Benno Besson (Metteur en scène)

  • français
  • 2002-10-31
  • Dauer: 00:48:45

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Beschreibung

Né en 1922 à Yverdon-les-Bains, Benno Besson fonde à 18 ans une troupe de théâtre amateur. En 1942, il part étudier les lettres à l'Université de Zurich. Au Schauspielhaus, il assiste à la création des œoeuvres de Brecht qu'il rencontre en 1947. En 1949, Brecht l'engage au "Berliner Ensemble", qui vient d'être créé, comme comédien et assistant metteur en scène. Là, B. Besson est très impressionné par la formidable ouverture de Brecht et par la relecture qu'il fait des grands auteurs. C'est ainsi qu'il peut dire: "Pour mon compte, c'est du vivant de Brecht que je lui ai volé ce que je lui ai volé." En 1958, deux ans après la mort de Brecht, il rejoint W. Langhoff au Deutsche Theater. Entre 1974 et 1978, il revient à la langue française et met en scène trois spectacles au Festival d'Avignon et, en 1982, il est appelé à diriger La Comédie de Genève, il monte "L'Oiseau Vert" qui rencontre un succès retentissant. Pour lui: "Le théâtre n'a pas de sens si ce n'est un plaisir, un plaisir à la vie."

00:00:00 – 00:00:11 (Séquence 0) : Générique de début du Plans-Fixes consacré à Benno Besson, metteur en scène, et tourné à Lausanne au Théâtre de Vidy le 31 octobre 2002. L'interlocutrice est Marlène Métrailler.
00:00:11 – 00:00:36 (Séquence 1) : L''interlocutrice explique que l'entretien se déroule au théâtre de Vidy à Lausanne, dans la salle Charles Apothéloz, devant le décor de "Mangeront-ils?", la pièce de Victor Hugo, mise en scène par Benno Besson. Le soir même sera la dernière représentation avant la tournée européenne qui durera jusqu'à l'été. Le décor est signé Jean-Marc Stehlé, un complice de longue date de Benno Besson.
00:00:37 – 00:00:47 (Séquence 2) : Générique de début du Plans-Fixes consacré à Benno Besson, metteur en scène, et tourné à Lausanne au Théâtre de Vidy le 31 octobre 2002. L'interlocutrice est Marlène Métrailler.
00:00:48 – 00:01:09 (Séquence 3) : Benno Besson parle du décor de sa nouvelle pièce, où il se sent un peu comme à la maison puisque c'est Jean-Marc Stehlé qui l'a fait. Il le connaît depuis la Comédie de Genève et "l'Oiseau vert", qu'ils avaient fait ensemble.
00:01:10 – 00:01:58 (Séquence 4) : Benno Besson parle de la première fois où il a été interpellé par le théâtre. C'était il y a très longtemps, lors d'une fête de pompiers à Fiez-sur-Grandson, où il a vécu jusqu'à l'âge de sept ans. Les pompiers jouaient une pièce et c'est la seule impression de théâtre qu'il a eue jusqu'à 16 ou 17 ans.
00:02:00 – 00:03:36 (Séquence 5) : Benno Besson explique qu'il est né à Yverdon, dans la maison de son grand-père, le 4 novembre 1922. Ses parents, Ernest et Marie, étaient instituteurs. Il avait des frères et sœurs. Benno Besson est arrivé tard et il n’était pas prévu. Ses parents sont décédés quand il avait 30 – 35 ans. Benno Besson n'a pas été un enfant gâté car ses parents étaient fatigués et ne gagnaient pas beaucoup, en ayant quatre enfants à élever. Deux d'entre eux ont suivi une formation complète, mais ça a été pénible, alors ils ont peu poussé Benno Besson. Ils souhaitaient que leur fils devienne instituteur ou pasteur mais il n'en avait pas envie.
