André Ducret (Un chef de choeur qui compose)

  • français
  • 2013-01-08
  • Dauer: 00:51:02

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Beschreibung

Né en 1945 à Fribourg, André Ducret voit son attirance pour la musique se confirmer peu à peu. Sa rencontre avec l’abbé Pierre Kaelin suscite en lui un éblouissement. Il entre dans le domaine de l’art vocal et s’oriente progressivement vers la musique chorale. Il dirige plusieurs ensembles dont le Chœur des XVI qu’il fonde en 1970. Autodidacte passionné, André Ducret s’adonne avec bonheur à la direction pour communiquer ses sentiments à travers la musique. Voyageur enchanté, il traverse les époques et les styles, en passant aisément de la musique ancienne aux œuvres modernes. Sa sensibilité trouve également son expression dans la composition. Signe de reconnaissance de leur valeur, plus de cinq cents partitions originales de ses œuvres sont déposées à la Bibliothèque cantonale et universitaire de Fribourg. Tout un univers façonné par diverses rencontres et traversé par le désir de transcender le quotidien se dévoile dans ce film. Chaque geste du musicien semble animé par la volonté de transmission.

00:00:00 – 00:00:08 (Séquence 0) : Générique de début du Plans-Fixes consacré à André Ducret, un chef de chœur qui compose, et tourné à Pont-la-Ville (FR), le 8 janvier 2013. L'interlocutrice est Mélanie Croubalian.
00:00:08 – 00:01:07 (Séquence 1) : Nous sommes en Gruyères dans le canton de Fribourg non loin de la maison d'André Ducret, chef de chœur et compositeur. La tradition chorale est bien implantée dans la région. Au début du XXème siècle l'Abbé Bovet compose l'une des chansons suisses les plus connues à l'étranger, "Le vieux chalet". André Ducret est l'un des continuateurs de cette tradition. Les partitions de ces deux compositeurs sont aujourd'hui à la bibliothèque universitaire de Fribourg. L'interlocutrice invite les spectateurs à entrer dans la maison d'André Ducret afin de découvrir comment il est devenu ce chef de chœur exigeant et ce compositeur éclectique.
00:01:08 – 00:01:15 (Séquence 2) : Générique de début du Plans-Fixes consacré à André Ducret, un chef de chœur qui compose, et tourné à Pont-la-Ville (FR), le 8 janvier 2013. L'interlocutrice est Mélanie Croubalian.
00:01:16 – 00:02:10 (Séquence 3) : André Ducret fonde en 1970 le Chœur des XVI puis ouvre le Chœur des jeunes à différents types d'expressions musicales. Le chef de chœur explique que son éclectisme lui vient à la fois d'une volonté de se renouveler, et d'autre part du souci d'offrir aux chanteurs des horizons plus larges. Il explique que si dans les années 80 cet éclectisme n'était pas à la mode, il est aujourd'hui accepté.
00:02:12 – 00:05:28 (Séquence 4) : André Ducret explique que son premier contact avec la musique remonte à assez loin. Il n'a pas été baigné dedans, puisqu'il est né dans une famille modeste au sein de laquelle la musique n'était pas présente. Enfant, il était plutôt doué pour le dessin. Il désigne sur la table un portrait de la Pietà de Michel-Ange qu'il a réalisé à partir d'une photo. Il se souvient que durant les promenades scolaires il aimait chanter les chansons populaires à tue-tête. Au collège il participe aux activités de la fanfare en jouant de l'alto, ce qui lui permet d'acquérir une aisance rythmique peu habituelle chez les chanteurs. Lors des colonies de vacances il rencontre un moniteur qui lui apprend à jouer du ukulele. Il sort un ukulele et joue quelques accords. André Ducret explique que son goût pour l'art choral plonge ses racines dans son goût de l'animation développé lors de colonies de vacances.
00:05:30 – 00:06:52 (Séquence 5) : L'intérêt d'André Ducret pour le chant se manifeste à la fin du collège, où il fait une rencontre marquante avec l'abbé Pierre Kaelin à l'occasion d'une audition pour une place de soliste à la cathédrale. Il chante ensuite comme soliste à la Chanson de Fribourg, où il passe quelques années aux côtés de l'abbé qui lui ont laissé des traces fortes.
