Mireille Kuttel (Ecrivaine, ni d'ici ni d'ailleurs)

  • français
  • 2004-11-24
  • Durée: 00:45:38

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Description

Née à Renens, Mireille Kuttel est originaire de Sala Biellese, village du Piémont, d'où est parti son grand-père pour venir chercher du travail en Suisse. Cette double appartenance, elle la vivra comme une déchirure parfois douloureuse, mais aussi comme une richesse nourrie de doutes et de questionnements. Ses romans en portent la trace, ils parlent de la vie et des luttes de ceux qu'on appelle "les petites gens". Soutenue par un mari attentif et complice, elle est une romancière prolifique qui publia très jeune déjà. Nombre de ses romans ont été distingués. Dans le souci de faire connaître les oeœuvres littéraires des femmes de ce pays, elle a organisé, durant de nombreuses années, pour le Lyceum-Club et à la Maison de la Femme à Lausanne ensuite, des présentations d'écrivaines. Femme de la parole aussi bien que de l'écriture, Mireille Kuttel est une femme attachante dans sa simplicité et sa spontanéité.

00:00:00 – 00:00:16 (Séquence 0) : Générique de début du Plans-Fixes consacré à Mireille Kuttel, écrivaine, et tourné à Pully le 24 novembre 2004. L'interlocutrice est Nadine Mabille.
00:00:16 – 00:00:50 (Séquence 1) : L'interlocutrice du Plans-Fixes explique son lien avec Mireille Kuttel : jeune femme, avec deux petits enfants, elle commençait à écrire pour la radio. Ayant accès à tous les nouveaux livres sortis, elle a lu "La malvivante" – prix Schiller 1979 – qu'elle a dévoré. Ce choc littéraire lui a permis d'entrer dans l'univers de Mireille Kuttel. Elle la suit maintenant au travers de tous ses livres.
00:00:50 – 00:01:00 (Séquence 2) : Générique de début du Plans-Fixes consacré à Mireille Kuttel, écrivaine, et tourné à Pully le 24 novembre 2004. L'interlocutrice est Nadine Mabille.
00:01:01 – 00:02:07 (Séquence 3) : Mireille Kuttel explique qu'elle est d'ici et de nulle part : elle est citoyenne du monde et une étrangère. Elle est née à Renens, dans la banlieue ouvrière où sa famille a eu, pendant trois générations, une petite entreprise dans le domaine de la pierre, comme beaucoup d'émigrés italiens. La fabrique a fermé ses portes, il y a quelques années. Le grand-père de Mireille Kuttel l'avait fondée, après être arrivé à pied avec ses frères. Ils ont commencé par prendre du travail à la tâche, avant de s'acheter un petit terrain, où installer leur chantier de fabrication à l'air libre.
00:02:08 – 00:03:09 (Séquence 4) : Mireille Kuttel évoque l'accueil mitigé de sa famille à Renens. L'endroit était une sorte de ghetto pour les Italiens, venus travailler en Suisse. Sans être mal vus, ni plaints, ils étaient un peu enviés, notamment parce que le père de Mireille Kuttel adorait les voitures et en possédait quelques-unes. Il était alors patron et directeur de son entreprise, ce qui implique que la famille vivait bien. Il aimait les Lancia, ce qui était assez mal perçu. Mireille Kuttel commente que le processus d'accueil des immigrés se répète : les Italiens ont été remplacés par les Espagnols, puis par les gens des Pays de l'Est et par les Noirs.
00:03:10 – 00:06:05 (Séquence 5) : Mireille Kuttel évoque ses origines : elle vient d'un petit village du Piémont, Salabielese, issu de Biella, le pays des tisserands. Toutes les femmes du village – dont la grand-mère de Mireille Kuttel et ses grandes-tantes – étaient des tisserandes, avec un atelier dans la cave de la maison, car le chanvre tissé nécessitait de l'humidité. Leur travail était respecté et valorisé, ce qui ne les a pas empêchées de se révolter. En 1896, alors que les hommes travaillaient à l'étranger comme saisonniers, elles se sont opposées à une taxe supplémentaire sur leur artisanat. Elles sont descendues dans la rue et ont lancé des pierres sur la maison communale, si bien qu'elles ont été emprisonnées à Turin avant d'être jugées aux assises, puis graciées. Mireille Kuttel a d'ailleurs repris la harangue de leur avocat dans un de ses livres, "La pérégrine". Elle précise que ces femmes – féministes avant l'heure – ont également été des résistantes, notamment à la fin de la dernière guerre, qui a vu des faits héroïques et horribles se dérouler dans la région.
