Jean-Pierre Dresco (Architecte de l'Etat de Vaud)

  • Französisch
  • 1996-06-06
  • Dauer: 00:47:33

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Beschreibung

Il fait des études à l'Ecole polytechnique universitaire de Lausanne (EPUL) et se spécialise dans les problèmes d'aménagement du territoire. Après avoir collaboré au plan hospitalier du Grand Conseil à la fin des années soixante, il devient chef de service du secteur des bâtiments et gérances de l'Etat de Vaud. L'archéologie le passionne, les problèmes de restauration des bâtiments aussi, dans le constant souci de sauvegarde du patrimoine vaudois.

00:00:00 – 00:00:22 (Séquence 0) : Générique de début du Plans-Fixes consacré à Jean-Pierre Dresco, architecte de l’Etat de Vaud, et tourné à Chavannes-près-Renens le 6 juin 1996. L’interlocuteur est Bertil Galland.
00:00:22 – 00:01:09 (Séquence 1) : L'interviewer rappelle qu'en 1985, ils ont tourné un Plans-Fixes avec Jean-Pierre Vouga, l'homme à qui Jean-Pierre Dresco a succédé comme chef du Service des bâtiments. Il est reconnaissant envers le Conseiller d'Etat Daniel Schmutz qui a donné son accord pour ce film. Ces deux entretiens mis ensemble décriront l'histoire d'un tiers de siècle d'un service public qui a connu un bouleversement total. Jean-Pierre Dresco a créé des méthodes nouvelles.
00:01:09 – 00:03:50 (Séquence 2) : L'interviewer rappelle que Jean-Pierre Dresco est né à Payerne. Il explique que ses origines sont à retracer dans l'histoire de l'émigration des pays pauvres du sud des Alpes. La famille Dresco vient de Varzo, le premier village italien après le Simplon. Le nom Morandi, la famille de sa mère, vient du Malcantone au Tessin. Son grand-père, Josef Dresco, était commerçant de tissus et tailleur. Son grand-père maternel, Silvio Morandi, était un entrepreneur qui a monté une briqueterie et tuilerie, une entreprise qui existe toujours. Les liens avec sa famille paternelle en Italie se sont rompus. Son grand-père est devenu son père à ses 11 ans. Grâce à lui, le contact avec le Tessin est resté. Ils y allaient au moins deux fois par année, à Lugano et dans le village de Bombinasco près d'Astano, patrie des Trezzini liés à Saint-Pétersbourg et à l'histoire de l'architecture italienne. A Bombinasco, son grand-père lui a demandé de faire l'architecte pour la reconstruction d'un hameau abandonné. Son lien au Tessin a été renforcé par la rencontre avec sa femme qui habitait la même commune, Curio, et qui lui a appris l'italien et le patois.
00:03:51 – 00:04:52 (Séquence 3) : L'interviewer demande à Jean-Pierre Dresco comment il s'est formé comme architecte. Il répond qu'après l'école, il a fait un apprentissage de trois ans à Fribourg dans un minuscule bureau qui obligeait à la débrouillardise et qui lui a permis de voir tous les secteurs du bâtiment. Ensuite, il a fait une maturité fédérale. Il est allé à Lémania à Lausanne, un lieu cosmopolite intéressant et un premier lieu de liberté intellectuelle. Après il a étudié à l'EPUL, l'Ecole polytechnique universitaire, avant qu'elle devienne l’école fédérale. Il est arrivé un an après l'époque Tschumi, qui appartenait à l'époque beaux-arts. Il a eu la chance de tomber sur une équipe de jeunes professeurs, des élèves de Tschumi, qui ont expérimenté de nouvelles méthodes.
00:04:53 – 00:05:30 (Séquence 4) : Jean-Pierre Dresco dit que la grande figure de l'EPUL était Jacques Favre, un architecte qui s'est entièrement consacré à l'école. Un professeur charismatique qui a inculqué à ses élèves des notions au-delà de l'architecture : l'honnêteté intellectuelle, la vision large des choses, le fait que l'architecture n'est pas un jeu des formes mais une insertion sociale et qu'elle joue un rôle dans la vie de la société.
