Christiane Jaccottet (Claveciniste)
- Französisch
- 1997-12-12
- Dauer: 00:47:25
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Beschreibung
Avec son mari, Pierre Jaccottet, elle partage la passion des clavecins. D'une famille de musiciens, elle étudie le piano à Vienne, avant de choisir le clavecin. C'est pendant ses années d'études (1955-57) que l'on commence à recréer des instruments anciens. Elle raconte son expérience de la musique de Frank Martin, dont elle a enregistré le "Concerto pour clavecin". Avec Eric Tappy et Hugues Cuenod, elle crée l'Ensemble baroque de Lausanne et joue avec bonheur Monteverdi. D'autres rencontres déterminantes sont celles de Heinz Holliger et d'Aurèle Nicollet. Elle évoque son expérience de concerts en Allemagne de l'Est et l'extraordinaire force de la musique pour des gens qui en avaient alors un besoin vital. Elle parle enfin de l'enseignement, qui tient une place importante dans sa vie.
00:00:00 – 00:00:10 (Séquence 0) : Générique du début du Plans-Fixes consacré à Christiane Jaccottet, claveciniste, et tourné à Chexbres le 12 décembre 1997. L'interlocuteur est François Hudry.
00:00:10 – 00:00:48 (Séquence 1) : Christiane Jaccottet joue du Bach au clavecin.
00:00:49 – 00:00:53 (Séquence 2) : Générique du début du Plans-Fixes consacré à Christiane Jaccottet, claveciniste, et tourné à Chexbres le 12 décembre 1997. L'interlocuteur est François Hudry.
00:00:55 – 00:01:52 (Séquence 3) : L'interviewer présente la situation de l'entretien chez et avec Christiane Jaccottet en précisant que le morceau de clavecin qu'elle vient de jouer est "Le clavier bien tempéré" de Bach. Elle souligne que cet objet est un instrument anglais "Jacob Kirkman" daté de 1759, qui fait partie de sa collection personnelle. Elle explique que son mari a restauré ce clavecin comme d'autres de sa panoplie, ce qui est une passion chez les Jaccottet.
00:01:54 – 00:04:00 (Séquence 4) : L'interviewer parle à Christiane Jaccottet de son clavecin, un instrument datant de 1759 et créé neuf ans après la mort de Bach. Il demande à Jaccottet s’il est légitime de jouer du Bach sur un tel objet. Elle répond que tant qu'un morceau livre un son agréable, l'anachronisme historique importe peu. Elle donne pour exemple le fait que l’année 1759 a été témoin de la mort d’Haendel. A la question de l’interviewer de savoir quel instrument correspond à quel compositeur, Jaccottet explique que, pour donner une réponse adéquate, il faut s’offrir le luxe de posséder plusieurs instruments. Comme c'est son cas, elle parle des clavecins italiens, efficaces pour le continuo et naturellement pour la musique italienne ; les instruments allemands sont appropriés pour jouer du Bach, et les français pour de la musique française. Jaccottet nuance cette lapalissade en relevant que chaque instrument possède une individualité forte permettant de transmettre la musique et la pensée de son époque.
00:04:02 – 00:04:54 (Séquence 5) : Christiane Jaccottet raconte qu'elle possède une douzaine d'instruments en comptant ceux qu'elle a placés ailleurs ainsi que les virginals, le forte-piano, l'orgue et le clavicorde. Elle peut tous les jouer, car ils sont tous en état de marche et plus ou moins bien accordés.
00:04:56 – 00:06:04 (Séquence 6) : Christiane Jaccottet parle de son mari, facteur de clavecin, dont l'atelier est dans leur maison. A ses yeux, elle bénéficie d’une chance unique de disposer simultanément d’un atelier et d’un mari fabricant et réparateur. C'est même son mari et son père qui lui ont offert son premier instrument pour son mariage en 1957. Comme à l'époque personne n'aurait su l'entretenir, son mari est allé à la fabrique apprendre l'entretien de ce clavecin. C'est à partir de cette occasion qu’est née sa passion de claveciniste.
00:06:07 – 00:06:58 (Séquence 7) : Christiane Jacottet parle de son premier instrument reçu en 1957, qu'elle décrit comme n'étant pas encore un clavecin de facture historique, car ce type de fabrication commençait à peine à voir le jour. Elle souligne la différence entre son instrument, d’origine allemande, et le Pleyel, très typé. Il lui sert maintenant à jouer de la musique moderne.
00:07:01 – 00:08:20 (Séquence 8) : L'interviewer discute avec Christiane Jaccottet au sujet de son milieu familial, propice à la musique puisque ses deux parents étaient instrumentistes. Sa mère, lors de sa grossesse, était déjà violoniste à l'Orchestre de chambre. Son père, jouant également du violon, dispensait des leçons à domicile avec sa femme. Christiane Jaccottet a été immédiatement attirée par le monde musical, en exprimant le désir de devenir pianiste. Christiane Jaccottet parle de sa vocation pour le piano. Elle explique notamment qu'elle a joué quelque peu du violon, avant de se vouer totalement au piano à l'âge de neuf ans.
