Dr Frédéric Saegesser (F.A.C.S - Professeur de clinique chirurgicale)

  • français
  • 1990-02-23
  • Durée: 00:58:43

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Description

Son arrivée à la tête du Service de chirurgie de l'Hôpital cantonal vaudois dès la fin des années cinquante coïncide avec une mutation profonde de la profession. Aux grands maîtres à la César Roux succèdent des chirurgiens plus spécialisés; parallèlement, la bureaucratie hospitalière s'alourdit considérablement, et les relations entre praticiens et politiciens ne sont pas toujours faciles.

00:00:00 – 00:00:12 (Séquence 0) : Générique de début du Plans-Fixes consacré à Frédéric Saegesser et tourné à Lausanne le 23 février 1990. Il évoque la vie de César Roux et le développement de la chirurgie. L'interlocuteur est Bertil Galland.
00:00:12 – 00:01:39 (Séquence 1) : Frédéric Saegesser est invité à retracer l’histoire de la chirurgie en partant du XIXe siècle avec les chirurgiens-barbiers pour arriver à la chirurgie contemporaine. Il place le début de la chirurgie en Angleterre avec John Hunter qui a associé médecine et chirurgie. Il parle d’une anecdote concernant les soins de Louis XIV. Avec le temps, la frontière s’est effacée entre médecine et chirurgie.
00:01:39 – 00:02:43 (Séquence 2) : Frédéric Saegesser parle de la découverte par le docteur hongrois Semmelweiss de l’agent infectieux dont il mentionne les faits dans son livre sur César Roux. Il rappelle que le microbe n’était pas connu, car on ne s’intéressait pas aux germes invisibles à l’œil nu. La médecine s’est développée surtout les 50 dernières années.
00:02:43 – 00:04:09 (Séquence 3) : L’interlocuteur s’étonne de la lenteur du progrès de l’hygiène. Frédéric Saegesser revient sur les découvertes de Pasteur : les microbes, l’antisepsie et l’asepsie. En France, Pasteur a eu peu de succès et a été l’objet de mépris. Dans son livre, Frédéric Saegesser cite les paroles de Delagénière qui a rencontré Pasteur dans le service de Tuffier. Pasteur a été bien accueilli par les Anglais et les Allemands qui ont développé l’asepsie et l’antisepsie avant les Français. Saegesser cite notamment l’exemple des hôpitaux français de la fin du XIXe siècle.
00:04:09 – 00:05:16 (Séquence 4) : L’interlocuteur souligne que Frédéric Saegesser considère qu’il y avait un climat spécifique à chaque pays dans l’histoire du développement de la médecine et de la chirurgie. Il invite Frédéric Saegesser à parler de l’exemple de la France et de Pasteur. Frédéric Saegesser exprime son étonnement et évoque les raisons pour lesquelles les découvertes de Pasteur avaient peu d’audience.
00:05:17 – 00:05:51 (Séquence 5) : Frédéric Saegesser évoque la question des vêtements antiseptiques et parle d’une photographie de Péan en 1892 montrant une opération en frac. Les élèves de Von Bergmann portaient les premières blouses blanches.
00:05:53 – 00:06:52 (Séquence 6) : On invite Frédéric Saegesser à évoquer les progrès de l’antisepsie. Il revient sur les découvertes du hongrois Semmelweiss et de sa découverte sur la corrélation entre la réduction d’infection et le lavage des mains. Céline a écrit une thèse sur cet homme appelé le paria du Danube.
00:06:54 – 00:08:18 (Séquence 7) : Frédéric Saegesser parle des progrès de l’asepsie qui se sont réalisés d’abord en Angleterre, en Allemagne et en Ecosse. Il revient sur l’antisepsie en évoquant Lister qui a soigné les premières fractures ouvertes avec du phénol. Von Bergmann a jeté les premières bases de l’asepsie incluant cette recommandation : port d’une blouse blanche et de gants pour éviter la propagation des microbes.
00:08:21 – 00:09:13 (Séquence 8) : On interroge Frédéric Saegesser sur les opérations à domiciles. Il donne l’exemple du premier chirurgien, McDowell, qui avait réussi la première laparotomie élective à la maison. Il souligne que le risque d’attraper des microbes est plus grand à l’hôpital : l’hospitalisme est un réel problème.