00:05:31 – 00:06:22 (Séquence 5) : L'interviewer demande à Jean-Pierre Dresco de décrire le climat des étudiants de l'époque. Il répond que le climat était en résonance avec ce qui se passait dans le monde : la guerre froide, la guerre d'Algérie. Il y avait une prise de conscience collective et l'envie générale de faire des choses pour le public, ce qui a représenté un virement par rapport à l'attitude Beaux-arts, formelle. Ils ont essayé de retrouver les qualités fondamentales des choses, une démarche qui a même tourné vers la sociologie. C'était la période de 1957 à 1963.
00:06:24 – 00:07:03 (Séquence 6) : L'interviewer souligne le fait que, dans la génération de Jean-Pierre Dresco, les architectes se sont engagés dans le Tiers-monde, dans les communes, ce qui était une attitude nouvelle. Jean-Pierre Dresco explique que, grâce à Jacques Favre et d'autres, ils ont compris qu'il ne s'agissait pas seulement de faire des formes et des volumes, mais qu'il fallait les insérer dans la vie. Il fallait aller là où les décisions étaient prises puisque l'architecture est l'aboutissement d'un long processus.
00:07:05 – 00:08:12 (Séquence 7) : Jean-Pierre Dresco dit avoir fait un stage pratique en France, chez Jean Prouvé. Il le définit comme un humaniste constructeur et inventeur qui avait une large culture mais une formation de serrurier. Il venait de la grande tradition artisanale qu'il a développée dans une industrialisation intelligente, avec de superbes formes. Il l'a beaucoup influencé. Chez lui, il fallait passer obligatoirement dans l'atelier de fabrication. Jean Prouvé aimait les Suisses, car ils étaient bien formés à la technique.
00:08:15 – 00:08:50 (Séquence 8) : L'interviewer rappelle que Jean-Pierre Dresco a été président de l'AGEPUL, l'Association Générale des Etudiants de l'École Polytechnique Universitaire de Lausanne. Il explique que ça faisait partie du mouvement d'intérêt pour le collectif. Il a eu la chance de rencontrer par exemple Delamuraz, Gilles Petitpierre, des personnes qui sont devenues importantes dans la politique suisse. Delamuraz était président de l'AGE, l'Association générale des étudiants de l'université de Lausanne.
00:08:54 – 00:09:40 (Séquence 9) : Jean-Pierre Dresco a suivi son troisième cycle d’études à Paris, une sorte d’année sabbatique. Il pense qu’il est nécessaire de sortir de la petite ville suisse. Il a voulu se diriger vers l'aménagement du territoire et des techniques annexes, il a suivi les cours d'un institut d'études économiques et sociales. Il a rencontré des grands noms: [Jean Bardolo], Sauvy, Lacouture, Bettelheim, [Dumont]. C'était l'époque "kolkhozes et sovkhozes".
00:09:44 – 00:10:40 (Séquence 10) : Jean-Pierre Dresco dit avoir gardé des contacts avec le Tessin. Il avait connu Tita Carloni, un grand de l'époque. Carloni lui a proposé un travail car il avait gagné le concours d'un hôpital. Il a travaillé pour lui et ses associés, Snozzi et Vacchini. Le projet, malgré deux ans et demi de travail, n'a pas abouti. Il a néanmoins connu trois grandes personnalités. Il a appris la technique et le métier dans le domaine de l'hôpital.