00:08:23 – 00:10:30 (Séquence 9) : Christiane Jaccottet évoque sa formation musicale à Vienne dans les années 1950. Elle a travaillé le piano durant une année dans la classe du professeur Bruno Seidlhofer mais simultanément elle pensait apprendre le clavecin. Elle a été encouragée dans cette voie par son fiancé et son professeur, mais rapidement elle a été confrontée à un dilemme cornélien. Elle devait en effet choisir entre l’étude du piano ou celle du clavecin, car elle peinait à les faire cohabiter dans son parcours musical. Elle a privilégié sa formation de claveciniste car elle progressait plus vite. Depuis, elle s'est un peu remise au forte-piano, mais jamais au piano.
00:10:34 – 00:13:15 (Séquence 10) : L’interviewer parle de l'engouement à Vienne pour la musique ancienne dont les plus illustres représentants étaient Leonhardt et Nikolaus Harnoncourt, ainsi que de l'événement des Russes quittant l'Autriche. Il demande à Jaccottet de retracer ses années viennoises. Celle-ci décrit les changements de la Vienne libérée, la restauration de l'opéra, les premières représentations de "Fidelio" et les concerts semi-privés de musique ancienne auxquels elle a assisté. Au sujet de sa formation, Gustav Leonhardt venait de partir, mais elle a hérité de Joseph Mertin comme professeur. Elle dépeint le parcours de vie de ce dernier : son origine bohémienne, son milieu familial pauvre, ses expériences musicales polyvalentes, son éminent talent de musicien qui lui a valu d’être le seul à avoir réalisé cinq Reifeprüfung au Conservatoire de Vienne et, enfin, ses compétences de facteur d’orgues. Il a été un ferment pour la musique ancienne en formant notamment Harnoncourt ou René Clemencic.
00:13:20 – 00:14:43 (Séquence 11) : Christiane Jaccottet évoque la figure de Wanda Landowska, réputée en France mais pas à Vienne : elle a par exemple été très surprise d'apprendre que son professeur Mertin ne la connaissait pas. Pourtant selon Christiane Jaccottet, Landowska était l’instigatrice qui avait remis au goût du jour le clavecin, alors qu'en fait, il s'était passé beaucoup de choses auparavant, comme elle l'apprit par la suite. Le professeur Mertin lui révéla en effet qu'en 1927, il avait remonté tous les concertos brandebourgeois, avec un clavecin peut-être d'époque et du matériel de la main de Brahms. La musique ancienne n’a donc jamais cessé d'exister, l’époque contemporaine ne l’a pas réinventée.
00:14:48 – 00:15:49 (Séquence 12) : Christiane Jaccottet explique sur quels instruments elle jouait pendant ses études à l'académie de Vienne, tels que des Neupert ou des Hammer. Par ailleurs, il y avait aussi des instruments jouables dans des musées dans l’un desquels elle a pu entendre notamment jouer Leonhardt sur un clavecin, l'instrument de Haydn. Il avait choisi les "Trios" de Rameau, de la musique française, accompagné d’Harnoncourt à la viole de gambe et de Jaap Schröder au violon.
00:15:55 – 00:17:59 (Séquence 13) : Christiane Jaccottet parle du mouvement baroque et favorable à la musique ancienne à Vienne ainsi que la période de redécouverte, dont elle a été témoin, de certains instruments et techniques. Pendant ses études à Vienne, entre 1955 et 1957, s’est formé un élan de recréation d’instruments de musique ancienne, en commençant par le clavecin suivi par d’autres instruments originaux recherchés par Harnoncourt et Clemencic. Partie de Vienne, cette impulsion s'est aussi étendue en Hollande, en Angleterre et en Amérique. Christiane Jaccottet ajoute que le clavecin a été un fer de lance dans la restauration d’autres instruments anciens car son existence dans les musées rendait possible sa réécoute. De plus, sa faisabilité et sa capacité de "sonner" ont donné du crédit à ces autres instruments qu'on pensait trop fragiles et injouables.
00:18:05 – 00:20:31 (Séquence 14) : Christiane Jaccottet raconte comment elle a pu consulter des traités de musique ancienne et les étudier pour changer sa perception de l'interprétation au clavecin. Avec son mari, elle a retrouvé des œuvres dans des bibliothèques, qu'elle a photographiées et recopiées, avant que certaines ne soient publiées et rendues accessibles. Ensuite, les traités de l'époque ont été mis à disposition de musiciens comme elle, au moyen des fac-similés. Tout ce processus a permis de faire avancer la recherche sur la musique ancienne, notamment au niveau de la technique. Elle donne l'exemple du livre sur le violon de Leopold Mozart, qui explique entre autres la manière de tenir un archet ; ou encore le livre de Guiseppe Tartini. Pour elle, ces ouvrages ont été et continuent d'être une source de remise en question et de réévaluation de son interprétation.
