Marie-Thérèse Burrin-Tercier (Enfance volée, vie saccagée)

  • français
  • 2014-09-15
  • Dauer: 00:48:14

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Beschreibung

Marie-Thérèse Burrin-Tercier naît en 1940 en Gruyère au sein d’une famille de paysans qui vit dans une pauvreté extrême. A l’âge de trois ans, elle perd sa mère. Sur décision des autorités communales, elle est placée à l’hospice Saint-Vincent à Vuadens tenu par des soeurs. Dépossédée de son identité, elle doit s’appeler Marinette durant tout son séjour dans cette institution. Brimades, insultes, punitions corporelles, mises au cachot, abus sexuels font partie du quotidien des orphelins. Prédestinée à devenir domestique, elle n’a pas d’autre choix que de terminer l’Ecole ménagère de Vuadens et d’être engagée, à l’âge de 16 ans, par une famille d’épiciers à Estavannens. Elle vit la sortie de l’hospice comme une vraie libération, se marie en 1958 mais entre dans un nouvel engrenage de malheurs liés à l’alcoolisme de son conjoint. La vie de Marie-Thérèse Burrin-Tercier est une suite de situations dramatiques et douloureuses. Or le sentiment de révolte et sa grande force intérieure la poussent à surmonter les difficultés, à aller de l’avant et à témoigner aujourd’hui des humiliations et injustices subies.

00:00:00 – 00:00:16 (Séquence 0) : Générique de début du Plans-Fixes consacré à Marie-Thérèse Burrin-Tercier et tourné à Vevey, le 15 septembre 2014. L'interlocuteur est Jacques Poget.
00:00:16 – 00:00:46 (Séquence 1) : Marie-Thérèse Burrin-Tercier est connue en Suisse romande pour avoir milité pour l'association Enfance volée et pour la publication de son livre "En attendant ma bonne étoile". Ce livre autobiographique narre l'histoire d'une petite fille qui perd sa mère à l'âge de trois ans et demi en 1943 et qu'on enlève à sa famille pour la placer dans un orphelinat. Ce placement forcé inaugure une période douloureuse.
00:01:02 – 00:01:29 (Séquence 2) : Marie-Thérèse Burrin-Tercier est élevée avec son jeune frère dans un orphelinat à Vuadens, où des religieuses s'occupent des enfants. Sa grand-mère vient la visiter chaque semaine mais étant non-croyante, elle ne peut pas entrer dans l'orphelinat car considérée comme un mauvais esprit. N'ayant pas d'argent pour prendre le train, la grand-mère se déplace à pied depuis le village de Sorens. Le trajet est long et elle doit passer souvent la nuit dans des granges. Au bout d'un certain temps, la grand-mère ne vient plus les visiter. La jeune fille apprend à l'âge de neuf ans qu'elle était décédée, assassinée dans le canton de Fribourg.
00:02:32 – 00:01:35 (Séquence 3) : Marie-Thérèse Burrin-Tercier subit de mauvais traitements dans l'orphelinat. A l'âge de quatre ans, pour les faire rester tranquille, les enfants sont attachés des journées entières à un pied de table pendant que les sœurs s'occupent de personnes âgées en situation de démence. La discipline est stricte. A la veille de sa première communion Marie-Thérèse Burrin-Tercier prononce un mot grossier, elle reçoit alors des coups de fouet. On lui applique ensuite de la farine sur la joue pour dissimuler les mauvais traitements.
00:04:08 – 00:01:13 (Séquence 4) : Marie-Thérèse Burrin-Tercier est mobilisée très jeune par les sœurs de l'orphelinat pour travailler. Un jour, pour avoir refusé d'exécuter ces travaux, on lui accroche des pinces à linge à la bouche pendant des journées entières. Parfois, ne pouvant pas les surveiller, on leur attache les mains. Elle se souvient avoir été dégoûtée par ces pinces à linge sales qui passaient des uns aux autres.
00:05:21 – 00:01:39 (Séquence 5) : Marie-Thérèse Burrin-Tercier était placée parfois au cachot, une pièce avec une porte en fer dont le sol était en terre battue. La pièce est occupée par des sacs de patates et des souris. Les enfants y passent parfois des nuits entières, oubliés par les sœurs. Lorsqu'elle est enfermée, elle ne peut répondre aux coups de fil qui lui sont adressés. On l'appelle Marinette pour éviter la confusion avec une autre Marie-Thérèse de l'orphelinat. La sortie du cachot et le contraste de lumière était très douloureux pour les yeux.