00:10:45 – 00:12:51 (Séquence 11) : L'interviewer rappelle que Jean-Pierre Dresco, grâce à son expérience au Tessin avec de grands architectes, est devenu un spécialiste d'un domaine qui va obséder les Vaudois avec le projet du CHUV, c’est-à-dire les plans hospitaliers. Jean-Pierre Dresco est entré chez William Vetter qui était le grand spécialiste des hôpitaux de l'époque. William Vetter travaillait comme directeur d'une unité de planification pour le canton et il avait un bureau privé dans lequel il a été engagé. Il a travaillé sur plusieurs hôpitaux : Chamblon, Payerne, Nyon, Lavey-les-Bains. L'Etat a intégré l'unité externe de William Vetter dans le département de santé publique et a créé un poste de chef de planification hospitalière, pour lequel il s'est présenté. L’architecte a dû créer un nouvel ordre, mettre en pratique un plan hospitalier qui fut adopté en 1966 par le Grand Conseil. C’était un plan ambitieux qui est à la base du réseau hospitalier.
00:12:57 – 00:13:41 (Séquence 12) : L'interviewer demande à Jean-Pierre Dresco comment est née l'idée du plan hospitalier au sein de l'administration cantonale. Il répond que les années 1960-1970 étaient l'époque des grands plans. Jean-Pierre Dresco n'a pas connu ceux qui ont créé ce plan hospitalier mais ses exécutants. Un des piliers a été Pierre Gilliand, un sociologue. Il a su anticiper les problèmes, comme le vieillissement de la population.
00:13:47 – 00:14:58 (Séquence 13) : L'interviewer souligne la particularité de Pierre Gilliand dans son travail, il n’exécutait pas seulement les lois, il pensait aux problèmes. Pierre Gilliand avait une formation de jardinier complétée par des études. Jean-Pierre Dresco dit qu'il a vécu une mutation profonde dans l'administration, car elle se professionnalisait : des spécialistes qualifiés étaient chargés d'aborder des tâches spécifiques. L'interviewer dit que l'ampleur des problèmes a fait que les politiciens ont dû laisser la place aux spécialistes. Jean-Pierre Dresco explique que Schumacher, Conseiller d'Etat, se demandait d’abord ce qu'un architecte pouvait faire dans ce domaine puis finalement il a dû engager deux architectes. C'est ainsi que Charles Kleiber l'a rejoint dans l'équipe, aujourd'hui aux Hospices cantonaux. L'architecte intervient ainsi dans l'environnement collectif sans faire d'architecture car elle n'est qu'un moyen.
00:15:05 – 00:16:23 (Séquence 14) : En 1972, Jean-Pierre Dresco a succédé à Jean-Pierre Vouga qui lui a demandé de reprendre une partie de son service, l’aménagement du territoire. Comme il était devenu trop grand, il allait être divisé en deux par décision du Conseil d'Etat. Une partie a été reprise par Claude Wasserfallen. L’autre partie, une nouvelle section appelée, Bâtiments et gérance, a été confiée à Jean-Pierre Dresco. Jean-Pierre Vouga avait mis toute son énergie au service des problèmes de l'aménagement, un peu au détriment de la partie traditionnelle "bâtiments". Jean-Pierre Dresco a pris en main un service qui exigeait une sérieuse restauration.
00:16:30 – 00:17:43 (Séquence 15) : L'interviewer demande à Jean-Pierre Dresco, devenu chef de service en 1972, quels étaient les principes qu'il a voulu appliquer. Il répond qu'il se sentait encore très jeune, il avait 36 ans. Il avait envie de faire travailler les autres. Il a divisé le service en petites équipes qualifiées et autonomes. L'intervention de l'Etat se limitait au simple rôle de gestion, de management. La partie opérationnelle était confiée aux bureaux externes qui étaient les plus qualifiés. Il a aussi instauré le principe de l'interdisciplinarité et de la prévention.
00:17:51 – 00:18:16 (Séquence 16) : Jean-Pierre Dresco explique les fonctions du Service des bâtiments. Il a divisé les équipes en suivant la vie d'un bâtiment : une équipe s'occupe des constructions et des rénovations, une autre est en charge de la maintenance et de l'entretien, une troisième gère les monuments historiques et l'archéologie. Le service est également soutenu par une équipe administrative.