00:09:16 – 00:10:10 (Séquence 9) : Frédéric Saegesser indique que l’anesthésie est apparue en 1846 à Boston, au Massachusetts General Hospital. Le protoxyde d’azote puis l’éther étaient utilisés pour endormir le patient.
00:10:14 – 00:12:19 (Séquence 10) : On invite Frédéric Saegesser à parler du chirurgien vaudois César Roux et de sa place parmi les chirurgiens. Frédéric Saegesser présente une sculpture du portrait de César Roux, énonce les caractéristiques de cet homme et souligne son attachement à sa ville natale, Mont-la-Ville. Il parle des origines de César Roux.
00:12:24 – 00:14:25 (Séquence 11) : Frédéric Saegesser parle de l’attrait de César Roux pour la chirurgie. Il aurait été influencé par le médecin de Cossonay, le [Dr Euler], qui se déplaçait à cheval. César Roux a hésité entre plusieurs métiers tels que vétérinaire ou juriste. Il était attaché à la religion protestante. César Roux a développé ses compétences chirurgicales lors de sa formation à Lausanne, où il a suivi des cours de Dufour l’ophtalmologue. Il prenait de bonnes notes ornées de beaux dessins.
00:14:31 – 00:16:29 (Séquence 12) : Frédéric Saegesser raconte que César Roux venait d’une famille modeste et qu'il a préféré étudier à Berne plutôt qu’à Genève. Ce choix, Frédéric Saegesser l’explique par la force et l’attrait scientifiques et artistiques de l’Allemagne de Bismarck. Le pays était une grande puissance contrairement à la France affaiblie. A Berne, il y avait un professeur allemand, qui a été remplacé, à la suite de son départ pour Strasbourg, par le professeur Emil Theodor Kocher. Celui-ci ayant remarqué César Roux lui a proposé un poste.
00:16:35 – 00:17:48 (Séquence 13) : Frédéric Saegesser raconte que le professeur Kocher proposa à César Roux un poste, l’équivalent de chef de clinique. César Roux hésitait à accepter l’offre d’emploi, car il était à la charge de sa famille. César Roux est resté afin de suivre sa formation chez Kocher. Ce dernier a reçu le prix Nobel de chirurgien en 1909. Il est décrit par Frédéric Saegesser comme honnête, sérieux et originaire d’une famille bernoise.
00:17:54 – 00:19:01 (Séquence 14) : Frédéric Saegesser se souvient du chirurgien américain Cushing qui venait de l’Ecole de Baltimore et portait une admiration particulière à César Roux dont il était l’étudiant. Les universitaires américains effectuaient une partie de leur formation médicale en Europe. Aux Etats-Unis, la technique de la narcose était plus développée qu’en Europe et il était possible d’opérer de manière plus méticuleuse qu’en Suisse.
00:19:08 – 00:19:54 (Séquence 15) : Frédéric Saegesser dit que le professeur Decker a raconté que César Roux est devenu à la fin de sa vie plus lent et plus méticuleux. C’est une époque où les narcoses sont encore dangereuses. Dans la clinique privée de César Roux, un médecin-anesthésiste l’aidait.
00:20:01 – 00:20:32 (Séquence 16) : Frédéric Saegesser estime que César Roux a été marqué par l’école allemande. César Roux était, comme Frédéric Saegesser l'a déjà soulevé, élève de Kocher qui venait de l’école allemande et de Vienne. En 1880, Vienne était une grande capitale de l’empire austro-hongrois. Billroth est resté à Vienne avec ses amis musiciens, il y a été enterré.
00:20:40 – 00:21:03 (Séquence 17) : Frédéric Saegesser raconte que la carrière de César Roux s’est déroulée à Lausanne où il s’est installé d’abord comme praticien privé, puis il a été nommé professeur de médecine légale et titulaire de la chaire de chirurgie créée à Lausanne en 1890 dont il fut le premier représentant.
00:21:12 – 00:22:15 (Séquence 18) : On demande à Frédéric Saegesser si c’est grâce à César Roux que de nombreux étudiants étrangers venaient étudier à Lausanne, parmi lesquels figuraient des étudiantes russes. César Roux a épousé Bégoune, une Russe qu’il a rencontrée à Berne. Son beau-frère a travaillé de nombreuses années dans la clinique privée de César Roux. Frédéric Saegesser précise qu’il y avait beaucoup d’étudiants et étudiantes russes à la faculté de médecine. Les femmes étaient admises à l’Université. Cependant dans le canton de Vaud, elles obtenaient difficilement le bachot, le diplôme indispensable pour entrer à l’Université. Il y avait dans les facultés de médecine en Suisse surtout des femmes bulgares, russes et polonaises.