00:06:55 – 00:09:03 (Séquence 6) : André Ducret explique qu'il n'a pas eu de formation académique, il est autodidacte. Il se forme en chantant dans les chœurs, en regardant les autres diriger et en commençant à diriger lui-même. Lors de son séjour à Londres à la fin de son collège, il s'offre le livre "Teach yourself to compose music". Encore aujourd'hui, il ne sait pas vraiment ce qui se cache sous cet apprentissage autodidacte, il imagine que l'explication se trouve du côté de son origine modeste et d'une réticence à imaginer devenir musicien, un métier considéré comme peu sérieux dans son milieu. C'est plus tard au cours de son enseignement de la direction chorale qu'il doit justifier ses démarches et ses choix sur un art qu'il pratiquait plutôt d'instinct.
00:09:07 – 00:11:30 (Séquence 7) : André Ducret dit souvent en forme de boutade qu'il n'est pas très sûr de ce qu'il veut faire quand il sera grand. Il explique que sa première expérience de chef de chœur se mélange à différentes expériences d'animation. Il anime une colonie comme directeur et ne désirant pas s'adresser aux enfants et aux moniteurs en tant que directeur, il fabrique une marionnette qui s'occupe de faire les communications à sa place. Il continue dans le même temps à diriger des enfants. Il fonde le Petit chœur de Sainte-Thérèse, où il fait ses premières armes en tant que chef devant un groupe et non animateur. Il est heureux d'avoir commencé avec des enfants, parce que les enfants ne mentent pas et l'on peut tout de suite vérifier l'efficacité de sa direction. 12 ans plus tard ils gagnent le trophée de l'étoile d'or, sorte de joutes sportives musicales.
00:11:35 – 00:12:19 (Séquence 8) : André Ducret explique que ce qui est spécifique à la direction d'enfants, c'est que tous les éléments accessoires qui viennent s'ajouter à un fond de vérité ne passent pas. Les enfants réagissent de façon plus immédiate.
00:12:24 – 00:14:34 (Séquence 9) : André Ducret explique que lorsque les gens s'inscrivent dans un cours de direction, ils croient que la direction ne consiste que dans un geste. Le chef de chœur considère que le geste n'est que la partie visible de l'iceberg, il y a aussi la connaissance de la partition, de la musique en général ainsi que le goût de communiquer une émotion à travers la musique. André Ducret explique qu'il est difficile de devenir chef d'orchestre si l'on a pas été introduit dans le milieu, ne serait-ce qu'en jouant un instrument classique. S'il avait fait dix ans de violon il aurait peut-être joué dans un orchestre et l'opportunité de diriger serait venue par cette expérience. André Ducret a toujours rêvé de diriger un orchestre. Cela a pu se réaliser puisqu'il a eu l'occasion de diriger l'OSR, l'OCL, l'orchestre de Constance. Sa fibre profonde reste tout de même d'être chef de chœur. Si André Ducret se sent parfois porté par le chœur dans l'échange, il reste tout de même le chef.
00:14:39 – 00:15:56 (Séquence 10) : André Ducret explique qu'à ses débuts comme chef de chœur il était sévère, il s'est réconcilié avec le souvenir d'avoir été comme ça. Il espère être aujourd'hui toujours exigeant et le jour où il ne saura plus l'être il aimerait qu'on l'invite à arrêter. Il ne se considère pas comme perfectionniste et considère la perfection comme anxiogène.
00:16:02 – 00:18:31 (Séquence 11) : André Ducret explique qu'une de ses habitudes est d'insister toujours auprès de ses chanteurs sur l'expression, de les inviter à laisser sortir le bonheur de chanter à travers le corps. Il déplore les chanteurs qui se tiennent tout droit sans rien exprimer en chantant. S'il était chef d'orchestre, sa déception serait grande de ne pas voir les instrumentistes exprimer le plaisir qu'ils ont de jouer. André Ducret ne fait pas partie de ces chefs de chœur qui pensent que les choses s'arrangent petit à petit. Selon son credo, c'est tout de suite assez bien, ou jamais bien. Il préfère, lorsqu'il aborde un nouveau répertoire, de choisir une partie courte et de la travailler au mieux que de traverser le tout en laissant des parties mal travaillées. Il est rare qu'il ait dû laisser tomber une pièce.
00:18:37 – 00:19:20 (Séquence 12) : André Ducret a fait le choix d'un certain éclectisme par envie de mobilité. S'il aime la Renaissance, c'est un plaisir pour lui de faire ensuite un programme d'une autre époque. Il faut éviter d'ennuyer les chanteurs, sans pour autant faire de chaque répétition un miracle d'étonnement.
