Franz Weber (Défenseur de la nature et du patrimoine)
- français
- 2011-01-06
- Durée: 00:51:44
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Description
Né à Bâle en 1927, Franz Weber se fait d'abord connaître comme journaliste mondain à Paris. Il s'intéresse particulièrement à la littérature et à la haute couture. En 1965, il lance sa première campagne écologiste en Haute Engadine et parvient à sauver le paysage de Surlej d'une destruction programmée. Dès lors, il met son talent de communicateur au service de l'environnement. Il devient célèbre à l'échelle internationale grâce à ses combats passionnés et opiniâtres pour la conservation de Lavaux, de Delphes, des Baux-de-Provence, la protection des bébés phoques, de la forêt alluviale du Danube, des éléphants du Togo, des chevaux sauvages d'Australie. En 1975, il crée à Montreux une fondation qui porte son nom. En 45 ans, Franz Weber mène environ cent soixante campagnes et incarne par là même une prise de conscience des ravages que l'homme inflige à la nature. Panthéiste et croyant, il se sent investi d'une mission qui, selon sa conviction, est à la portée de tout le monde : respecter, préserver la beauté et l'innocence.
00:00:00 – 00:00:12 (Séquence 0) : Générique de début du Plans-Fixes consacré à Franz Weber, écologiste et tourné à Clarens (VD) le 6 janvier 2011. L'interlocuteur est Jacques Poget.
00:00:12 – 00:01:30 (Séquence 1) : L'interlocuteur, Jacques Poget, introduit l'écologiste Franz Weber, le défenseur des bébés phoques et des paysages. Cet homme a bâti sa célébrité en mobilisant l'opinion publique à l'aide de campagnes coup de poing. Franz Weber est un personnage complexe qui n'a pas seulement agi contre le bétonnage de la nature et le massacre des animaux. Né à Bâle, il a commencé sa carrière professionnelle en France en tant que rédacteur en chef de la revue littéraire "La Voix des Poètes" qu'il a tenue pendant 15 ans. Il a exercé les métiers de journaliste, de grand reporter et de chroniqueur mondain. Il a connu Picasso, Dali, il a interviewé Georges Simenon, Jean Gabin, Michèle Morgan et a accompagné Mireille Mathieu lors de sa tournée à Moscou. Franz Weber est aujourd'hui rédacteur en chef d'une revue qui porte son nom, le "Journal Franz Weber". Il a fondé les Nations Unies des Animaux (United Animal Nations). Suisse à Paris, Alémanique en Suisse romande. Franz Weber reste un homme mécontent qui transforme ses indignations en actions.
00:01:30 – 00:01:42 (Séquence 2) : Générique de début du Plans-Fixes consacré à Franz Weber, écologiste et tourné à Clarens (VD) le 6 janvier 2011. L'interlocuteur est Jacques Poget.
00:01:43 – 00:02:57 (Séquence 3) : Lors de la préparation de cet entretien, l'interlocuteur a reçu de Franz Weber son livre intitulé "Frieden mit der Schöpfung" qui n'est pas traduit en français et dont le titre signifie "Paix avec la création". L'interlocuteur l'interroge sur ses croyances. Franz Weber se définit comme un panthéiste et un croyant qui croit en la création, comme point de départ de tout, et qui cherche à la servir. Dans son livre, Franz Weber parle de racine spirituelle, de courage citoyen, de l'homme et de l'animal et de nouvelles valeurs. Il explique que l’homme doit respecter ce qui l'entoure et servir l'univers. Franz Weber considère que maltraiter les animaux et la nature équivaut à nier la création qui constitue la propre racine de l’homme.
00:02:58 – 00:05:02 (Séquence 4) : Franz Weber est invité à lire le poème publié à la fin son livre "Frieden mit der Schöpfung" qui résume son credo. Le poème est composé de sept strophes. Il lit la première et la dernière strophe en allemand et en donne la traduction française. Dans le poème, il parle de tout ce que l'homme a perdu. Franz Weber croit en la pensée humaine et en la création. L'homme doit protéger et sauver et se faire sauver. Franz Weber explique que la chute du Paradis, c'est vivre dans le présent éternel.
00:05:04 – 00:05:55 (Séquence 5) : Franz Weber est un poète et un prosateur qui s'exprime autant en allemand qu'en français. Il a toujours aimé écrire et a souhaité devenir écrivain quand il est allé vivre à Paris. Il aurait préféré vivre à Munich où avait habité le poète suisse Gottfried Keller, mais comme il haïssait les nazis, il ne souhait pas aller en Allemagne. Après la guerre, il a choisi d'habiter en France. Il devait donc écrire et parler en français, même s'il connaissait encore peu cette langue.
00:05:57 – 00:07:59 (Séquence 6) : Franz Weber est né en 1927 à Bâle et il y a vécu pendant la période de la deuxième guerre mondiale. Il a perdu sa mère avant l'âge de dix ans et ceci l'a profondément marqué. Il pense écrire un jour un livre sur ce sujet. Sa famille habitait à l'orée de la ville. Franz Weber aimait déjà la nature et passait beaucoup de temps dans les prés. Franz Weber adorait les chemins de fers et les paysages suisses, ils connaissait tous les sommets de la Suisse. Vers l'âge de 12-13 ans, Franz Weber allait interroger les chauffeurs de train à la gare principale sur les paysages et s'intéressait par exemple au Lac des Quatre-Cantons, au Saint-Gothard et au tunnel du Göschenen. Excepté une excursion d'école, il n'a pas voyagé dans son enfance. Il adorait et vénérait la nature.
00:08:01 – 00:11:05 (Séquence 7) : Franz Weber arrive à Paris à l'âge de 20 ans. Il devient éditeur de poésie et journaliste mondain. Il écrit d'abord des contes et des histoires policières avant de commencer à rédiger des reportages. A Paris, il doit gagner sa vie, car personne ne l'entretient. Il commence à travailler dans le journalisme et écrit pour des journaux suisses en tant que correspondant à Paris. Il devient rapidement correspondant pour toute l'Europe. Il va voir les rédactions à Zurich, à Munich, à Hambourg, à Berlin, à Francfort, à Vienne, au Tyrol, à Innsbruck. Les journaux fonctionnaient bien. Il écrit des articles sur la littérature, la haute couture. Il interviewe tous les couturiers de Paris qui lui dévoilent leurs vocations. Il interroge aussi les écrivains et rencontre Georges Duhamel, Piccaso, Jean Gabin, Michèle Morgan et Charles Aznavour. Il part avec Mireille Mathieu à Moscou à la demande de l'impresario de l'artiste et prépare des reportages pour la presse allemande. Franz Weber précise que les Allemands n'étaient pas bien accueillis à Moscou. A Paris, Franz Weber n'est pas seulement un journaliste mondain. Il écrit des critiques sur les pièces de théâtre et notamment sur "La Visite de la vieille dame" de Dürrenmatt jouée à Paris.
