Michel Bühler (Chanteur. Oser l'espoir)

  • français
  • 2008-09-23
  • Dauer: 00:48:09

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Beschreibung

De son enfance à Sainte-Croix, Michel Bühler reçoit sécurité et joie dans une famille élargie baignée de chansons populaires. Il expérimente aussi la solidarité des luttes ouvrières. Enfant, il veut tout connaître, c'est ce qui motive son métier d'instituteur. Avec les copains de l'Ecole Normale, il gratte la guitare et chante Brassens. Puis il écrit ses premières chansons. Denis Niklaus, devenu son imprésario, l'engage à monter à Paris: la maison de disques Festival produit son premier 45 tours. Un soir, à Genève, il réussit à voir Gilles Vigneault, ils tombent en amitié et ne se quitteront plus. Viendront 15 années à Paris, insouciantes et fructueuses avec la maison de disques l'Escargot fondée par Vigneault. Creux de vague, retour à Sainte-Croix, déprime, Hermes Precisa ferme ses portes, les ouvriers manifestent, Michel porte leur témoignage dans "La parole volée". Portrait d'un homme habité par l'espoir de la dignité dans la condition humaine.

00:00:00 – 00:00:10 (Séquence 0) : Générique de début du Plans-Fixes consacré à Michel Bühler, chanteur, et tourné à L'Auberson le 23 septembre 2008. L'interlocuteur est Claude Froidevaux.
00:00:10 – 00:00:46 (Séquence 1) : L’interlocuteur se trouve chez Michel Bühler à L'Auberson dans le Jura vaudois, entre la France et Sainte-Croix. Ce dernier a écrit des chansons, environ 200, pendant 40 ans, mais aussi des livres, des romans, des pièces de théâtre et des essais.
00:00:46 – 00:00:54 (Séquence 2) : Générique de début du Plans-Fixes consacré à Michel Bühler, chanteur, et tourné à L'Auberson le 23 septembre 2008. L'interlocuteur est Claude Froidevaux.
00:00:55 – 00:01:13 (Séquence 3) : L’interlocuteur demande à Michel Bühler s'il est de L'Auberson ou de Sainte-Croix. Il répond que les deux lieux appartiennent à la même commune. Il a passé son enfance à Sainte-Croix et il vit depuis 30 ans à L'Auberson. Il est donc partagé entre les deux.
00:01:14 – 00:02:31 (Séquence 4) : L’interlocuteur rappelle que la mère de Michel Bühler est une Hössli et qu'il est né à Berne. Il dit être un pur Suisse allemand. Sa mère était une Glaronaise et son père d'origine bernoise. Il est arrivé à Sainte-Croix à un an et demi. La famille de sa mère était installée à Sainte-Croix depuis plusieurs générations. Son enfance et sa culture se sont construites en français. Il faisait partie d'une grande famille, il a un frère de six ans de plus que lui, une dizaine de cousins et cousines, six oncles et tantes. Ils vivaient toujours tous ensemble. La famille de sa mère se moquait gentiment de son père qui, à son arrivée à Sainte-Croix, était un Suisse allemand assez rigide. Il s'est ensuite amélioré avec le temps.
00:02:33 – 00:04:07 (Séquence 5) : La famille de Michel Bühler s’est installée à Sainte-Croix. Sa grand-mère maternelle était seule et sa mère a dû s'en occuper. A l'époque, les personnes âgées n'étaient pas placées dans les asiles, ils restaient à la maison en famille. Il a donc vécu avec sa grand-mère. Il a eu une belle enfance, dans une grande maison avec ses cousins, cousines, oncles et tantes. C'est de là que lui vient le goût de la chanson. A l'époque, les gens chantaient beaucoup et sa famille aussi. Il est né en 1945, après la guerre. Il y avait des chansons de montagne, de soldats, de bergers. Il connaît encore une grande quantité de chansons populaires. Il a du plaisir à les chanter quand l'occasion se présente, même si c'est de plus en plus rare.
00:04:10 – 00:05:17 (Séquence 6) : Michel Bühler explique que la majorité de sa famille travaillait dans les usines mécaniques de Sainte-Croix : Thorens, Paillard. Il était porté à suivre ce parcours, à faire l'Ecole mécanique, mais il a décidé de suivre l'Ecole normale à Lausanne. Il avait l'impression que les instituteurs savaient tout, ce à quoi il aspirait. Ce choix fut une révolution dans sa famille, il était le plus jeune à quitter Sainte-Croix. Pour sa famille, l'Ecole normale était le maximum, il n'aurait jamais pu prétendre aller à l'université.
