Jean-Pierre Beuret (Patriote jurassien)

  • français
  • 2014-06-11
  • Dauer: 00:48:24

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Beschreibung

Issu d’une famille paysanne, Jean-Pierre Beuret s’insère très jeune dans la vie agricole et la société en devenant un « paysan lettré ». Happé par la « question jurassienne », il organise des manifestations et participe aux actions autonomistes, notamment à travers le « Groupe Bélier ». Après le plébiscite du 23 juin 1974 qui fonde le canton du Jura, il est appelé par le PCSI (Parti chrétien-social indépendant) et est élu député à l’Assemblée constituante ; il préside alors une des commissions chargées de mettre sur pied les nouvelles structures étatiques. En 1978, il est élu au premier Gouvernement, avec la charge de ministre de l’économie, poste qu’il occupera durant seize ans. Il participe ainsi pleinement à l’édification du nouvel Etat jurassien avant de prendre sa retraite politique à quarante-sept ans. Parallèlement à sa fonction politique, il préside le Marché-Concours National de chevaux jusqu’à sa centième édition en 2003. Cet homme de conviction assume également, depuis 1995, la présidence de la Loterie Romande dont il célèbre les vertus rassembleuses.

00:00:00 – 00:00:16 (Séquence 0) : Générique de début du Plans-Fixes consacré à Jean-Pierre Beuret et tourné à Saignelégier (Jura), le 11 juin 2014. L'interlocuteur est Alain Meury.
00:00:16 – 00:02:04 (Séquence 1) : Il y a quarante ans, Jean-Pierre Beuret n'aurait pas imaginé qu'il se retrouverait devant la halle concours célèbre du marché du cheval à Saignelégier. C'est dans ces lieux qu'il vit intensément son enfance, menant avec son père des troupeaux de vaches et de chevaux. Mais la halle, devenue un espace de jeux pour les enfants, constitue également un lieu haut en symboles pour les Francs-Montagnards. Selon Jean-Pierre Beuret, une vie bien conduite doit pouvoir bénéficier de circonstances favorables d'une part et obéir à de la détermination d'autre part. Bien qu'on ne puisse obtenir tout ce que l'on désire dans la vie, l'essentiel est de savoir où l'on va. Jean-Pierre Beuret se sent très heureux d'être devant cette halle après une carrière paysanne, militante et de magistrat.
00:02:05 – 00:04:58 (Séquence 2) : A l'époque, les jeunes Jurassiens adhèrent par centaines au groupe Bélier, appelé ainsi en référence au billon de bois utilisés dans l'Antiquité par les insurgés pour abattre les citadelles. Ces jeunes extrêmement volontaires commencent rapidement à organiser des actions ayant pour mission d'implanter les couleurs jurassiennes. Ces actions donnent lieu à la première escarmouche avec les autorités communales, lesquelles interdisent à la jeunesse jurassienne de planter un mât sur le territoire de la commune. Le militantisme et la volonté d'aboutir deviennent alors nécessaires. Simultanément se développe le projet d'une place d'armes aux Franches-Montagnes qui donne lieu à une attaque d'autant plus violente que la place d'armes en Ajoie est à peine terminée. Le département militaire fédéral veut imposer avec le canton de Berne une nouvelle place d'armes dans les Franches-Montagnes. Il s'agit d'une agression qui rencontre alors une résistance déterminée. Jean-Pierre Beuret dit n'avoir jamais autant éprouvé une si belle volonté patriote. Conjugués à la lutte jurassienne, ces deux combats contre l'officialité et son opposition violente à l'égard du peuple jurassien mobilisent et soudent la jeunesse. Le projet avorte finalement en partie suite à la manifestation du 30 août 1964 aux Rangiers où les militants jurassiens et les résistants à la place d'armes se retrouvent pour faire fuir un conseiller fédéral et un conseiller d'Etat bernois.
00:04:59 – 00:06:40 (Séquence 3) : Suite à son engagement dans la section de Saignelégier, Jean-Pierre Beuret est appelé aux Franches-Montagnes puis au comité jurassien. Dans ce cadre, il organise la plupart des actions jurassiennes dont l'un des premiers principes est la bonne humeur et le rire. A ce titre, la plus mémorable inculpation est celle qui conduit sept jeunes Jurassiens (dont Jean-Pierre Beuret lui-même) devant le tribunal fédéral sous l'inculpation d'atteinte à l'ordre constitutionnel, passible de plusieurs années de prison. Finalement cette procédure tourne à la mascarade et devient "Le procès des chaises vides": au moment de l'ouverture du procès, les sept inculpés sont à Strasbourg en train de déposer une protestation devant la Cour Européenne des Droits de l'Homme.