00:06:07 – 00:06:57 (Séquence 6) : Mireille Kuttel évoque l'après-guerre au Piémont, où ses parents ont pensé l'exiler un temps, car elle fréquentait à l'époque son futur mari. Elle s'est donc rendue à la maison familiale pour quelques mois et c'était très intéressant pour elle qui ne l'avait pas vécue, d'entendre toutes les histoires de la guerre.
00:06:59 – 00:08:02 (Séquence 7) : Mireille Kuttel évoque son village du Piémont, où elle se sent particulièrement bien. Elle préfère, entre tous, le moment où elle s'endort dans le lit en fer noir, avec des fleurs et des oiseaux, de ses grands-parents. Elle l'a même cité dans un de ses livres, qui sont souvent inspirés de ses souvenirs de famille. Pour elle, c'est un exutoire.
00:08:05 – 00:09:26 (Séquence 8) : Mireille Kutterl parle du Piémont, très présent dans son oeuvre, car, comme tout étranger, elle se sent déchirée entre l'endroit où elle est née et qu'elle aime et son lieu d'origine. Cette double appartenance culturelle est pour elle un enrichissement : ces livres proposent tous un retour en arrière, lui permettant d'évoquer les lieux d'origine de sa famille. C'est également de là que lui vient son affection pour les démunis, car les gens sont très pauvres là-bas.
00:09:30 – 00:11:06 (Séquence 9) : Mireille Kuttel évoque son mari, qui l'a accompagnée toute sa vie : il est décédé deux ans et demi auparavant. Il a été son pygmalion et l'a révélée à elle-même : sans lui, elle n'aurait sans doute pas osé écrire des livres ou des articles. Or, à l'origine, ses parents ne voyaient pas cette relation d'un très bon œil, car ils espéraient qu'elle trouverait un mari dans leur domaine, soit la pierre. Ceci sans parler du fait qu'il était plus âgé qu'elle et qu'il était comédien, même s'il avait fait un apprentissage de taxidermiste avec son père, au Musée zoologique à l'Université de Lausanne. Il pouvait donc gagner sa vie et a ensuite occupé le poste de chef de l'Office du tourisme et des transports de l'Etat de Vaud. Il a également fait beaucoup de politique et a été 21 ans député au Grand Conseil, ce qui a beaucoup flatté le père de Mireille Kuttel. Ils sont d'ailleurs devenus amis et même sa mère s'y est faite.
00:11:10 – 00:12:12 (Séquence 10) : Mireille Kuttel évoque l'amour de l'art de son mari Eugène, qui a fait une normale de flûte au conservatoire, de la diction avec Paul Pasquier ; et qui aimait beaucoup la peinture. Il a également créé un salon pour les jeunes artistes, où ils pouvaient exposer gratuitement leurs oeuvres. Il a organisé quelques expositions au Château de La Sarraz.
00:12:17 – 00:13:38 (Séquence 11) : Mireille Kuttel évoque – outre la littérature – l'engagement social de son mari Eugène, notamment pour le suffrage féminin. Il était un spécialiste de Léon Bloy. Elle estime que les femmes doivent beaucoup à Eugène qui s'est battu pour qu'elles aient le droit de vote en 1959. Il avait notamment fait une affiche disant : "Et si nous étions les premiers ?", ce qui a d'ailleurs été le cas du Canton de Vaud.
00:13:44 – 00:15:02 (Séquence 12) : Mireille Kuttel évoque l'amour de son mari pour le Piémont : il se sentait chez lui dans la maison d'origine de sa femme. Il s'y est fait beaucoup d'amis, lorsqu’il y est venu pour la première fois, il a voulu boire un verre au bistrot local, les gens lui ont fait signe de les rejoindre à leur table. A son enterrement, 35 d'entre eux sont venus lui rendre un dernier hommage. Réciproquement, si son mari a été adopté au Piémont, Mireille Kuttel a été adoptée ici.
