Alexandre Voisard (Poète)

  • Französisch
  • 2000-05-26
  • Dauer: 00:49:49

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Beschreibung

Il dit d'emblée l'importance du pays d'enfance, l'Ajoie. D'une famille de six enfants, le petit Alexandre est un garçon difficile, indiscipliné. La découverte de la poésie d'ailleurs l'installe dans cette rébellion. Il adopte la révolte des surréalistes, lit Baudelaire et Lamartine, avant de recevoir le choc de la poésie d'Eluard. Chemin faisant, il élabore son oeœuvre. Pendant ce temps, la question jurassienne mûrit, qui aboutira à la création du canton du Jura en 1974 : Alexandre Voisard et ses amis se muent en militants et vont de villages en auberges pour dire la poésie jurassienne. Cette époque est celle d'une rencontre rare, miraculeuse, entre un peuple et la poésie. Pour le poète, le monde doit être dit, et c'est ce qu'il s'efforce de faire par le poème, cette émotion qui a pris sa forme dans le moule du langage.

00:00:00 – 00:00:11 (Séquence 0) : Générique de début du Plans-Fixes consacré à Alexandre Voisard, poète, et tourné à Courtelevant en France le 26 mai 2000. L'interlocuteur est Bruno Chapatte.
00:00:11 – 00:00:58 (Séquence 1) : Le film s'ouvre sur Bruno Chapatte et Alexandre Voisard devant la maison de la compagne de ce dernier, en Franche Comté. Alexandre Voisard précise qu'ils se trouvent aux portes du Jura, donc de la Suisse. Ils se dirigent vers la maison.
00:00:59 – 00:01:09 (Séquence 2) : Générique de début du Plans-Fixes consacré à Alexandre Voisard, poète, et tourné à Courtelevant en France le 26 mai 2000. L'interlocuteur est Bruno Chapatte.
00:01:10 – 00:04:22 (Séquence 3) : Bruno Chapatte explique qu'Alexandre Voisard est né à Porrentruy, pays d'enfance auquel il a donné une grande importance dans son œuvre. Alexandre Voisard décrit son pays d'origine comme également un pays imaginaire : les deux se confondent dans ses écrits et c'est le miracle de la poésie selon lui. L'enfance a été, pour Alexandre Voisard, fondatrice de son œuvre, de son caractère et de son être. Elle tourne autour de la figure du père, un homme dont on reconnaissait l'autorité naturelle. Il était instituteur et jouissait de l'estime générale. Pour son fils, l'admiration se traduisait souvent par de la distance. Alexandre Voisard a également eu très tôt le sentiment que son père lui apprendrait tout. Son père étant féru de nature, il l'emmenait souvent en forêt pour lui montrer les plantes et les animaux. Tout avait un nom et constituait une musique. Son père dessinait très bien et lui montrait les étoiles. Toute son enfance a tourné autour de cette relation père-fils.
00:04:23 – 00:07:12 (Séquence 4) : Alexandre Voisard raconte un événement étrange qui lui est arrivé : à sept ans, avec une pioche d'enfant, il a déterré une forme flasque au pied de la maison et il a cru avoir atteint le cœur de la terre. Cela lui a fait un énorme choc car il a cru avoir violé la terre. Depuis lors, il est très ému à la simple évocation de ce moment. Quand il a découvert la poésie d'Eluard, il a repensé à cet événement de façon violente. De cette rencontre, entre le souvenir d'enfance et l'œuvre d'Eluard, est née sa propre poésie. Il ne se souvient pas néanmoins du poème d'Eluard qui a provoqué cela. A l'époque il lisait volontiers Hugo et Lamartine : Eluard lui a donc ouvert un champ totalement différent.
00:07:14 – 00:09:13 (Séquence 5) : Alexandre Voisard évoque le débat intérieur qui l'a longtemps habité à propos de la notion de patrie, qui n'était pas tellement remise en question durant son enfance. Pour lui, le terme signifiait le pays du père, mais était en même temps censuré et défendu. C'est pour cela qu'il parle du pays natal qui l'a façonné dans ses traits et son caractère en accord avec son père et son pays.
00:09:15 – 00:10:39 (Séquence 6) : Alexandre Voisard parle de son enfance et de son milieu familial : une grande famille pour l'époque, à savoir six enfants, autour de parents qui peinaient à gouverner la petite bande. Alexandre Voisard avait une sœur aînée, qui faisait office de gardienne de la troupe. Lui était le fils aîné et un trublion rêveur, ce qu'il rapproche de son père maintenant, même si plus tard il s'est confronté à lui. Son père était très jovial et rieur : il faisait de la musique, don qu'il n'a pas transmis à son fils.
