Georges Borgeaud (Ecrivain)

  • français
  • 1990-01-18
  • Durée: 00:48:30

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Description

Georges Borgeaud s'est formé au collège de Saint–-Maurice où il rencontre Maurice Chappaz et Jean Cuttat. Puis ce sont des activités liées au livre, à Fribourg, à Bâle, à Zurich. Enfin c'est Paris dès la fin de la guerre, où il préfère la compagnie des peintres, à ses yeux moins mondains que les écrivains: "Les écrivains causent, les autres peignent." La plume et l'encre apparaissent bien abstraites à ce sensuel qui aime les matières avec lesquelles travaillent les peintres. Seul salut pour dépasser la banalité de l'encrier: le style.

00:00:00 – 00:00:25 (Séquence 0) : Générique de début du Plans-Fixes consacré à Georges Borgeaud, écrivain, et tourné à Paris le 18 janvier 1990. L'interlocuteur est Bertil Galland.
00:00:25 – 00:01:29 (Séquence 1) : Georges Borgeaud reçoit l'interviewer chez lui à la rue Froidevaud à Paris : l'interviewer décrit l'intérieur où on voit des portaits de Rilke, Gustave Roud, le duc d'Urbino et des images de sa famille, un moine, Mozart, Cocteau et Radiguet, Claudel et le Pape. Borgeaud en profite pour raconter une anectode de son séjour à Rome, quand il a rencontré le Pape.
00:01:30 – 00:02:11 (Séquence 2) : Georges Borgeaud parle de la vue de ses fenêtres : le cimetière Montparnasse. Il évoque les personnages illustres enterrés là : Baudelaire, Vallotton, Sartre et Simone de Beauvoir, entre autres.
00:02:12 – 00:03:02 (Séquence 3) : Georges Borgeaud parle de ses livres, de comment ils sont inspirés de sa vie et de la différence entre la fiction et le vécu. Il explique faire plus vrai que le réel en se laissant emmener par son imagination et déclare achever ses histoires en les réécrivant.
00:03:03 – 00:05:11 (Séquence 4) : Georges Borgeaud parle de son nouveau livre "La grande promenade". Il y parle d'une famille dans une ferme du Mont sur Lausanne, qui fabriquait tout et avait toutes sortes d'activités. Borgeaud y est de fait resté de 10 ans à 14 ans, placé par sa mère. Même s'il a durement travaillé et été dressé par les fermiers, il a eu le bonheur d'être considéré comme un des leurs.
00:05:13 – 00:06:55 (Séquence 5) : Georges Borgeaud évoque les différents lieux où il a vécu : Genève, Vevey ou encore chez des cousins chez qui sa mère le plaçait, car elle était fille-mère et travaillait à Lausanne. Borgeaud explique le milieu d'artisans populaires où il a grandi du fait de cette situation. Il raconte son oncle travaillant chez Nestlé, et cet autre, jardinier, qui l'avait emmené à Saint Gervais où il travaillait.
00:06:57 – 00:07:57 (Séquence 6) : Georges Borgeaud parle de son amour des radis, initié par Madame Menetrey, qui lui avait donné ainsi qu'aux autres enfants un petit bout de terre où jardiner. Il en profite pour plaisanter sur les socialistes qui sont comme les radis : rouges à l'extérieur et blancs à l'intérieur.
00:08:00 – 00:08:40 (Séquence 7) : Georges Borgeaud évoque son amour des choses qui poussent dans son livre sur le Lot, "Le soleil sur Aubiac". Il explique ce que la nature représente pour lui, en termes de valeurs.
00:08:44 – 00:09:42 (Séquence 8) : Georges Borgeaud réagit à un commentaire de l'interlocuteur sur son chat et parle de sa relation à ces bêtes. Il raconte une anecdote à ce propos, qui s'était passée dans son enfance à Aubonne : il avait l'impression que le chat de la maison était plus aimé que lui.
00:09:46 – 00:11:23 (Séquence 9) : Georges Borgeaud parle de son premier séjour à Saint -Maurice, à 10 ans comme interne protestant. Il raconte le choc des deux religions. Sa famille l'a ramené à Aubonne pour l'empêcher de se convertir et l'a placé chez un pasteur. C'est là qu'il a rencontré sa marraine et qu'il est parti chez elle. Comme elle était catholique, il a été placé à nouveau à Saint-Maurice.