00:06:41 – 00:07:59 (Séquence 4) : Les actions du Bélier sont toujours bien ciblées politiquement comme c'est le cas de celle en faveur de la construction de la Transjurane et celle de l'organisation du plébiscite de 1973. Dans le cadre de cette dernière cause, on est à la veille d'une décision du gouvernement bernois, décision qui se fait attendre, sur la base de l'additif constitutionnel en vigueur pour le déclenchement des opérations plébiscitaires. Pour que le gouvernement bernois reçoive l'ultime humiliation, le Bélier organise alors l'opération du marché concours de 1973 au cours de laquelle le président du gouvernement bernois est chassé de la manifestation. Quelques semaines après, la date des plébiscites est connue : le 23 juin 1974.
00:08:01 – 00:09:20 (Séquence 5) : Dans le cadre de L'Exposition nationale, les Jurassiens apparaissent comme les bannis de la Suisse car réclamer un nouveau canton dans un pays paisible représente un acte répréhensible pour tout politicien. Lorsque s'organise L'Exposition nationale en 1964, offrant à chaque canton la possibilité d'organiser une journée cantonale, les Jurassiens refusent de participer à la journée cantonale bernoise. Le Rassemblement jurassien, leur gouvernement moral, demande alors que les Jurassiens disposent d'une journée pour eux dans le cadre de L'Exposition mais le refus est catégorique. Le Rassemblement jurassien propose alors que les Jurassiens se retrouvent spontanément le 11 septembre 1964 dans le cadre de l'Exposition à Lausanne. Ce jour-là, la région lausannoise est en état de siège pour empêcher les Jurassiens de s'y rendre. Finalement, les Jurassiens boycottent l'événement.
00:09:22 – 00:11:24 (Séquence 6) : Parallèlement au combat du Groupe Bélier surviennent les attentats du Front de libération du Jura (FLJ). La philosophie du Groupe Bélier étant fondamentalement non violente, ses membres n'ont à aucun instant l'impression de dépasser les limites. Seules les opérations humoristiques tournant en dérision l'ennemi politique sont admises. De plus, la jeunesse jurassienne de cette époque est si soudée qu'on ne voit pas qui pourrait potentiellement dévier. Le mouvement estime que si des débordements surviennent, ce n'est pas en raison d'une volonté jurassienne mais de l'oppression subie par le Jura. Si des patriotes choisissent dès lors d'autres voies, fussent-elles illégales, les mouvements jurassiens n'en sont pas responsables. Ceux-ci ne vont pas pour autant condamner ces actions qui revendiquent la fin de l'oppression.
00:11:26 – 00:14:17 (Séquence 7) : A la question de savoir si lorsque le nouveau canton est décidé dans les urnes le 23 juin 1974, Jean-Pierre Beuret pense déjà à sa future carrière politique, celui-ci dit se sentir loin d'une telle préoccupation. En effet, seules la joie de la victoire et une certaine angoisse des sous-plébiscites qui conduiraient au déchirement du Jura sont palpables. Au cours des mois qui suivent, les partis politiques s'inquiètent de la mise en place de L'Assemblée Constituante et les militants jurassiens rejoignent les différents partis politiques. Pour sa part, Jean-Pierre Beuret, sollicité par les membres du Parti chrétien social indépendant, rejoint ce parti qui répond à ses aspirations et est élu constituant du district des Franches-Montagnes. Le lendemain des élections, un certain Beuret des Breuleux dépose plainte contre son élection prétextant qu'il ne peut être élu étant donné qu'il exploite avec sa famille une ferme à la Chaux d'Abel (BE). Lors de l'assemblée générale le 12 avril 1976 à Delémont, le président de la commission de vérification des pouvoirs plaide alors la cause du patriote jurassien légitimement élu dans son district et l'assemblée ratifie son élection à l'unanimité désavouant la proposition bernoise. Sur le plan historique, cette décision est importante puisqu'il s'agit de la première décision légitime d'une assemblée élue du nouveau Jura républicain.
00:14:19 – 00:16:01 (Séquence 8) : En tant que député, Jean-Pierre Beuret joue un rôle dans cette constitution et préside une commission chargée de l'organisation du futur Etat, et ce, dans le domaine des finances ou de la santé notamment. Il garde un souvenir lumineux de cette première phase de l'Assemblée constituante qui consiste dans un premier temps à écrire la constitution, puis à mettre en valeur des qualités de construction de cet Etat.