00:10:42 – 00:12:08 (Séquence 7) : Alexandre Voisard parle de sa mère, avec laquelle il a eu une relation très spéciale, puisqu'il n'a eu vraiment conscience de sa présence que quand son père a quitté le cercle familial, à cause de la guerre. Il le verra du reste très peu pendant toutes ces années, de 1940 à 1945. Pendant cette période, sa mère existe mais est un peu dépassée par sa troupe d'enfants, dont certains sont turbulents comme Alexandre Voisard lui-même. Il prend des libertés assez grandes : il fait l'école buissonnière, disparaît parfois plusieurs jours et dort à la belle étoile. Il est véritablement un garçon à problèmes et aurait clairement eu besoin d'une autorité paternelle, qui lui a fait défaut.
00:12:11 – 00:13:42 (Séquence 8) : Alexandre Voisard explique qu'il était un enfant habité par des rêves, marqué par une relation particulière à la France. Il allait régulièrement à la frontière et tentait de passer de l'autre côté. Il a finalement réussi, en passant les barbelés et en repérant les patrouilles. C'était l'époque de la Libération en novembre 1944, mais il y avait encore de violents combats.
00:13:45 – 00:14:47 (Séquence 9) : Alexandre Voisard raconte qu'il était considéré comme un enfant rebelle et irrécupérable : il a été placé chez des paysans d'Ajoie pour être maté. Il y a été maltraité et s'est échappé, avant qu'un marchandage avec son père n'entraîne son placement dans des pensionnats suisses alémaniques dans lesquels il est resté deux ans. Il y apprend au moins un peu d'allemand ce qui lui rendra service plus tard. Il apprend également l'italien à Brigue grâce à ses dispositions pour les langues.
00:14:51 – 00:15:39 (Séquence 10) : Alexandre Voisard explique qu'il lisait de la poésie avant d'en écrire. Il emporte même au collège, en internat, des livres qu'il avait chez lui. Il en commandait aussi chez Payot : "Les Fleurs du mal", "Les méditations" de Lamartine ou la poésie de Victor Hugo.
00:15:44 – 00:17:39 (Séquence 11) : Alexandre Voisard explique qu'au début, il a écrit de la poésie en imitant Musset et Verlaine. Il n'avait pas encore découvert Eluard, ce qu’il a fait à travers le manuel scolaire de sa sœur. C'est là qu'il découvre un nouveau souffle de vie, avec la poésie des surréalistes qui est de l'ordre de la révolte et de la remise en cause de la société. A ce sujet, il cite Rimbaud : "il faut charger la vie". Tout cela l'installe dans la révolte et tout se complique alors pour Alexandre Voisard. Les années passant, il doit choisir une voie et accepte un apprentissage à la Poste qui se fera dans de très mauvaises conditions.
00:17:44 – 00:20:28 (Séquence 12) : Alexandre Voisard raconte qu'à 20 ans, depuis Baden, il a écrit sa première lettre à René Char qui lui répondit aussitôt par une carte postale très chaleureuse. Ceci le conforta dans l'idée que la poésie était sa voie, même si cela n'était pas simple, notamment car il devait s'amender et se convertir. Il a été aidé d'un ami, le jeune poète Jean Vogel, qui vivait à Porrentruy et qui lisait sa poésie de façon critique. Il était de dix ans son aîné et un poète publié et reconnu. Jean Vogel lui a alors déconseillé d'écrire à cette époque et a même été sollicité par les parents d'Alexandre Voisard pour le décourager de devenir poète. Il était même d'accord avec eux car il pensait que les raisons d'Alexandre Voisard n'étaient pas les bonnes. Jean Vogel disait que pour être poète, Alexandre Voisard devait être capable d'assumer le travail et le sort du commun avec humilité. Alexandre Voisard a donc compris qu'il devait réellement faire un effort sur lui-même et c'est grâce à Jean Vogel qu'il a toujours assumé son parcours. Il a gardé cette leçon jusqu'à la fin de sa vie active.
00:20:34 – 00:22:16 (Séquence 13) : Alexandre Voisard répond à la question de son accommodation à un travail comme celui qu'il a eu à la poste. Il explique l'avoir subi car il avait alors accepté d'avoir un sort commun. Mais après son apprentissage et son service militaire en 1950, il a fait une année et demie à la poste avant de renoncer définitivement à cette carrière. Il rejoignit alors un ami comédien et s'inscrivit avec lui à la section dramatique du conservatoire de Genève, dans l'espoir d'enfin faire un métier à son goût. Il dut néanmoins faire de menus travaux à côté de sa formation car son père voyait d'un très mauvais œil ce changement d'orientation.