00:05:20 – 00:05:54 (Séquence 7) : Michel Bühler dit qu'entre le métier de chanteur et de professeur il y a une parenté. La chanson, telle qu'il la conçoit, raconte des histoires et donne aussi des informations sur le monde tel qu'il est aujourd'hui.
00:05:58 – 00:07:06 (Séquence 8) : Michel Bühler explique qu'à l'Ecole normale, il fallait apprendre un instrument, le violon ou le piano. Son père avait fait du violon dans sa jeunesse, et il a récupéré son vieil instrument. Il a eu Desarzens comme professeur de violon, qui a su comprendre que l'instrument ne l'enthousiasmait pas mais qu'il aimait la musique. Il a cessé de lui enseigner le violon et lui a enseigné la musique, l'harmonie. Ce furent des leçons passionnantes et utiles.
00:07:10 – 00:07:50 (Séquence 9) : L’interlocuteur demande à Michel Bühler si c'est grâce à l'Ecole normale qu'il écrit aujourd'hui ses chansons. Il répond que oui, en partie. Il y a appris le solfège, la musique. S'il devait remercier un professeur de l'Ecole, ce serait Jean-Daniel Subilia, professeur de français, enseignant extraordinaire. Les étudiants l'aimaient ou le détestaient. Il a gardé contact avec lui.
00:07:55 – 00:08:29 (Séquence 10) : Michel Bühler affirme qu'il aimait beaucoup la chanson, grâce à son frère aîné surtout qui avait découvert Brassens et qui le chantait. A l'Ecole normale, il a eu des amis qui jouaient de la guitare et qui lui ont appris l'instrument. A la guitare, il a commencé à jouer des chansons de Brel, Brassens et Ferrat.
00:08:35 – 00:09:06 (Séquence 11) : A l'Ecole normale, à part la musique et les leçons de Subilia, Michel Bühler n'a pas appris de nouvelles notions, sauf peut-être la pédagogie. La plupart des matières, il les avait déjà apprises au collège secondaire de Sainte-Croix. Sa jeunesse et son adolescence ont été une période magnifique, un moment d'apprentissage.
00:09:12 – 00:09:47 (Séquence 12) : Michel Bühler se souvient d'avoir réalisé alors qu’il était enfant, en traversant le quartier d'usines sur le chemin de l'école, qu'il y avait des personnes qui vivaient de leurs créations, de ce qu’elles écrivaient. Il souhaitait faire comme eux, même s'il pensait que ce n'était pas possible. Il a fini par y parvenir.
00:09:54 – 00:10:46 (Séquence 13) : Michel Bühler a été instituteur quatre ans avant de devenir chanteur. Cela a été une courte période par rapport à sa carrière. Il est étonné de voir que plusieurs personnes insistent sur cet aspect de sa vie, comme si le travail d'instituteur lui donne un brevet d'honorabilité. Il dit qu'il chantait à l'Ecole normale mais pas devant ses élèves en tant qu'instituteur. Il a sorti son premier disque alors qu'il était encore instituteur.
00:10:53 – 00:11:20 (Séquence 14) : Michel Bühler se souvient des discussions en famille, de ses oncles qui se plaignaient des contremaîtres. Ils étaient une famille de gauche qui parlait de politique. C'est de là qu'il a gardé son penchant à gauche.
00:11:28 – 00:12:31 (Séquence 15) : Michel Bühler explique qu'à l'époque il ne connaissait presque pas les chansons de Gilles. Il écoutait surtout Brel qui parlait de Bruxelles, Ferrat qui parlait de l'Ardèche et de la montagne, et Brassens qui chantait Paris. Personne ne parlait des gens de son village, de Sainte-Croix, et il a eu envie de le faire. Vers la fin de l'Ecole normale, il a écrit ses premières chansons qui parlaient de ses voisins.
00:12:40 – 00:13:55 (Séquence 16) : Michel Bühler dit qu'il faisait partie des cadets des UCJG, Union Chrétienne de Jeunes Gens. Il chantait aux feux de camp. Il chantait aussi à Lausanne quand il était en pension, dans des clubs de jeunes, ainsi qu'à Yverdon. Il commençait à être un peu connu, on savait qu'il chantait Brassens. Ensuite, il a commencé à se produire sur des scènes plus grandes. La société de chant de Goumoens-le-Jux l'avait appelé pour chanter. Lorsqu'il était instituteur aux Tuileries de Grandson, il a rencontré à Yverdon Denis Niklaus qui voulait devenir imprésario. C'est grâce à lui que Michel Bühler est ensuite allé à Paris faire le tour des maisons de disques.