00:15:08 – 00:15:41 (Séquence 13) : Mireille Kuttel évoque le manque dû au décès de son mari. C'est assez terrible et une surprise à la fois, car elle pensait aimer la solitude, notamment celle que lui donnait l'écriture. Elle a d'ailleurs une chambre pour travailler, mais va souvent dans sa cuisine.
00:15:48 – 00:18:22 (Séquence 14) : Mireille Kuttel est passée directement de ses parents à Eugène et n'a jamais eu au fond de liberté. Elle a en effet connu son mari à 16 ans et demi et ils se sont mariés quand elle avait 21 ans, après qu'elle ait été longtemps malade de la tuberculose. A l'époque, beaucoup de gens l'avaient et les antibiotiques venaient à peine d'apparaître sur le marché belge. On lui a donc fait boire des litres de sang de cheval, mélangés à un médicament ; et manger des kilos de viande crue. Elle s'est remise et a passé quelque temps de convalescence dans sa maison piémontaise. Son cocker Valesca lui servait de baromètre, car il ne montait la voir que quand elle allait bien. D'ailleurs, une fois, son mari a emmené le chien chasser le canard sur le lac, puis est revenu à la maison parentale à Bussigny-sur-Morges. Le chien lui alors apporté un canard ensanglanté sur son lit. Rétrospectivement, elle pense que le chien a réalisé qu'elle allait mieux.
00:18:30 – 00:19:23 (Séquence 15) : Mireille Kuttel parle de ses cahiers bleus, traces de ses écrits, qu'elle a commencés très tôt, dans la cuisine familiale. Elle s'ennuyait d'entendre tout le temps les mêmes histoires et vers l'âge de 10 ou 11 ans, elle s'est mise à noircir ces fameux cahiers bleus lignés. Elle les utilise toujours et cinq exactement font le gabarit d'un roman. Elle écrit au stylo, tape à la machine et une de ses nièces se charge de l'informatique.
00:19:31 – 00:20:15 (Séquence 16) : Mireille Kuttel commente le fait que l'écriture est, pour elle, liée à la maladie. Elle a en effet eu une tuberculose pulmonaire et a été soignée à la maison, plutôt qu'en sanatorium : elle est donc partie à la montagne, mais en hôtel, selon le désir de son père. Mais, au lieu de s'y reposer, elle s'est promenée et fait une amie, avec qui elle allait au thé dansant à Villars tous les jours. C'est ainsi qu'elle a soigné sa tuberculose.
00:20:24 – 00:22:18 (Séquence 17) : Mireille Kuttel évoque l'éveil de son âme de romancière. Elle savait que du fait de sa tuberculose, elle n'aurait probablement pas d'enfants, ce qui s'est vérifié. Elle ne savait pas trop quoi faire de son temps, car – outre l'Ecole supérieure et le gymnase des jeunes filles – elle n'avait pas vraiment de formation. Elle écrivait déjà des nouvelles pour des petits journaux illustrés. Et, un jour, son mari lui a apporté son premier livre édité, "Jeux d'ombres", qu'il avait fait publier chez le petit éditeur Faver et Favre. C'était un cadeau et une surprise, à partir desquels, elle a continué à écrire et à remplir des cahiers bleus.
00:22:27 – 00:24:01 (Séquence 18) : Mireille Kuttel explique que son mari Eugène a toujours été son premier lecteur : il était très patient, car elle lui lisait absolument tout. Pour lui, il était nécessaire qu'elle écrivît, mais sans l'enfermer comme Colette. Néanmoins, elle essayait d'avoir un rythme de travail journalier. Chaque livre lui prenait – et lui prend encore – environ deux ans, ce qui est sans doute dû au fait qu'elle veut prendre plaisir à écrire. Elle aime nager et se rouler dans les mots.
00:24:11 – 00:24:39 (Séquence 19) : Mireille Kuttel évoque son œuvre et la tendresse qui y transparaît pour les démunis et les jeunes en difficultés. Elle-même a connu une enfance sans problèmes, avec la possibilité d'être soignée et d'aller à l'école. Connaissant beaucoup de jeunes artistes peintres, elle a pu en voir certains en difficulté.
00:24:50 – 00:25:24 (Séquence 20) : Mireille Kuttel parle de son livre "La conversation", où elle a voulu mettre en scène une dame âgée comme elle et un très jeune, qui apprennent à se connaître. Elle y traite également de la maladie du SIDA, même si elle n'écrit jamais le terme.
