Interview de Bruno Manser
- français
- 1996-07
- Dauer: 00:21:56
Beschreibung
Interview de l'activiste écologique suisse Bruno Manser par Thierry Savary
Enregistrée à l'occasion de sa présence au Monteux Jazz festival, en juillet 1996.
Thierry Savary parle de la période de Bruno Manser en Malaisie, dans le peuple des sources.
Bruno Manser explique qu’il y a vécu 6 ans, avec le peuple de Penan. Il se battait contre la déforestation des forêts tropicales. Il est rentré en Suisse pour poursuivre ce combat.
Bruno Manser explique ce qu'il a fait avant de partir en Malaisie. Il a été à l'université, mais il a préféré un apprentissage pratique. Il a essayé de vivre dans les montagnes, en autarcie, mais il n'y pas trouvé ce qu'il voulait. C'est pour cela qu'il est parti à Bornéo.
Il pense que la raison de la destruction des forêts tropicales se trouve chez nous, car on veut produire et acheter pour bon marché.
00:03:15
Thierry Savary souligne qu'il a travaillé le bois avant de partir.
Bruno Manser explique que cela l'avait fasciné de travailler comme menuisier et bûcheron. Il parle des bois précieux.
Il parle de toute la faune qui vit dans les arbres que l'on détruit, et de la biodiversité qui est détruite lorsqu'on abat ces arbres. Il parle du problème de ces peuples indigènes qui ne trouvent plus assez de nourriture à cause de l'exploitation pour le commerce international.
Il parle de l'indifférence des autorités locales.
00:05:50
Bruno Manser explique que pour les indigènes, la destruction de la forêt n'est pas juste la destruction de la beauté mais de leurs ressources.
Thierry Savary lui demande pourquoi il a choisi Bornéo.
Bruno Manser explique qu'au départ il cherchait un peuple qui n'était pas touché par notre civilisation. Après des recherches il a trouvé les Penan à Bornéo.
Thierry Savary lui demande comment s'est fait son intégration.
Bruno Manser explique qu'il a dû marcher durant 10 jours dans des régions et des conditions très difficiles. Puis il a vu des traces de pas, et il a rencontré les indigènes. L'un des indigènes parlait malais. Bruno Manser avait appris le malais avant de partir.
Il explique qu'il n'avait pas peur de ne pas être accepté, car il pense que si l'on fait de son mieux on est accepté, et sinon on peut partir. Lorsque l'on entre dans une nouvelle culture, il faut accepter de ne pas savoir, et faire preuve d'humilité. Il est allé là-bas pour apprendre et ne pas imposer des idées.
Il pense que l'on a beaucoup à apprendre au point de vue social des indigènes. En 6 ans, il n'a jamais vu une dispute.
00:10:30
Thierry Savary lui demande quand l'envie de lutter est arrivée, et comment cela a été reçu.
Bruno Manser explique qu'il a compris assez vite ce qui se passait. Mais lui était là-bas car il était fasciné par la vie dans la nature. Il savait que son engagement entraînerait son expulsion par le gouvernement.
Les indigènes lui ont demandé de l'aide, car il était blanc, il pensait que c'était un membre de l'ancienne colonie anglaise.
Il a essayé d'organiser une rencontre des différents groupes pour qu'ils puissent parler ensemble.
Il raconte comment le gouvernement vend des droits d'abattage d'arbres dans des zones habitées à des compagnies.
Les villageois n'étaient pas écoutés, il a pensé que de réunir les différentes ethnies leur donnerait plus de poids.
Cela lui a pris un an.
Il allait formuler leurs demandes, mais le gouvernement a voulu l'arrêter. Il a été arrêté plusieurs fois, on lui a tiré dessus. Il a vécu durant 5 ans de manière clandestine avec les indigènes.
Il a été approché par des organisations non gouvernementales, qui le poussaient à faire connaître le problème au niveau international.
Il explique que cela fait 6 ans qu'il se bat depuis l'extérieur, mais il pense que cela ne sert pas beaucoup, il y a peu de choses qui changent.
00:17:00
Bruno Manser parle de son jeune de 2 mois pour pousser le gouvernement à agir. Il parle des raisons économiques du refus, dû aux accords économiques entre la Malaisie et la Suisse.
Il explique qu'il a essayé de faire une loi pour que les produits vendus en Suisse doivent mentionner l'origine du bois, mais que cette loi a été refusée.
00:19:20
Thierry Savary lui parle de son interdiction de retourner en Malaisie.
Bruno Manser explique qu'il est en discussion avec le gouvernement.
Thierry Savary explique qu'ils sont au Montreux Jazz.
Bruno Manser explique que le groupe Jazzorange lui a dédié une chanson, "Salva la selva", c'est pour cela qu'il est au Montreux Jazz.
Il explique que le premier pas pour sauver les forets est de regarder l'origine du bois des produits qu'on achète.
Bruno Manser se dit fatigué de cette lutte. Il pense que les gens doivent commencer à agir réellement et ne pas uniquement faire des promesses.
Bibliographie:
Annonce de diffusion de l'interview dans le journal "La Liberté": "Télévision; Radio Fribourg", in: La Liberté, n°274, 30.08.1996, p.30.