00:03:38 – 00:04:49 (Séquence 6) : Benno Besson explique qu'il vivait avec sa famille à Yverdon à la rue Haldimand, où il y avait un chiffonnier. Leur immeuble faisait face au Journal d'Yverdon. Sa famille a déménagé quand il est entré au collège : ils sont allés à la rue de Neuchâtel, dans une maison avec un poulailler. A l'époque, cette maison réunissait beaucoup d'enfants du quartier, notamment Jean Mayerat et son frère, qui venaient jouer avec lui. Benno Besson était un peu le chef de la bande car il était le plus âgé.
00:04:52 – 00:05:32 (Séquence 7) : Benno Besson décrit la ville qu'était Yverdon quand il était enfant. Pour lui, Lausanne était une capitale étrangère et Genève aussi voire pire. Il ne saurait dire si Yverdon était vraiment une ville ouvrière ou pas. Quand il est descendu la première fois à Yverdon il a continué à saluer tout le monde comme au village et on s'est moqué de lui.
00:05:35 – 00:06:19 (Séquence 8) : Benno Besson parle de son enfance, dont il retient le village de Fiez où il a grandi. Il accompagnait son frère qui braconnait des truites dans l'Arnon : lui tenait un osier et devait siffler pour avertir son frère si quelqu'un venait.
00:06:22 – 00:07:37 (Séquence 9) : Benno Besson parle de sa formation à l'école primaire puis au collège d'Yverdon et enfin au gymnase de Lausanne. En 1929, à l’âge de sept ans il a commencé l'école-collège Pestalozzi où sa mère enseignait. Quand il avait cinq ans, il était dans sa classe à Fiez . A Yverdon cependant, il n'était pas dans sa classe, ce qui l'a beaucoup ennuyé. Ensuite au collège, il a eu de bons professeurs, comme Tanner, Burnier – professeur de grec et de latin – qui, avec ses parents, lui ont donné le goût des lettres.
00:07:40 – 00:08:41 (Séquence 10) : Benno Besson parle de sa formation au gymnase de la Cité à Lausanne. Il dit ne pas avoir été brillant ni avoir été un intellect très développé. Il décrit le directeur Farrel comme un personnage bizarre : il rentrait chez lui le soir ivre au point de devoir suivre les voies du tram avec sa canne. Farrel l'a fait venir une fois dans son bureau et l'a renvoyé. Benno Besson est donc allé finir son gymnase à Neuchâtel, ce qui a été fait agréablement et facilement.
00:08:45 – 00:09:21 (Séquence 11) : Marlène Métrailler demande à Benno Besson de parler de la culture régionale quand il était enfant. Il répond qu'il n'a vu qu'une représentation du théâtre de Lausanne qui est passé à Yverdon. Il a d'ailleurs été assez impressionné par une scène où un jeune homme tombait en mourant.
00:09:25 – 00:09:36 (Séquence 12) : Benno Besson refuse de réagir à la question de l'interlocutrice sur la guerre pendant sa jeunesse. Il dit juste qu'il a été mobilisé et a fait presque 300 jours.
00:09:41 – 00:10:29 (Séquence 13) : Benno Besson parle de la première troupe de théâtre qu'il a fondée à Yverdon, à l'âge de 18 ans. Il travaillait à l'époque avec quelques amis : ils ont même fait une chanson française, "Le roi Renaud", un chœur parlé et "La farce du pet", une farce du Moyen Age, qu'il avait lue à la Bibliothèque du Château d'Yverdon. Le nom de la troupe était alors "La Troupe des sept".
00:10:35 – 00:11:14 (Séquence 14) : Benno Besson parle de ses études en littérature anglaise et française, commencées à Zurich en 1942. Il a choisi cette ville car sa sœur, qui avait perdu son mari, est venue y habiter. Sous la demande de leur mère, il est venu tenir compagnie à sa sœur et ses neveux. Il a étudié en lettres, une évidence pour lui à l'époque.
00:11:20 – 00:11:40 (Séquence 15) : Benno Besson parle de son engagement politique quand il était à Zurich : il a rencontré un groupe trotskiste qui l'a introduit au marxisme. Ils étaient sérieux, travaillaient beaucoup. Il a lu des choses utiles.