00:07:01 – 00:01:45 (Séquence 6) : Marie-Thérèse Burrin-Tercier se souvient qu'enfermée au cachot elle ne bénéficiait d'aucune aide, excepté la bienveillance d'une des domestiques qui lui nettoyait le visage en pleurs et lui donnait quelques conseils pour ne pas attraper froid.
00:08:47 – 00:01:36 (Séquence 7) : Marie-Thérèse Burrin-Tercier explique que si les enfants venaient à se plaindre des mauvais traitements qu'ils subissaient, ils étaient menacés d'être punis du double. Ils n'étaient pas protégés par la hiérarchie et aucun contrôle sur l'établissement n'était effectué. Une fois, voulant conduire un médecin à un étage où se trouve une dame âgée malade, elle est giflée par une des sœurs et mise au cachot.
00:10:23 – 00:01:40 (Séquence 8) : Marie-Thérèse Burrin-Tercier se souvient qu'un jour étant malade et fiévreuse, on fait venir le médecin qui repère une péritonite et la fait emmener en voiture à l'hôpital. Elle tombe dans le coma en chemin et se réveille ensuite à l'hôpital de Riaz avec un drain. Une fois sortie de l'hôpital, les sœurs la font essuyer la vaisselle afin de rembourser les frais d'hôpital. En plus d'être malade, elle est punie. L'hôpital étant également dirigé par des religieuses, personne ne s'inquiète de ces mauvais traitements.
00:12:03 – 00:02:12 (Séquence 9) : Marie-Thérèse Burrin-Tercier se souvient qu'un jour où elles avaient été confinées dans leur chambre en l'attente de la visite du curé, elles sont montées sur le toit en ouvrant une lucarne. Elles aperçoivent depuis le toit une sœur en train d'embrasser le curé. Repérées par la sœur, celle-ci les menace de les jeter dans une fosse commune destinée aux bêtes mortes. Frappée, elle peut à peine écrire le lendemain en classe. Son enseignante le remarque sans toutefois intervenir. Les gens du village, au courant de ces mauvais traitements n'osent rien dire.
00:14:15 – 00:02:20 (Séquence 10) : Marie-Thérèse Burrin-Tercier se souvient qu'elle n'aimait pas manger le lard. Elle jette souvent son morceau dans la nourriture destinée aux cochons. La sœur s'en aperçoit et la force à manger le morceau jeté. Elle refuse de se nourrir pendant deux jours. Elle s'approche alors de militaires qui se trouvent près de l'école pour leur demander à manger. Ils lui offrent une assiette et un militaire gradé, s'apercevant de son état l'accompagne pour se plaindre auprès des religieuses. Suite à son intervention, elle ne sera plus forcée de manger du lard.
00:16:35 – 00:01:10 (Séquence 11) : Marie-Thérèse Burrin-Tercier est forcée d'accomplir des actes sexuels avec un fermier habitant tout près, son frère est battu si elle ne s'y rend pas. Les religieuses s'en étant aperçues elle n'aura plus à subir ces abus.
00:17:45 – 00:01:13 (Séquence 12) : Marie-Thérèse Burrin-Tercier et son frère ne reçoivent aucune visite contrairement à leurs camarades. Leur père réapparaît après dix ans d'absence, il travaillait pourtant tout près de l'orphelinat. Il les fait venir dans sa cabane, où il vit avec sa nouvelle femme et ses trois enfants dont ils apprennent à ce moment-là l'existence.
00:18:59 – 00:02:37 (Séquence 13) : Le père de Marie-Thérèse Burrin-Tercier lui fait subir d'atroces abus avec la complicité de sa femme. Suite aux douleurs engendrées par ces abus, elle est incapable de marcher pour aller à l'école. Sa belle-mère la menace de la prison, la forçant de se rendre à l'école, avec l'aide de son frère. Son père se rendant à la montagne, elle doit rester en bas s'occuper des enfants.
00:21:37 – 00:01:55 (Séquence 14) : Marie-Thérèse Burrin-Tercier reste deux mois chez ses parents. Elle est mal nourrie et maltraitée. Croyante, elle décide de prier la Vierge pendant neuf jours, demandant justice. Son père, parti aux edelweiss, décède alors en montagne. Au moment de prier, elle désire et pressent cette mort. Après le décès, la belle-mère prétextant ne plus pouvoir s'occuper d'eux, renvoie Marie-Thérèse Burrin-Tercier et son frère à l'orphelinat. De retour à l'orphelinat, les mauvais traitements reprennent.
