Marie-Hélène Fehr Clément (peintre)

  • français
  • 2007-12-19
  • Dauer: 00:46:53

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Beschreibung

Née à Lausanne en 1918, Marie-Hélène a baigné dès l'enfance dans une atmosphère d'artistes. Très tôt, elle sait qu'elle sera peintre. De caractère rebelle et indépendant, elle ne suivra aucune formation. C'est aux côtés de son père Charles Clément qu'elle peint ses premières toiles, remarquées par René Auberjonois qui l'encouragera. En 1944, elle épouse Otto Fehr, juriste à Zurich où elle s'établit durant 47 ans. De façon vivante, elle retrace des situations cocasses de ces années où elle était partagée entre son rôle de mère de famille et sa vocation d'artiste. De retour à Lausanne en 1991, elle poursuit sa carrière de peintre, s'attachant, d'un regard sans complaisance, à l'essentiel. Son impertinence et l'à-propos de ses interventions dans ce film sont source de jouvence.

00:00:00 – 00:00:09 (Séquence 0) : Générique de début du Plans-Fixes consacré à Marie-Hélène Fehr Clément, peintre, et tourné à Lausanne le 19 décembre 2007. L'interlocuteur est Jean-Claude Givel.
00:00:09 – 00:01:21 (Séquence 1) : L'interlocuteur, Jean-Claude Givel, présente son invitée, Marie-Hélène Fehr Clément. Chez cette peintre, le personnage et l'artiste sont intimement complémentaires. Son œuvre est un art des profondeurs. A travers ce portrait, l'interlocuteur souhaite présenter la trajectoire de vie tant variée qu'insolite de l'artiste. L'entretien se déroule à Lausanne, au domicile, qui fait également figure d’atelier, de Marie-Hélène Fehr Clément qui a accepté de parler de son itinéraire personnel et de ses oeuvres. René Auberjonois a affirmé à son propos : "cette petite a trouvé spontanément ce que j'ai cherché toute ma vie".
00:01:21 – 00:01:29 (Séquence 2) : Générique de début du Plans-Fixes consacré à Marie-Hélène Fehr Clément, peintre, et tourné à Lausanne le 19 décembre 2007. L'interlocuteur est Jean-Claude Givel.
00:01:30 – 00:03:44 (Séquence 3) : Marie-Hélène Clément est née en 1918 dans une famille de peintres. Son grand-père, Edouard, tenait une quincaillerie à Rolle. Il n'était pas commerçant : il confiait son commerce à ses employés et il peignait et jouait du violon toute la journée. Il était un véritable artiste. Son père, Charles, était un artiste-peintre réputé du milieu du XXe siècle. Son grand-père n'a joué aucun rôle dans son choix d'embrasser la vocation de peintre. Il était indifférent et passait ses journées à pratiquer ses passions. Son père a en revanche joué un rôle important dans cette décision : elle le voyait peindre du matin au soir avec une cigarette à la bouche. Elle voulait lui montrer qu'elle était mieux que lui car elle était vaniteuse. Elle baignait dans cet environnement et, sans le savoir, son père l'a poussée dans cette direction. Dans la famille de Marie-Hélène Clément, il y avait peu d'intellectuels.
00:03:46 – 00:04:53 (Séquence 4) : A l'âge de cinq ans, Marie-Hélène Clément affirme que dans son cœur, il y avait la Sainte-Vierge, la lune, un piano et de la couleur. Elle estime avoir été une enfant surprenante. Elle a dit par exemple à une vieille dame qui postillonnait : "Salut, vieux jet d'eau". Dès l'âge de 12 ans, elle a peint des Saintes-Vierges car elle n'avait pas d'autres sujets. La lune représentait la poésie, elle ne savait pas dire ce mot.
00:04:55 – 00:06:47 (Séquence 5) : Marie-Hélène Clément avait des parents affectueux. La famille passait les étés à Begnins. Elle recommande aux gens qui s'intéressent à elle de lire son livre car elle y décrit notamment ses vacances. L'interlocuteur dit avoir oublié ce qu’elle a écrit à ce sujet pour l'inciter à parler de cette période. Chaque été, la famille se préparait pour y passer l'été, de mai à septembre. Elle allait chez un vétérinaire, Jeanrenaud, un ami du sculpteur Casimir Reymond. Les quatre membres de la famille y logeaient gratuitement. C'était l'occasion de rencontrer d'autres artistes comme Casimir Reymond, Marcel Poncet. Elle se souvient qu'à la fin des vacances, lors de leur départ de Begnins, elle devait relâcher les grenouilles qu'elle avait capturées dans la mare.