00:11:47 – 00:13:03 (Séquence 16) : Benno Besson parle des rencontres importantes qu'il a faites durant ses études, notamment avec Renata Bertozzi Mertens et Walter Marti, son ami, qui avait déjà pris part à la troupe de théâtre d'Yverdon. Il était établi à Zurich. Ensemble, ils ont navigué dans des cercles intéressants des gens de théâtre et du Schauspielhaus, où il y avait des comédiens antifascistes allemands et autrichiens qui avaient fui leur pays. Ils ont fait un travail extraordinaire, selon Benno Besson, sur "La mère courage", "La bonne âme de Se-Tchouan" et "Galilée".
00:13:10 – 00:14:56 (Séquence 17) : Benno Besson parle de son premier contact avec l'œuvre de Bertolt Brecht, au Schauspielhaus, dans les années 1930, plus ou moins à la période où Langhoff s'est échappé des camps de concentration en 1934 et est venu à Zurich. Selon l'interlocutrice, la rencontre réelle avec Brecht se fait dans les cercles théâtraux où Benno Besson évolue à l'époque. Benno Besson corrige, en expliquant que cette rencontre a eu lieu beaucoup plus tard : une des étapes-clefs fut l'invitation de Geneviève et Jean-Marie Serreau, à Lyon, au début de la guerre. Il y a passé un mois et demi dans des conditions désagréables. Quand le théâtre du Jeune France a fermé pour fait de résistance, Benno Besson en a été expulsé et Benno Besson est donc rentré en Suisse, avec une pièce, "Baldini", qui avait été écrite par Serreau, et qu'il a jouée avec sa troupe dans toute la Suisse romande.
00:15:04 – 00:17:35 (Séquence 18) : Benno Besson explique qu'à Zurich, chez Hélène Weigel, il a rencontré Bertolt Brecht, à qui ses amis Renata Mertens et Walter Marti ont procuré un logement à Herrliberg. Il a donc beaucoup vu Brecht et Weigel et mangé chez eux. Benno Besson s'est même fait auditionner par Brecht sur le thème d'"Antigone", car il pensait l'engager pour le Berliner Ensemble. Benno Besson avait en effet déjà fait une adaptation de "L'histoire des trois soldats" de Brecht, qu'il avait jouée pour le parti du travail à Yverdon. Brecht voulait la voir et Jean-Marie Serreau pensait la monter, car il faisait des tournées en France occupée et en Allemagne. Brecht a donc demandé à Benno Besson de le suivre à Berlin, mais ne l'a finalement pas fait jouer dans la pièce "Antigone", qu'il a donnée à Coire puis à Zurich. C'est vers 1948 que Brecht a engagé Benno Besson. Bertolt Brecht qui n'était pas très connu, à part des milieux intellectuels, quand il a été engagé par lui. Kurt Weill était plus connu que Brecht, en France, du fait du succès de "L'Opéra de quat'sous".
00:17:44 – 00:18:15 (Séquence 19) : Benno Besson parle de la réaction de ses proches à l'annonce de son départ à Berlin. Il pensait à l'époque que cela durerait deux ans et qu'il retournerait travailler et donc jouer avec Jean-Marie Serreau. Brecht l'a engagé comme comédien et assistant-metteur en scène. C'est donc à Berlin que Benno Besson a commencé à mettre en scène.
00:18:25 – 00:19:23 (Séquence 20) : Benno Besson parle de sa période zurichoise pendant laquelle il a fait du théâtre et de la politique. Il jouait des pièces et était en contact avec des trotskistes et des amis du parti de travail du canton de Vaud. La Ligue Vaudoise a fait tourner sa troupe en terre vaudoise, avec Apothéloz. De même, ce qui intéressait Benno Besson chez Brecht, avec qui il travaillera par la suite, c'est le début d'une construction socialiste.
00:19:34 – 00:20:30 (Séquence 21) : En 1949, Benno Besson a 27 ans quand il arrive à Berlin. Il se souvient particulièrement du passage de la frontière de la zone soviétique, avec un bureau spécial, où il a entendu hurler en anglais. Se déplacer à Berlin impliquait de traverser des ruines.