00:20:38 – 00:22:07 (Séquence 15) : Christiane Jaccottet évoque les compositeurs qu'elle aime : Bach, dont elle a enregistré l'intégrale, Haendel, Rameau et Scarlatti, parmi tant d’autres. Elle les décrit comme des compagnons qu'elle a l'impression de connaître. Elle avoue avoir une certaine tendresse pour les virginalistes anglais et jouer à cache-cache avec Couperin.
00:22:14 – 00:25:26 (Séquence 16) : Christiane Jaccottet mentionne ses relations avec des compositeurs contemporains tels que Falla, Poulenc et Frank Martin, avec qui elle a collaboré et enregistré le concerto pour clavecin sous sa direction. Ils ont également répété chez elle, là où se passe l'entretien. Christiane Jaccottet a voulu lui faire entendre ce morceau sur un instrument ancien, ce qui a fasciné Martin et qui l’a même décidé de tout réécrire car il ne pouvait ignorer la sonorité ancienne du clavecin. L'interviewer en tire la conclusion que chaque clavecin appartient à un répertoire donné. Christiane Jaccottet renchérit en disant que c'est d'autant plus vrai pour Martin, qui avait une représentation très forte des timbres. Ils ont beaucoup discuté, notamment à l'occasion de leurs concerts de "La symphonie concertante". Christiane Jaccottet illustre la question des timbres avec ce morceau : au moment du passage dédié à la harpe, Frank Martin exigeait un registre de l'ordre du Pleyel.
00:25:34 – 00:27:04 (Séquence 17) : L'interviewer parle à Christiane Jaccottet de tous les musiciens qu'elle a côtoyés et avec lesquels elle collabore toujours : Tappy, Cuénod, Nicolet, Michel Corboz et Holliger. Il affirme que sa carrière a débuté avec cette équipe d’instrumentistes. Christiane Jaccottet confirme en précisant qu'elle s’est d’abord chargée de la formation de l'Ensemble baroque de Lausanne accompagnée de Tappy et Cuénod. C'était le premier groupe musical fixe de ce genre et elle a pu découvrir avec un bonheur grandissant Monteverdi, grâce à Cuénod. Cette passion a continué lorsqu'elle a interprété les madrigaux et "Orfeo" en compagnie de Corboz et d'autres musiciens en Italie. Ce compositeur aura été pour elle une expérience extraordinaire et une révélation. Elle va jusqu'à affirmer qu'on ne peut pas jouer du Frescobaldi si on n'a pas accompagné des continuos de Monteverdi, tant il représente l'entrée dans ce qu'elle appelle le premier Baroque.
00:27:12 – 00:29:16 (Séquence 18) : L'interviewer parle à Christiane Jaccottet de son expérience musicale, notamment du continuo avec ses amis musiciens. Selon lui, c'est cette pratique qui l'a poussée à donner des récitals, ce que sa modestie l’aurait empêché d’accomplir. Christiane Jaccottet se l'explique plutôt par sa passion pour la musique d'ensemble. Sa rencontre avec Aurèle Nicolet et Heinz Holiger s’est révélée être un moment musical déterminant, car ils se sont tout de suite compris, quasiment sans échanges de paroles. Elle parle clairement d'une amitié et de connivence. Christiane Jaccottet évoque l'importance de l'amitié dans sa pratique musicale. Elle éprouve de la difficulté à travailler la musique avec une personne qui n’est pas un ami et avec laquelle elle ne ressent pas de connivence personnelle. L'interviewer soulève alors le problème du chef d'orchestre, qu'elle ne peut forcément choisir. Christiane Jaccottet convient que quelques problèmes peuvent surgir mais elle passe outre car l'agressivité et la tension dans la musique l’insupportent.
00:29:25 – 00:32:46 (Séquence 19) : L'interviewer demande à Christiane Jaccottet de lui retracer son expérience musicale en ex-Allemagne de l'Est. Elle explique s’y être rendue dans les années 1970 et avoir joué des instruments qu'elle qualifie de tristes, car en mauvais état. Elle raconte que la musique insuffle une force certaine aux gens qui en ont besoin, même si on la joue avec de piètres instruments dans des salles de mauvaise qualité. C'est pour cela qu'une fois revenue chez elle, elle éprouvait le besoin de retourner en République démocratique allemande, pour se replonger dans ce besoin vital de la musique. Elle parle également de l'importance de se rendre dans ce pays fréquenté par peu d'artistes et de montrer à ses amis allemands qu'ils n'étaient pas seuls. Pour elle, la musique servait d'espoir et de pont entre les nations. Elle livre un exemple parmi les moments forts vécus sur place : un jeune homme dans un magasin de musique voulait acheter un billet de n’importe quel concert qui pût le plonger dans une atmosphère musicale, tout comme il aurait voulu de la nourriture pour survivre. Christiane Jaccottet commente ce besoin de musique et de concert qui se situe au-delà de l'acte social.
