 (Séquence 21) : Jacqueline Berenstein Wavre a été membre du Collège du travail qui a été fondé par le syndicaliste Lucien Tronchet. Elle y a créé une section : la ménagère une travailleuse. Un comité a été créé et une revue nommée "Ménage-toi" a été publiée. Cette publication visait à revaloriser le travail féminin et à servir de référence lors de procès de responsabilité civile. Le 14 juin 1991, il y a eu la grève des femmes incluant celles aux foyers. Au Collège du travail, le SPAF, un syndicat des personnes actives au foyer à temps partiel et à temps complet a été créé et nommé Marmite, mouvement autonome des responsables de ménage inéquitablement traités et estimés.
00:36:53 – 00:38:11 (Séquence 22) : Pour Jacqueline Berenstein-Wavre, l'essentiel est de réussir à se réaliser que ce soit en tant que femme au foyer ou dans d'autres fonctions. Sur le plan juridique, elle était femme au foyer. Elle croit à la valeur de ce travail et est pour le principe du partage des tâches qui est l'un des slogans du syndicat Marmite.
00:38:22 – 00:40:46 (Séquence 23) : Parallèlement à son combat pour la revalorisation du travail ménager, Jacqueline Berenstein-Wavre s'est engagée dans la liste femme du parti socialiste à Genève et dans d'autres luttes telles que le pacifisme, l'écologie, le mouvement antinucléaire. Ses engagements sont notamment liés à son combat pour la femme, par exemple elle fait partie du groupe de Genève des femmes pour la paix. Elle fait référence à sa jeunesse passée en Alsace et aux horreurs de la guerre qu'elle a vues.
00:40:57 – 00:42:11 (Séquence 24) : Jacqueline Berenstein-Wavre pense que les femmes et les mères ont un rôle à jouer pour la paix. Elles sont utilisées comme arme de guerre. Son combat pacifiste s'est d'abord symbolisé par son engagement antinucléaire contre la bombe atomique. Elle a par exemple été active dans le mouvement à Genève contre la reprise du Super-Phénix de Creys-Malville. Elle fait partie d'une association de femmes nommée "l'avenir est notre affaire".
00:42:22 – 00:44:02 (Séquence 25) : Jacqueline Berenstein-Wavre fait partie d'un grand nombre d'associations. Elle a fondé par exemple, Pénélope, un groupement de femmes artisanes. L'association vise notamment à revaloriser le travail des membres de l'association et à permettre aux femmes de se réaliser.
00:44:13 – 00:46:39 (Séquence 26) : Jacqueline Berenstein-Wavre explique les raisons du lancement de l'agenda des femmes, qu'elle présente comme une des conséquences de 1975, l'année internationale des femmes. Une riche Américaine vivant à Gstaad a contribué financièrement à ce projet. Les premiers agendas ont été vendus en 1976 comme symbole de la solidarité féminine.
00:46:51 – 00:48:06 (Séquence 27) : Le sens fondamental de l'activité militante de Jacqueline Berenstein-Wavre est d'être un instrument de changement social. Elle raconte qu’un jour de mai 1953, alors qu’elle allait prêter serment en tant que conseillère municipale, le gardien municipal a cru qu’elle était la nouvelle employée de la buvette.
00:48:18 – 00:48:49 (Séquence 28) : Générique de fin du Plans-Fixes consacré à Jacqueline Berenstein-Wavre et tourné à Genève le 10 août 1993.
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