00:11:08 – 00:13:52 (Séquence 8) : Franz Weber est invité à expliquer ce qui l'a poussé à s'intéresser à l'environnement. Il avait une certaine renommée comme journaliste. Il savait présenter un sujet et le rendre passionnant. Il adorait tellement la nature qu'il a mis son talent au service de l'environnement dès 1965 en luttant contre le bétonnage de Surlej en Engadine. Il allait souvent dans cette région qu'il considère comme le summum de la beauté, un lieu où selon ses propos "Dieu venait rêver". Il a écrit un article sur le sacrilège de la nature de ce site qu'il a fait publier dans le journal Coop qui avait un tirage de 500000 exemplaires. Il a choisi un titre à fort tirage pour que l'article ait des chances d'être lu aussi en Engadine. L'article a été illustré de photos frappantes accompagnées d'un gros titre. On lui a reproché de s'investir dans cette campagne pour l'argent, alors qu'il le faisait par conviction personnelle. Il a réussi à sauvegarder le site de Surlej en le protégeant contre un projet d'urbanisation. Il a organisé un gala à Zurich dans le but de récolter de l'argent et ainsi d’acheter des terrains stratégiques avant les spéculateurs pour interdire le passage de canalisation. Cette campagne a permis de faire connaître la région de l'Engadine en Europe, aux Etats-Unis et au Canada.
00:13:56 – 00:16:32 (Séquence 9) : A côté de ses actions pour l'environnement, Franz Weber a continué le journaliste. Il payait ses campagnes avec son travail. Mais comme progressivement, il prend du retard dans la réalisation de ses reportages et qu'il est débordé, en 1974, il décide d’arrêter le journalisme, alors qu'il a 16 reportages en retard. Tout d’abord il forme une équipe nommée "Equipe Franz Weber " sur le modèle de ce que faisait Ralph Nader aux Etats-Unis pour la défenses des consommateurs. Puis il décide de créer la "Fondation Franz Weber", afin de réunir des fonds pour ses nombreuses campagnes et il ouvre un compte de chèque postal au nom de la Fondation. A Paris, il mobilise les gens pour ses combats. Franz Weber s'engage dans des projets qui ont de grands retentissements. Dans sa campagne pour les bébés phoques, il alerte la terre entière. A Paris, il est la vedette. Brigitte Bardot lui écrit une lettre pour lui dire qu'elle souhaite lutter à ses côtés car, sans lui, elle n'a aucun poids. Elle l'accompagnera au Canada.
00:16:36 – 00:19:26 (Séquence 10) : La première campagne environnementale de Franz Weber hors de Suisse se déroule en France. Les journalistes du monde entier parlent de ses actions, des journaux et radios s'intéressent à lui en Allemagne, aux Etats-Unis et au Canada, alors qu'il lutte pour l'Engadine. Le "Newsweek" publie un reportage sur lui. Il fait les plateaux des radios françaises "RTL", "Europe1". Il est interviewé par Jacques Paoli. Sa lutte pour l'Engadine le conduit à défendre les Baux de Provence. En effet Franz Weber est interpelé par le rédacteur en chef du quotidien "Paris Jour", qu'il était venu voir pour la publication d'un reportage sur l'Engadine, à entreprendre des actions pour le site des Baux de Provence. Cet homme avait une maison de vacances dans cette région et connaissait bien les lieux. Les journaux "Paris Jour", "Elle", "Paris Match" ont publié de grands reportages sur la vallée suisse. L'arme de Franz Weber était la presse. Et pour pouvoir apparaître dans tous les journaux, il fallait être la vedette.
00:19:31 – 00:20:52 (Séquence 11) : Franz Weber a été appelé par des gens qui ne savaient pas comment entreprendre eux-mêmes une campagne de défense de la nature. Les rédacteurs qui l'interviewaient étaient touchés par sa sincérité. Il n'a pas agi contre l'intérêt de la communauté. Pour pouvoir défendre l'environnement, Franz Weber explique qu'il est nécessaire d'être une vedette et d'être sincère. En tant que journaliste lui-même, il savait mobiliser la presse et rendre un sujet passionnant. Il souligne que si un article n'est pas intéressant, en particulier dans le domaine de l'environnement, le lecteur ne le lit pas et l'action ne sert à rien. Franz Weber est une personnalité connue. Il n'est pas vaniteux, mais il a cherché à exploiter sa renommée pour ses engagements en faveur de la nature et des animaux.
00:20:58 – 00:24:35 (Séquence 12) : Franz Weber a quitté son métier de journaliste pour devenir un professionnel de la défense de l'environnement. Il est invité à parler de sa campagne pour Lavaux qui a été un de ses combats les plus marquants en Suisse et la campagne la plus marquante en Suisse romande. Franz Weber était une vedette, il passait dans des reportages à la télévision française et suisse romande pour son combat des Baux de Provence. Il a été nommé "le chevalier des Baux" dans le journal "L'Express". Pour attirer l'attention d'un maximum de monde, on lui avait dit de soigner sa présentation. Franz Weber a été sollicité par des vignerons pour devenir le "chevalier de Lavaux" et prendre la défense du vignoble de Villette. Franz Weber a répondu immédiatement à l'appel de défense du Lavaux laissant de côté ses projets en cours. Il n'aurait jamais pu se pardonner s'il n'était pas intervenu. Il connaissait bien le site, car il l'avait présenté dans les années 1950 à des Français et en 1958 il participait à une réception dans la commune de Chexbres de laquelle il est possible d'apercevoir Rivaz. Il est arrivé en train à Villette. Il a contacté la presse et comme on le connaissait pour ses campagnes précédentes (Engadine, Baux de Provence), les journalistes sont venus. Ils étaient présents lors de la séance du Comité central des vignerons durant laquelle Franz Weber a téléphoné au Conseiller fédéral Kurt Furgler qui a lui-même répondu, alors qu’aucun rendez-vous téléphonique n’avait été fixé, et il lui a donné son soutien. Devant la presse, Franz Weber a souligné l'importance de sauver tout le site et a lancé le slogan "Sauver Lavaux". Ce fut une campagne terrible et victorieuse.
