Qu’est-ce que le clearing ? (0122-1)

  • français
  • 1942-12-18
  • Dauer: 00:08:03

Beschreibung

Communiqué :
Nous présentons comme numéro spécial une production de Tonfilm Frobenius A. G. Bâle

Commentaire :
Le clearing c’est la défense nationale appliquée au domaine économique. Pourquoi ? Les autorités de notre pays avaient suivi avec des préoccupations croissantes, au cours de la crise qui débuta en 1929, l’évolution financière de nombreux pays avec lesquels la Suisse se livrait à un commerce important. Il apparut de plus en plus que ces pays ne seraient pas à même à la longue de remplir les engagements financiers résultant de l’échange des capitaux et des marchandises. La crise bancaire allemande de 1931 et le contrôle des devises dont elle fut la cause furent les premiers phénomènes concrets de cette évolution. D’importants avoirs suisses furent immobilisés en Allemagne. Par arrêté du 2 octobre 1934 le Conseil Fédéral crée l’Office Suisse de Compensation. Depuis son origine les versements au clearing ont atteint 5533 millions et les paiements du clearing 4970 millions de francs suisses. Comment fonctionne en somme ce mécanisme ? Supposez que ce disque représente un pays avec lequel la Suisse est en relation commerciale. Il n’y a pas encore de clearing. Des marchandises sont livrées en Suisse et elles sont payées par chaque acheteur à son fournisseur respectif. La même opération se produit également en sens inverse. Jusqu’au moment où notre contrepartie élève une barrière pour empêcher que les pièces de monnaie ne quittent son pays - c’est à dire au moment où son économie, éprouvée par la crise, l’oblige à introduire le contrôle des devises. La Suisse peut-elle en ce cas se permettre de continuer à payer ses achats au comptant et de voir son argent rouler vers son partenaire étranger ? Non ! Elle aussi est obligée d’introduire une barrière. Elle est obligée d’adopter le clearing en réponse aux mesures de son partenaire et pour se protéger elle-même. Un pot est placé, dans lequel tous les paiements dus par les débiteurs suisses au fournisseur étranger sont versés. On conclut un traité de clearing et on prélève sur le contenu de ce pot, de quoi payer tous les créanciers suisses du partenaire étranger - malgré la barrière qu’il avait élevée ! Les deux pots dont le rôle est d’empêcher que malgré un intense mouvement en marchandises, aucune devise ne quitte les deux pays, compensent les montants encaissés et versés. Ce sont les Offices de Compensation des deux pays. Comme il y a dans ces marmites des devises différentes, il faut naturellement les transformer à un cours fixe, le cours de clearing, arrêté dans le contrat. Tout est ainsi pour le mieux, à condition, bien entendu, que chaque pays achète autant qu’il vend. Nous avons malheureusement fait l’expérience que certains partenaires nous achètent plus que nous ne leur achetons. Halte ! Notre pot se vide. Pour les marchandises aussi il nous faut élever une barrière. Notre pays doit veiller à ce que de part et d’autre les mouvements en marchandises soient à peu près égaux. Les autorisations d’importation et d’exportation doivent s’équilibrer. C’est une nouvelle entrave à notre liberté d’action, mais les deux pots se remplissent à peu près au même rythme, c’est-à-dire que tous les Suisses qui exportent, reçoivent paiement pour leur marchandise. C’est là le principe de notre clearing qui au cours de ses huit ans d’existence a traité 5535 millions de paiements et de versements. Voilà. Mais lorsque par exemple les fruits sont mûrs, il faut pourtant les vendre. En pareil cas, on ne peut attendre les autorisations d’exportation et d’importation. Ceci n’est que l’une des nombreuses raisons pour lesquelles les versements de clearing sont sujets à d’inévitables délais. Récemment on a essayé de les éviter en faisant accorder certains crédits par la Caisse Fédérale de Prêts, grâce auxquels les créanciers suisses ont pu être satisfaits immédiatement. Un contrôle est nécessaire. Les statistiques douanières sur les importations de marchandises en Suisse sont soigneusement enregistrées par groupes. A intervalles réguliers, on vérifie si en regard des importations de marchandises les montants correspondants ont été versés au clearing, ce qui est facile à constater à l’aide des fiches de paiements. Le traitement sur un pied d’égalité de tous les milieux intéressés au clearing exige naturellement une organisation rigoureuse et une certaine mécanisation. L’exécution de ce principe relativement simple est dans la pratique assez compliquée. Et la conclusion d’un traité de clearing avec les différents partenaires est bien entendu le résultat d’un nombre incalculable de conversations, démarches et voyages entrepris sans désemparer dans le monde entier par les actives délégations commerciales du Département de l’Economie Publique dans l’intérêt du pays.

Communiqué_0122.pdf
Dieses Dokument wurde mit der Unterstützung von Memoriav erhalten.
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