00:18:24 – 00:19:10 (Séquence 17) : L'interviewer demande à Jean-Pierre Dresco de parler du fonctionnement du service du patrimoine archéologique avant son arrivée. Il explique que le patrimoine est considérable, les 10 % de la Suisse. Avant lui, les structures s'étaient dégradées, il n'y avait plus qu'un demi-poste tenu par un avocat, Maître Pelichet. Il s'occupait de l'archéologie et des monuments historiques à côté de son activité d'avocat. Jean-Pierre Dreco a dû monter une vraie structure.
00:19:18 – 00:21:17 (Séquence 18) : Jean-Pierre Dresco explique qu'il a monté deux équipes, une pour l'archéologie dirigée par Denis Weidmann, et l'autre pour les monuments historiques avec Eric Teysseire. Il y a eu de grands archéologues dans le canton de Vaud mais qui ont travaillé de manière disparate et désorganisée. Le premier grand travail de l’unité de Denis Weidmann a été d'organiser le terrain sous forme de cartes, soit de réaliser une cartothèque. Il explique que le travail d'inventaire est central dans son service, il permet de connaître et de prévenir les travaux à réaliser. Avec l'arrivée de l'informatique, les cartes ont été informatisées. En archéologie il y avait les cartes avec les informations et les cartes visuelles sur lesquelles étaient notés les endroits intéressants. Les vols par avion ont permis des découvertes exceptionnelles. En 1976, année de sécheresse, ils ont découvert le plan de la villa d'Orbe, la plus grande villa du nord des Alpes.
00:21:26 – 00:21:59 (Séquence 19) : L'interviewer rappelle qu'avec le boom des autoroutes, les recherches archéologiques ont subi des modifications. Jean-Pierre Dresco explique que la Confédération a eu la sagesse d'imposer des recherches avant les constructions ce qui a permis de grandes découvertes qui ont doublé la connaissance archéologique du canton. A Avenches, par exemple, ils ont trouvé deux mausolées romains.
00:22:09 – 00:23:23 (Séquence 20) : L'interviewer demande à Jean-Pierre Dresco de parler des monuments historiques. Il y a environ 170000 bâtiments construits dans le canton de Vaud. Avant le recensement des bâtiments à valeurs historiques, le hasard des rencontres et des chantiers permettait de définir la valeur des bâtiments. Ils ont répertorié 70000 bâtiments qui sont fichés dans un système informatique ce qui permet une prévention. Ceci est entrée dans les mœurs de l'aménagement du territoire et des permis de construire. Chaque bâtiment a une note qui indique par quel canal le dossier doit passer.
00:23:33 – 00:23:51 (Séquence 21) : L'interviewer demande à Jean-Pierre Dresco comment se fait le jugement de la valeur d'un bâtiment. Il répond que c’est le travail de spécialistes qui sont souvent des historiens. Les communes, les municipalités participent à cet inventaire et un double du travail de classement est déposé dans la commune et devient un outil de travail.
00:24:02 – 00:24:55 (Séquence 22) : Jean-Pierre Dresco explique qu'il a fallu développer une déontologie dans la restauration pour avoir une ligne de conduite. Dans cette évolution, certaines techniques anciennes comme la chaux, le tavillon et la tuile ont été perdues. Ils ont recréé avec les fabricants, des tuiles qui s’adaptent aux toits anciens au même prix que les modernes. Ils ont imposé aux fabricants des prix bas pour que ça ne devienne pas un luxe des monuments historiques. L’usage de la tuile s’est aussi répandu grâce à la conviction et à la modification des règlements.
00:25:06 – 00:25:20 (Séquence 23) : Jean-Pierre Dresco dit que les crépis modernes, à base de plastique, ont été une catastrophe pour le patrimoine. Ils ont dû trouver des matériaux convenables, ceci dans un contexte de forte spéculation et de pression immobilières.