00:24:41 – 00:26:25 (Séquence 13) : La campagne pour la défense du Lavaux a duré plusieurs années. Franz Weber explique que dans la commune de Villette, on souhaitait construire des maisons, projet qu’il considère comme "une sorte de défiguration de 270 mètres de large et de 15 mètres de haut", pour protéger une partie du vignoble. Franz Weber établit un parallèle entre le projet de Lavaux et la cathédrale de Lausanne et explique que cela équivalait à sacrifier une tour pour laisser la place à la construction d'un gratte-ciel dans le but de sauver le reste du bâtiment. Franz Weber a organisé une campagne et a lancé une pétition qui a récolté 103000 signatures en Suisse. Il s'est déplacé notamment à Bâle, Berne, Zürich pour présenter la campagne. Il a ensuite apporté les signatures à Berne, mais comme c'était une pétition, elles ne pouvaient pas être prises en compte. Un journaliste, Tony Barley, a conseillé à Franz Weber d'organiser une initiative. Comme il était à Paris, il est allé voir un avocat suisse à Paris, mais celui-ci ne savait pas comment organiser cette action. Franz Weber a rencontré à Paris un journaliste du quotidien "24 heures" qui lui a donné un nom d'un avocat à Lausanne, Maître Lob. Franz Weber a lancé l'initiative "Sauvez Lavaux" qui a réuni 28000 signatures alors qu'elle en nécessitait 12000 pour être validée. Elle a ensuite été acceptée en votation.
00:26:32 – 00:27:33 (Séquence 14) : L'interlocuteur souligne que l'initiative populaire "Sauvez Lavaux" est une des seules à avoir été acceptée en Suisse. Franz Weber est devenu une vedette internationale et il a été appelé partout. On lui a demandé d'intervenir pour les phoques, pour les éléphants. Franz Weber explique que tout ce qui touche à l'innocence le bouleverse. Il est surtout sensible à la maltraitance des enfants. Il est content de savoir que de nombreuses associations s'occupent des enfants, sinon il s'occuperait de cette thématique. Il se préoccupe des animaux et de la nature qui sont des sujets peu défendus.
00:27:40 – 00:29:56 (Séquence 15) : Franz Weber est allé à Delphes. Il avait été appelé par le Conseil de l'Europe qui ne pouvait intervenir directement, car la Grèce faisait aussi partie de cette organisation. Franz Weber a organisé la campagne "Sauvez Delphes". Les universités d'Athènes et de Thessalonique étaient de son côté. Il a contacté 40 journalistes et un car les a conduits d’Athène à Delphes. A l'époque Melina Mercouri était du même côté que Franz Weber ainsi que le socialiste, Papandréou. Franz Weber a organisé une puissante campagne et sous la pression internationale le premier ministre Constantin Caramanlis a retiré tous les permis de construire à Poxipar qui comme Pechiney faisait de l'extraction de bauxite. On voulait chercher cette matière à Delphes et détruire le site. Dans sa campagne, Franz Weber disait qu'il fallait protéger le berceau de l'humanité.
00:30:04 – 00:31:21 (Séquence 16) : Franz Weber a aussi été appelé par l'Université de Vienne pour sauver le Danube. Franz Weber ajoute quelques informations sur l'évolution de la défense du site de Delphes. Melina Mercouri est devenue Ministre de la culture du gouvernement socialiste dirigé par Andréas Papandréou. Il y a eu une nouvelle proposition gréco-russe d’extraire de la bauxite au Mont Parnasse. Franz Weber a été une nouvelle fois alerté par le Conseil de l'Europe. Dans cette campagne, il a attaqué Melina Mercouri, Papandréou et Gorbatchev. Il a écrit à ce dernier "Lénine a protégé les sites. Et vous, vous allez détruire le berceau de l'Europe". Gorbatchev a annulé la participation de l'URSS, il n'est pas venu à Delphes et a renoncé à l'extraction. Le gouvernement Papandreou a retiré à nouveau tous les permis de construire. La campagne était terminée, le combat était gagné.
00:31:29 – 00:33:32 (Séquence 17) : Franz Weber a risqué sa vie, dans la campagne de protection du site d'Asolo en Italie, une cité située à 60km au nord-ouest de Venise. Franz Weber a été alerté par des Italiens via des journalistes de Paris. Les journalistes italiens avaient lu le reportage que lui avait consacré le "Newsweek". Sur cette colline, des promoteurs souhaitaient construire des buildings et un parking. Franz Weber s'est déplacé sur les lieux et a alerté immédiatement la presse et l'opinion européenne. Rome est intervenu dans le dossier et a retiré les permis. A Asolo, les promoteurs étaient soutenus par la mafia italienne. La voiture de Franz Weber a été sabotée et elle a failli terminer sa course dans un ravin. Le fils du Roi Umberto d'Italie le suivait, et en voyant la voiture tanguer, il s'est arrêté pour le faire monter. Ils ont rapidement quitté les lieux, car ils ne savaient pas s'ils étaient suivis par la mafia.
00:33:40 – 00:35:15 (Séquence 18) : L'interlocuteur demande à Franz Weber si dans ses combats écologiques, il a souvent pris des risques pour sa vie. Il lui est arrivé d'être agressé, en Suisse également, quand il a fait la campagne de Chandolin dans le Val d'Anniviers. Il explique que les événements se sont déroulés alors que le journal "Stern" réalisait un grand reportage sur lui. Dans un restaurant du Val d'Anniviers, une serveuse lui a dit devant la presse, "vous qui aimez tellement la nature, sentez là!", tout en lui versant 10 litres de purin sur la tête. Plus tard en redescendant vers l'hôtel, un type l'a menacé verbalement de la tuer. Le reportage a fait les gros titres de la presse allemande ("der Schweinehund" "le salopard"). A Zinal, le maire avait peur qu'on tue Franz Weber, il se déplaçait sous protection. On lui conseillait de partir, car c'était dangereux. Toutes les tentatives pour intimider Franz Weber lui ont surtout fait de la publicité pour ses campagnes.