00:25:35 – 00:26:10 (Séquence 21) : Mireille Kuttel savait qu'elle ne pourrait avoir d'enfants, ce que son mari a beaucoup regretté. C'est pourquoi elle aime les jeunes et est très proche d'eux. Elle est d'ailleurs assez gaie, ce qui rend perplexes ses petits-neveux : l'un d'eux lui a même demandé si elle était vieille et a ensuite précisé qu'elle devait avoir au moins 100 ans.
00:26:21 – 00:27:16 (Séquence 22) : Mireille Kuttel explique qu'elle ne se remettra jamais du décès de son mari Eugène : il a été son complice, son ami, son collègue d'édition. Elle a tout perdu avec lui. C'est d'ailleurs pour cela qu'elle n'écrit plus, il était son premier lecteur. Elle est mutilée, ce qui s'explique sans doute par leurs 54 ans de mariage.
00:27:28 – 00:28:50 (Séquence 23) : Mireille Kuttel évoque la tradition du marchandage au Piémont, dans la région de Biella. C'est un trait dont elle a hérité et qui lui rapporte quelques francs de temps en temps, tout en la faisant beaucoup rire, mais qui faisait honte à son mari. Elle ne marchande pas n'importe où, mais surtout dans les magasins "bien" : elle arrive toujours à obtenir un rabais, même en Suisse. Les gens en Italie lui demandent souvent si elle est juive ou Piémontaise de la région de Biella.
00:29:03 – 00:32:49 (Séquence 24) : Mireille Kuttel raconte une histoire de marchandage concernant ses parents. Sa mère a toujours travaillé gratuitement dans l'entreprise de son père, tout en s'occupant de la maison, de la cuisine et des enfants. De fait, elle recevait à Noël un cadeau un peu plus important. Un jour, elle a demandé un bijou : un tour de cou en or massif, dans une bijouterie de Saint-François. Mireille Kuttel et son mari les ont accompagnés. Son père avait mis son Borsalino et ses chaussures à bout de crocodile : il avait déjà son portefeuille à la main et a insisté auprès du bijoutier que s'il le payait immédiatement, il pourrait avoir un rabais. Il a eu le collier pour exactement le prix qu'il voulait, soit 500 francs au lieu de 750 francs. Cela leur a permis de faire un bon souper ensuite. Du reste, la mère de Mireille Kuttel n'a pas porté beaucoup ce collier et c'est aujourd'hui sa petite nièce qui l'a. Mireille Kuttel est tout à fait en accord avec cette façon de procéder de son père. Elle estime que les gens ont tort de ne pas marchander : elle-même le fait régulièrement, car le marchand n'accepterait pas s'il perdait au change. Par exemple, en Italie du nord, dans la région de Biella, c'est d'ailleurs mal vu de ne pas le faire, même si cela marche beaucoup moins bien maintenant. Cela l'ennuie d'ailleurs, car elle aime beaucoup ce jeu. Elle regrette également la survenue de l'Euro, pour ces raisons.
00:33:02 – 00:34:01 (Séquence 25) : Mireille Kuttel évoque son grand-père, Dante, et son père Hamlet. Le premier a été son plus grand ami, depuis sa petite enfance : ils sortaient beaucoup ensemble, pour de grandes promenades. Elle se souvient de son grand manteau noir et sa moustache blanche qu'il frisait avant de sortir. Mireille Kuttel mettait alors sa main dans la poche de son grand-père et ils allaient ainsi. Parfois, il lui disait "on salue" et plus rarement, "on ne salue pas". Elle trouvait cela formidable, mais en ignorait les raisons. Un jour, il lui a expliqué qu'il ne saluait plus les gens – les Italiens – qui disaient du mal d'eux.
00:34:15 – 00:36:04 (Séquence 26) : Mireille Kuttel évoque sa grand-mère, un peu folle, car elle ne vivait que pour la musique lyrique. Comme, elle vivait dans un immeuble locatif leur appartenant, le grand-père lui a acheté un bout de terrain pour qu'elle puisse y faire son jardin. N'ayant pas de contacts avec les locataires de la maison, elle se réfugiait dans la musique classique. Elle s'achetait constamment des disques, si bien qu'à sa mort, la famille en a trouvé 2000. Elle avait l'habitude de mettre son gramophone à manivelle dans la cour et de passer ses disques : les gens venaient écouter et parfois même danser. Mais, cette passion a servi également à lui permettre d'apprendre l'italien, car elle ne parlait que le dialecte piémontais, à l'origine. Elle assistait également à toutes les saisons de l'Opéra de Lausanne : son mari lui offrait du champagne et elle s'habillait pour y aller.