00:25:32 – 00:25:49 (Séquence 24) : Jean-Pierre Dresco pense que la prospérité est destructrice, comme peut l’être un trop grand nombre de visiteurs pour un monument historique. 300000 visiteurs à Chillon est le maximum supporté par l’édifice. Le succès peu ainsi amener à la perte d'un bien, c’est un paradoxe qui est connu dans le monde entier.
00:26:01 – 00:26:19 (Séquence 25) : Jean-Pierre Dresco dit que la Cathédrale de Lausanne et le Château de Chillon sont les monuments historiques les plus importants du canton de Vaud. Il explique que l'intérêt de son service est le tissu des petits et moyens monuments. Les grands monuments ne risquent rien, les petits et moyens sont en danger. Le recensement a joué un rôle considérable dans la conservation, ainsi que pour l'analyse et l'étude.
00:26:32 – 00:27:08 (Séquence 26) : L'interviewer demande à Jean-Pierre Dresco s'il existait des archéologues et spécialistes de bâtiments anciens à qui il pouvait déléguer le travail. Sa politique d’externalisation a permis à des maisons de se développer. Il explique qu’actuellement elles souffrent, car les commandes ont baissé. C'est un phénomène propre à la Suisse romande. En Suisse allemande les travaux étaient davantage réalisés par le service. La conservation des monuments historiques et l’archéologie ne faisaient pas partie du service des travaux publics mais de celui de l'instruction publique, des universités et des musées. En Suisse romande, les musées sont dans l'instruction publique et son service en est séparé bien qu'ils soient leurs pourvoyeurs.
00:27:21 – 00:28:13 (Séquence 27) : L'interviewer rappelle que les décisions d'intervention de l'Etat de Vaud en rapport aux monuments historiques ont provoqué des réactions violentes, comme pour les tuiles. Jean-Pierre Dresco explique qu'on s'était habitué à un style romantique, qui copiait l'ancien, comme pour la pierre apparente et les tuiles faussement vieillies. Leurs interventions ont provoqué des réactions qui se sont peu à peu calmées. Actuellement, ces principes sont acceptés. Il explique que pour ce qui concerne les châteaux, il les fait peindre en blanc car ils étaient tous comme ça. La tour de la Cathédrale est revenue à l'ardoise, comme l'avait voulu Viollet-le-Duc. Les tuiles de Chillon sont comme celles transportées à l'époque en bateau.
00:28:26 – 00:29:14 (Séquence 28) : Jean-Pierre Dresco parle du patrimoine vaudois. L'Etat de Vaud possède 1450 bâtiments entre les hospices, les hôpitaux, l'université ce qui équivaut à trois milliards et demi de valeur en assurance incendie. La liste est très variée, des églises, des baraques, des prisons, des laboratoires, des écoles. La majorité des églises n'appartiennent pas à l'Etat. Celles de l'Etat sont dans le pays d'En-Haut, à Romainmotier, à Grandson.
00:29:28 – 00:31:13 (Séquence 29) : Avant l’arrivée de Jean-Pierre Dresco, on intervenait selon le plus urgent et l'argent manquait. Il a appliqué le principe : connaître le patrimoine avant de pouvoir le gérer. Ils ont dû récolter la documentation, les plans. Ils ont mandaté des architectes pour des relevés, ce qu'ils continuent de faire. L'interviewer rappelle qu'il a ensuite mis en place une politique d'entretien pionnière. Jean-Pierre Dresco explique que le nombre des constructions réalisé après la guerre est le double de celles d'avant la guerre. L'entretien est nécessaire. Ils ont créé des méthodes d'évaluation pour programmer dans le temps l'entretien des bâtiments et séparer les grandes des petites interventions.
00:31:27 – 00:31:59 (Séquence 30) : Jean-Pierre Dresco explique que le scanner des bâtiments est un programme développé avec l'Ecole polytechnique, qui permet de prévoir le vieillissement d'enveloppes complexes, des matériaux, de leur qualité et de leur durabilité. Ils ont utilisé le scanner pour les bâtiments de l'Etat, à titre d'essai. Cet outil permettra de projeter avec précision les coûts d'entretien.
