Emil Steinberger (Humoriste)

  • français
  • 2012-11-26
  • Durée: 00:52:46

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Description

Employé de poste au début de sa vie professionnelle, puis graphiste indépendant, Emil Steinberger change radicalement de domaine en 1967 et s’occupe de la programmation au Kleintheater de Lucerne et de deux salles de cinéma. En 1969, il débute avec ses premiers spectacles solo qui connaissent un succès phénoménal en Suisse alémanique et en Allemagne. Le public romand accueille avec enthousiasme ses sketches en français. En 1977, il tourne durant neuf mois avec le Cirque KNIE et l’année suivante joue un rôle majeur dans le film de Rolf Lyssy Les Faiseurs de Suisses. En 1987, Emil arrête ses spectacles. De 1993 à 1999, il vit à New York. De retour en Suisse, il fonde avec son épouse Niccel l’Edition E, qui publie leurs livres, CD et DVD et retourne sur scène avec son nouveau spectacle « Trois Anges ! » dont il donne la 800e représentation en 2013. Créateur et interprète de sketches mettant en scène un personnage inhibé, timide, sans personnalité particulière, Emil Steinberger est avant tout un artiste qui a su incarner la voix des Suisses mutiques.

00:00:00 – 00:00:08 (Séquence 0) : Générique de début du Plans-Fixes consacré à Emil Steinberger, humoriste, et tourné à Montreux, le 26 novembre 2012. L'interlocuteur est Peter Rothenbühler.
00:00:08 – 00:01:10 (Séquence 1) : Aucun comique suisse n'a fait rire aussi longtemps et intensément que Emil Steinberger. Il est le "Friedrich Dürrenmatt de la scène comique suisse" au talent aussi important que Grock. L'interlocuteur énumère les nombreuses casquettes que Emil a portées. Il est actuellement en tournée triomphale avec son spectacle "Drei Engel".
00:01:10 – 00:01:17 (Séquence 2) : Générique de début du Plans-Fixes consacré à Emil Steinberger, humoriste, et tourné à Montreux, le 26 novembre 2012. L'interlocuteur est Peter Rothenbühler.
00:01:18 – 00:02:00 (Séquence 3) : Emil Steinberger explique que sous la rubrique métier de son passeport figure toujours graphiste. A une époque c'est le métier de buraliste postal qui y figurait. Depuis qu'il est inscrit graphiste il est plus contrôlé que lorsqu'il était écrit buraliste postal. Emil Steinberger explique qu'il n'a jamais été écrit humoriste, parce qu'il ne sait pas s'il devrait écrire humoriste, cabarettiste ou clown.
00:02:01 – 00:03:59 (Séquence 4) : Il est né à Lucerne, le 6 janvier 1933. Il a grandi à Lucerne, y a dirigé deux cinémas, fondé un petit théâtre, dans lequel il a présenté son premier spectacle solo. C'est un grand détour qui l'a amené de Lucerne à Montreux où il habite aujourd'hui. Lucerne, de par sa grandeur était un lieu approprié pour y développer des activités, puisque petite, elle permettait de recevoir facilement des échos sur sa création, alors que dans une grande ville cela est rapidement étouffé. Il est arrivé à Montreux depuis New-York, parce qu'il voulait montrer à sa femme la Riviera suisse. En parcourant Montreux avec sa femme ils tombent sur le monument de Sissi. Ils ont vu 3 mois plus tôt à Vienne une comédie musicale qui la mettait en scène. Ils repèrent tout près une maison prête à être rénovée avec un panneau appartement à vendre et un numéro de téléphone. Ils appellent et un an plus tard y emménagent.
00:04:01 – 00:05:37 (Séquence 5) : Emil Steinberger explique que dans la vie il n'y a pas toujours besoin de prendre des décisions. Le processus commence inconsciemment et nous amène là où on ne pensait pas atterrir un jour, sans avoir pris pour cela de grande décision. Il ne se verrait pas retourner à Lucerne. Par expérience il a le sentiment que lorsque l'on habite loin de son lieu d'origine, on observe mieux ce qui s'y passe parce qu'on y est moins impliqué. Dès qu'il est à Lucerne il se sent soudainement trop engagé, chose qu'il a déjà faite activement à l'époque. Les gens n'apprécient par ailleurs pas lorsqu'une personne donne toujours son avis, se montre active ou prend une place trop importante dans la ville.