00:19:27 – 00:21:48 (Séquence 13) : L'interlocutrice rappelle qu'André Ducret aime à se définir comme "un chef de chœur qui compose". Il a composé plus de 500 pièces qui sont aujourd'hui répertoriées à la bibliothèque universitaire de Fribourg. André Ducret aurait pu faire uniquement de la direction alors qu'il n'aurait pu ne faire que de la composition sans diriger. André Ducret parle de ses premiers contacts avec la composition. Il a toujours aimé bricoler et comprendre le fonctionnement des choses, ensuite l'influence de l'abbé Kaelin, chef de chœur et compositeur, a joué un rôle important. André Ducret accepte la dénomination de "showman" pour caractériser le travail d'animation qu'il réalise en tant que chef d'orchestre.
00:21:56 – 00:24:40 (Séquence 14) : L'interlocutrice demande à André Ducret comment il compose. Il explique qu'au niveau concret et matériel de la composition, il écrit toujours à la main et au crayon gris. Dans certaines partitions il aime bien dessiner des éléments difficilement réalisables. Il montre à l'écran la différence entre le manuscrit et la composition mise au propre. Au niveau musical, il compose toujours avec le texte comme source d'idées musicales. Il cherche un climat et un système de mesures qui conviennent au contenu du texte, ensuite il cherche un rythme qui convienne au vers du texte concerné. La musicalité rythmique de la langue joue un grand rôle. Il ne supporte pas d'entendre des pièces où le compositeur ne respecte pas la musicalité de la langue. André Ducret a composé avec d'autres langues que le français. S'il doit composer avec une langue inconnue, il fait bien attention à être renseigné sur la place des accents toniques.
00:24:48 – 00:25:48 (Séquence 15) : André Ducret a travaillé avec Emile Gardaz avec qui il a composé "Croix du Sud". André Ducret explique que c'est le personnage qui l'a le plus marqué comme auteur de texte. Appartenant à une génération précédente, il a été l'initiateur d'André Ducret au domaine du texte. Emile Gardaz transmettait beaucoup sans en avoir l'air. Il se souvient qu'ils ne parlaient pas beaucoup, mais que Emile Gardaz lui livrait toujours ses textes avec un petit mot poétique. Cette rencontre a poussé le chef de chœur à encourager des gens plus jeunes à tenter cette expérience.
00:25:56 – 00:27:09 (Séquence 16) : André Ducret explique qu'il y a certaines règles à suivre et à respecter si l'on veut écrire des textes de chanson. Il a toujours du plaisir à poursuivre cette transmission avec de jeunes auteurs actuels. Il explique que les bons auteurs sont rares.
00:27:17 – 00:28:02 (Séquence 17) : André Ducret explique que la direction et la composition sont des choses très différentes: la première est un acte social et un acte de communication alors que la seconde est un acte solitaire. Le chef de chœur se sent "comme un ermite qui a besoin de prendre l'air".
00:28:11 – 00:29:16 (Séquence 18) : André Ducret explique que toutes les professions supposent des moments de découragement. Il explique avoir été souvent assailli de doutes quant à la composition. S'il a parfois posé le crayon en se disant que c'était la dernière fois qu'il composait, il a tout de même continué. Dans la direction il n'a jamais ressenti de doutes et ne s'est jamais imaginé faire autre chose. André Ducret explique que sa dernière composition date d'il y a trois semaines.
00:29:26 – 00:32:12 (Séquence 19) : Ce qui a guidé André Ducret dans son parcours c'est un idéal personnel, celui d'éviter de rester du côté du divertissement, de tendre vers quelque chose qui se trouve derrière la musique, au-delà des émotions, une forme de transcendance qui permet d'être hors du temps. Cela peut parfois durer une seconde voire une minute. De nombreuses personnalités l'ont influencé. Il a eu la chance de chanter avec Michel Corboz, a eu une longue amitié avec Jean Balissat pour qui il a une grande admiration. Il cite encore Armin Jordan, Julien-François Zbinden, son ami Jean-François Michel. Il en profite pour remercier tous ceux qui l'ont aidé dans son parcours musical.
00:32:23 – 00:33:26 (Séquence 20) : André Ducret évoque les gens qui l'ont influencé en dehors de la musique. Dans son jeune âge, il était un admirateur de Jacques Anquetil, le coureur cycliste, ainsi que de Frédéric Dard pour les romans signés sous son nom.
00:33:37 – 00:36:37 (Séquence 21) : André Ducret explique qu'il est très fier de ses 5 enfants et de ses quatre petits-enfants. Il est fier également du Chœur des XVI et du Chœur St-Michel, qu'il a dirigés. Ces deux chœurs ont été des nids d'initiation pour des carrières musicales, donnant envie à des jeunes de poursuivre dans différents domaines de la musique. Il explique qu'il n'était pas évident pour lui de voir des jeunes gens faire carrière, puisqu'il perdait des gens talentueux, mais ce sentiment se transformait rapidement en sentiment de paternité. Il est fier aussi de son éclectisme et de sa fidélité à l'a cappella à laquelle beaucoup de chœurs renoncent habituellement au profit de l'orchestre. Il considère l'a cappella comme "le diamant de la discipline".