00:14:04 – 00:16:05 (Séquence 17) : Michel Bühler dit qu'il ne se doutait pas que son métier d'instituteur allait s'arrêter. Le métier lui plaisait mais il n'en était pas passionné. Après le travail, il préférait aller faire la fête à Yverdon avec ses amis ou chanter. Il a décidé de devenir chanteur à cause de Niklaus. Ils sont allés à Paris voir les maisons de disques. C'était la période des hippies, les directeurs artistiques l'étaient aussi, alors qu'eux arrivaient habillés normalement. A la différence des autres maisons, la dernière qu'ils ont visitée, Festival, s'est intéressée à eux. Roger Marouani les a accueillis et ils ont enregistré un disque. Les Marouani étaient une dynastie d'imprésarios. Brel lui avait dit que lorsqu’il n’arrivait pas à dormir il comptait les Marouani.
00:16:14 – 00:18:04 (Séquence 18) : Le deuxième facteur qui a poussé Michel Bühler à devenir chanteur est sa rencontre avec Gilles Vigneault. Il avait entendu à la radio, un matin avant d'aller enseigner, une chanson de Vigneault sur l'hiver. Il était impressionné que quelqu'un chante son pays, ce dont il rêvait lui aussi. Il a téléphoné à Radio Genève où Vigneault se trouvait pour une série d'émissions et a demandé de pouvoir le rencontrer, sans beaucoup de succès. Après la journée d'école, il est parti pour Genève avec Niklaus et Rolf Kesselring, un ami. Ils ont contourné l'imprésario parisien de Vigneault et ils sont allés le trouver. Ils ont terminé la soirée avec Vigneault et Gaston Rochon, son imprésario, à l'Hôtel des Alpes. Ils chantaient leurs chansons respectives. Ils sont tout de suite devenus amis. Il a compris que c'était le moment d'essayer de faire autre chose que d'enseigner. Il a donc arrêté son travail d’instituteur pour faire le "saltimbanque".
00:18:13 – 00:19:01 (Séquence 19) : Michel Bühler est allé à Paris parce qu'en Suisse romande le public n'était pas suffisant pour faire une carrière. Il y avait aussi le prestige de la capitale, la possibilité de chanter dans des cabarets de la rive gauche. Quitter son travail n'a pas été héroïque de sa part. A l'époque, il y avait beaucoup de travail et il aurait pu revenir à son poste facilement.
00:19:11 – 00:20:17 (Séquence 20) : Michel Bühler parle de son premier concert à Paris. Il chantait son premier disque 45 tours, le chef d'orchestre était François Aubert, arrangeur de Jaques Brel. Il était impressionné, il se sentait au paradis. Paris a été le bonheur pendant longtemps. Il y avait Vigneault, Jacques Serizier et Gilles Bleiveis, imprésario, qui est ensuite devenu patron de sa maison de disques "l'Escargot". C’était une période pendant laquelle Michel Bühler avait du travail, ça marchait bien et ses chansons passaient un peu à France Inter.
00:20:28 – 00:21:09 (Séquence 21) : L’interlocuteur dit que Michel Bühler a essayé d'échapper à un certain système. Il explique qu'à ses débuts à Paris, son imprésario et éditeur Gilles Bleiveis lui a conseillé de se présenter aux auditions pour l'opéra rock Hair. Il n'était pas intéressé par ce genre de show-business, il voulait chanter les gens de chez lui et il ne souhaitait pas reproduire la culture américaine.
00:21:21 – 00:21:52 (Séquence 22) : Michel Bühler n’a pas dû faire la manche à Paris. Il a eu de la chance par rapport à d'autres chanteurs. Il était hébergé par des copains, Serizier et Bleiveis, et il a toujours eu du travail. Une fois qu'il n'avait plus d'argent, il a repeint les bureaux de sa maison de disques, "l'Escargot".