00:35:24 – 00:37:06 (Séquence 19) : Franz Weber est interrogé sur ses actions pour la protection des animaux. Il défendait l'innocence. Il trouvait scandaleux le massacre des bébés phoques. Il a organisé une campagne mondiale. Brigitte Bardot lui a écrit une lettre pour lui demander de pouvoir lutter à ses côtés, car sans lui elle disait qu'elle n'était rien. Elle l'a accompagné au Canada où Franz Weber avait invité la presse. Sa femme avait confectionné des bébés phoques en peluche qui étaient vendus pour financer la campagne. Ils en ont vendu dans le monde entier et notamment au Japon. La campagne a eu un grand retentissement qui a permis pendant longtemps de stopper ce massacre. Franz Weber a donné des conférences de presse à New York, à Montréal à Ottawa.
00:37:16 – 00:38:27 (Séquence 20) : La première campagne pour la protection des animaux menée par Franz Weber était celle des bébés phoques. Il a milité ensuite pour la défense des taureaux, des chevaux sauvages d'Australie et des éléphants d'Afrique. Ses actions pour la protection des sites l'ont rendu célèbre, alors il a été contacté pour sauver les animaux. Après les bébés phoques, il s'est occupé de la défense des taureaux. Franz Weber considère la corrida comme un scandale et souligne qu'en Espagne, il y a beaucoup d'Espagnols qui sont contre. Les opposants n'ont pas réussi à faire stopper cette pratique en Espagne, excepté à Barcelone, mais ils ont rendu les Espagnols attentifs à cette thématique. Franz Weber espère pouvoir arrêter les corridas en Espagne et en France.
00:38:38 – 00:41:41 (Séquence 21) : Franz Weber a créé une cour de justice pour les animaux. Il explique dans son livre que les animaux sont considérés comme une matière première rentable. En Australie, les chevaux sauvages étaient tués depuis des hélicoptères avec des mitrailleuses. A l'origine, ces bêtes ont été importées d'Europe pour aider à la construction de l'Australie. Quand les chevaux ne furent plus utiles, ils furent lâchés dans la nature. Franz Weber a été alerté par les Australiens. Il a réalisé une campagne internationale, il a fait venir la presse en Australie et a organisé un procès contre l'Australie devant la Cour de justice des animaux. Ce procès n'a eu aucune influence sur les gouvernements, mais il a marqué l'opinion publique. Le gouvernement australien a pris en compte cette position et a fait stopper le massacre héliporté des chevaux sauvages. Franz Weber a acheté au nom de la Fondation 50000 hectares en Australie sur lesquels a été créé une réserve de chevaux. Franz Weber a lancé une campagne pour arrêter une pratique, et a proposé des solutions. Il a mené cette même action en Afrique.
00:41:52 – 00:44:18 (Séquence 22) : Franz Weber est invité à parler de son action en Afrique. Lors d'une réunion à Lausanne en faveur des sites pour la protection des animaux dans le monde, Franz Weber a présenté des photos de la réserve d'Australie. Des pays d'Afrique l'ont invité chez eux pour créer une réserve pour sauver les éléphants. Franz Weber est allé au Togo et le pays a confié officiellement une réserve de 200000 hectares à la "Fondation Franz Weber". Des événements politiques ont secoué le pays et les banques ont fait la grève. Pour continuer à payer les employés de la réserve, la Fondation a envoyé l'argent nécessaire au Bénin à Cotonou, dans le pays voisin. Le comptable est allé chercher l'argent et a pu payer les surveillants du parc national. Franz Weber a présenté le site à la télévision et a réussi à mobiliser de nombreux Togolais. Franz Weber pense qu'il est nécessaire d'avoir un exemple concret qui marque les gens et qui permet d'impliquer tout le monde dans la protection des animaux.
00:44:30 – 00:47:51 (Séquence 23) : Dans les 180 campagnes que Franz Weber a faites soit directement, soit par délégation, l'interlocuteur l'invite à évoquer une de ses actions les plus marquantes. Franz Weber choisit de parler du secours qu'il a apporté au Grand Hôtel Giessbach qu'il considère comme l'essence même de la Suisse. Lors de ses retours de Paris, Franz Weber aimait aller au Lac de Brienz et restait émerveillé par cet hôtel qu'il compare à un château de Louis II de Bavière. Franz Weber a été averti par un avocat de Berne et le Service des monuments historiques des difficultés du Grand Hôtel Giessbach. On lui a confié cette campagne de sauvegarde du site. Il a créé la "Fondation Giessbach au Peuple suisse" avec un compte de chèque postal pour permettre d'acheter cet hôtel et d'éviter sa destruction. Il y avait les chutes d'eau de Giessbach, les plus belles des Alpes bernoises. Il avait déjà fait campagne contre la construction d'un viaduc pour une autoroute au-dessus de Giessbach. Il a rendu les lieux célèbres dans toute la Suisse et des fonds ont été récoltés qui ont permis d'acheter le monument pour 3 millions de francs suisses. La "Fondation Giessbach au Peuple suisse" est devenue propriétaire. Pour les rénovations, Franz Weber a fondé une société par action «SA Parkhôtel Giessbach». Le monument a été rénové pour 32 millions de francs suisses. Franz Weber a fait venir la presse et parmi la presse internationale il y avait des journalistes chinois. Le journal "Le Monde" à Paris a réalisé une page entière sur la campagne de sauvegarde du site. Franz Weber dit que l'hôtel est devenu rentable et qu'il est l'un des plus beaux sites du tourisme de la Suisse. Il est connu dans toute l'Europe.
00:48:04 – 00:49:31 (Séquence 24) : Franz Weber a 84 ans lors de cet entretien en 2011. Il se bat depuis 44 ans pour l'écologie et pour les animaux. Le moteur de son combat c'est la défense de l'innocence et des valeurs essentielles de l'homme. Il considère qu'on a tous besoin de beauté, de paysages intacts et d'un idéal. Il considère qu'il faut protéger l'essentiel de l'être humain et l'avenir des enfants. Il pense toujours aux générations suivantes et à sa fille Vera qui est une personne passionnée. Il l'a amenée à Giessbach quand elle était une petite fille et elle trouvait déjà les lieux merveilleux. Elle est devenue directrice de l'Hôtel de Giessbach. Elle souhaite prendre la relève des combats de son père.