00:32:56 – 00:33:56 (Séquence 20) : Christiane Jaccottet parle de sa carrière discographique et notamment de l'intégrale de Bach pour clavecin seul. Il s’agit d’un travail à ne pas aborder globalement, mais de manière progressive si on veut réaliser un parcours d'œuvre en œuvre. Elle a donc commencé sur deux ans les deux volumes du "Clavecin bien tempéré", puis, dès la troisième année, les "Variations Goldberg" et les partitas. Elle raconte la façon de procéder et le travail répété avant l'enregistrement, voire le test en concert. Elle a eu l'occasion d'enregistrer beaucoup de disques et considère l'intégrale de Bach comme l’œuvre la plus essentielle de son répertoire.
00:34:07 – 00:37:15 (Séquence 21) : L'interviewer demande à Christiane Jaccottet quelle signification a le disque pour elle. Elle explique lui accorder une importance capitale, car c'est l'aboutissement d'un travail ayant une valeur uniquement lors du moment de la préparation du disque. L'exigence de cette tâche est plus grande que celle d'un concert par exemple, car il faut se demander si c'est réellement cela qu'on aime et que l'on souhaite enregistrer d'une telle façon. Par ailleurs, elle raconte l'anecdote de s'être promenée seule à New York et avoir entendu un clavecin exceptionnel avec une invention à trois voix. Elle l'a jugée fantastique avant de réaliser que ce qu'elle entendait était son propre disque. Elle croyait qu’il s’agissait d’une amie américaine, Mireille Lagacé, qui avait aussi enregistré l'intégrale de Bach. Le vendeur qui écoutait son disque dans sa boutique s'est révélé être un grand fan de Christiane Jaccottet.
00:37:26 – 00:39:08 (Séquence 22) : Christiane Jaccottet parle de son enseignement, un engagement de longue durée puisqu'elle a commencé à donner des cours alors qu'elle était elle-même étudiante de piano à Vienne, à l'âge de 16 ans. Elle dit avoir toujours aimé dispenser des leçons, sans doute parce que ses parents eux-mêmes et son mari enseignaient respectivement le violon et la biologie. Elle a même transmis cette passion à son fils. En 1963, on lui a demandé de monter une classe de clavecin au Conservatoire de Lausanne. Si l'expérience a commencé avec un seul clavecin en mauvais état, elle s’est avérée concluante quelques années après, car la classe disposait de plusieurs de ces instruments. Ensuite, elle a été appelée à Genève pour succéder à Isabelle Naef et prendre en charge des classes professionnelles, de diplômes et de virtuosités uniquement.
00:39:20 – 00:41:02 (Séquence 23) : Christiane Jaccottet tente d'expliquer les bases de son enseignement : elle cherche à laisser ses élèves s'épanouir et conserver leur singularité. Elle refuse de se laisser copier par un étudiant, car elle considère que ce n’est pas un acte d’enseignement pertinent. Elle vise à donner à l’apprenant un élément qui puisse s’assimiler au sein de sa personnalité. En d’autres mots, elle préfère l'aider à devenir lui-même. Christiane Jaccottet parle de son plaisir de l’instruction et de la remise en question que cela induit. Elle affirme qu'enseigner permet d'apprendre et de réaliser certaines choses.
00:41:14 – 00:42:59 (Séquence 24) : L'interviewer parle à Christiane Jaccottet de sa pépinière de clavecinistes et du clavecin devenu à la mode. Elle a parcouru un long chemin depuis les premiers instruments restaurés et de plus en plus d’élèves s’y intéressent. Selon Christiane Jaccottet, les jeunes clavecinistes sont très gâtés et peuvent manifester une attitude insupportable. En effet, certains considèrent l'instrument comme leur priorité, avant même de réfléchir au programme musical. Pour elle, la démarche musicale ne devrait pas être guidée par le clavecin, mais par l'œuvre et sa compréhension.
00:43:12 – 00:44:58 (Séquence 25) : Christiane Jaccottet parle de l'avenir du clavecin. Celui-ci détient encore un potentiel d’amélioration, notamment au niveau de sa facture, puisque la démarche dominante d’auparavant a été la copie. D’après elle, certains facteurs devraient réfléchir à d'autres approches peut-être plus artistiques ou plus personnelles. Christiane Jaccottet considère aussi que le développement du forte-piano va influencer celui du clavecin. En effet, certains aspects du piano sont encore méconnus, notamment la genèse de sa fabrication ou encore l’inexistence d’une copie de l’instrument de Cristofori. Ces éléments devraient produire un impact sur la conception actuelle et future du clavecin.
00:45:11 – 00:46:41 (Séquence 26) : L'interviewer interroge Christiane Jaccottet sur la relation qu’elle entretient avec son instrument et sur son travail quotidien de claveciniste. Elle répond que son activité s’apparente à celle de n'importe quel instrumentiste œuvrant chez lui, à ceci près que le claveciniste a la chance d'avoir souvent participé à d'autres œuvres du même compositeur. Par exemple, un claveciniste qui a déjà joué le continuo de "Didon et Enée" de Purcell, un oratorio d’Haendel ou une grande œuvre de Bach, aura un autre rapport avec la musique de ces compositeurs et travaillera différemment. Christiane Jaccottet évoque une autre illustration : elle-même a abordé récemment le prélude de Bach, en ayant en tête le souvenir du continuo du "Magnificat" de cet auteur.