00:22:22 – 00:24:02 (Séquence 14) : Alexandre Voisard évoque les deux ans de sa vie où il a fait de petits travaux, sans progresser réellement, même s'il a acquis un semblant de formation de comédien. Il trouve néanmoins un emploi dans un théâtre pour enfants mais il réalise peu à peu que là n'est pas sa vraie voie et conçoit une nostalgie immense pour son pays natal. Il décide donc de rompre avec Genève et le théâtre et de rentrer avec sa caisse de livres qui l'accompagne partout. Il se revoit traverser le pont du Mont Blanc à Genève pour rentrer chez lui avec son sac de marin et sa caisse de livres. En arrivant chez ses parents, il a reconnu devant son père qu'il avait fait fausse route : ce dernier l'a laissé attendre de voir les choses se préciser et l'a accueilli.
00:24:08 – 00:25:38 (Séquence 15) : Alexandre Voisard raconte la façon dont il a repris un travail chez deux amis architectes à Porrentruy. Il travaille avec eux quelques années puis rencontre celle qui deviendra sa femme. A cette période, il s'est enfoncé un peu plus dans le sort commun car il a accepté la responsabilité d'un foyer. Alexandre Voisard explique cela par son besoin éperdu de paternité : il a eu cinq enfants. Pendant ce temps, il a dû travailler et gagner sa vie. Pendant ces années-là, la question jurassienne mûrissait, les esprits s'échauffaient et il était difficile de ne pas s'engager.
00:25:44 – 00:28:12 (Séquence 16) : Alexandre Voisard parle de sa carrière de poète : il a publié avant son mariage. En effet, rentrant de Genève, il a retrouvé son ami Pierre-Olivier Walzer qui avait apprécié ses textes et les avait jugés publiables. Il a donc publié deux livres des textes d'Alexandre Voisard. Par la suite, le troisième ouvrage, portant sur le retour au pays, "Chronique du guet" été publié au "Mercure de France", grâce à Pierre-Olivier Walzer. Cet ouvrage-ci fait référence au pays natal et à l'enfance, ainsi qu'à la paternité. Il traitait également de places d'armes, car Alexandre Voisard était déjà engagé politiquement. Il reflétait finalement le bouillonnement représenté par la conciliation de la vie de famille, le travail alimentaire, l'écriture, et l'engagement politique. Rétrospectivement, Alexandre Voisard qualifie cette époque comme folle. Par la suite, l'"Anthologie jurassienne", publiée par Pierre-Olivier Walzer en 1964, a attiré l'attention sur le Jura et son patrimoine intellectuel.
00:28:19 – 00:29:43 (Séquence 17) : Alexandre Voisard explique qu'en vivant au Jura, il n'a pas rencontré que Pierre-Olivier Walzer. Il avait pour amis un des frères Cuttat. Le poète Jean Cuttat vivant à Paris, il ne l'a pas beaucoup vu, sauf quand il se déplaçait lui-même sur place. Alexandre Voisard fréquente surtout le frère, Pablo, pharmacien puis artiste, sous le nom de Tristan Solie. C'est un ami très proche avec qui il vivra quelques aventures. Avec Bernard Bédat, ils iront ensemble assez loin dans les engagements qui leur sont chers.
00:29:50 – 00:33:05 (Séquence 18) : Alexandre Voisard évoque l'époque de son amitié avec ses compagnons de Porrentruy : Pablo Cuttat, alias Tristan Solier par exemple qui dirigeait une troupe de théâtre amateur à Porrentruy, à laquelle Alexandre Voisard s'est joint avec Bernard Bédat. A la suite de la parution de l'"Anthologie jurassienne", cette Troupe des Malvoisins a décidé de porter à la scène la poésie jurassienne et de faire des tournées partout pour porter la bonne nouvelle. Cela durera jusqu'au plébiscite de 1974. Cette amitié était donc très forte, notamment car elle leur a offert un moyen de militer par la poésie. Selon Alexandre Voisard, la poésie a un pouvoir révélateur et mobilisateur : c'est à cette période qu'il a écrit de la poésie politique, non sans lien avec les événements qui se produisaient dans le Jura. Il a été publié par son groupe d'amis qui ont constitué une maison d'édition de livres-disques, Les "Editions des Malvoisins" : trois recueils, un de Alexandre Voisard, un de Francis Giauque et un de Jean Cuttat - sont ainsi parus.
00:33:12 – 00:35:31 (Séquence 19) : Bruno Chapatte explique que lorsqu'Alexandre Voisard a publié "Liberté à l'aube", il a eu la chance de rencontrer Maurice Chappaz, qui a introduit le livre. Maurice Chappaz étant un camarade d'études des frères Cuttat, amis d'Alexandre Voisard, il s'intéressait à ce qui se passait dans le Jura. En 1967, date de publication du livre d'Alexandre Voisard, la tension dans le Jura est extrême. Le groupe d'Alexandre Voisard a invité Maurice Chappaz, qui a accepté de préfacer le livre, avant de laisser quelques pages à Bertil Galland, lui aussi intéressé par la question jurassienne. Ils ont tous les deux été les instigateurs et les parrains de l'intervention d'Alexandre Voisard à la tribune de la fête du peuple : il y a lu son "Ode au pays qui ne veut pas mourir". Ce fut un événement extraordinaire et une émotion très forte pour Alexandre Voisard dont les vers étaient répétés par 30000 personnes. Par la suite, le poème a été lu à plusieurs reprises dans diverses manifestations politiques. C'est depuis cette époque qu'une amitié féconde s'est nouée avec Bertil Galland : grâce à lui, Alexandre Voisard a pu rencontrer Nicolas Bouvier, Georges Borgeaud et Jacques Chessex.