00:49:44 – 00:50:49 (Séquence 25) : Après Franz Weber, il y aura la relève. Il rend hommage à sa femme qui l'a soutenu avec beaucoup d'abnégation. Elle a toujours été présente. Il pouvait compter sur elle. Son combat est une vocation. Sa femme et sa fille ont compris cela. Des journalistes de "France-Inter" lui ont demandé un jour si c'était une mission. Mais pour lui, c'était un devoir. Franz Weber commence seulement à réaliser et à dire que c'est une mission. Il ne voulait pas employer des mots pompeux. Il souhaitait dire que ce qu'il fait peut être réalisé par tous.
00:51:03 – 00:51:30 (Séquence 26) : Générique de fin du Plans-Fixes consacré à Franz Weber, écologiste et tourné à Clarens (VD) le 6 janvier 2011.
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00:00:00 – 00:00:12 (Séquence 0) : Générique de début du Plans-Fixes consacré à Franz Weber, écologiste et tourné à Clarens (VD) le 6 janvier 2011. L'interlocuteur est Jacques Poget.
00:00:12 – 00:01:30 (Séquence 1) : L'interlocuteur, Jacques Poget, introduit l'écologiste Franz Weber, le défenseur des bébés phoques et des paysages. Cet homme a bâti sa célébrité en mobilisant l'opinion publique à l'aide de campagnes coup de poing. Franz Weber est un personnage complexe qui n'a pas seulement agi contre le bétonnage de la nature et le massacre des animaux. Né à Bâle, il a commencé sa carrière professionnelle en France en tant que rédacteur en chef de la revue littéraire "La Voix des Poètes" qu'il a tenue pendant 15 ans. Il a exercé les métiers de journaliste, de grand reporter et de chroniqueur mondain. Il a connu Picasso, Dali, il a interviewé Georges Simenon, Jean Gabin, Michèle Morgan et a accompagné Mireille Mathieu lors de sa tournée à Moscou. Franz Weber est aujourd'hui rédacteur en chef d'une revue qui porte son nom, le "Journal Franz Weber". Il a fondé les Nations Unies des Animaux (United Animal Nations). Suisse à Paris, Alémanique en Suisse romande. Franz Weber reste un homme mécontent qui transforme ses indignations en actions.
00:01:30 – 00:01:42 (Séquence 2) : Générique de début du Plans-Fixes consacré à Franz Weber, écologiste et tourné à Clarens (VD) le 6 janvier 2011. L'interlocuteur est Jacques Poget.
00:01:43 – 00:02:57 (Séquence 3) : Lors de la préparation de cet entretien, l'interlocuteur a reçu de Franz Weber son livre intitulé "Frieden mit der Schöpfung" qui n'est pas traduit en français et dont le titre signifie "Paix avec la création". L'interlocuteur l'interroge sur ses croyances. Franz Weber se définit comme un panthéiste et un croyant qui croit en la création, comme point de départ de tout, et qui cherche à la servir. Dans son livre, Franz Weber parle de racine spirituelle, de courage citoyen, de l'homme et de l'animal et de nouvelles valeurs. Il explique que l’homme doit respecter ce qui l'entoure et servir l'univers. Franz Weber considère que maltraiter les animaux et la nature équivaut à nier la création qui constitue la propre racine de l’homme.
00:02:58 – 00:05:02 (Séquence 4) : Franz Weber est invité à lire le poème publié à la fin son livre "Frieden mit der Schöpfung" qui résume son credo. Le poème est composé de sept strophes. Il lit la première et la dernière strophe en allemand et en donne la traduction française. Dans le poème, il parle de tout ce que l'homme a perdu. Franz Weber croit en la pensée humaine et en la création. L'homme doit protéger et sauver et se faire sauver. Franz Weber explique que la chute du Paradis, c'est vivre dans le présent éternel.
00:05:04 – 00:05:55 (Séquence 5) : Franz Weber est un poète et un prosateur qui s'exprime autant en allemand qu'en français. Il a toujours aimé écrire et a souhaité devenir écrivain quand il est allé vivre à Paris. Il aurait préféré vivre à Munich où avait habité le poète suisse Gottfried Keller, mais comme il haïssait les nazis, il ne souhait pas aller en Allemagne. Après la guerre, il a choisi d'habiter en France. Il devait donc écrire et parler en français, même s'il connaissait encore peu cette langue.
00:05:57 – 00:07:59 (Séquence 6) : Franz Weber est né en 1927 à Bâle et il y a vécu pendant la période de la deuxième guerre mondiale. Il a perdu sa mère avant l'âge de dix ans et ceci l'a profondément marqué. Il pense écrire un jour un livre sur ce sujet. Sa famille habitait à l'orée de la ville. Franz Weber aimait déjà la nature et passait beaucoup de temps dans les prés. Franz Weber adorait les chemins de fers et les paysages suisses, ils connaissait tous les sommets de la Suisse. Vers l'âge de 12-13 ans, Franz Weber allait interroger les chauffeurs de train à la gare principale sur les paysages et s'intéressait par exemple au Lac des Quatre-Cantons, au Saint-Gothard et au tunnel du Göschenen. Excepté une excursion d'école, il n'a pas voyagé dans son enfance. Il adorait et vénérait la nature.
00:08:01 – 00:11:05 (Séquence 7) : Franz Weber arrive à Paris à l'âge de 20 ans. Il devient éditeur de poésie et journaliste mondain. Il écrit d'abord des contes et des histoires policières avant de commencer à rédiger des reportages. A Paris, il doit gagner sa vie, car personne ne l'entretient. Il commence à travailler dans le journalisme et écrit pour des journaux suisses en tant que correspondant à Paris. Il devient rapidement correspondant pour toute l'Europe. Il va voir les rédactions à Zurich, à Munich, à Hambourg, à Berlin, à Francfort, à Vienne, au Tyrol, à Innsbruck. Les journaux fonctionnaient bien. Il écrit des articles sur la littérature, la haute couture. Il interviewe tous les couturiers de Paris qui lui dévoilent leurs vocations. Il interroge aussi les écrivains et rencontre Georges Duhamel, Piccaso, Jean Gabin, Michèle Morgan et Charles Aznavour. Il part avec Mireille Mathieu à Moscou à la demande de l'impresario de l'artiste et prépare des reportages pour la presse allemande. Franz Weber précise que les Allemands n'étaient pas bien accueillis à Moscou. A Paris, Franz Weber n'est pas seulement un journaliste mondain. Il écrit des critiques sur les pièces de théâtre et notamment sur "La Visite de la vieille dame" de Dürrenmatt jouée à Paris.