00:46:54 – 00:47:12 (Séquence 27) : Générique de fin du Plans-Fixes consacré à Christiane Jaccottet, claveciniste, et tourné à Chexbres le 12 décembre 1997.
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00:00:00 – 00:00:10 (Séquence 0) : Générique du début du Plans-Fixes consacré à Christiane Jaccottet, claveciniste, et tourné à Chexbres le 12 décembre 1997. L'interlocuteur est François Hudry.
00:00:10 – 00:00:48 (Séquence 1) : Christiane Jaccottet joue du Bach au clavecin.
00:00:49 – 00:00:53 (Séquence 2) : Générique du début du Plans-Fixes consacré à Christiane Jaccottet, claveciniste, et tourné à Chexbres le 12 décembre 1997. L'interlocuteur est François Hudry.
00:00:55 – 00:01:52 (Séquence 3) : L'interviewer présente la situation de l'entretien chez et avec Christiane Jaccottet en précisant que le morceau de clavecin qu'elle vient de jouer est "Le clavier bien tempéré" de Bach. Elle souligne que cet objet est un instrument anglais "Jacob Kirkman" daté de 1759, qui fait partie de sa collection personnelle. Elle explique que son mari a restauré ce clavecin comme d'autres de sa panoplie, ce qui est une passion chez les Jaccottet.
00:01:54 – 00:04:00 (Séquence 4) : L'interviewer parle à Christiane Jaccottet de son clavecin, un instrument datant de 1759 et créé neuf ans après la mort de Bach. Il demande à Jaccottet s’il est légitime de jouer du Bach sur un tel objet. Elle répond que tant qu'un morceau livre un son agréable, l'anachronisme historique importe peu. Elle donne pour exemple le fait que l’année 1759 a été témoin de la mort d’Haendel. A la question de l’interviewer de savoir quel instrument correspond à quel compositeur, Jaccottet explique que, pour donner une réponse adéquate, il faut s’offrir le luxe de posséder plusieurs instruments. Comme c'est son cas, elle parle des clavecins italiens, efficaces pour le continuo et naturellement pour la musique italienne ; les instruments allemands sont appropriés pour jouer du Bach, et les français pour de la musique française. Jaccottet nuance cette lapalissade en relevant que chaque instrument possède une individualité forte permettant de transmettre la musique et la pensée de son époque.
00:04:02 – 00:04:54 (Séquence 5) : Christiane Jaccottet raconte qu'elle possède une douzaine d'instruments en comptant ceux qu'elle a placés ailleurs ainsi que les virginals, le forte-piano, l'orgue et le clavicorde. Elle peut tous les jouer, car ils sont tous en état de marche et plus ou moins bien accordés.
00:04:56 – 00:06:04 (Séquence 6) : Christiane Jaccottet parle de son mari, facteur de clavecin, dont l'atelier est dans leur maison. A ses yeux, elle bénéficie d’une chance unique de disposer simultanément d’un atelier et d’un mari fabricant et réparateur. C'est même son mari et son père qui lui ont offert son premier instrument pour son mariage en 1957. Comme à l'époque personne n'aurait su l'entretenir, son mari est allé à la fabrique apprendre l'entretien de ce clavecin. C'est à partir de cette occasion qu’est née sa passion de claveciniste.
00:06:07 – 00:06:58 (Séquence 7) : Christiane Jacottet parle de son premier instrument reçu en 1957, qu'elle décrit comme n'étant pas encore un clavecin de facture historique, car ce type de fabrication commençait à peine à voir le jour. Elle souligne la différence entre son instrument, d’origine allemande, et le Pleyel, très typé. Il lui sert maintenant à jouer de la musique moderne.
00:07:01 – 00:08:20 (Séquence 8) : L'interviewer discute avec Christiane Jaccottet au sujet de son milieu familial, propice à la musique puisque ses deux parents étaient instrumentistes. Sa mère, lors de sa grossesse, était déjà violoniste à l'Orchestre de chambre. Son père, jouant également du violon, dispensait des leçons à domicile avec sa femme. Christiane Jaccottet a été immédiatement attirée par le monde musical, en exprimant le désir de devenir pianiste. Christiane Jaccottet parle de sa vocation pour le piano. Elle explique notamment qu'elle a joué quelque peu du violon, avant de se vouer totalement au piano à l'âge de neuf ans.
00:08:23 – 00:10:30 (Séquence 9) : Christiane Jaccottet évoque sa formation musicale à Vienne dans les années 1950. Elle a travaillé le piano durant une année dans la classe du professeur Bruno Seidlhofer mais simultanément elle pensait apprendre le clavecin. Elle a été encouragée dans cette voie par son fiancé et son professeur, mais rapidement elle a été confrontée à un dilemme cornélien. Elle devait en effet choisir entre l’étude du piano ou celle du clavecin, car elle peinait à les faire cohabiter dans son parcours musical. Elle a privilégié sa formation de claveciniste car elle progressait plus vite. Depuis, elle s'est un peu remise au forte-piano, mais jamais au piano.