00:23:32 – 00:02:28 (Séquence 15) : Marie-Thérèse Burrin-Tercier se souvient qu'à son retour à l'orphelinat à l'âge de 14 ans après la mort de son père, elle est mise au cachot. Une nouvelle sœur lui ouvre la porte du cachot et annonce aux enfants la fin des mauvais traitements. Elle a l'impression pour la première fois d'être comprise et bien traitée. Elle ne peut pourtant pas profiter longtemps de cette personne bienveillante puisqu'une année plus tard, la supérieure les réunit pour les diriger vers des places de travail. Elle souhaiterait faire un apprentissage, mais n'a pas les moyens de le payer. Elle est alors contrainte de travailler chez des paysans à Estavannens où le travail est pénible et où elle est mise à l'écart. Avec un après-midi de congé par mois, elle rentre à l'orphelinat – puisque sans famille – où elle passe du temps avec les rares sœurs qu'elle apprécie.
00:26:01 – 00:00:53 (Séquence 16) : Marie-Thérèse Burrin-Tercier travaille pendant une année chez les paysans d'Estavannens. Le travail est très pénible. Pour y échapper, elle décide de se marier. Elle rencontre un jeune lors d'une excursion et l'épouse. Elle éconduit un autre garçon de la ferme qui lui fait la cour et qui pour cela lui en voudra.
00:26:55 – 00:03:11 (Séquence 17) : Un autre garçon proche de la ferme où elle travaille, jaloux, lui veut du mal et lui jette des sorts. Des bruits étranges, des phénomènes paranormaux perturbent la vie du jeune ménage et des voisins. Elle s'adresse aux capucins de Bulle pour demander de l'aide contre ces mauvais sorts. Elle reçoit des reliques de saints qu'elle place sous son oreiller. Le remède s'avère sans effet. Ils font venir alors directement le capucin qui parvient à enrayer le mauvais sort grâce à une eau de source réputée pour ses vertus miraculeuses.
00:30:06 – 00:02:58 (Séquence 18) : Marie-Thérèse Burrin-Tercier explique que son mari buvait trop et la battait elle et son enfant. Elle divorce. Elle se souvient qu'un jour, après qu'il l'a poursuivie avec une hache, elle quitte la maison avec ses deux filles en laissant une lettre d'adieu à son mari. Elle se rend au pont d'Estavannens qui traverse la Sarine avec l'intention de mettre fin à ses jours avec ses filles. Par chance, quelqu'un s'y trouve déjà. Elle renonce alors à son projet. Quelque temps plus tard, sa belle-mère passe chez elle lui annoncer que son frère a eu un grave accident l'invitant à se rendre alors à l'hôpital. Cela n'est qu'un prétexte alors pour l'enlever et la vendre. Grâce à une intuition inespérée, elle échappe à ce funeste destin.
00:33:04 – 00:00:55 (Séquence 19) : Marie-Thérèse Burrin-Tercier garde la foi malgré ses malheurs. Si elle a eu autrefois l'intention de se suicider, elle ne l'a pas vécu en contradiction avec sa foi. Après avoir quitté son mari, elle se rend à Lausanne avec ses deux filles. Elle trouve un travail et élève ses deux filles seule.
00:34:00 – 00:01:46 (Séquence 20) : Marie-Thérèse Burrin-Tercier travaille toute la journée et se rend faire des ménages le soir. Originaire du canton de Fribourg, elle ne reçoit aucune aide de l'Etat de Vaud. Elle commence à travailler comme employée de bureau au CHUV où elle est mieux payée. Elle ne cotise pas pour le deuxième pilier et ne touche aujourd'hui que l'AVS. Entre deux elle s'est remariée pendant trois mois avant de divorcer à nouveau sans même avoir eu le temps de changer les papiers. Elle se marie ensuite avec un Valaisan avec lequel elle vit pendant dix ans. Aujourd'hui elle se demande si elle n'a pas été faite plutôt pour être seule.
00:35:46 – 00:01:23 (Séquence 21) : Marie-Thérèse Burrin-Tercier a deux filles qui vont bien. L'une est professeure de français et l'autre donne des cours de gymnastique le soir à des jeunes. Elle est heureuse de ce que ses filles sont devenues. Marie-Thérèse Burrin-Tercier décide à l'âge de soixante ans d'écrire le récit de sa vie. C'est à ce moment-là que ses filles apprennent son histoire. Elle n'avait auparavant pas souhaité raconter à ses filles ce qu'elle a vécu. Si elle a élevé ses filles seule, c'est qu'elle a toujours eu peur qu'un homme leur fasse revivre l'horreur qu'elle a vécu.