00:32:14 – 00:32:49 (Séquence 31) : Jean-Pierre Dresco explique que pour l'entretien des bâtiments ils ont choisi une méthode. Elle divise le bâtiment en 10 parties qui sont ensuite analysées pour définir son état de vieillissement. Avec la valeur du bâtiment et par un programme informatique, ils obtiennent ainsi les prévisions des dépenses et surtout le moment favorable pour intervenir.
00:33:04 – 00:34:23 (Séquence 32) : Jean-Pierre Dresco parle des cures, son domaine préféré. Il y a 155 cures sur quatre siècles, une trace importante pour l'histoire de l'art du canton de Vaud. Elles ont permis la mise en pratique de leurs théories. Elles ont servi de laboratoire de préparation à des méthodes. Il précise que les travaux, mis à part les petits, sont toujours confiés à des architectes externes à l'Etat. Les restaurations ont été confiées à des bureaux qui n'étaient pas spécialisés dans le domaine et qui ont appris un nouveau métier. Cette pratique a soulevé des passions. Le Saint-Saphorin leur a valu des procès sur la place publique et le lynchage intellectuel de Gilles.
00:34:38 – 00:35:05 (Séquence 33) : L'interviewer demande à Jean-Pierre Dresco quel était son modèle d'architecture et celui des étudiants de son époque. Il répond qu'ils rêvaient des Japonais comme Kenzo Tange, de Wright, de Le Corbusier, d'Aalto. Les choses ont évolué, il y a eu l'époque tessinoise. Il a une panoplie de maîtres assez éclectique.
00:35:21 – 00:35:36 (Séquence 34) : L'interviewer demande à Jean-Pierre Dresco s'il a essayé d'introduire un certain type d'architecture dans le canton de Vaud. Il répond que c'est un des plus grands dangers de vouloir introduire un type d'architecture, surtout actuellement, à une époque de grand éclectisme.
00:35:52 – 00:37:00 (Séquence 35) : Jean-Pierre Dresco dit que les hôpitaux sont un très beau terrain d'exercice dans lequel la pluridisciplinarité est importante. Les mêmes méthodes appliquées dans des domaines plus simples ont fonctionné : la pluridisciplinarité, le travail en équipe et la séparation claire des pouvoirs entre le maître de l'ouvrage, le propriétaire, les utilisateurs et les maîtres d'œuvre, les architectes et ingénieurs. Un petit chantier n'est pas géré comme un grand. L'Etat pilote, surtout pour les grands chantiers, les opérations préliminaires, la planification, la programmation des objets et la réalisation.
00:37:16 – 00:38:07 (Séquence 36) : L'interviewer demande à Jean-Pierre Dresco quelle est la trace dans l'architecture contemporaine qu'il laisse par son activité au sein du Service des bâtiments du canton de Vaud. Il répond avoir laissé une nouvelle génération d'architecture, et l'abandon de l'architecture officielle, industrielle, grise, comme on l'imagine pour l'administration. Il a permis une ouverture à une architecture différente, plus éclectique et très qualitative. Il a mis en valeur de nouveaux talents.
00:38:24 – 00:40:03 (Séquence 37) : L'interviewer dit que dans la politique de Jean-Pierre Dresco les concours d'architecture ont eu un rôle cardinal. Ses collaborateurs et lui ont pris part à une centaine de jury de concours. En confiant des mandats à des architectes sans concours, il y a un risque de clientélisme. Le concours essaie d'éviter ce phénomène, car la sélection s’opère sur des dossiers anonymes et le choix se porte sur un objet et non une personne. C’est aussi une manière de choisir avec des critères plus objectifs et moins politiques. Le concours encourage aussi l'émergence de nouveaux talents, en effet ils ont mandaté de jeunes architectes pour des petits mandats, en les choisissant parmi les deuxièmes et troisièmes places des concours.