00:35:39 – 00:36:38 (Séquence 20) : Alexandre Voisard parle de cette période où son aspiration de poète a été rejointe par celle du peuple jurassien. Il se souvient et revit ces événements avec beaucoup de reconnaissance pour le Jura, dont le peuple l'a écouté et a porté ses paroles. Cette époque a été riche en amitiés également, ainsi qu'en espérances irréductibles. Pour Alexandre Voisard, seul un bout du chemin a été fait.
00:36:46 – 00:38:11 (Séquence 21) : Alexandre Voisard parle de René Char, qui était pour lui et d'autres poètes un exemple de résistant et de poète digne qui avait sur prendre les armes. Cela l'a conforté dans ses engagements personnels. Puis en 1971, après une correspondance chaleureuse, Alexandre Voisard a rencontré René Char plusieurs fois, de manière très amicale.
00:38:20 – 00:39:32 (Séquence 22) : Alexandre Voisard explique que ce qui l'a porté en politique n'était pas un parti mais un espoir, celui du peuple jurassien. Cela lui a permis d'acquérir une vraie maturité et une culture sûre d'elle-même et qui permette d'aller de l'avant. Tout ceci a débouché sur d'autres engagements politiques.
00:39:41 – 00:40:54 (Séquence 23) : Alexandre Voisard parle de son appartenance à l'univers comme poète qui chemine de l'infiniment petit de la nature à l'infini du grand large cosmique. Tout cela lui imprime un sentiment de solidarité profonde au monde, auquel il se sent appartenir de tout son être : un poète universel.
00:41:04 – 00:42:01 (Séquence 24) : Alexandre Voisard parle de la thématique autobiographique de son œuvre dont, en un sens, il a été le personnage central. La poésie est son journal intime : sa vie y est transparente et il en est le seul personnage.
00:42:11 – 00:44:33 (Séquence 25) : Alexandre Voisard explique que sa prose peut être très débridée : il y imagine des personnages certes farfelus mais qui n'en sont pas moins ses alter ego et ses porte-paroles. Il y trouve un côté ludique, renforcé par cette tendance à l'opéra séria et à l'opéra bouffe dans son œuvre. La gravité n'en est pas oblitérée pour autant. Ces révélations n’expliquent pas néanmoins sa poésie, car Alexandre Voisard affirme qu'elle ne s'explique pas. Si elle pose, comme l'art, des questions et interpelle, elle ne répond jamais. Alexandre Voisard considère qu'il soulève donc des questions mais que c'est aux autres d'y répondre. Selon lui, ses questions sont d'ailleurs assez candides puisqu'il n'a du monde qu'une connaissance très vague. Il a même une relation subconsciente au monde.
00:44:44 – 00:47:32 (Séquence 26) : Alexandre Voisard explique qu'il imagine son lecteur comme quelqu'un de perplexe, alors qu'il le préférerait jovial et détendu, heureux de la rencontre qu'il vient de faire. Il voudrait lui dire qu'il ne doit pas chercher à comprendre sa poésie. On l'a comprise ou on ne la comprendra pas : il faut la prendre telle qu'elle est donnée, comme une lumière. Alexandre Voisard conseille d'écouter la poésie comme la musique puisque ni l'une ni l'autre n'expliquent le monde, elles apportent une grâce et une émotion. Si la poésie n'amène pas l'émotion, alors le poète a perdu son temps. Cependant Alexandre Voisard est optimiste : ce qui n'est pas entendu aujourd'hui le sera demain. Il demande donc pardon au lecteur pour la perplexité qu'il suscite.
00:47:43 – 00:48:55 (Séquence 27) : Alexandre Voisard pense que le monde doit être dit : c'est son devoir de dire les choses qu'il ressent car il a choisi d'être le médium entre le monde et l'invisible. A ce propos, il cite Mallarmé ou Eluard : "le poète doit être le citoyen le plus utile de sa tribu". Pour Alexandre Voisard, le poète pour être vrai doit être humble.
00:49:06 – 00:49:37 (Séquence 28) : Générique de fin du Plans-Fixes consacré à Alexandre Voisard, poète, et tourné à Courtelevant en France le 26 mai 2000.
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