00:10:34 – 00:13:15 (Séquence 10) : L’interviewer parle de l'engouement à Vienne pour la musique ancienne dont les plus illustres représentants étaient Leonhardt et Nikolaus Harnoncourt, ainsi que de l'événement des Russes quittant l'Autriche. Il demande à Jaccottet de retracer ses années viennoises. Celle-ci décrit les changements de la Vienne libérée, la restauration de l'opéra, les premières représentations de "Fidelio" et les concerts semi-privés de musique ancienne auxquels elle a assisté. Au sujet de sa formation, Gustav Leonhardt venait de partir, mais elle a hérité de Joseph Mertin comme professeur. Elle dépeint le parcours de vie de ce dernier : son origine bohémienne, son milieu familial pauvre, ses expériences musicales polyvalentes, son éminent talent de musicien qui lui a valu d’être le seul à avoir réalisé cinq Reifeprüfung au Conservatoire de Vienne et, enfin, ses compétences de facteur d’orgues. Il a été un ferment pour la musique ancienne en formant notamment Harnoncourt ou René Clemencic.
00:13:20 – 00:14:43 (Séquence 11) : Christiane Jaccottet évoque la figure de Wanda Landowska, réputée en France mais pas à Vienne : elle a par exemple été très surprise d'apprendre que son professeur Mertin ne la connaissait pas. Pourtant selon Christiane Jaccottet, Landowska était l’instigatrice qui avait remis au goût du jour le clavecin, alors qu'en fait, il s'était passé beaucoup de choses auparavant, comme elle l'apprit par la suite. Le professeur Mertin lui révéla en effet qu'en 1927, il avait remonté tous les concertos brandebourgeois, avec un clavecin peut-être d'époque et du matériel de la main de Brahms. La musique ancienne n’a donc jamais cessé d'exister, l’époque contemporaine ne l’a pas réinventée.
00:14:48 – 00:15:49 (Séquence 12) : Christiane Jaccottet explique sur quels instruments elle jouait pendant ses études à l'académie de Vienne, tels que des Neupert ou des Hammer. Par ailleurs, il y avait aussi des instruments jouables dans des musées dans l’un desquels elle a pu entendre notamment jouer Leonhardt sur un clavecin, l'instrument de Haydn. Il avait choisi les "Trios" de Rameau, de la musique française, accompagné d’Harnoncourt à la viole de gambe et de Jaap Schröder au violon.
00:15:55 – 00:17:59 (Séquence 13) : Christiane Jaccottet parle du mouvement baroque et favorable à la musique ancienne à Vienne ainsi que la période de redécouverte, dont elle a été témoin, de certains instruments et techniques. Pendant ses études à Vienne, entre 1955 et 1957, s’est formé un élan de recréation d’instruments de musique ancienne, en commençant par le clavecin suivi par d’autres instruments originaux recherchés par Harnoncourt et Clemencic. Partie de Vienne, cette impulsion s'est aussi étendue en Hollande, en Angleterre et en Amérique. Christiane Jaccottet ajoute que le clavecin a été un fer de lance dans la restauration d’autres instruments anciens car son existence dans les musées rendait possible sa réécoute. De plus, sa faisabilité et sa capacité de "sonner" ont donné du crédit à ces autres instruments qu'on pensait trop fragiles et injouables.
00:18:05 – 00:20:31 (Séquence 14) : Christiane Jaccottet raconte comment elle a pu consulter des traités de musique ancienne et les étudier pour changer sa perception de l'interprétation au clavecin. Avec son mari, elle a retrouvé des œuvres dans des bibliothèques, qu'elle a photographiées et recopiées, avant que certaines ne soient publiées et rendues accessibles. Ensuite, les traités de l'époque ont été mis à disposition de musiciens comme elle, au moyen des fac-similés. Tout ce processus a permis de faire avancer la recherche sur la musique ancienne, notamment au niveau de la technique. Elle donne l'exemple du livre sur le violon de Leopold Mozart, qui explique entre autres la manière de tenir un archet ; ou encore le livre de Guiseppe Tartini. Pour elle, ces ouvrages ont été et continuent d'être une source de remise en question et de réévaluation de son interprétation.
00:20:38 – 00:22:07 (Séquence 15) : Christiane Jaccottet évoque les compositeurs qu'elle aime : Bach, dont elle a enregistré l'intégrale, Haendel, Rameau et Scarlatti, parmi tant d’autres. Elle les décrit comme des compagnons qu'elle a l'impression de connaître. Elle avoue avoir une certaine tendresse pour les virginalistes anglais et jouer à cache-cache avec Couperin.