00:36:49 – 00:38:19 (Séquence 22) : André Ducret explique que la musique sert à lutter contre la vicissitude du quotidien et permet de sortir de ses limites. La musique permet d'atteindre la plénitude. Le chef de chœur est content aussi de laisser une trace derrière lui avec les enregistrements qu'il a réalisés. L'humain possède un certain besoin de se sentir continuer par des successeurs artistiques.
00:38:31 – 00:39:14 (Séquence 23) : André Ducret explique que s'il n'avait pas fait de musique il aurait été sûrement acteur ou suivant son amour de la direction, metteur en scène ou réalisateur de films.
00:39:27 – 00:40:09 (Séquence 24) : André Ducret explique qu'aujourd'hui, en regardant son parcours, il est content de voir que les choses qu'il a réalisées prennent un sens dans la durée.
00:40:23 – 00:41:40 (Séquence 25) : André Ducret explique qu'il aurait pu avoir des regrets de ne pas avoir plus appris le piano puisqu'il se considère piètre pianiste. Il emploie le piano dans la composition uniquement pour vérifier certains accords. En regardant son travail, il imagine que s'il avait été mieux formé, il aurait pu faire une carrière plus brillante. Il a eu quelques regrets par rapport au fait que sa vie a été assez dure. Il a eu des soucis de santé assez jeune et son parcours personnel a été un peu tortueux, il aurait voulu avoir une vie plus simple. Il souhaite ne pas camper sur des regrets qui pourraient le couper des projets.
00:41:55 – 00:45:30 (Séquence 26) : L'interlocutrice demande à André Ducret quels sont ses projets. Le chef de chœur explique qu'il va continuer à accepter les différentes propositions qui lui sont faites. Il a aujourd'hui deux grands projets. Il voudrait écrire un livre de direction chorale. Il a regretté d'avoir arrêté d'enseigner la direction chorale. Il pense avoir certains points de vue originaux sur la direction qu'il aimerait continuer à partager. Le livre serait composé d'une partie technique, pédagogique. Le livre devrait intéresser ceux qui sont un peu en dehors de l'art choral mais voudraient mieux le connaître. Il a toujours essayé d'expliquer à ses élèves qu'un geste doit toujours préparer l'action que l'on veut donner. Il a élaboré une méthode, dont il fait une démonstration à l'écran avec des cacahuètes. Cette méthode a pour but de faire comprendre à ses élèves comment préparer l'accent lorsque le chef donne le tempo.
00:45:45 – 00:47:43 (Séquence 27) : André Ducret a écrit un livre de solfège pour choristes. Il a un autre grand projet d'écriture d'un opéra de poche avec des décors légers, transportables. L'opéra s'accompagnerait d'une petite formation instrumentale, des solistes professionnels pour les premiers rôles et des amateurs pour les seconds. Il lui manque un librettiste. Tant qu'il n'aura pas trouvé quelqu'un pour le sujet, il ne pourra pas demander un financement. Il continue aujourd'hui à diriger le Chœur des XVI et a le projet de monter le Requiem de Brahms en 2014. Il aimerait également monter avec ce choeur son Requiem, écrit il y a 3 ans, qui serait le tout premier Requiem écrit par un compositeur fribourgeois. Il souhaiterait également ne plus être l'esclave de ses projets afin de garder du temps pour les amitiés et les rencontres.
00:47:59 – 00:50:08 (Séquence 28) : André Ducret explique que pour un artiste la retraite n'existe pas vraiment à moins d'y être contraint par la santé. Il conserve ses activités, et se verrait mal n'être plus ni chef de chœur ni compositeur. Le chef de chœur voudrait pouvoir finir sa vie autrement que dans la solitude et pouvoir faire quelques petits pas de progrès en direction de la sérénité. Il souhaiterait qu'une place puisse être gardée pour la beauté et l'inutile, c'est-à-dire la musique et pas seulement pour la course à l'argent et au profit. A l'écran apparaît un paysage de Gruyères avec la musique d'André Ducret en fond sonore.
00:50:24 – 00:50:45 (Séquence 29) : Générique de fin du Plans-Fixes consacré à André Ducret, un chef de chœur qui compose, et tourné à Pont-la-Ville (FR), le 8 janvier 2013.
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