00:05:40 – 00:07:28 (Séquence 6) : Emil Steinberger est issu d'une famille de la petite-bourgeoisie. Ses grands-pères étaient respectivement charpentier et agriculteur, son père employé de bureau et sa mère fille d'agriculteurs; sa sœur a travaillé comme téléphoniste aux renseignements et son frère Rudy a été directeur de banque. Emil a travaillé 9 ans au guichet de la poste. Il explique qu'il était un homme complexé jusqu'à 25 ans. Il rougissait facilement, même au guichet. Il faisait souvent des gags, mais seulement pour ses collègues. Il se souvient que les collègues riaient tellement qu'ils devaient se cacher sous les chariots postaux pour qu'on ne les voie pas.
00:07:31 – 00:09:03 (Séquence 7) : A 16 ans Emil Steinberger ne sait pas ce qu'il veut devenir. Il fréquente deux ans l'école de commerce et de transports qui orientait vers la Poste, les CFF, Swissair, etc. Il se souvient qu'il ne voulait pas travailler aux CFF de peur d'avoir trop froid sur le quai en hiver, le guichet de la poste apparaissait plus confortable. Il se décide pour la Poste et y reste 9 ans. Il parvient à supporter ce travail parce qu'il fait à côté du cabaret et du théâtre. Il est très actif à cette époque dans des troupes de cabaret. Il se souvient d'une belle période.
00:09:07 – 00:11:18 (Séquence 8) : Emil Steinberger se souvient qu'il faisait déjà le guignol pendant la messe pour ses amis. Chaque année se déroulait un bal des servants de messe. Ils étaient conviés à un goûter où ils recevaient leur salaire annuel. A cette occasion il y avait un petit spectacle sur scène fait par les servants où il a commencé à improviser des petits numéros. Le groupe de théâtre de St-Paul jouait chaque année une comédie de boulevard. On l'a alors forcé à jouer des rôles qu'il ne pouvait apprécier à 17 ans. Il devait jouer une scène de fiançailles et prendre une femme dans ses bras. Il raconte avec humour qu'il était totalement novice et manquait d'entraînement.
00:11:23 – 00:13:05 (Séquence 9) : Emil Steinberger n'avait jamais pensé ni même rêvé que ses activités théâtrales puissent devenir un métier. Il avait les pieds sur terre et voyait cette activité comme un hobby qui marchait plutôt bien. Cherchant à cette époque vers quel métier s'orienter, il va chez un orientateur professionnel, qui lui suggère les métiers de coiffeur, tapissier décorateur et graveur. Dans la longue liste de métiers proposés, il avait mis une coche dans la case comédien. Il précise que c'était à l'époque de l'Après-guerre qui conservait un certain traumatisme. Connaissant les conséquences de la guerre, une bonne place de buraliste postal constituait une place de rêve, et même au service militaire on recevait son salaire complet, ce qui permettait d'économiser un peu d'argent.
00:13:10 – 00:14:07 (Séquence 10) : Emil Steinberger quitte son emploi à 27 ans et prend le capital de sa caisse de pension afin de reprendre des études. Cette décision constituait un risque énorme. Il était infatigable à cette époque. Suivant des cours la journée il continuait à travailler le soir. Il recevait des petits mandats grâce auxquels il a pu tenir 5 ans. Il a même pu s'offrir une Fiat Topolino, gagnant ainsi en mobilité.
00:14:13 – 00:15:28 (Séquence 11) : Emil Steinberger ouvre un atelier de graphisme, qui marche très bien. Il a des clients, une apprentie et un employé. Mais deux ans plus tard il a l'idée d'ouvrir son Kleintheater. A Lucerne il n'y a pas de théâtre pour les cabarettistes et les artistes ne savent pas où jouer. Il se dit qu'il faut trouver un théâtre à Lucerne avec une petite scène de deux ou trois cents places. Il demande partout si quelqu'un dispose d'une cave ou d'un dépôt qui soit libre, sans succès.
00:15:34 – 00:18:42 (Séquence 12) : La chance lui permet finalement de trouver. Un groupe à Lucerne avait fondé un Tele-Café, un café avec des balcons et une grande toile pour des projections noir et blanc. Alors que les propriétaires sont au bord de la faillite, Emil met le pied dans la porte et offre ses services en qualité de programmateur avec des concerts et des soirées dansantes. Il attend qu'émerge petit à petit une véritable scène. Il appelle alors le comique Alfred Rasser pour lui proposer de jouer. Il fait alors la première pour l'ouverture du théâtre. Avant cela, il envoie un tous ménages sur la ville de Lucerne. Dans ce prospectus, il explique qu'il veut fonder un théâtre, en en présentant les grandes lignes. Il y joint un bulletin de versement et obtient grâce à cela les 40'000 premiers francs. Cela a suffi pour acheter des rideaux, aménager la scène et acheter quelques projecteurs. Le soir de la première ils avaient encore mis aux enchères chaque mètre carré de rideaux et chaque chaise afin de récolter encore un peu d'argent. Sa première femme Maya l'a énormément aidé.