00:22:14 – 00:25:26 (Séquence 16) : Christiane Jaccottet mentionne ses relations avec des compositeurs contemporains tels que Falla, Poulenc et Frank Martin, avec qui elle a collaboré et enregistré le concerto pour clavecin sous sa direction. Ils ont également répété chez elle, là où se passe l'entretien. Christiane Jaccottet a voulu lui faire entendre ce morceau sur un instrument ancien, ce qui a fasciné Martin et qui l’a même décidé de tout réécrire car il ne pouvait ignorer la sonorité ancienne du clavecin. L'interviewer en tire la conclusion que chaque clavecin appartient à un répertoire donné. Christiane Jaccottet renchérit en disant que c'est d'autant plus vrai pour Martin, qui avait une représentation très forte des timbres. Ils ont beaucoup discuté, notamment à l'occasion de leurs concerts de "La symphonie concertante". Christiane Jaccottet illustre la question des timbres avec ce morceau : au moment du passage dédié à la harpe, Frank Martin exigeait un registre de l'ordre du Pleyel.
00:25:34 – 00:27:04 (Séquence 17) : L'interviewer parle à Christiane Jaccottet de tous les musiciens qu'elle a côtoyés et avec lesquels elle collabore toujours : Tappy, Cuénod, Nicolet, Michel Corboz et Holliger. Il affirme que sa carrière a débuté avec cette équipe d’instrumentistes. Christiane Jaccottet confirme en précisant qu'elle s’est d’abord chargée de la formation de l'Ensemble baroque de Lausanne accompagnée de Tappy et Cuénod. C'était le premier groupe musical fixe de ce genre et elle a pu découvrir avec un bonheur grandissant Monteverdi, grâce à Cuénod. Cette passion a continué lorsqu'elle a interprété les madrigaux et "Orfeo" en compagnie de Corboz et d'autres musiciens en Italie. Ce compositeur aura été pour elle une expérience extraordinaire et une révélation. Elle va jusqu'à affirmer qu'on ne peut pas jouer du Frescobaldi si on n'a pas accompagné des continuos de Monteverdi, tant il représente l'entrée dans ce qu'elle appelle le premier Baroque.
00:27:12 – 00:29:16 (Séquence 18) : L'interviewer parle à Christiane Jaccottet de son expérience musicale, notamment du continuo avec ses amis musiciens. Selon lui, c'est cette pratique qui l'a poussée à donner des récitals, ce que sa modestie l’aurait empêché d’accomplir. Christiane Jaccottet se l'explique plutôt par sa passion pour la musique d'ensemble. Sa rencontre avec Aurèle Nicolet et Heinz Holiger s’est révélée être un moment musical déterminant, car ils se sont tout de suite compris, quasiment sans échanges de paroles. Elle parle clairement d'une amitié et de connivence. Christiane Jaccottet évoque l'importance de l'amitié dans sa pratique musicale. Elle éprouve de la difficulté à travailler la musique avec une personne qui n’est pas un ami et avec laquelle elle ne ressent pas de connivence personnelle. L'interviewer soulève alors le problème du chef d'orchestre, qu'elle ne peut forcément choisir. Christiane Jaccottet convient que quelques problèmes peuvent surgir mais elle passe outre car l'agressivité et la tension dans la musique l’insupportent.
00:29:25 – 00:32:46 (Séquence 19) : L'interviewer demande à Christiane Jaccottet de lui retracer son expérience musicale en ex-Allemagne de l'Est. Elle explique s’y être rendue dans les années 1970 et avoir joué des instruments qu'elle qualifie de tristes, car en mauvais état. Elle raconte que la musique insuffle une force certaine aux gens qui en ont besoin, même si on la joue avec de piètres instruments dans des salles de mauvaise qualité. C'est pour cela qu'une fois revenue chez elle, elle éprouvait le besoin de retourner en République démocratique allemande, pour se replonger dans ce besoin vital de la musique. Elle parle également de l'importance de se rendre dans ce pays fréquenté par peu d'artistes et de montrer à ses amis allemands qu'ils n'étaient pas seuls. Pour elle, la musique servait d'espoir et de pont entre les nations. Elle livre un exemple parmi les moments forts vécus sur place : un jeune homme dans un magasin de musique voulait acheter un billet de n’importe quel concert qui pût le plonger dans une atmosphère musicale, tout comme il aurait voulu de la nourriture pour survivre. Christiane Jaccottet commente ce besoin de musique et de concert qui se situe au-delà de l'acte social.
00:32:56 – 00:33:56 (Séquence 20) : Christiane Jaccottet parle de sa carrière discographique et notamment de l'intégrale de Bach pour clavecin seul. Il s’agit d’un travail à ne pas aborder globalement, mais de manière progressive si on veut réaliser un parcours d'œuvre en œuvre. Elle a donc commencé sur deux ans les deux volumes du "Clavecin bien tempéré", puis, dès la troisième année, les "Variations Goldberg" et les partitas. Elle raconte la façon de procéder et le travail répété avant l'enregistrement, voire le test en concert. Elle a eu l'occasion d'enregistrer beaucoup de disques et considère l'intégrale de Bach comme l’œuvre la plus essentielle de son répertoire.