00:16:04 – 00:18:43 (Séquence 9) : Jean-Pierre Beuret se sent si impliqué dans le travail qu'il exerce à l'Assemblée constituante au milieu d'experts de renom et de partenaires de haut niveau que la question des futures élections au gouvernement ne l'effleure pas encore. Il faut attendre la sollicitation de membres influents de son parti, le PCS. Après réflexion, il met en place avec les autres membres du parti une stratégie gagnante basée sur trois concepts: une candidature unique s'impose d'abord au vu de la petite taille du parti; puis, les primaires doivent se dérouler à l'intérieur du parti; enfin, il faut que le PCS soit le premier à prendre cette option pour ne pas être emporté par la vague de tous les autres partis qui présentent de multiples candidats. Jean-Pierre Beuret sera finalement désigné comme candidat unique du PCS lors d'une assemblée mémorable à la fin du mois de novembre 1978 au deuxième tour.
00:18:47 – 00:21:24 (Séquence 10) : Ministre à 31 ans, Jean-Pierre Beuret vit moins son élection comme une grande victoire que comme la suite logique d'un engagement au service de son pays. Sa vie familiale et sa vie professionnelle devront pourtant être réagencées: la famille abandonne l'exploitation et déménage à Saignelégier. Bien que l'expérience soit douloureuse sur le moment, la famille gagne une nouvelle proximité des écoles et un cadre de vie attrayant. Le temps est court entre son élection de fin novembre, le 5 décembre 1978, date de la première séance du gouvernement avec assermentation des députés et des ministres, et le 6 décembre qui marque la constitution du nouveau gouvernement à l'hôtel de ville de Delémont. Jean-Pierre Beuret est pour sa part chargé du département de l'économie publique. Des cinq ministres, seul l'ancien président de l'Assemblée Constituante, François Lachat est au bénéfice d'une petite équipe. Leur mission consiste à mettre en œuvre les préparatifs de fonctionnement au 1er janvier 1979 et notamment à nommer les centaines de fonctionnaires issus de l'administration bernoise souhaitant travailler pour le Jura ainsi que les chefs de service. Travaillant sans bureau ni logistique, il se souvient avoir toujours eu de la monnaie sur lui pour téléphoner de la cabine téléphonique de la cour du Château de Delémont et opérer ses premiers contacts ministériels.
00:21:29 – 00:23:47 (Séquence 11) : difficile à cause notamment de la crise horlogère dans les années 1980 qui porte un grand coup à l'emploi. Face à cela, il met très rapidement en œuvre un programme de développement économique avec l'appui de l'Université de Neuchâtel. Pour sa part, il cherche à rapprocher les partenaires sociaux par des mesures de concertation ce qui est loin d'être évident. D'un côté, le patronat est un peu gêné d'être mêlé aux autorités et de l'autre, les syndicats sont pressés d'aboutir. Il s'agit pour lui d'organiser des conférences publiques avec des intervenants de renom tels que Jean Boissonnat, directeur de l'Expansion, Nicolas Hayek, Peter Huggler, Pierre Arnold, etc. Il pense aujourd'hui avoir pu réunir les Jurassiens autour du projet de développement économique. L'agriculture a quant à elle tout à gagner de sa proximité avec l'Etat, le plus important étant de mettre en œuvre des réformes structurelles d'améliorations foncières. Le territoire jurassien étant le plus morcelé au nord des Alpes, avec une ou deux années de retard en matière d'aménagement, l'immense chantier mis en œuvre à ce moment-là lui permet d'assainir ses structures.
00:23:52 – 00:26:04 (Séquence 12) : Face à l'attente des Jurassiens, la création d'un nouvel Etat représente un défi : conduire son avenir et gérer son quotidien. Jean-Pierre Beuret profite de l'enthousiasme des Jurassiens pour bâtir des structures, et ce malgré les oppositions chroniques fondées sur un populisme archaïque. Ces oppositions les mèneront souvent à des échecs : il sera ainsi impossible d'installer les nouvelles institutions au Château de Delémont ou de construire le centre de la Transjurane. De même, l'initiative "Jura-pays ouvert" n'aboutit pas. Au-delà de ces déceptions relatives, Jean-Pierre Beuret affirme que l'essentiel pour lui est que le Jura ait acquis son indépendance et soit devenu un canton suisse. Pour le reste, "la médiocrité n'est pas fatalité", selon ses propres mots.