00:06:50 – 00:08:22 (Séquence 6) : Marie-Hélène Clément n'a jamais aimé l'école ni la religion. Elle s'est toujours révoltée contre les structures éducatives. Elle ressortait par la fenêtre de la classe et retournait se coucher. Marie-Hélène Clément refusait tout ce qui était créé par l'homme. On lui demande si elle était autodidacte. Elle s'interroge sur ce terme. Elle dit qu’elle refuse tout et pas seulement l'enseignement des autres. Elle ne voulait rien entendre. Elle a gardé "un sale caractère".
00:08:26 – 00:09:59 (Séquence 7) : On demande à Marie-Hélène Clément ce que représentait pour elle l'école buissonnière. Elle explique que c'était sa vie. Elle ne connaissait rien d'autre. Elle se promenait et regardait la nature. A l'école normale, elle a eu comme professeur le grand-père de l'écrivain Chessex. Il était plus gentil que son petit-fils. Elle se souvient de cet instituteur car elle le regardait comme un modèle d'une peinture : il avait des joues roses et elle était impressionnée par le dégradé des couleurs. Elle se rendait parfois à l'école. Un carnet indique qu'elle a manqué 108 jours de cours dans une année. On la laissait avec sa classe d’une année à l’autre, sans raison, puisqu'elle ne passait pas les examens.
00:10:03 – 00:11:07 (Séquence 8) : A l'âge de 10 ans, Marie-Hélène Clément a été marquée par un événement majeur : son père quitte la famille et part avec une de ses élèves. Elle se souvient de la valise ouverte et de son père qui s'apprêtait à partir à Paris avec une Russe. Il est revenu par la suite à Lausanne mais pas dans la famille. Son frère a plus souffert qu'elle de ce départ. Elle a rapidement cicatrisé ses blessures. Elle n'est pas trop sensible.
00:11:12 – 00:13:24 (Séquence 9) : Marie-Hélène Fehr Clément et son mari sont partis vivre à Zurich. On l'interroge sur le rôle de son mari. Grâce à lui, elle reconnaît avoir eu de quoi vivre car elle dit ne pas vendre de tableau. Il s'est occupé d'elle. Elle se demande si ce qu'elle dit a du sens. Elle présente la carrière de son mari. Il a fait des études de juriste à Zurich. Il est originaire d’un petit village du canton de Zurich et vient d'un milieu paysan. Il comprenait la peinture et a tout de suite aimé celle de Marie-Hélène Fehr Clément. Il croyait en son art. Il était une sécurité et non un encouragement pour Marie-Hélène Fehr Clément, elle n'en avait pas besoin. Elle avoue être matérialiste et avoir pensé à son avenir. Marie-Hélène Fehr Clément était réaliste et s'est rendu compte qu'elle était en danger car elle était artiste et fille d'artiste et n'avait pas d'argent. Son mari était courageux, compréhensif et intelligent. Marie-Hélène Fehr Clément doit tout à son mari et non à Auberjonois.
00:13:29 – 00:14:23 (Séquence 10) : Marie-Hélène Clément et son mari Otto Fehr ont eu trois fils. Il tenait à avoir des enfants. Elle ne souhaite pas raconter comment elle était en tant que mère. Son mari les a éduqués, elle ne pense pas avoir beaucoup aidé dans leur éducation. Elle les surveillait en revanche continuellement pendant qu'elle peignait et était en permanence inquiète à leur sujet.
00:14:29 – 00:16:38 (Séquence 11) : On demande à Marie-Hélène Fehr Clément si elle a eu une influence sur ses enfants. Elle pense qu'elle a eu une bonne influence sur l'un de ses enfants, Marc-Antoine, car il est peintre. Son père l’a influencée et à son tour elle a influencé son fils et lui a transmis le goût pour la peinture. Son père lui a toujours parlé de réalisme, il était philosophe. Auberjonois disait qu'il était l'homme le plus intelligent de la terre. Elle pense que son fils est un bon peintre, pas comme elle. Marie-Hélène Fehr Clément n'identifie pas la peinture de son fils comme un prolongement de la sienne. Il a fait des études, il était intelligent et travailleur. Il a commencé à peindre à la période du gymnase. Il a réalisé un immense tableau sur une armoire intitulé "Triomphe de la mort".