00:40:20 – 00:41:37 (Séquence 38) : Jean-Pierre Dresco dit que le concours d'architecture a pour avantage d'optimiser la qualité. Face à un programme identique, le concours offre différentes solutions et permet de choisir la meilleure. C'est au stade de l'avant-projet que les grandes économies se font. Il cite deux exemples. La prison de Lonay avait des contraintes complexes et les architectes ont trouvé une solution optimale. Le concours pour l'ancienne Ecole de commerce de Lausanne a révélé des solutions inattendues. L'architecte a grignoté un mètre sur la limite de construction de l'arrière de la façade au lieu de se répandre dans le préau au sud ce qui a permis l'agrandissement de l'école avec une économie à tous les niveaux.
00:41:55 – 00:42:30 (Séquence 39) : L'interviewer précise qu'il se trouve avec Jean-Pierre Dresco dans le bâtiment des Archives cantonales vaudoises construit sur concours. Il explique que c'est un des projets qui a ouvert l'architecture officielle. L’atelier Cube a réalisé ce mandat, ce sont trois jeunes architectes dans leur première grande opération, et cette réalisation a obtenu la distinction vaudoise et le prix de l'énergie.
00:42:48 – 00:43:13 (Séquence 40) : L'interviewer rappelle que le problème d'une architecture novatrice c'est qu'elle suscite beaucoup d'oppositions. Il demande à Jean-Pierre Dresco comment réagissait le chef du département des travaux publics dans le cas de ces "tempêtes". Il y a eu des oppositions célèbres comme le bâtiment de Nyon de Mangeat. La bagarre était plus forte chez les architectes que chez les politiques. Il rend hommage à Ravussin et Marcel Blanc qui ont soutenu politiquement le projet.
00:43:31 – 00:44:06 (Séquence 41) : L'interviewer rappelle que Ravussin et Marcel Blanc étaient tous deux des paysans. Il demande à Jean-Pierre Dresco pourquoi ils l'ont soutenu dans des démarches très intellectuelles. Il répond qu'ils avaient l'habitude des "nouvelles plantes". Ils ont une ouverture d'esprit que les gens trop canalisés par une formation académique n'ont pas. Il a travaillé avec plusieurs conseillers d'Etat très différents et avec des excellents juristes. Il ne peut pas se prononcer sur une préférence entre paysans et juristes.
00:44:25 – 00:44:37 (Séquence 42) : L'interviewer demande à Jean-Pierre Dresco si le Conseil d'Etat a été troublé par les discussions au sujet de bâtiments et constructions audacieux. Jean-Pierre Dresco a réalisé qu'il y avait une très bonne résolution de la commande publique, qu'elle se faisait de manière correcte, que c'était une recherche de qualité qu'il fallait tenter.
00:44:57 – 00:45:27 (Séquence 43) : Jean-Pierre Dresco explique que l'architecte est un homme seul menacé par la massification, par la dimension de plus en plus grande des constructions. Il y a le risque de donner trop d'importance aux raisons économiques et de perdre la poésie. Selon lui, nous vivons dans un environnement poétique que nous risquons de perdre. Il souhaite que l'architecture puisse survivre et promouvoir la poésie de l'environnement.
00:45:47 – 00:46:32 (Séquence 44) : L'interviewer demande à Jean-Pierre Dresco quel est l'apport de ses racines, sud des Alpes, Tessin, dans son travail. Il répond qu'elles lui ont donné l'envie de communiquer, de partager, comme un verre et une table de travail. Il a essayé de montrer un enthousiasme, des idées, en allant au front, en discutant dans le carnotzet, des lieux où se font les évolutions.
00:46:53 – 00:47:11 (Séquence 45) : Générique de fin du Plans-Fixes consacré à Jean-Pierre Dresco, architecte de l’Etat de Vaud, et tourné à Chavannes-près-Renens le 6 juin 1996.
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