00:11:28 – 00:14:39 (Séquence 10) : Georges Borgeaud évoque sa mère, d'origine bas-valaisanne de Collombey, et son éducation protestante. Elle-même catholique, elle avait un fort ressentiment contre le Valais, d'où le protestantisme imposé à son fils. Borgeaud parle un peu d'elle, la décrit, physiquement et professionnellement. Il explique qu'il avait de mauvais rapports avec elle, ce qui forme le conflit crucial de sa vie, car ils ne se sont jamais réconciliés. En effet, suite à son mariage, sa mère refusait qu'il l'appelât Maman, car elle avait épousé un homme riche du Gros de Vaud. Il fallait donc cacher l'existence du petit Georges Borgeaud et l'envoyer à Saint-Maurice. Il explicite sa vie avec cette famille particulière.
00:14:44 – 00:16:16 (Séquence 11) : Georges Borgeaud parle de sa conversion au catholicisme au moment de son retour à Saint-Maurice. Il explique avoir été baptisé et confirmé à Rolle, et raconte son expérience au bord du lac dans une maison d'aristocrates reconvertie en maison de poudre. Il donne quelques détails de cette épisode de sa vie qui a duré quatre ans ; et raconte une anecdote de l'explosion d'une des meules à poudre.
00:16:22 – 00:17:23 (Séquence 12) : Georges Borgeaud parle de son expérience, notamment religieuse à Saint-Maurice.
00:17:29 – 00:19:25 (Séquence 13) : Georges Borgeaud raconte son histoire familiale : son père serait un officier bourguignon, qui habitait près d'Auxerre. Il a retrouvé son nom par des amis de Paris, qui ont effectués des recherches au ministère de la guerre. Or, sa tante Cécile continue de lui dire que ce n'est pas la bonne piste, donc il n'en parle pas. Le mystère existe de puis son enfance puisque sa mère a refusé de l'épouser et n'a jamais dit son nom à son fils : à sa mort, elle lui a donné une photo. C'est à partir de cela que Borgeaud a fait toutes ses recherches.
00:19:32 – 00:20:01 (Séquence 14) : Georges Borgeaud parle de ses recherches pour retrouver l'identité de son père, André, à partir de la photographie que lui a laissé sa mère mourante.
00:20:09 – 00:21:05 (Séquence 15) : Georges Borgeaud parle de sa relation à sa mère. Il n'a pu lui dire "Maman" que quelques jours avant sa mort, convaincu par une amie, Anne Fontaine, qui l'hébergeait à Lausanne. C'est cette amie qui a permis à Borgeaud de faire la paix avec sa mère.
00:21:13 – 00:22:11 (Séquence 16) : Georges Borgeaud parle de son oeuvre littéraire et du roman qu'il va publier, "Le jour du printemps". Il s'agit de l'histoire d'un garçon qui cherche sa mère, celle-ci l'ayant abandonné à cause de son statut de prostituée. C'est une histoire vraie : Borgeaud a connu les gens qui ont adopté ce garçon. Ce dernier s'est suicidé à 14 ans et demi.
00:22:19 – 00:25:58 (Séquence 17) : Georges Borgeaud évoque un passage de son dernier livre, où il décrit la visite de la tombe de son personnage, au dessus de Grenoble en compagnie de ses parents adoptifs. Il décrit l'anecdote de la messe qu'il a suivi avec eux, l'hostilité des villageois qui trouvaient son attitude envers le défunt suspecte ; et le chapelet de Notre-Dame de la Salette emporté par une pie.
00:26:06 – 00:27:32 (Séquence 18) : Georges Borgeaud revient sur Saint-Maurice et son expérience religieuse, son initiation et ses lectures : il baignait dans la liturgie et explique avoir donc eu la vocation sacerdotale au point de voyager en Suisse pour visiter des monastères. Il a également été en Belgique chez les Bénédictins. Sa vocation s'est éteinte rapidement puisqu'il vit de sensations et d'esthétisme selon lui. Il parle de ses lectures de l'époque notamment "Huit semences" de Gogol.
00:27:41 – 00:29:30 (Séquence 19) : Georges Borgeaud parle de l'influence de Saint-Maurice sur sa future carrière d'écrivain, comme pour beaucoup d'autres. Il se l'explique car la littérature y était prise au sérieux, avec des grandes figures comme, Rimbaud, Mallarmé, Claudel et Ramuz. Les chanoines lui ont donné un sens absolu et sacré de l'écriture. Il en profite pour affirmer et placer l'obstination au dessus du don et du style de l'écrivain. Ceci était en effet travaillé par les chanoines.