00:16:44 – 00:18:22 (Séquence 12) : Marie-Hélène Fehr Clément a passé 47 ans de sa vie à Zurich mais elle ne s'est jamais intégrée. Elle ne peut pas en expliquer les raisons. Elle estime qu'un Vaudois ne s'intègre pas. Elle n'avait aucun projet sur son lieu de vie. Son mari a eu un jour une attaque et il a décidé de rentrer à Lausanne. Elle n'a pas participé à cette décision, elle acceptait son destin. Elle dit ironiquement avoir appris l'allemand. Elle ne veut pas dire en quelle langue elle parlait avec ses enfants à la maison. Elle estime que ce sont ses affaires. Elle ne veut pas qu'on lui fasse dire qu'elle était incapable à l'école et qu'elle n'a pas réussi à apprendre l'allemand. Elle savait faire ses commissions et connaissait trois mots pour acheter le repas. Elle avait des amis qui cherchaient à lui parler de peinture mais cela ne fonctionnait pas.
00:18:28 – 00:19:46 (Séquence 13) : Lorsque la famille Fehr habitait Zurich, Marie-Hélène a beaucoup peint. Elle avait toujours les paroles de son père en tête. Elle partait avec un char chargé de toiles, d'un chevalet et du matériel de peinture. Elle traversait toute la ville pour trouver un coin pictural et s'installait sous un arbre avec ses enfants. Ils s'amusaient à ses côtés, parfois ils lançaient le ballon sur sa toile. Ce n'était pas drôle pour elle. Elle revenait sans aucune bonne peinture. A la maison, elle avait beaucoup de peine à peindre car elle avait un atelier minuscule, une véranda. Sa maison était bourgeoise, elle devait se tenir en bourgeoise et non en artiste. Elle ne nie pas avoir les deux côtés en elle.
00:19:53 – 00:21:24 (Séquence 14) : Marie-Hélène Fehr Clément est invitée à parler du poète Edmond-Henri Crisinel. Dans sa jeunesse, il venait régulièrement chez les Clément à Pully. La famille était terrorisée par les histoires qu'il racontait : il relatait des histoires d'Edgar Poe. Un jour son père a dit qu'il ne voulait plus que ce fou vienne les terroriser. Edmond-Henri Crisinel a écrit de bonnes critiques des premières expositions de Marie-Hélène Fehr Clément. Il comprenait bien sa peinture.
00:21:32 – 00:22:23 (Séquence 15) : Marie-Hélène Fehr Clément a toujours su qu'elle serait peintre. Elle a toujours aimé les animaux et la peinture. Elle souligne que c'est la seule chose de sa vie où il n'y a pas eu de problème. La peinture faisait partie d'elle et elle ne s'intéressait à rien d'autre. Elle écrivait cependant des compositions musicales. Elle suivait tous les jeudis un cours de peinture de l'ami de son père, Casimir Reymond, aux Beaux-Arts. Il disait qu'elle n'écoutait rien et qu'il ne servait à rien qu'elle suive les leçons. Elle estime qu'elle n'a donc pas effectué d'école de peinture.
00:22:31 – 00:24:08 (Séquence 16) : Charles Clément et Auberjonois sont les deux hommes qui ont joué un rôle important dans la vie de Marie-Hélène. Ils lui ont tout appris. A l'occasion d'une visite à son père, Auberjonois a vu le premier tableau de Marie-Hélène Clément qu'elle avait peint à l'âge de 13 ans. Son père lui a raconté les faits. Elle ne veut pas avoir l'air de se vanter, mais il a dit qu'il n'avait jamais vu une femme peindre de cette manière. Elle s'est ensuite considérée comme un Vélasquez. Elle ne demandait jamais conseil à personne ni à Auberjonois. Elle se considérait le chef partout. Son père surveillait sa peinture et lui disait régulièrement d'arrêter car il considérait qu'elle passait trop d'heures sur ses œuvres. Marie-Hélène Clément continuait à ne pas écouter les conseils.
00:24:16 – 00:25:41 (Séquence 17) : Auberjonois n'a pas influencé Marie-Hélène Clément. Elle n'appréciait pas ses œuvres. Elle savait que c'était un homme d'esprit. Il l'a invitée chez lui pour peindre son portrait alors qu'elle avait 20 ans. Comme elle savait qu'il n'aimait pas les boucles, elle a tiré ses cheveux dans le but de l'aider dans son travail. Auberjonois n'a pas aimé qu'elle ressemble aux personnages de ses tableaux. Il s'est fâché et lui a dit qu'il ne souhaitait plus la voir. Marie-Hélène Clément, accompagnée de son chien, est donc partie de chez lui. Sur le chemin du retour, elle a raconté les événements à sa mère et à madame Ramuz qu'elle avait rencontrées à la place Saint-François. Cette dernière l'a rassurée. Auberjonois est venu s'excuser quelques jours après l'incident.