00:36:18 – 00:37:47 (Séquence 27) : Mireille Kuttel évoque son engagement social et culturel : elle a toujours voulu brosser dans ses livres des portraits de femmes. Avec son mari, très féministe également, elle a souhaité traiter de la question du travail de la femme. Elle a donc écrit sur les femmes dans les rizières dans "La rizière" et sur la révolte des tisserandes dans "La pérégrine". Quant à Lausanne, elle s'est occupée de la section littéraire du Lyceum pendant 21 ans. Elle a aimé cette expérience, car elle a pu faire venir des écrivains – femmes et hommes – régulièrement pour leur donner la parole. Elle a fait la même chose à la Maison de la Femme, car elle estime nécessaire de donner la parole aux femmes.
00:38:02 – 00:39:21 (Séquence 28) : Mireille Kuttel évoque son palmarès d'auteur : le Prix du service de presse suisse, qui a stimulé sa carrière et lui a permis de trouver un éditeur pour ses trois livres suivants. Elle a eu le Prix de Genève, celui des écrivains vaudois et enfin celui du Kiwanis Club en Italie. Pour ce dernier, on lui a offert une sculpture en bronze, si lourde qu'elle a cru tomber avec elle. Elle a également reçu le prix piémontais "Piemontesi del Mondo", une distinction donnée tous les deux ans à Turin et qu'elle a obtenue pour ses livres et son journalisme. En même temps, Léonard Gianadda l'a reçue pour la peinture.
00:39:36 – 00:40:24 (Séquence 29) : Mireille Kuttel parle des traductions. Une de ses amies en Italie a un mari banquier, qui a payé l'édition italienne et la traduction de "La pérégrine". Le nouveau titre est en fait un vers tiré du "Paradis" de Dante. Mireille Kuttel aurait préféré qu'il soit tiré de "L'enfer". Mireille Kuttel évoque ses livres traduits : "La pérégrine" et "La rizière". "La conversation" est actuellement en cours de traduction.
00:40:40 – 00:41:29 (Séquence 30) : Mireille Kuttel évoque le Piémont, dont elle est originaire et avec qui elle a de bonnes relations. Pendant l'été passé, une manifestation littéraire et artistique a eu lieu et à laquelle elle a participé. Elle a d'ailleurs eu la surprise de voir une partie d'un musée local – sur les chercheurs d'or, évoqués dans un de ses livres – lui étant consacré avec notamment sa photographie.
00:41:45 – 00:42:49 (Séquence 31) : Mireille Kuttel explique sa manière de vivre sa double appartenance : pour elle, c'est une richesse d'être à cheval sur deux cultures. Partagée en deux, elle se remet en question souvent et s'interroge sur les raisons qui font qu'elle n'a pas les mêmes valeurs et les mêmes ressentis que ses amis. Elle reste sereine, notamment car elle est Suisse par sa mère, qui avait des origines à Mont-la-Ville, Montcherand et Echandens ; et Piémontaise par son père. Elle est donc deux en une, ce qui construit son oeuvre d'écrivain.
00:43:05 – 00:44:56 (Séquence 32) : Mireille Kuttel évoque son dernier livre, "Bandonéon", écrit pendant la maladie de son mari, mort du cancer avant sa publication. Ce livre lui a permis de continuer sa vie malgré le deuil. En outre, le bandonéon est un souvenir car les émigrés italiens de Bogota et Buenos Aires en jouaient beaucoup, et son grand-père maternel, particulièrement. Il en jouait quand il était triste, mais prenait son violon quand il était gai. Quand il jouait trop du premier, la famille savait qu'il devait être hospitalisé. Cette musique nostalgique a accompagné Mireille Kuttel, pour qui la thématique de l'immigration est très importante. Cette musique chante et murmure. Parfois, elle crie.
00:45:13 – 00:45:20 (Séquence 33) : Générique de fin du Plans-Fixes consacré à Mireille Kuttel, écrivaine, et tourné à Pully le 24 novembre 2004.
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