00:11:08 – 00:13:52 (Séquence 8) : Franz Weber est invité à expliquer ce qui l'a poussé à s'intéresser à l'environnement. Il avait une certaine renommée comme journaliste. Il savait présenter un sujet et le rendre passionnant. Il adorait tellement la nature qu'il a mis son talent au service de l'environnement dès 1965 en luttant contre le bétonnage de Surlej en Engadine. Il allait souvent dans cette région qu'il considère comme le summum de la beauté, un lieu où selon ses propos "Dieu venait rêver". Il a écrit un article sur le sacrilège de la nature de ce site qu'il a fait publier dans le journal Coop qui avait un tirage de 500000 exemplaires. Il a choisi un titre à fort tirage pour que l'article ait des chances d'être lu aussi en Engadine. L'article a été illustré de photos frappantes accompagnées d'un gros titre. On lui a reproché de s'investir dans cette campagne pour l'argent, alors qu'il le faisait par conviction personnelle. Il a réussi à sauvegarder le site de Surlej en le protégeant contre un projet d'urbanisation. Il a organisé un gala à Zurich dans le but de récolter de l'argent et ainsi d’acheter des terrains stratégiques avant les spéculateurs pour interdire le passage de canalisation. Cette campagne a permis de faire connaître la région de l'Engadine en Europe, aux Etats-Unis et au Canada.
00:13:56 – 00:16:32 (Séquence 9) : A côté de ses actions pour l'environnement, Franz Weber a continué le journaliste. Il payait ses campagnes avec son travail. Mais comme progressivement, il prend du retard dans la réalisation de ses reportages et qu'il est débordé, en 1974, il décide d’arrêter le journalisme, alors qu'il a 16 reportages en retard. Tout d’abord il forme une équipe nommée "Equipe Franz Weber " sur le modèle de ce que faisait Ralph Nader aux Etats-Unis pour la défenses des consommateurs. Puis il décide de créer la "Fondation Franz Weber", afin de réunir des fonds pour ses nombreuses campagnes et il ouvre un compte de chèque postal au nom de la Fondation. A Paris, il mobilise les gens pour ses combats. Franz Weber s'engage dans des projets qui ont de grands retentissements. Dans sa campagne pour les bébés phoques, il alerte la terre entière. A Paris, il est la vedette. Brigitte Bardot lui écrit une lettre pour lui dire qu'elle souhaite lutter à ses côtés car, sans lui, elle n'a aucun poids. Elle l'accompagnera au Canada.
00:16:36 – 00:19:26 (Séquence 10) : La première campagne environnementale de Franz Weber hors de Suisse se déroule en France. Les journalistes du monde entier parlent de ses actions, des journaux et radios s'intéressent à lui en Allemagne, aux Etats-Unis et au Canada, alors qu'il lutte pour l'Engadine. Le "Newsweek" publie un reportage sur lui. Il fait les plateaux des radios françaises "RTL", "Europe1". Il est interviewé par Jacques Paoli. Sa lutte pour l'Engadine le conduit à défendre les Baux de Provence. En effet Franz Weber est interpelé par le rédacteur en chef du quotidien "Paris Jour", qu'il était venu voir pour la publication d'un reportage sur l'Engadine, à entreprendre des actions pour le site des Baux de Provence. Cet homme avait une maison de vacances dans cette région et connaissait bien les lieux. Les journaux "Paris Jour", "Elle", "Paris Match" ont publié de grands reportages sur la vallée suisse. L'arme de Franz Weber était la presse. Et pour pouvoir apparaître dans tous les journaux, il fallait être la vedette.
00:19:31 – 00:20:52 (Séquence 11) : Franz Weber a été appelé par des gens qui ne savaient pas comment entreprendre eux-mêmes une campagne de défense de la nature. Les rédacteurs qui l'interviewaient étaient touchés par sa sincérité. Il n'a pas agi contre l'intérêt de la communauté. Pour pouvoir défendre l'environnement, Franz Weber explique qu'il est nécessaire d'être une vedette et d'être sincère. En tant que journaliste lui-même, il savait mobiliser la presse et rendre un sujet passionnant. Il souligne que si un article n'est pas intéressant, en particulier dans le domaine de l'environnement, le lecteur ne le lit pas et l'action ne sert à rien. Franz Weber est une personnalité connue. Il n'est pas vaniteux, mais il a cherché à exploiter sa renommée pour ses engagements en faveur de la nature et des animaux.
00:20:58 – 00:24:35 (Séquence 12) : Franz Weber a quitté son métier de journaliste pour devenir un professionnel de la défense de l'environnement. Il est invité à parler de sa campagne pour Lavaux qui a été un de ses combats les plus marquants en Suisse et la campagne la plus marquante en Suisse romande. Franz Weber était une vedette, il passait dans des reportages à la télévision française et suisse romande pour son combat des Baux de Provence. Il a été nommé "le chevalier des Baux" dans le journal "L'Express". Pour attirer l'attention d'un maximum de monde, on lui avait dit de soigner sa présentation. Franz Weber a été sollicité par des vignerons pour devenir le "chevalier de Lavaux" et prendre la défense du vignoble de Villette. Franz Weber a répondu immédiatement à l'appel de défense du Lavaux laissant de côté ses projets en cours. Il n'aurait jamais pu se pardonner s'il n'était pas intervenu. Il connaissait bien le site, car il l'avait présenté dans les années 1950 à des Français et en 1958 il participait à une réception dans la commune de Chexbres de laquelle il est possible d'apercevoir Rivaz. Il est arrivé en train à Villette. Il a contacté la presse et comme on le connaissait pour ses campagnes précédentes (Engadine, Baux de Provence), les journalistes sont venus. Ils étaient présents lors de la séance du Comité central des vignerons durant laquelle Franz Weber a téléphoné au Conseiller fédéral Kurt Furgler qui a lui-même répondu, alors qu’aucun rendez-vous téléphonique n’avait été fixé, et il lui a donné son soutien. Devant la presse, Franz Weber a souligné l'importance de sauver tout le site et a lancé le slogan "Sauver Lavaux". Ce fut une campagne terrible et victorieuse.