00:25:49 – 00:27:22 (Séquence 18) : Un marchand de tableaux a expliqué à Marie-Hélène Fehr Clément que la peinture se déroule en trois phases : la première phase, on est soi même car il n'y a pas d'influence ; la deuxième phase, vers les trente ans, on subit des influences, on se perd, on se cherche ; la troisième phase, si l’on a de la chance, on retrouve la jeunesse et l’on ferme le cercle. Elle a été très influencée par Cézanne et Soutine. Elle estime qu'on est tous un peu influençables. Vers l'âge de 30 ans, elle s'interrogeait sur elle-même et questionnait son père sur qui elle était. Il ne savait pas comment l'aider. En cherchant en elle, Marie-Hélène Fehr Clément a fini par trouver toute seule qui elle était.
00:27:31 – 00:28:25 (Séquence 19) : L'interlocuteur interroge Marie-Hélène Fehr Clément sur l'un de ses genres de peinture : le portrait. Comme son fils Marc-André le dit, elle adore les portraits. L'interlocuteur souligne que certaines personnes ne sont pas flattées par les portraits que Marie-Hélène Fehr Clément a peints. Elle considère que les portraits sont un moyen de dire ce qu'elle pense. Elle explique avoir parfois un mauvais œil, c'est-à-dire qu'elle peint comme elle ressent les choses. Elle n'a jamais de problèmes lorsqu'elle peint, ceux-ci viennent ensuite.
00:28:35 – 00:30:21 (Séquence 20) : Marie-Hélène Fehr Clément a peint également des autoportraits. L'interlocuteur cite les autoportraits "Le chandail rouge" et "La sorcière". Elle les a peints quand elle avait 20 ans. Dans ces peintures, elle s'est enlaidie car elle se projetait déjà dans ses vieux jours. Elle pense qu'elle ne peint pas dans des contextes particuliers. Elle a peint "Le chandail rouge" un jour où son fils souhaitait effectuer un autoportrait. Elle a décidé de peindre d’une manière particulière. Elle pense avoir parfois des "éclaircies". Pour son portrait, elle a songé à la méthode des grands peintres italiens. Elle était contente de sa peinture et de celle de son fils.
00:30:31 – 00:31:56 (Séquence 21) : A côté de la peinture, Marie-Hélène Fehr Clément a aussi écrit deux ouvrages : "A l'ombre de mon chemin", "De l'amour on a assez parlé". Elle pensait nommer son deuxième ouvrage : "Menteuse comme la lune" car elle trouvait l'idée originale. Le directeur de la maison "l'Age d'homme", Vladimir Dimitrijevic, l'a cependant conseillée de choisir un autre titre. L'interlocuteur souligne que ces deux ouvrages témoignent d'une bonne maîtrise de la littérature et qu'ils sont plaisants. Son frère médecin, François Clément, a dit, comme l'interlocuteur, que les textes sont étonnants du fait de son parcours scolaire. Marie-Hélène Fehr Clément dit avoir moins de peine à écrire qu'à parler. L'interlocuteur compare son style d'écriture à la technique de la peinture. Elle a employé beaucoup d'aphorismes.
00:32:06 – 00:33:16 (Séquence 22) : L'interlocuteur souhaite interroger Marie-Hélène Fehr Clément sur les choses qui l'attirent, comme la ville. Elle se demande s'il veut l'interroger sur les femmes. La nature l'ennuie maintenant, mais dans son enfance elle l'adorait. A son âge, elle trouve que se trouver dans la nature, ça fait peur. La poussière des trottoirs lui convient mieux car cela s'approche davantage de sa personne, car elle sera poussière prochainement. Elle ressent la nature et les arbres comme une concurrence. Elle ne trouve pas le mot juste pour exprimer son idée.
00:33:27 – 00:35:08 (Séquence 23) : On interroge Marie-Hélène Fehr Clément sur les saisons. Elle n'aime pas le soleil, il l'effraie. Elle n'a pas de préférence pour les saisons, ce qu'elle préfère c'est son lit. Elle n'a plus d'autres projets. L'interlocuteur souligne que c'est paradoxal d'aimer son lit quand on est insomniaque. Elle n'aime maintenant que son lit et le café. Elle n'a plus beaucoup de désir. Elle aime les trottoirs et les cafés car elle adore regarder les visages à défaut d'aimer parler aux gens. Peu importe le temps, elle se rend quotidiennement au café et regarde les visages. Ils ne sont pas une source d'inspiration pour sa peinture. Elle cite son père qui disait que l'inspiration vient en travaillant et qu’il ne faut pas l'attendre.