00:20:41 – 00:21:50 (Séquence 22) : Benno Besson raconte son séjour à Berlin. Il a tout de suite été amené aux bureaux du Berliner Ensemble car Brecht n'avait pas de théâtre à l'époque et c'était Hélène Weigel qui le dirigeait avec Brecht comme éminence grise. Toute la troupe était donc en représentation au "Deutsches Theater", sans autre salle de répétition que la Meüve, un endroit créé par l'officier soviétique de la culture, Dimpsitz, où les artistes de passage pouvaient répéter et manger. Benno Besson a été bien accueilli : on lui a même donné une chambre pour lui et sa femme.
00:22:02 – 00:23:01 (Séquence 23) : Benno Besson parle de sa période berlinoise et des années glorieuses des artistes et des créateurs qui revenaient au pays. Des gens comme Seghers ou Brecht ont pu communiquer un peu de l'explosion culturelle énorme qui avait eu lieu dans les années 1920 en Allemagne. Ils ont provoqué une ouverture importante à tous niveaux, tout en ayant une relation remarquable à la tradition.
00:23:14 – 00:24:50 (Séquence 24) : Benno Besson parle de sa collaboration de sept ans avec Bertolt Brecht, dont il a d'abord été le simple assistant en plus de jouer au théâtre. Benno Besson a eu un rôle dans "Hoffmeister". Il jouait en allemand au Deutsches Theatre de Max Reinhardt. Rétrospectivement, Benno Besson considère qu'il n'était pas un assistant brillant, il perdait des notes entre autres. Brecht en a même conclu qu'il était un bohème irréparable, tout en le gardant quand même. Travailler avec Brecht était remarquable. Quand ils ont fait ensemble les adaptations de Brecht, "Don Juan" ou "Jeanne d'Arc", Benno Besson l'a aidé à faire la mise en scène tout en refusant de la signer de son nom, sous prétexte qu'il l'aurait faite tout autrement.
00:25:04 – 00:25:33 (Séquence 25) : Benno Besson parle de Bertolt Brecht et de sa mort en 1956. Il aurait dit à cette époque : "pour mon compte, c'est du vivant de Brecht que je lui ai volé ce que je lui ai volé". Il explique que Brecht recevait toutes les influences – Voltaire, Shakespeare – d'une façon impressionnante.
00:25:47 – 00:27:11 (Séquence 26) : Benno Besson parle de son départ du Berliner Ensemble en 1958. Il avait fait des mises en scène, que Brecht avait vues, notamment celle de "Sé-tchouan", et Brecht voulait qu'il la refasse pour le Berliner Ensemble. Benno Besson l'a fait, mais dans des conditions déplaisantes, car le collectif a voulu le mettre au pas. Il a quitté le Berliner Ensemble, grâce à Wolfgang Langhoff qui est venu le chercher une première fois. Langhoff l'a laissé faire la mise en scène d'une pièce de Strittmatter, qu'il voulait faire lui-même. Par la suite, Benno Besson a été engagé par le Deutsches Theatre.
00:27:25 – 00:28:08 (Séquence 27) : Benno Besson parle de ses années à Berlin et du moment de la construction du mur en 1961. Il aurait dit : "C'est comme si le sang s'était mis à re-circuler en ville". Il précise maintenant qu'en effet tout était fermé avant, et que le mark ouest valait dix fois plus que le mark est : tout s'échappait vers l'Ouest.
00:28:22 – 00:29:32 (Séquence 28) : Marlène Métrailler explique qu'en juin 2002, Benno Besson est retourné sur la scène du Berliner Ensemble, avec "Le cercle de craie" de Brecht, joué en français et pendant six soirées, avec acclamations du public. C'était son second retour symbolique à Brecht, puisqu'il avait déjà fait à Zurich "La sainte Jeanne des abattoirs" avec sa famille : Katharina Thalbach, Philppe et Pierre Besson et Annette Thalbach. En plus d'être un moment fort, cela a permis des retrouvailles avec des amis de longue date.