00:34:07 – 00:37:15 (Séquence 21) : L'interviewer demande à Christiane Jaccottet quelle signification a le disque pour elle. Elle explique lui accorder une importance capitale, car c'est l'aboutissement d'un travail ayant une valeur uniquement lors du moment de la préparation du disque. L'exigence de cette tâche est plus grande que celle d'un concert par exemple, car il faut se demander si c'est réellement cela qu'on aime et que l'on souhaite enregistrer d'une telle façon. Par ailleurs, elle raconte l'anecdote de s'être promenée seule à New York et avoir entendu un clavecin exceptionnel avec une invention à trois voix. Elle l'a jugée fantastique avant de réaliser que ce qu'elle entendait était son propre disque. Elle croyait qu’il s’agissait d’une amie américaine, Mireille Lagacé, qui avait aussi enregistré l'intégrale de Bach. Le vendeur qui écoutait son disque dans sa boutique s'est révélé être un grand fan de Christiane Jaccottet.
00:37:26 – 00:39:08 (Séquence 22) : Christiane Jaccottet parle de son enseignement, un engagement de longue durée puisqu'elle a commencé à donner des cours alors qu'elle était elle-même étudiante de piano à Vienne, à l'âge de 16 ans. Elle dit avoir toujours aimé dispenser des leçons, sans doute parce que ses parents eux-mêmes et son mari enseignaient respectivement le violon et la biologie. Elle a même transmis cette passion à son fils. En 1963, on lui a demandé de monter une classe de clavecin au Conservatoire de Lausanne. Si l'expérience a commencé avec un seul clavecin en mauvais état, elle s’est avérée concluante quelques années après, car la classe disposait de plusieurs de ces instruments. Ensuite, elle a été appelée à Genève pour succéder à Isabelle Naef et prendre en charge des classes professionnelles, de diplômes et de virtuosités uniquement.
00:39:20 – 00:41:02 (Séquence 23) : Christiane Jaccottet tente d'expliquer les bases de son enseignement : elle cherche à laisser ses élèves s'épanouir et conserver leur singularité. Elle refuse de se laisser copier par un étudiant, car elle considère que ce n’est pas un acte d’enseignement pertinent. Elle vise à donner à l’apprenant un élément qui puisse s’assimiler au sein de sa personnalité. En d’autres mots, elle préfère l'aider à devenir lui-même. Christiane Jaccottet parle de son plaisir de l’instruction et de la remise en question que cela induit. Elle affirme qu'enseigner permet d'apprendre et de réaliser certaines choses.
00:41:14 – 00:42:59 (Séquence 24) : L'interviewer parle à Christiane Jaccottet de sa pépinière de clavecinistes et du clavecin devenu à la mode. Elle a parcouru un long chemin depuis les premiers instruments restaurés et de plus en plus d’élèves s’y intéressent. Selon Christiane Jaccottet, les jeunes clavecinistes sont très gâtés et peuvent manifester une attitude insupportable. En effet, certains considèrent l'instrument comme leur priorité, avant même de réfléchir au programme musical. Pour elle, la démarche musicale ne devrait pas être guidée par le clavecin, mais par l'œuvre et sa compréhension.
00:43:12 – 00:44:58 (Séquence 25) : Christiane Jaccottet parle de l'avenir du clavecin. Celui-ci détient encore un potentiel d’amélioration, notamment au niveau de sa facture, puisque la démarche dominante d’auparavant a été la copie. D’après elle, certains facteurs devraient réfléchir à d'autres approches peut-être plus artistiques ou plus personnelles. Christiane Jaccottet considère aussi que le développement du forte-piano va influencer celui du clavecin. En effet, certains aspects du piano sont encore méconnus, notamment la genèse de sa fabrication ou encore l’inexistence d’une copie de l’instrument de Cristofori. Ces éléments devraient produire un impact sur la conception actuelle et future du clavecin.
00:45:11 – 00:46:41 (Séquence 26) : L'interviewer interroge Christiane Jaccottet sur la relation qu’elle entretient avec son instrument et sur son travail quotidien de claveciniste. Elle répond que son activité s’apparente à celle de n'importe quel instrumentiste œuvrant chez lui, à ceci près que le claveciniste a la chance d'avoir souvent participé à d'autres œuvres du même compositeur. Par exemple, un claveciniste qui a déjà joué le continuo de "Didon et Enée" de Purcell, un oratorio d’Haendel ou une grande œuvre de Bach, aura un autre rapport avec la musique de ces compositeurs et travaillera différemment. Christiane Jaccottet évoque une autre illustration : elle-même a abordé récemment le prélude de Bach, en ayant en tête le souvenir du continuo du "Magnificat" de cet auteur.
00:46:54 – 00:47:12 (Séquence 27) : Générique de fin du Plans-Fixes consacré à Christiane Jaccottet, claveciniste, et tourné à Chexbres le 12 décembre 1997.
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