00:35:20 – 00:35:54 (Séquence 24) : Marie-Hélène Fehr Clément se rend également dans les cafés pour manger. Elle a toujours eu un bon appétit. Quand elle mange, elle n'écoute personne. Elle demande à son interlocuteur d'arrêter de l'interroger sur la nourriture.
00:36:07 – 00:36:58 (Séquence 25) : Marie-Hélène Fehr Clément dit avoir toujours été une femme marginale et solitaire. L'utilisation de ces adjectifs pour la caractériser est justifiée. Elle a détesté l'école, elle n'aime pas les religions qui font du mal dans le monde. Elle souhaiterait que la société soit sans religion. L'interlocuteur souligne qu'il y a cependant de plus en plus de religions. Elle laisse les philosophes réfléchir à cette question. Elle sait seulement qu'elle n'a jamais aimé ni l'école ni la religion. Elle se considère comme athée.
00:37:11 – 00:38:51 (Séquence 26) : L'interlocuteur souhaite interroger Marie-Hélène Fehr Clément sur les insomnies. La nuit ne lui a jamais porté conseil. Lorsqu’on lui demande si l’on peut l'appeler à une heure du matin, elle souligne que son interlocuteur, Jean-Claude Givel, est un malin personnage car il cherche à en savoir davantage. Elle lui a dit qu'il pouvait l'appeler quand il le voulait car, comme il est aussi insomniaque, elle est prête à l'écouter. Elle est plus disponible à écouter la nuit car le jour elle dort. Elle pense à la mort. Elle explique que c'est une chose qui l'a toujours préoccupée. Elle avait des discussions avec Casimir Reymond à ce sujet : elle disait qu'elle ne mourrait jamais pensant qu’un remède serait trouvé ; il lui expliquait que tout le monde meurt un jour. Elle a 90 ans et pense que c'est un bel âge. Elle s'adresse à l'équipe derrière la caméra et demande à quelqu'un pourquoi il cligne de l'œil.
00:39:04 – 00:43:42 (Séquence 27) : Marie-Hélène Fehr Clément est invitée à parler d'une anecdote sur ses vacances à Arles. Son mari et elle ont décidé d'aller passer des vacances à Arles pour trouver notamment des sujets de peinture. Van Gogh s'y rendait également de son temps. Ils n'avaient pas de voiture. Ils étaient chargés, notamment avec le matériel de peinture. Leur fils, Charlie, âgé de 4 – 5 ans, était avec eux. Son mari comptait sur elle pour qu'elle travaille, il la prenait pour un génie. Elle a aperçu à Arles une cathédrale en ruine qu'elle aurait aimée peindre mais son mari ne souhaitait pas qu'elle choisisse ce sujet. Ils ont décidé de suivre un canal afin de trouver un lieu intéressant mais il n'était pas beau. Son mari qui portait le matériel et le chevalet a fini par s'arrêter et a dit à sa femme qu'elle devait commencer à peindre et à trouver l'inspiration. Il n'y avait que des canards sur ce lac et le lieu était quelconque. Son mari, qui savait que sa femme était influençable, s'est installé et a commencé à peindre. Elle était contente de pouvoir se reposer. Au bout d'un certain temps, elle rêvait d'un bon repas car elle aimait manger. Elle souhaitait rentrer et n'avait pas envie de peindre. Elle a fini par décider d’arracher les pinceaux des mains de son mari et de travailler. Il était content d'avoir réussi à la faire peindre. Voyant qu'il était content, elle a effacé d'un seul coup son paysage au couteau. Son mari en colère a lancé tout le matériel par terre et est reparti pour l'hôtel.
00:43:56 – 00:44:14 (Séquence 28) : Marie-Hélène Fehr Clement est aussi allée avec sa famille dans l'Auberge du Bord de l'Eau à [Pougny-Chancy], près de Paris. Elle se souvient qu'il y avait des bruits nocturnes épouvantables. Elle ne souhaite pas commencer à raconter ces vacances car elle en aurait pour une heure.
00:44:29 – 00:46:03 (Séquence 29) : Marie-Hélène Fehr Clément explique les conditions de travail des peintures présentées à l'image. Un dimanche, alors qu'elle était déprimée, elle a vu les meubles qui l'entouraient et a pensé les peindre. La peinture doit parler toute seule, ce n'est pas son rôle de l'expliquer. Elle souligne qu'il faut cependant savoir la regarder. Les modèles de ses portraits sont tous effrayés car elle a la capacité de voir en eux.
00:46:19 – 00:46:37 (Séquence 30) : Générique de début du Plans-Fixes consacré à Marie-Hélène Fehr Clément, peintre, et tourné à Lausanne le 19 décembre 2007.
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