00:24:41 – 00:26:25 (Séquence 13) : La campagne pour la défense du Lavaux a duré plusieurs années. Franz Weber explique que dans la commune de Villette, on souhaitait construire des maisons, projet qu’il considère comme "une sorte de défiguration de 270 mètres de large et de 15 mètres de haut", pour protéger une partie du vignoble. Franz Weber établit un parallèle entre le projet de Lavaux et la cathédrale de Lausanne et explique que cela équivalait à sacrifier une tour pour laisser la place à la construction d'un gratte-ciel dans le but de sauver le reste du bâtiment. Franz Weber a organisé une campagne et a lancé une pétition qui a récolté 103000 signatures en Suisse. Il s'est déplacé notamment à Bâle, Berne, Zürich pour présenter la campagne. Il a ensuite apporté les signatures à Berne, mais comme c'était une pétition, elles ne pouvaient pas être prises en compte. Un journaliste, Tony Barley, a conseillé à Franz Weber d'organiser une initiative. Comme il était à Paris, il est allé voir un avocat suisse à Paris, mais celui-ci ne savait pas comment organiser cette action. Franz Weber a rencontré à Paris un journaliste du quotidien "24 heures" qui lui a donné un nom d'un avocat à Lausanne, Maître Lob. Franz Weber a lancé l'initiative "Sauvez Lavaux" qui a réuni 28000 signatures alors qu'elle en nécessitait 12000 pour être validée. Elle a ensuite été acceptée en votation.
00:26:32 – 00:27:33 (Séquence 14) : L'interlocuteur souligne que l'initiative populaire "Sauvez Lavaux" est une des seules à avoir été acceptée en Suisse. Franz Weber est devenu une vedette internationale et il a été appelé partout. On lui a demandé d'intervenir pour les phoques, pour les éléphants. Franz Weber explique que tout ce qui touche à l'innocence le bouleverse. Il est surtout sensible à la maltraitance des enfants. Il est content de savoir que de nombreuses associations s'occupent des enfants, sinon il s'occuperait de cette thématique. Il se préoccupe des animaux et de la nature qui sont des sujets peu défendus.
00:27:40 – 00:29:56 (Séquence 15) : Franz Weber est allé à Delphes. Il avait été appelé par le Conseil de l'Europe qui ne pouvait intervenir directement, car la Grèce faisait aussi partie de cette organisation. Franz Weber a organisé la campagne "Sauvez Delphes". Les universités d'Athènes et de Thessalonique étaient de son côté. Il a contacté 40 journalistes et un car les a conduits d’Athène à Delphes. A l'époque Melina Mercouri était du même côté que Franz Weber ainsi que le socialiste, Papandréou. Franz Weber a organisé une puissante campagne et sous la pression internationale le premier ministre Constantin Caramanlis a retiré tous les permis de construire à Poxipar qui comme Pechiney faisait de l'extraction de bauxite. On voulait chercher cette matière à Delphes et détruire le site. Dans sa campagne, Franz Weber disait qu'il fallait protéger le berceau de l'humanité.
00:30:04 – 00:31:21 (Séquence 16) : Franz Weber a aussi été appelé par l'Université de Vienne pour sauver le Danube. Franz Weber ajoute quelques informations sur l'évolution de la défense du site de Delphes. Melina Mercouri est devenue Ministre de la culture du gouvernement socialiste dirigé par Andréas Papandréou. Il y a eu une nouvelle proposition gréco-russe d’extraire de la bauxite au Mont Parnasse. Franz Weber a été une nouvelle fois alerté par le Conseil de l'Europe. Dans cette campagne, il a attaqué Melina Mercouri, Papandréou et Gorbatchev. Il a écrit à ce dernier "Lénine a protégé les sites. Et vous, vous allez détruire le berceau de l'Europe". Gorbatchev a annulé la participation de l'URSS, il n'est pas venu à Delphes et a renoncé à l'extraction. Le gouvernement Papandreou a retiré à nouveau tous les permis de construire. La campagne était terminée, le combat était gagné.
00:31:29 – 00:33:32 (Séquence 17) : Franz Weber a risqué sa vie, dans la campagne de protection du site d'Asolo en Italie, une cité située à 60km au nord-ouest de Venise. Franz Weber a été alerté par des Italiens via des journalistes de Paris. Les journalistes italiens avaient lu le reportage que lui avait consacré le "Newsweek". Sur cette colline, des promoteurs souhaitaient construire des buildings et un parking. Franz Weber s'est déplacé sur les lieux et a alerté immédiatement la presse et l'opinion européenne. Rome est intervenu dans le dossier et a retiré les permis. A Asolo, les promoteurs étaient soutenus par la mafia italienne. La voiture de Franz Weber a été sabotée et elle a failli terminer sa course dans un ravin. Le fils du Roi Umberto d'Italie le suivait, et en voyant la voiture tanguer, il s'est arrêté pour le faire monter. Ils ont rapidement quitté les lieux, car ils ne savaient pas s'ils étaient suivis par la mafia.
00:33:40 – 00:35:15 (Séquence 18) : L'interlocuteur demande à Franz Weber si dans ses combats écologiques, il a souvent pris des risques pour sa vie. Il lui est arrivé d'être agressé, en Suisse également, quand il a fait la campagne de Chandolin dans le Val d'Anniviers. Il explique que les événements se sont déroulés alors que le journal "Stern" réalisait un grand reportage sur lui. Dans un restaurant du Val d'Anniviers, une serveuse lui a dit devant la presse, "vous qui aimez tellement la nature, sentez là!", tout en lui versant 10 litres de purin sur la tête. Plus tard en redescendant vers l'hôtel, un type l'a menacé verbalement de la tuer. Le reportage a fait les gros titres de la presse allemande ("der Schweinehund" "le salopard"). A Zinal, le maire avait peur qu'on tue Franz Weber, il se déplaçait sous protection. On lui conseillait de partir, car c'était dangereux. Toutes les tentatives pour intimider Franz Weber lui ont surtout fait de la publicité pour ses campagnes.
00:35:24 – 00:37:06 (Séquence 19) : Franz Weber est interrogé sur ses actions pour la protection des animaux. Il défendait l'innocence. Il trouvait scandaleux le massacre des bébés phoques. Il a organisé une campagne mondiale. Brigitte Bardot lui a écrit une lettre pour lui demander de pouvoir lutter à ses côtés, car sans lui elle disait qu'elle n'était rien. Elle l'a accompagné au Canada où Franz Weber avait invité la presse. Sa femme avait confectionné des bébés phoques en peluche qui étaient vendus pour financer la campagne. Ils en ont vendu dans le monde entier et notamment au Japon. La campagne a eu un grand retentissement qui a permis pendant longtemps de stopper ce massacre. Franz Weber a donné des conférences de presse à New York, à Montréal à Ottawa.