00:18:48 – 00:19:44 (Séquence 13) : Emil Steinberger reprend par la suite un cinéma, puis en construit un autre. Il joue déjà à ce moment-là avec une troupe et ils ont la possibilité d'utiliser la salle à manger de l'hôtel Balance où ils construisent une scène provisoire. Ils y jouent leur spectacle une soixantaine de fois. Lors de ses spectacles, il remarque que quelque chose plaît aux gens, c'est ce qui plus tard le stimulera pour monter un spectacle solo.
00:19:51 – 00:22:57 (Séquence 14) : Emil Steinberger ouvre son Kleintheater en 1967 et y joue officiellement son premier spectacle solo en 1968-1969. Le comique explique qu'il ne voulait pas construire un théâtre pour lui seul mais pour les autres. Les gérants du Tele-Café possédaient également un cinéma, le propriétaire, proche de la retraite a pensé qu'Emil pourrait également le diriger. Il se dit que la direction des deux serait un projet cohérent. Il se souvient que c'était amusant parce que tous les créanciers savaient qu'il était postier, et cela les dérangeait qu'il dirige en même temps un cinéma. Les deux activités sont un succès. Il y avait cependant tellement de films indépendants destinés à un public restreint qui ne pouvaient être projetés dans une salle de 500 places, il a alors l'idée de construire un cinéma plus petit pour pouvoir les diffuser. Ses concurrents s'y opposent et conduisent l'affaire au tribunal qui l'interdit alors qu'il avait déjà bétonné les fondations. Les opposants invoquent la clause du besoin, malgré le fait qu'Emil pense n'y diffuser que des films que les autres salles ne diffusaient pas. Débouté, il va au Tribunal Fédéral, et obtient alors gain de cause. Le loyer de son nouveau bâtiment étant haut, Emil Steinberger n'a qu'un seul employé pour son petit cinéma. Il a dû maintes fois injecter de l'argent pour poursuivre cette activité.
00:23:04 – 00:25:05 (Séquence 15) : Pour son premier spectacle solo, Emil Steinberger connaît un certain succès. La presse se montre plus réservée. Le spectacle est qualifié de "primitif", d'"ennuyeux". Il accepte ces critiques, sachant qu'il s'agit d'une première. Il se souvient qu'au moment de la première, il n'avait que 70% de son texte en tête. Il a toujours eu de la peine à apprendre par cœur son propre texte. Deux jours avant la première, Il s'enferme dans sa chambre, lisant et relisant son texte jusqu'à s'assoupir. Il explique qu'il lui est souvent arrivé de monter sur scène en survolant encore son texte dans les loges, puis décide de cesser cette habitude. Quand il est sous tension Emil peut encore improviser de nouvelles idées. Il prend l'habitude d'enregistrer tous ses sketchs sur cassette et les écoute dans la journée afin de les peaufiner. Le spectacle s'est rôdé petit à petit et après 25 représentations il n'a plus rien corrigé.
00:25:13 – 00:28:15 (Séquence 16) : Emil Steinberger explique que dans ses premiers spectacles, il n'a jamais fait aucun filage complet avant la première. Le premier spectacle solo qu'il a proposé à l'hôtel Balance avait encore un thème très local. Son ami d'école Armin Beeler, qui l'accompagne dans ses premiers spectacles, écrivait les textes. Emil n'a écrit lui-même que le "nettoyeur". Ayant ainsi pu faire ses première armes, il est plus professionnel au moment de son entrée au Kleintheater. En 1969, son programme remporte un si grand succès que Mr. Grabovski, grand agent suisse pour le théâtre, l'invite à venir jouer à Zurich en 1970. Il refuse d'abord par crainte de ne pas intéresser le public. Il était trop impressionné par le professionnalisme des comiques César Keiser, Alfred Rasser, alors que lui se voyait comme celui à qui il manque un numéro la veille de la première. Le comique explique que les objets ont une influence sur le jeu. Il est important pour la force comique d'un sketch de porter un chapeau ou un habit qui ne sied pas parfaitement. Il se souvient avoir monté un sketch comique totalement improvisé autour d'un plombier un jour avant la première.