00:22:04 – 00:23:44 (Séquence 23) : Michel Bühler parle de la maison de disques "l'Escargot". Une maison qui l'a édité et suivi pendant longtemps. Elle avait été fondée par Gilles Vigneault et Gilles Bleiveis. Vigneault avait trouvé ce nom qui reflétait la philosophie de la maison : l'escargot est un animal qui voyage mais qui a toujours sa maison sur le dos, il est chez lui partout. Les chanteurs de la maison allaient partout en France et en Belgique mais amenaient leur pays avec eux et le montraient au public. Il y avait Vigneault, François Béranger, Gilles Servat le breton, Serizier. C'était avant tout une équipe d'amis. La maison a fini par faire faillite. Les grandes maisons du show-business et eux-mêmes ont été responsables de cette faillite car ils l'ont "mangée et bue". Il ne regrette rien. La maison voulait offrir une chanson différente de celle de Sheila et de Claude François, une chanson signifiante, qui parle de son époque, des espoirs et des petites gens.
00:23:57 – 00:26:05 (Séquence 24) : L’interlocuteur dit qu’il ne faut pas oublier Francioli et Nono Müller. Michel Bühler explique avoir rencontré Nono au Café Central de Bullet où il jouait de l'accordéon. Il lui a demandé de l'accompagner et ils ont travaillé ensemble pendant 10 ans. Ils ont fait les tournées avec Vigneault, Nono est venu ensuite à Paris. Nono était aveugle, il lui a appris l'itinéraire des bistrots. Cela a été une grande amitié. Michel Bühler a fait des tournées avec Léon Francioli aussi, ils voyageaient dans sa petite voiture, une Mini.
00:26:18 – 00:27:54 (Séquence 25) : Michel Bühler dit que dans la vie il y a des moments où tout va bien. La période de Paris a été extraordinaire. Ils étaient les rois de Paris, les meilleurs tout en restant en marge. Lorsqu'ils rencontraient les stars du show-business, ils se moquaient d'eux. La maison "L’Escargot" éditait des chanteurs chiliens aussi, tous les chanteurs de gauche d'Amérique latine. Il a convaincu Gilles Bleiveis de publier des disques de Jean-Villard Gilles qui étaient sortis chez Evasion à Lausanne. Michel Bühler est fier d'avoir participé au retour de Gilles à Paris.
00:28:07 – 00:31:24 (Séquence 26) : Michel Bühler explique que la maison "L‘Escargot" a fait faillite. Son père, qu'il adorait, est mort au même moment et il a commencé à avoir des problèmes sentimentaux. A Paris, il avait passé 15 années de fête. Il est retourné dépressif en Suisse où la situation était difficile. Les grandes usines Hermès fermaient. Après avoir touché le fond, il a commencé à remonter. Il a participé à une réunion d'ouvriers des usines Hermès à Sainte-Croix qui luttaient contre les licenciements pour connaître la réalité de leur situation. Il les a aidés en faisant signer une pétition et il a participé à leur manifestation. Il était touché par ces ouvriers qui retrouvaient leur dignité. Il a décidé d'écrire une chanson pour que cet épisode reste dans les mémoires. Il a fini par écrire un livre entier "La parole volée", édité par Bernard Campiche et qui a eu un grand succès.
00:31:38 – 00:33:24 (Séquence 27) : Michel Bühler explique que le livre "La parole volée" lui a permis d'élargir son travail. Il n'avait jusque-là écrit que des chansons. Il était sans travail et sans courage et il a décidé d'aller voir Althaus, le patron de l'Octogone à Pully qui produisait des spectacles. Il avait déjà chanté chez lui avec Pascal Auberson et d'autres. Althaus lui a conseillé de faire autre chose que des chansons. Il a monté un spectacle où il joue le rôle du Major Davel, un texte accompagné de chansons. Althaus l'a soutenu. Ces deux productions l'ont aidé à reprendre son souffle et à repartir. Le Major Davel est un spectacle qu'il a donné environ 150 fois, dans les écoles aussi. Il était content d'incarner un personnage révolutionnaire incompris à son époque. Ce spectacle lui a ouvert les portes du théâtre. Gérard Bétan, metteur en scène du spectacle, lui a conseillé d'écrire d'autres pièces comme le Guillaume Tell. Tout ça a permis à Michel Bühler de diversifier ses activités.
00:33:39 – 00:34:11 (Séquence 28) : Michel Bühler dit avoir écrit sept ou huit pièces de théâtre, comme “Le chasseur de loup”, qui ont été jouées dans différentes villes et villages: Moudon, Grandson, Lavigny. Il essaie de faire du théâtre populaire. Ses pièces ne sont pas montées par des professionnels mais par les gens des villages, jouées et chantées par eux. Chaque représentation est une aventure merveilleuse.