00:22:24 – 00:24:31 (Séquence 19) : On demande à Frédéric Saegesser comment s’est construite la réputation internationale de chirurgien de César Roux. Celui-ci n’aimait pas les voyages, il ne s’est pas rendu aux Etats-Unis qui étaient en plein essor scientifique et économique. Il a obtenu un certain charisme par son travail. Frédéric Saegesser décrit l’homme César Roux. César Roux a fait sa formation en langue allemande et était originaire d’un village vaudois où l’on parlait le patois. Il n’avait pas de facilité pour l’éloquence académique. Son professeur, Kocher, lui a déconseillé de se rendre à Paris pour passer l’agrégation.
00:24:41 – 00:27:18 (Séquence 20) : On demande à Frédéric Saegesser de parler des inventions de César Roux. Frédéric Saegesser revient d’abord sur la question du manque d’éloquence chez César Roux. Il réussissait à retenir l’attention de ses élèves par sa prestance et cela malgré sa petite taille. On revient sur les inventions chirurgicales de César Roux qui ont contribué à sa réputation internationale dans l’histoire de la chirurgie. Parmi les nombreuses inventions, Frédéric Saegesser soulève notamment l’exemple de l’anastomose dite "Roux-en-Y".
00:27:29 – 00:29:05 (Séquence 21) : Frédéric Saegesser explique l’anastomose de Roux-en-Y qui concerne la chirurgie gastrique et les maladies ulcéreuses. L’opération en Y pour les ulcères est tombée en désuétude du temps de Decker. La technique de l’anse en Y est utilisée à nouveau, car c’est un procédé technique et tactique sûr. L’anse de Roux-en-Y est quotidiennement utilisée dans les salles opératoires du monde. Cette technique est parfois attribuée par erreur à Roux de France.
00:29:17 – 00:31:09 (Séquence 22) : Frédéric Saegesser parle d’une autre invention de César Roux : l’oesophagoplastie. Il évoque l’anecdote de fabrication de savon fait maison et de la présence de la soude caustique dans les cuisines. Elle était parfois bue par les enfants en bas âge. Avant l’invention de Roux, on pratiquait les gastrotomies.
00:31:21 – 00:32:38 (Séquence 23) : On invite Frédéric Saegesser à laisser de côté le cas personnel de César Roux et à parler de la figure du patron en chirurgie avec les différences entre l’Europe et les Etats-Unis. Frédéric Saegesser souligne l’influence germanique exercée sur l’Europe.
00:32:51 – 00:34:37 (Séquence 24) : Frédéric Saegesser compare l’enseignement de Halsted, maître de la chirurgie américaine de Baltimore, à celui de César Roux. Contrairement à la pratique en Europe, Halsted essayait de développer les compétences de ses collaborateurs. Il était devenu toxicomane en pratiquant l’anesthésie. Il avait une addiction à la cocaïne puis à la morphine. Frédéric Saegesser évoque aussi l’exemple de Jean-Louis Faure, un contemporain de César Roux.
00:34:50 – 00:35:58 (Séquence 25) : On demande à Frédéric Saegesser quelle sorte de patron a été le professeur Decker qui a succédé à Vulliet. Frédéric Saegesser souligne l’intérêt de la question. Decker respectait César Roux, ils avaient effectué ensemble leur formation. Frédéric Saegesser évoque les caractéristiques de son maître Decker en les comparant à celles de César Roux.
00:36:12 – 00:36:41 (Séquence 26) : On interroge Frédéric Saegesser sur le type de patron qu’il était. Il lui est difficile de dresser un autoportrait. Il évoque les changements de la chirurgie.
00:36:55 – 00:37:39 (Séquence 27) : On questionne Frédéric Saegesser sur son entourage à Saint-Loup en le comparant à celui de Decker. Au moment de sa nomination, les bonnes sœurs avaient quitté l’hôpital, c’était la période de sécularisation du personnel infirmier et de sa formation.
00:37:54 – 00:40:28 (Séquence 28) : Frédéric Saegesser revient sur la méfiance de Decker envers les anesthésistes. Il évoque les caractéristiques de la personnalité de Decker qui exerçait tel un seigneur chirurgien. Il n’appréciait pas que les anesthésistes qui donnaient leurs opinions et ne reconnaissait pas l’anesthésie comme une branche de la médecine. Frédéric Saegesser évoque une anecdote d’une visite de Macintosh, grand maître de l’anesthésie, chez Decker et à laquelle lui-même a assisté.