Enregistrée à l'occasion de sa présence au Monteux Jazz festival, en juillet 1996.
Thierry Savary parle de la période de Bruno Manser en Malaisie, dans le peuple des sources.
Bruno Manser explique qu’il y a vécu 6 ans, avec le peuple de Penan. Il se battait contre la déforestation des forêts tropicales. Il est rentré en Suisse pour poursuivre ce combat.
Bruno Manser explique ce qu'il a fait avant de partir en Malaisie. Il a été à l'université, mais il a préféré un apprentissage pratique. Il a essayé de vivre dans les montagnes, en autarcie, mais il n'y pas trouvé ce qu'il voulait. C'est pour cela qu'il est parti à Bornéo.
Il pense que la raison de la destruction des forêts tropicales se trouve chez nous, car on veut produire et acheter pour bon marché.
00:03:15
Thierry Savary souligne qu'il a travaillé le bois avant de partir.
Bruno Manser explique que cela l'avait fasciné de travailler comme menuisier et bûcheron. Il parle des bois précieux.
Il parle de toute la faune qui vit dans les arbres que l'on détruit, et de la biodiversité qui est détruite lorsqu'on abat ces arbres. Il parle du problème de ces peuples indigènes qui ne trouvent plus assez de nourriture à cause de l'exploitation pour le commerce international.
Il parle de l'indifférence des autorités locales.
00:05:50
Bruno Manser explique que pour les indigènes, la destruction de la forêt n'est pas juste la destruction de la beauté mais de leurs ressources.
Thierry Savary lui demande pourquoi il a choisi Bornéo.
Bruno Manser explique qu'au départ il cherchait un peuple qui n'était pas touché par notre civilisation. Après des recherches il a trouvé les Penan à Bornéo.
Thierry Savary lui demande comment s'est fait son intégration.
Bruno Manser explique qu'il a dû marcher durant 10 jours dans des régions et des conditions très difficiles. Puis il a vu des traces de pas, et il a rencontré les indigènes. L'un des indigènes parlait malais. Bruno Manser avait appris le malais avant de partir.
Il explique qu'il n'avait pas peur de ne pas être accepté, car il pense que si l'on fait de son mieux on est accepté, et sinon on peut partir. Lorsque l'on entre dans une nouvelle culture, il faut accepter de ne pas savoir, et faire preuve d'humilité. Il est allé là-bas pour apprendre et ne pas imposer des idées.
Il pense que l'on a beaucoup à apprendre au point de vue social des indigènes. En 6 ans, il n'a jamais vu une dispute.
00:10:30
Thierry Savary lui demande quand l'envie de lutter est arrivée, et comment cela a été reçu.
Bruno Manser explique qu'il a compris assez vite ce qui se passait. Mais lui était là-bas car il était fasciné par la vie dans la nature. Il savait que son engagement entraînerait son expulsion par le gouvernement.
Les indigènes lui ont demandé de l'aide, car il était blanc, il pensait que c'était un membre de l'ancienne colonie anglaise.
Il a essayé d'organiser une rencontre des différents groupes pour qu'ils puissent parler ensemble.
Il raconte comment le gouvernement vend des droits d'abattage d'arbres dans des zones habitées à des compagnies.
Les villageois n'étaient pas écoutés, il a pensé que de réunir les différentes ethnies leur donnerait plus de poids.
Cela lui a pris un an.
Il allait formuler leurs demandes, mais le gouvernement a voulu l'arrêter. Il a été arrêté plusieurs fois, on lui a tiré dessus. Il a vécu durant 5 ans de manière clandestine avec les indigènes.
Il a été approché par des organisations non gouvernementales, qui le poussaient à faire connaître le problème au niveau international.
Il explique que cela fait 6 ans qu'il se bat depuis l'extérieur, mais il pense que cela ne sert pas beaucoup, il y a peu de choses qui changent.
00:17:00
Bruno Manser parle de son jeune de 2 mois pour pousser le gouvernement à agir. Il parle des raisons économiques du refus, dû aux accords économiques entre la Malaisie et la Suisse.
Il explique qu'il a essayé de faire une loi pour que les produits vendus en Suisse doivent mentionner l'origine du bois, mais que cette loi a été refusée.
00:19:20
Thierry Savary lui parle de son interdiction de retourner en Malaisie.
Bruno Manser explique qu'il est en discussion avec le gouvernement.
Thierry Savary explique qu'ils sont au Montreux Jazz.
Bruno Manser explique que le groupe Jazzorange lui a dédié une chanson, "Salva la selva", c'est pour cela qu'il est au Montreux Jazz.
Il explique que le premier pas pour sauver les forets est de regarder l'origine du bois des produits qu'on achète.
Bruno Manser se dit fatigué de cette lutte. Il pense que les gens doivent commencer à agir réellement et ne pas uniquement faire des promesses.
Bibliographie:
Annonce de diffusion de l'interview dans le journal "La Liberté": "Télévision; Radio Fribourg", in: La Liberté, n°274, 30.08.1996, p.30.
Dieses Dokument wurde mit der Unterstützung von Memoriav erhalten.
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