00:26:09 – 00:27:55 (Séquence 13) : Prenant appui sur les témoignages de ceux qui ont collaboré avec lui, Jean-Pierre Beuret estime que sa façon de conduire a été assumée moins avec dureté qu'avec autorité naturelle. Il se décrit comme proche des gens, ayant cependant tendance, et ce depuis l'enfance, à tenir le rôle de chef d'équipe. D'origine modeste, il dit être resté modeste dans la vie. Lorsqu'on lui demande pourquoi bien que réélu trois fois au gouvernement, il garde le ministère de l'économie, il explique qu'après deux législatures, il aurait certes préféré opérer une rotation complète, manifestant une préférence pour les départements des travaux publiques et celui des finances. Face au refus des autres ministres et après de longues discussions, c'est le statu quo qui prévaudra.
00:28:00 – 00:29:51 (Séquence 14) : A la question de savoir si l'idée de briguer un mandat fédéral ne l'a pas effleuré, Jean-Pierre Beuret affirme qu'après ses combats de jeunesse et près de 20 ans de politique élective, il a, à 47 ans, envie de commencer une nouvelle vie en dehors de la politique. Il se retire alors, également dans le but de permettre à de nouvelles vocations d'éclore. Le bilan de sa carrière politique est donc serein, ayant non seulement l'impression d'avoir donné le maximum à son pays (même s'il aurait souhaité réussir mieux encore) mais d'avoir rendu service à bon nombre de ses compatriotes en difficulté.
00:29:57 – 00:31:20 (Séquence 15) : Le premier métier de Jean-Pierre Beuret, celui de paysan, est pourtant l'un des seuls qu'il n'ait pu exercer vraiment. Il rappelle combien c'est une belle profession qui ne peut être exercée que dans un cadre familial. Jean-Pierre Beuret décrit sa métamorphose: tandis que le paysan d'autrefois avait une vocation nourricière, il est devenu aujourd'hui un technicien à la merci des organisations officielles et écologiques en échange de paiements directs mais qui l'asservissent.
00:31:26 – 00:34:31 (Séquence 16) : Jean-Pierre Beuret rappelle comment la halle du marché concours est à l'origine un repère d'anti-Jurassiens, dernier endroit où le président du gouvernement bernois peut chaque année venir blâmer les Jurassiens à partir de Saignelégier. C'est en 1973 qu'il est pourtant chassé par les Jurassiens dans la halle même qui devient un lieu hautement symbolique pour le Jura. En 1987, une délégation du marché concours vient trouver le ministre de l'économie pour lui demander que l'Etat du Jura s'occupe du marché concours étant donné qu'ils n'ont plus de président et que leurs finances sont au plus bas. Si Jean-Pierre Beuret se montre d'abord réticent, des discussions avec sa famille et avec les membres du gouvernement finissent par le convaincre d'en assurer la présidence. Sa décision est surtout liée au soutien indéfectible de sa femme Eliane, très enthousiasmée par les domaines de l'équitation et de l'agriculture. Il organise sa première édition de la manifestation sous la pluie avec en hôte d'honneur le département du Doux. Le marché concours se redressera ainsi peu à peu en innovant, tant et si bien que sa centième édition en 2003 en marque l'apothéose avec à la clé un grand spectacle sons et lumières. Suite à cela, il passe la main après dix-sept ans de présidence.
00:34:37 – 00:36:51 (Séquence 17) : Jean-Pierre Beuret pense que pour être ouvert au monde, il faut avoir des racines quelque part. Le fait d'aimer son pays le mène à voir les autres civilisations de façon positive et à envisager des collaborations et des échanges possibles en vue d'améliorer son propre pays. Sa philosophie a toujours été de ne pas être replié sur lui, et ce déjà lorsqu'il était paysan. Il voyage d'ailleurs beaucoup pendant sa carrière. Jean-Pierre Beuret se définit d'abord comme ayant ses racines en Franches-Montagnes mais ayant le Jura pour patrie. Quant à la Suisse, elle représente pour lui une communauté d'intérêts : lié d'amour au Jura, il est lié de raison à la Suisse. Bien que la religion, tant la sienne que celle pratiquée par ses compatriotes ait beaucoup évolué, il se dit attaché à la civilisation chrétienne qu'il considère comme plus moderne que jamais.