00:34:26 – 00:35:47 (Séquence 29) : Michel Bühler explique que lorsqu'il était "au fond du trou", il a décidé d'apprendre l'espagnol. L'apprentissage de la langue lui occupait l'esprit. Il a eu ensuite envie de le pratiquer et est donc parti en Amérique centrale et du Sud. Il a découvert que la planète est principalement peuplée de braves gens. Il s’est heurté aux regards négatifs que les différents peuples portent sur leurs voisins.
00:36:02 – 00:37:48 (Séquence 30) : L’interlocuteur rappelle que les différentes facettes de Michel Bühler ont été nourries par ses rencontres et voyages. Il explique que la chanson est un moyen d'expression, comme le cinéma, la littérature, le théâtre. Il y a des films politiques, drôles, d'amour, et c'est pareil avec la chanson. Actuellement, il trouve que la chanson est réduite à une sorte de littérature de kiosque de gare. Il définit la chanson par le sigle PPPC, le plus petit produit culturel. La chanson ne nécessite pas de support, elle est dans la tête. Voilà pourquoi il continue d'en faire. Il dit aimer toutes ses différentes facettes.
00:38:03 – 00:39:24 (Séquence 31) : Michel Bühler dit que chanter devant un public est un bonheur même si parfois il y a des publics difficiles à séduire. Ecrire une chanson qui est bien réussie est un bonheur extraordinaire, c'est un cadeau à soi-même. Lors de l'écriture d'une chanson, il a l'impression d'écrire la meilleure. Ensuite, il réalise ce qu'elle vaut et si elle est destinée à avoir du succès. Il était sûr par exemple du succès de la chanson "La vieille dame" qu'il avait écrite pour sa mère. Parfois, il a l'impression que ce n'est pas lui qui écrit ses chansons, qu'elles sont suspendues au plafond et qu'il doit les attraper.
00:39:40 – 00:41:12 (Séquence 32) : Michel Bühler dit que malgré ses malheurs, il a eu de la chance dans sa vie, qu'il est un privilégié. Il fait depuis 40 ans un métier qui lui plaît. Lorsqu'il écrit ses chansons, il n'a pas l'impression de travailler. Il regrette une chose seulement. A ses 20 ans, il pensait construire un monde meilleur. Il n'aurait jamais imaginé que le monde deviendrait tel qu'il est aujourd'hui, un monde où les pauvres sont de plus en plus pauvres et les riches honteusement plus riches. Avec ceux qui partageaient cet espoir, ils ont raté leur vie. Il se considère toujours de gauche et il espère le rester jusqu'à la fin.
00:41:29 – 00:43:05 (Séquence 33) : Michel Bühler vit depuis 16 ans avec la même compagne, Anne, ce qu'il n'aurait jamais cru possible avant. Il pensait vivre seul. Il n'a pas eu d'enfants mais c'est dû au hasard. Son métier ne lui a pas donné une grande stabilité, aussi la nature a voulu que ça ne vienne pas. Il a aussi du bonheur à travers ses amitiés, comme avec Bernard Campiche. Il a essayé de rester fidèle à ses amis. Campiche a édité son premier livre "La parole volée" et, prochainement, il publiera un livre avec toutes ses chansons. Un autre ami fidèle est Michel Devy, son chef d'orchestre et arrangeur.
00:43:22 – 00:43:36 (Séquence 34) : Michel Bühler est simplement heureux d'être en vie. Il a un âge où certains de ses amis commencent à mourir. Parfois il est démoralisé par un problème de santé. Dans ces moments, il se force à être plus optimiste car il est en vie.
00:43:53 – 00:45:05 (Séquence 35) : Michel Bühler n'a pas besoin de trouver des activités pour remplir ses journées. Il a toujours quelque chose à faire, des chansons, un livre à écrire, une pièce de théâtre. Il s'ennuie quand il n'a rien à faire. Aussi il s'efforce de faire de nouvelles choses : il essaie d'apprendre l'arabe. Ceci pour aller dans les pays arabes mais surtout parce qu'il ne fait pas confiance à l'interprétation des événements donnée par les Américains. Il a appris à enregistrer tout seul ses chansons, son dernier disque il l'a enregistré dans sa cuisine.
00:45:23 – 00:47:13 (Séquence 36) : Michel Bühler explique qu'en guise de conclusion, un chanteur ne dira jamais l'essentiel à un journaliste, en parlant normalement. Il le fera dans ses chansons. Il chante "L'espoir", une chanson qu'il considère comme importante, peut-être un testament.
00:47:32 – 00:47:50 (Séquence 37) : Générique de fin du Plans-Fixes consacré à Michel Bühler, chanteur, et tourné à L'Auberson le 23 septembre 2008.
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