00:29:47 – 00:31:49 (Séquence 29) : Benno Besson parle de son départ de Berlin en 1976, pour devenir indépendant. Paul Puaux, qui dirigeait le Festival d'Avignon, lui a demandé de faire pendant trois ans le spectacle de la cour. C'était la première fois, mis à part pour "La sainte Jeanne" à Lausanne, qu'il retravaillait en français. Travailler dans sa langue a changé des choses et lui a permis de se reconnecter avec des souvenirs et des sensations de son enfance. Benno Besson parle de son entrée à la Comédie de Genève en 1982 et de son retour en Suisse, suite à la signature par plusieurs comédiens d'une pétition pour lui demander de venir diriger le théâtre.
00:32:04 – 00:34:30 (Séquence 30) : Benno Besson parle de sa période genevoise qui a commencé avec "L'oiseau vert" et qui a duré sept ans. Au début, il y a eu des résistances de la part des comédiens, jusqu'au moment de la générale de la pièce où le public a été très enthousiaste. Si Benno Besson a pu faire des choses intéressantes à Genève, il n'appréciait pas vraiment l'esprit de la fondation qui dirigeait le théâtre. Par exemple pour lui, partir en tournée et rayonner était essentiel, alors que la fondation souhaitait que le budget soit employé à la satisfaction de Genève seule. On lui a même reproché d'avoir trop gagné – 2 millions – en faisant tourner la troupe à l'étranger. Benno Besson ne se sentait donc pas très à l'aise dans cette ambiance. Ses efforts pour aller vers la Suisse allemande n'ont rencontré aucun intérêt ni soutien. Il admire ce que fait le théâtre de Vidy à Lausanne : c'est peut-être le théâtre francophone qui rayonne le plus en Suisse alémanique, en Europe et dans le monde.
00:34:45 – 00:35:20 (Séquence 31) : Benno Besson parle du fil rouge et de la constance de ses choix et des personnes avec qui il travaille. Il trouve logique de continuer à collaborer avec les gens avec qui il s'entend, mais il ne pense pas que la constance soit un trait majeur chez lui.
00:35:36 – 00:36:18 (Séquence 32) : Benno Besson parle de l'importance de la famille, notamment dans son travail, où il y a toujours au moins l'un ou l'autre membre de sa famille. Il explique notamment avoir développé des relations intimes avec des personnes de son environnement de travail. Benno Besson parle de ses enfants dont certains sont comédiens ou dans le théâtre comme lui. Il dit que s'il avait pu l'éviter, il l'aurait fait.
00:36:35 – 00:38:03 (Séquence 33) : Benno Besson explique comment il choisit ses collaborateurs et comédiens : il attend d'eux qu'ils ne s'ennuient pas ensemble. D'autre part, il peut être attiré par une renommée par exemple. L'interlocutrice lui demande si le fait qu'il aime à mettre des masques sur ses comédiens est une façon de les pousser plus loin. Benno Besson répond qu'il le fait pour qu'ils s'intéressent davantage à leur personnage qu'à eux-mêmes et afin qu'ils ne restent pas bloqués dans leur propre personne. Ceci est d'autant plus vrai que certains personnages sont plus grands et signifient plus qu'un individu. Le masque favorise la représentation de ce genre d'enjeux.
00:38:20 – 00:39:36 (Séquence 34) : Benno Besson parle de sa réputation de metteur en scène qui cherche à faire plaisir au plus grand nombre même quand il parle de misère humaine. Selon lui, le théâtre n'a pas de sens s'il n'a pas de rapport avec le plaisir, le rire et la vie. Lui-même ressent du plaisir avant la représentation, en travaillant sur la pièce : il n'aime pas travailler dans le malheur et fait ce métier pour se faire plaisir. De plus, il n'a jamais eu envie d'ennuyer les gens et refuse l'idée que vider une salle soit une preuve de qualité.