00:37:16 – 00:38:27 (Séquence 20) : La première campagne pour la protection des animaux menée par Franz Weber était celle des bébés phoques. Il a milité ensuite pour la défense des taureaux, des chevaux sauvages d'Australie et des éléphants d'Afrique. Ses actions pour la protection des sites l'ont rendu célèbre, alors il a été contacté pour sauver les animaux. Après les bébés phoques, il s'est occupé de la défense des taureaux. Franz Weber considère la corrida comme un scandale et souligne qu'en Espagne, il y a beaucoup d'Espagnols qui sont contre. Les opposants n'ont pas réussi à faire stopper cette pratique en Espagne, excepté à Barcelone, mais ils ont rendu les Espagnols attentifs à cette thématique. Franz Weber espère pouvoir arrêter les corridas en Espagne et en France.
00:38:38 – 00:41:41 (Séquence 21) : Franz Weber a créé une cour de justice pour les animaux. Il explique dans son livre que les animaux sont considérés comme une matière première rentable. En Australie, les chevaux sauvages étaient tués depuis des hélicoptères avec des mitrailleuses. A l'origine, ces bêtes ont été importées d'Europe pour aider à la construction de l'Australie. Quand les chevaux ne furent plus utiles, ils furent lâchés dans la nature. Franz Weber a été alerté par les Australiens. Il a réalisé une campagne internationale, il a fait venir la presse en Australie et a organisé un procès contre l'Australie devant la Cour de justice des animaux. Ce procès n'a eu aucune influence sur les gouvernements, mais il a marqué l'opinion publique. Le gouvernement australien a pris en compte cette position et a fait stopper le massacre héliporté des chevaux sauvages. Franz Weber a acheté au nom de la Fondation 50000 hectares en Australie sur lesquels a été créé une réserve de chevaux. Franz Weber a lancé une campagne pour arrêter une pratique, et a proposé des solutions. Il a mené cette même action en Afrique.
00:41:52 – 00:44:18 (Séquence 22) : Franz Weber est invité à parler de son action en Afrique. Lors d'une réunion à Lausanne en faveur des sites pour la protection des animaux dans le monde, Franz Weber a présenté des photos de la réserve d'Australie. Des pays d'Afrique l'ont invité chez eux pour créer une réserve pour sauver les éléphants. Franz Weber est allé au Togo et le pays a confié officiellement une réserve de 200000 hectares à la "Fondation Franz Weber". Des événements politiques ont secoué le pays et les banques ont fait la grève. Pour continuer à payer les employés de la réserve, la Fondation a envoyé l'argent nécessaire au Bénin à Cotonou, dans le pays voisin. Le comptable est allé chercher l'argent et a pu payer les surveillants du parc national. Franz Weber a présenté le site à la télévision et a réussi à mobiliser de nombreux Togolais. Franz Weber pense qu'il est nécessaire d'avoir un exemple concret qui marque les gens et qui permet d'impliquer tout le monde dans la protection des animaux.
00:44:30 – 00:47:51 (Séquence 23) : Dans les 180 campagnes que Franz Weber a faites soit directement, soit par délégation, l'interlocuteur l'invite à évoquer une de ses actions les plus marquantes. Franz Weber choisit de parler du secours qu'il a apporté au Grand Hôtel Giessbach qu'il considère comme l'essence même de la Suisse. Lors de ses retours de Paris, Franz Weber aimait aller au Lac de Brienz et restait émerveillé par cet hôtel qu'il compare à un château de Louis II de Bavière. Franz Weber a été averti par un avocat de Berne et le Service des monuments historiques des difficultés du Grand Hôtel Giessbach. On lui a confié cette campagne de sauvegarde du site. Il a créé la "Fondation Giessbach au Peuple suisse" avec un compte de chèque postal pour permettre d'acheter cet hôtel et d'éviter sa destruction. Il y avait les chutes d'eau de Giessbach, les plus belles des Alpes bernoises. Il avait déjà fait campagne contre la construction d'un viaduc pour une autoroute au-dessus de Giessbach. Il a rendu les lieux célèbres dans toute la Suisse et des fonds ont été récoltés qui ont permis d'acheter le monument pour 3 millions de francs suisses. La "Fondation Giessbach au Peuple suisse" est devenue propriétaire. Pour les rénovations, Franz Weber a fondé une société par action «SA Parkhôtel Giessbach». Le monument a été rénové pour 32 millions de francs suisses. Franz Weber a fait venir la presse et parmi la presse internationale il y avait des journalistes chinois. Le journal "Le Monde" à Paris a réalisé une page entière sur la campagne de sauvegarde du site. Franz Weber dit que l'hôtel est devenu rentable et qu'il est l'un des plus beaux sites du tourisme de la Suisse. Il est connu dans toute l'Europe.
00:48:04 – 00:49:31 (Séquence 24) : Franz Weber a 84 ans lors de cet entretien en 2011. Il se bat depuis 44 ans pour l'écologie et pour les animaux. Le moteur de son combat c'est la défense de l'innocence et des valeurs essentielles de l'homme. Il considère qu'on a tous besoin de beauté, de paysages intacts et d'un idéal. Il considère qu'il faut protéger l'essentiel de l'être humain et l'avenir des enfants. Il pense toujours aux générations suivantes et à sa fille Vera qui est une personne passionnée. Il l'a amenée à Giessbach quand elle était une petite fille et elle trouvait déjà les lieux merveilleux. Elle est devenue directrice de l'Hôtel de Giessbach. Elle souhaite prendre la relève des combats de son père.
00:49:44 – 00:50:49 (Séquence 25) : Après Franz Weber, il y aura la relève. Il rend hommage à sa femme qui l'a soutenu avec beaucoup d'abnégation. Elle a toujours été présente. Il pouvait compter sur elle. Son combat est une vocation. Sa femme et sa fille ont compris cela. Des journalistes de "France-Inter" lui ont demandé un jour si c'était une mission. Mais pour lui, c'était un devoir. Franz Weber commence seulement à réaliser et à dire que c'est une mission. Il ne voulait pas employer des mots pompeux. Il souhaitait dire que ce qu'il fait peut être réalisé par tous.
00:51:03 – 00:51:30 (Séquence 26) : Générique de fin du Plans-Fixes consacré à Franz Weber, écologiste et tourné à Clarens (VD) le 6 janvier 2011.
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