00:37:09 – 00:01:23 (Séquence 22) : Marie-Thérèse Burrin-Tercier se rappelle qu'elle avait été intriguée par une des sœurs de l'orphelinat qui écrivait ses mémoires. Elle s'en est souvenue au moment d'écrire son histoire de vie. Avec l'aide de son éditeur Grégoire Montangero, elle écrit son livre. Elle livre plusieurs fois son témoignage dans les médias. C'est important pour elle de témoigner dans les médias puisque personne ne savait ce qui se passait dans les orphelinats.
00:38:33 – 00:01:40 (Séquence 23) : Marie-Thérèse Burrin-Tercier se souvient que c'est la commune qui a décidé de la placer elle et son frère en orphelinat, alors que sa grand-mère aurait pu s'occuper d'eux. Les autorités communales ont considéré que sa grand-mère, n'étant pas catholique, n'était pas apte à élever ses petits-enfants. Il était impossible de s'insurger contre cette décision.
00:40:13 – 00:00:44 (Séquence 24) : Marie-Thérèse Burrin-Tercier quitte son premier mari à l'âge de 28 ans pour commencer une vie indépendante. Elle est révoltée d'avoir subi toutes ces années de martyre à cause d'une décision communale irrévocable. Elle explique que sa grand-mère, qui venait régulièrement les voir à l'orphelinat aurait tout à fait été capable de les élever.
00:40:58 – 00:01:28 (Séquence 25) : Marie-Thérèse Burrin-Tercier témoigne afin qu'un contrôle plus strict soit effectué sur les enfants placés dans des familles et éviter ainsi les mauvais traitements. Si les mauvais traitements sont aujourd'hui moins courants et moins rudes au sein des institutions, une surveillance est toujours nécessaire selon elle. Elle fait partie de l'association "Enfance volée". Dans ce cadre, elle souhaiterait une indemnisation, promise par la Confédération, afin de compenser les mauvais traitements subis et la formation qu'elle n'a pas pu faire. Marie-Thérèse Burrin-Tercier, au prix de nombreuses heures supplémentaires de travail, a réussi à se débrouiller pour élever ses enfants malgré les difficultés.
00:42:26 – 00:00:44 (Séquence 26) : Le frère de Marie-Thérèse Burrin-Tercier a fait toute sa vie comme domestique de campagne. Il est aujourd'hui dans un home pour personnes âgées à Bulle et ne veut plus rien entendre à propos de son histoire personnelle. Elle fait la connaissance au moment d'écrire son livre d'une sœur qu'elle n'a pas connue et qui a été élevée chez des religieuses à Fribourg.
00:43:11 – 00:01:51 (Séquence 27) : Marie-Thérèse Burrin-Tercier écrit aux autorités de Fribourg afin de retrouver sa sœur qui avait entretemps changé de nom après son mariage. Elles se donnent rendez-vous à Fribourg sur le quai de la gare avec son frère. Sa sœur est surprise en la voyant et s'exclame qu'elle l'aurait imaginée pauvre et misérable. Elle a été très émue par cette rencontre. Sa sœur ne lui ressemble pas. Marie-Thérèse Burrin-Tercier explique qu'elle ressemble plutôt à sa mère, même si elle ne l'a jamais connue.
00:45:02 – 00:01:13 (Séquence 28) : Marie-Thérèse Burrin-Tercier témoigne dans les classes, afin que les gens sachent ce qui s'est passé. Les jeunes sont réceptifs et curieux de connaître ce pan honteux de l'histoire récente. Elle est contactée par une enseignante de la Chaux-de-Fonds qui prépare un atelier avec ses élèves autour de l'enfance volée et lui propose d'intervenir devant sa classe. Elle y participe et reçoit ensuite de nombreuses lettres des élèves.
00:46:16 – 00:01:32 (Séquence 29) : Elle lit à voix haute une lettre écrite par une élève de 14 ans en réaction à son histoire.
00:47:48 – 00:00:25 (Séquence 30) : Générique de fin du Plans-Fixes consacré à Marie-Thérèse Burrin-Tercier et tourné à Vevey, le 15 septembre 2014.
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