00:40:43 – 00:43:52 (Séquence 29) : On invite Frédéric Saegesser à parler de l’éclatement de la chirurgie en différentes branches. Quand Fédéric Saegesser a remplacé le professeur Decker en 1957, la chirurgie avait déjà changé. Le but de Frédéric Saegesser était de développer la chirurgie lausannoise. Les différentes chaires chirurgicales étaient en train de se dégager.
00:44:08 – 00:44:57 (Séquence 30) : A l’intérieur du service de Frédéric Saegesser, le domaine s’est étendu et les opérations sont devenues de plus en plus longues. Il donne l’exemple des opérations du professeur Chapuis. Avec le changement de la chirurgie, des problèmes sont apparus tels que les questions économiques et éthiques.
00:45:13 – 00:46:42 (Séquence 31) : Pour Frédéric Saegesser, il est nécessaire que le chirurgien puisse prendre des décisions immédiates, car l’hésitation fait perdre du temps et c’est le malade qui en pâtit. Il considère que c’est un métier qui ne convient pas aux femmes, car elles ont des difficultés à prendre des décisions rapides.
00:46:59 – 00:48:38 (Séquence 32) : On demande à Frédéric Saegesser s’il pense que l’une des conséquences du développement de la chirurgie est l’apparition de la bureaucratie dans le travail du médecin. Frédéric Saegesser pense que le phénomène de bureaucratisation n’est pas spécifique à la médecine. Il parle du thème de la démocratie en lien avec celui de la bureaucratie.
00:48:55 – 00:49:40 (Séquence 33) : Frédéric Saegesser pense que le concept du droit à la santé est une ineptie, car on est tous inégaux génétiquement devant les problèmes de santé. Il considère que le principal principe médical à défendre serait de pouvoir fournir de bons soins pour tous afin d’éviter une médecine à deux vitesses.
00:49:57 – 00:51:35 (Séquence 34) : On demande à Frédéric Saegesser quelle est sa position sur la question du numerus clausus dans les facultés de médecine. Il évoque un texte qu’il a écrit à la suite du discours de l’homme politique Hürlimann. Pour Frédéric Sagesser la suppression de la sélection entraîne l’anéantissement de la compétition et la prolétarisation de la formation, il est au contraire davantage en faveur de l’élitisme dans la formation et dans l’action.
00:51:53 – 00:53:05 (Séquence 35) : Frédéric Saegesser s’exprime sur ses propres expériences. Il a eu une vie professionnelle heureuse. Il évoque la question de la distance entre le chirurgien et le patient.
00:53:24 – 00:54:23 (Séquence 36) : Frédéric Saegesser estime qu’il n’y a pas une seule pratique dans le choix de l'annonce de la condamnation d’un patient. Pour lui, il n’y a pas de vérité absolue, les pratiques sont différentes entre les Etats-Unis et la Suisse. Il est important pour lui de ne pas détruire l’espoir du patient.
00:54:42 – 00:56:17 (Séquence 37) : On invite Frédéric Saegesser à parler de son sentiment par rapport à l'aspect manuel de son métier. Il explique sa vision de la profession de chirurgien. C'est un métier qui absorbe complètement. Il était heureux dans ce métier. On lui demande si l’origine de ses compétences pratiques remonte à l’enfance. Frédéric Saegesser explique que lorsqu’il était enfant il n’était pas manuel. Il compare les points importants du chirurgien entre l’intelligence et l’habileté. Il avait une assistante d'origine indienne qui avait une grande habileté manuelle. Il considère qu'il est surtout important que le chirurgien soit intelligent plus qu'habile. Il évoque l’anecdote de l'anatomiste, Crawford, qui a comblé son manque d'habileté par une invention : il a imaginé le respirateur mécanique.
00:56:36 – 00:57:48 (Séquence 38) : On demande à Frédéric Saegesser de donner son point de vue sur la profession. Il a pris sa retraite après 40 ans de service. Son intérêt pour la chirurgie a baissé, il s’est tourné vers ses hobbies : il aime être dehors en compagnie des animaux.
00:58:08 – 00:58:23 (Séquence 39) : Générique de fin du Plans-Fixes consacré à Frédéric Saegesser et tourné à Lausanne le 23 février 1990.
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