00:29:39 – 00:30:28 (Séquence 20) : Georges Borgeaud parle de ses différents métiers : jardinier, libraire chez Payot à Bâle, soldat, entre autres. Grâce à cela, il a beaucoup voyagé : Engadine, Haut-Valais, Tessin, etc.
00:30:38 – 00:31:50 (Séquence 21) : Georges Borgeaud parle de sa connaissance de la Suisse et de ses amis artistes suisses : Germaine Richier et le milieu zurichois, notamment de sculpteurs. Il cite Bänninger, Gubler, Morgenthaler, Bacher, Marino Marini, Silone entre autres. Il raconte comme Marini le sifflait pour le faire sortir de chez lui.
00:32:01 – 00:34:09 (Séquence 22) : Georges Borgeaud parle de sa relation et correspondance avec Claudel. Il l'a rencontré à Bruxelles, après son expérience monastique chez les Bénédictins près de Bruges. Il raconte l'anecdote de leur rencontre et explique qu'il lui a offert des livres dont "Le soulier de satin". Après cela, ils ont correspondu régulièrement.
00:34:20 – 00:34:45 (Séquence 23) : Georges Borgeaud parle de son arrivée en France mais peine à se souvenir de la date exacte. Il pense s'être installé à Paris vers 1946. Il raconte la vie de l'époque.
00:34:56 – 00:36:00 (Séquence 24) : Georges Borgeaud parle de sa vie parisienne et donne son point de vue sur la ville, notamment par rapport à son amour pour la campagne. Il s'explique son désir de vivre à Paris par la tradition des écrivains suisses venus vivre à paris, tel Ramuz. En outre, il voulait retrouver son père, dont il savait qu'il était français.
00:36:12 – 00:37:27 (Séquence 25) : Georges Borgeaud parle de sa francophilie, notamment en citant André Frénaud, le poète. Il explique les qualités et les défauts de la France et des Français qui font qu'il les aime, notamment la non uniformité. En outre, il explique son amour de la France par le fait qu'il a été malheureux en Suisse et à Lausanne dans son enfance.
00:37:40 – 00:39:16 (Séquence 26) : Georges Borgeaud parle de sa vie parisienne et de ses contacts avec les artistes et écrivains locaux. Il déplore la fin d'une époque où les rencontres étaient faciles, notamment au Flore avec Picasso, avec ce qu'il appelle la vie de bistrot. Il se rappelle son arrivée à Paris et les rencontres qu'il faisait à Montparnasse et à Saint Germain des Prés. Ce dernier endroit joue même un grand rôle dans un de ses romans.
00:39:30 – 00:41:49 (Séquence 27) : Georges Borgeaud évoque ses rapports avec les peintres et la peinture, notamment dans son oeuvre. Il les compare aux écrivains. Il cite Ramuz qui disait que sa formation venait des peintres et se place dans la même lignée. Il dit qu'il aurait préféré être capable de faire oeuvre de peintre pour son lien avec la matérialité et affirme essayer d'exprimer par écrit les choses comme un peintre les peindrait.
00:42:03 – 00:45:08 (Séquence 28) : Georges Borgeaud répond à la question de comment il se voit. Il parle de romantisme, de passion, de Racine et Corneille, Molière et Marivaux, ainsi que de sa crainte de l'abstraction en écriture. Il explicite cette dernière idée avec notamment ceux qu'il appelle les hermétiques justifiés comme Claudel, Mallarmé, Valery et Rimbaud.
00:45:22 – 00:46:13 (Séquence 29) : Georges Borgeaux parle de l'hermétisme inspiré et du poète visionnaire à travers la figure de Rimbaud. Il donne son interprétation de son œuvre.
00:46:28 – 00:47:44 (Séquence 30) : Georges Borgeaud parle de son amour pour l'Italie qu'il explique par la gastronomie. Il développe le sujet, notamment via son histoire familiale : sa grand-mère maternelle était d'origine piémontaise. Il raconte ses voyages à Sienne et ses bonheurs culinaires qu'il compare à ceux de la France. Il fait le parallèle avec la littérature "qui se bouffe", comme Colette, Morand ou Giraudoux et se réclame de cette espèce d'écrivains gourmands.
00:47:59 – 00:48:15 (Séquence 31) : Générique de fin du Plans-Fixes consacré à Georges Borgeaud, écrivain, et tourné à Paris le 18 janvier 1990.
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