00:39:54 – 00:40:15 (Séquence 35) : Benno Besson parle du moment où il a renoncé à être comédien pour se consacrer à la mise en scène, notamment sur les conseils de Brecht. C'est à Berlin qu'il a arrêté de jouer et cela ne lui a pas manqué. Faire de la mise en scène est un jeu qu'il préfère.
00:40:34 – 00:41:20 (Séquence 36) : Benno Besson explique les qualités qu'il recherche dans une pièce pour la mettre en scène : il a de la peine à s'amuser avec des bêtises ou à construire à partir de rien. Il cherche une richesse et une profondeur d'approche de la part de l'auteur. Il n'est pas intéressé par le fait de jouer pour jouer. Benno Besson explique qu’avec "Mangeront-ils ?" de Hugo, il est possible de faire une comédie gaie sur le thème de la mort.
00:41:39 – 00:42:31 (Séquence 37) : Benno Besson parle de son personnage préféré actuel : Zinèbe, dans "Mangeront-ils ?" de Victor Hugo. D'ailleurs, en montant cette pièce, il a retrouvé des sentiments éprouvés lors de la mise en scène de "Œdipe tyran" de Sophocle. Benno Besson estime que Victor Hugo, plus que Shakespeare a les dimensions d'un Sophocle. Il regrette qu'on ne lui ait pas appris cela à l'école. Il n'a jamais eu envie d'enseigner le théâtre, car il n'est pas très bon enseignant et il n'a jamais eu envie de faire autre chose que ce qu’il fait.
00:42:50 – 00:44:13 (Séquence 38) : Benno Besson parle du fait de mettre en scène et de travailler dans plusieurs langues, c'est-à-dire dans une autre musique. Pour lui, c'est la preuve que le moyen des mots pour traduire la réalité est superficiel. Pour saisir la réalité, il faut dépasser les mots qui ne sont finalement qu'une piste vers elle. Benno Besson souligne également l'importance du corps, en rapport aux mots, pour représenter les choses. Les langues sont donc des accessoires à la compréhension abstraite des mots.
00:44:33 – 00:45:53 (Séquence 39) : Benno Besson explique qu'il ne considère jamais qu'une mise en scène est terminée car, à la différence du cinéma qui une fois tourné est figé, le théâtre est en constante représentation. Au théâtre, rien n'est jamais fini, tout est en perpétuel devenir. Les composantes mêmes, comme la rencontre avec le public du spectacle, obligent cet état de fait. La mise en scène consiste à préparer la rencontre entre l'œuvre et le public, ce moment où on joue avec la réalité et les spectateurs. Marlène Métrailler rebondit en expliquant qu'avec "Le cercle de craie" cette année, à la veille de la dernière à Neuchâtel et après 150 représentations, Benno Besson faisait encore des notes et des corrections pour la dernière.
00:46:13 – 00:46:14 (Séquence 40) : Marlène Métrailler estime qu'à 80 ans, Benno Besson semble toujours avoir le même bonheur à créer et mettre en scène. Il répond qu'arrêter signifie la fin pour lui.
00:46:34 – 00:47:02 (Séquence 41) : Benno Besson parle du public et de son évolution : pour lui, il y a des publics différents. Par exemple, celui de Lausanne est remarquablement sensible, ouvert et frais, ce qui est un grand plaisir pour lui et ses comédiens. Il explique qu'il trouve cela aussi en France, en province, qui n'a pas ce côté tout savant et sans naïveté de Paris.
00:47:22 – 00:47:54 (Séquence 42) : Benno Besson parle des distinctions qu'il a reçues, comme la Légion d'honneur, les Molières, ou le fait d'avoir un théâtre à son nom. Concernant ce dernier, il a accepté car le théâtre (l'ancien casino d'Yverdon) est en face du lieu où il habitait enfant. Il pense que cela aurait fait plaisir à ses parents. Sinon, il estime qu'on peut s'en passer.
00:48:15 – 00:48:23 (Séquence 43) : Générique de fin du Plans-Fixes consacré à Benno Besson, metteur en scène, et tourné à Lausanne au Théâtre de Vidy le 31 octobre 2002. L'interlocutrice est Marlène Métrailler.
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