00:36:58 – 00:38:42 (Séquence 18) : Connu pour son amour de l'expression écrite et orale, Jean-Pierre Beuret aime à soigner l'usage de la langue en évitant l'usage de la première personne ou les formules de remplissage. Quand on lui demande ainsi s'il a jamais envisagé d'écrire ses mémoires, il répond qu'une telle entreprise conduit à se demander qui cela pourrait intéresser. Son interlocuteur rappelle qu'il a pourtant publié un livre aux Presses polytechniques et universitaires romandes, Le premier mécène romand en péril, ouvrage qui, préfacé par Bertil Galland, plaide la cause de la Loterie Romande. Jean-Pierre Beuret dit avoir eu beaucoup de plaisir à rédiger ce "livre de combat" qui avait pour but de sauver les loteries d'utilité publique, d'autant que le livre, écrit par l'autodidacte qu'il est a l'honneur d'être accueilli dans une maison d'édition académique.
00:38:49 – 00:41:49 (Séquence 19) : Jean-Pierre Beuret rappelle comment les Jurassiens adhèrent à la Loterie Romande avec l'entrée en souveraineté de l'Etat du Jura en 1979. Cette institution née 1937 pour venir en aide aux déshérités et chômeurs est selon lui remarquable. Le 1er janvier 1995, il est appelé à la présidence de la Loterie Romande. La Loterie Romande est aussi un symbole fédérant les six cantons romands autour d'un projet altruiste garantissant la totalité des bénéfices aux organes de répartition cantonaux qui les redistribuent à diverses associations. Très menacée autour des deux décennies qui viennent de s'écouler, elle court le risque d'être fondue dans une grande structure suisse de loterie. Jean-Pierre Beuret est très heureux de la nouvelle législation en préparation suite à l'initiative populaire qui doit assurer sa pérennité. Si cela fait près de 20 ans qu'il assure la direction de la Loterie Romande à laquelle il pense avoir donner son maximum, réussissant même à rassembler toute la Romandie autour de cette institution, et ce alors qu'à son arrivée les relations étaient relativement conflictuelles. Remaquable tant dans son fonctionnement que dans ses projets, la Loterie Romande est prise en exemple par la plupart des loteries au plan mondial.
00:41:57 – 00:44:50 (Séquence 20) : Lorsqu'on demande à Jean-Pierre Beuret pourquoi alors qu'il est très présent dans la sphère publique, il se montre si discret sur sa vie privée, il revendique avoir toujours un comportement naturel mais admet n'avoir jamais entamé aucune démarche auto-promotionnelle. Il considère d'ailleurs que les hommes et femmes politiques qui se prêtent à ce genre de démarche prennent un chemin discutable : une personnalité politique devrait selon lui être jugée à l'aune de ses projets et actions. Aîné de cinq enfants, il a toujours été rassembleur et participe avec bonheur au travail familial à la ferme, collaborant aussi à la société d'agriculture des Franches-Montagnes gérée par ses parents. Cette activité constituera l'essentiel de ses préoccupations d'enfant et d'adolescent. Bon élève à l'école, sa priorité est de se préparer à devenir paysan. Il se souvient pourtant d'avoir eu la chance, grâce à un maître de français remarquable de l'école secondaire, d'être éveillé à la poésie, l'écriture et l'expression orale. Aujourd'hui, il pense que c'est en partie grâce à cette figure qu'il est devenu un paysan lettré.
00:44:59 – 00:46:33 (Séquence 21) : La rencontre de Jean-Pierre Beuret avec son épouse Eliane Beuret a été la plus grande chance de sa vie. Il la décrit comme admirable d'humanité, de dévouement, de générosité mais aussi de lucidité. Durant leur vie, ils partageront et décideront tout ensemble si bien que leur vie professionnelle et politique sera toujours convenue à deux. Aujourd'hui il considère que ce qu'ils ont réalisé sur les plans professionnel et familial est leur œuvre commune. A la question de savoir si pour lui qui est père de quatre enfants et grand-père de neuf petits-enfants, la famille est une valeur refuge, Jean-Pierre Beuret répond qu'il s'agit davantage d'une valeur dynamique. Fiers avec son épouse de leurs enfants et petits-enfants, ils considèrent comme un privilège de pouvoir les accompagner sur leur chemin de vie.
00:46:43 – 00:47:40 (Séquence 22) : Lorsque son interlocuteur lui demande ce qu'il souhaite à la jeunesse actuelle en regard de la sienne très engagée, Jean-Pierre Beuret rappelle que le vécu de la jeunesse passée n'est pas transposable aujourd'hui. Mais il remarque malgré tout une constance : la vie est éternelle et chaque fois que des enfants succèdent à la génération précédente, c'est une nouvelle opportunité. Jean-Pierre Beuret croit qu'il faut avoir confiance en l'avenir.
00:47:50 – 00:48:13 (Séquence 23) : Générique du Plans-Fixes consacré à Jean-Pierre Beuret et tourné à Saignelégier (Jura), le 11 juin 2014.
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