00:28:24 – 00:29:20 (Séquence 17) : L'agent de théâtre zurichois propose à Emil Steinberger 5 jours de représentations, avec un cachet de 900.- par représentation. Le comique refuse un tarif fixe et lui propose un pourcentage afin de partager le risque. L'agent lui propose alors de faire un 60/40. Il finit par jouer quatre mois à guichets fermés. Les critiques des médias nationaux commencent à faire son éloge. Un ami lui explique que ses expressions s'entendent partout à l'EPFZ. Il explique qu'il n'aurait jamais pensé qu'il puisse être un sujet de conversation pour les intellectuels.
00:29:29 – 00:32:55 (Séquence 18) : L'interlocuteur demande à Emil Steinberger comment il est arrivé à construire ce personnage comique de Emil. Il explique que lorsqu'il se met à écrire à sa table, beaucoup de souvenirs de son éducation, d'expériences professionnelles, sont enregistrés dans son ventre et lui reviennent comme matière d'écriture. Pour son premier programme à succès, il avait déjà pour mentor Franz Hohler. Celui-ci est venu voir le spectacle où il interprète le sketch du nettoyeur et après lui avoir demandé qui a écrit ce sketch, lui conseille à l'avenir d'écrire tous les sketchs lui-même, lui proposant même de l'aide pour l'écriture. Ils s'installent pour une semaine au Kleintheater avec un magnétophone et commencent la création de sketchs. Ils créent ainsi plusieurs numéros et programme est rapidement terminé.
00:33:05 – 00:33:55 (Séquence 19) : Franz Hohler a aidé Emil Steinberger à trouver son style et à croire en son personnage d'Emil. L'interlocuteur demande si leurs différences de style, Franz Hohler étant plus littéraire, ont été un problème dans leur relation. Emil explique qu'Ils se sont très bien entendus malgré leurs différences. Emil explique que Franz Hohler a un don naturel pour le comique, pour l'absurde, et a écrit ses propres spectacles. Franz Hohler a aidé Emil pour son premier spectacle, mais par la suite Emil les a réalisés indépendamment.
00:34:05 – 00:35:08 (Séquence 20) : L'interlocuteur évoque la parenté du style de Emil Steinberger avec Buster Keaton, Charlie Chaplin et Karl Valentin, et lui demande s'il les a imités ou pris comme modèles. Emil explique qu'il n'avait aucun modèle et que au contraire il s'est toujours forcé à ne pas imiter les autres. Il explique que ses idées n'existent que dans sa tête et qu'il ne se laisse influencer par personne. Il a eu beaucoup de plaisir à voir Cés Keiser, Roderer ou Alfred Rasser, mais n'a jamais essayé d'en tirer quoi que ce soit.
00:35:18 – 00:37:14 (Séquence 21) : L'interlocuteur demande à Emil Steinberger comment il a fait pour créer des mimiques aussi originales. Le comique explique qu'il n'a jamais passé une minute devant le miroir. Il y a des numéros qui fonctionnent dès la première exécution parce qu'ils s'accordent tout de suite avec la mimique. Mais la mimique, contrairement à certains aspects de la mise en scène, est impossible à exercer. Emil Steinberger explique qu'il n'a jamais été conscient de ses mimiques et de ses apparences. C'est la simple réaction du public qui permet de savoir si quelque chose fonctionne ou pas.
00:37:25 – 00:38:50 (Séquence 22) : Emil Steinberger avait fait une seule prise à la télévision pour un sketch sur une votation où l'homme politique qu'il interprète se met à pleurer. Il ne s'est jamais mis à pleurer sérieusement pendant ses sketchs mais quelques années plus tard à la télévision lors d'une interview on lui a diffusé cette séquence et il s'est senti tellement désolé pour ce personnage qu'il a dû retenir ses larmes pendant l'interview.
00:39:02 – 00:39:59 (Séquence 23) : L'interlocuteur explique que les sketchs de Emil Steinberger par le fait qu'ils ne sont pas reliés à la politique du moment, sont intemporels. Le comique explique que dans ses sketchs, il n'est pas entré sur le terrain politique parce que l'idée ne lui est jamais venue, il avait bien assez d'autres idées. Il ajoute qu'il n'aime pas mélanger les choses et qu'il préfère rester sur une voie, c'est mieux ainsi.
00:40:11 – 00:41:41 (Séquence 24) : L'interlocuteur rappelle que Emil Steinberger, avec ses phrases incomplètes et confuses, a incarné la voix des Suisses mutiques. Emil Steinberger explique qu'il était content d'avoir touché le cœur des Suisses avec ses sketchs, mais qu'au moment où il apercevrait une chaise vide à son spectacle il serait temps pour lui de s'arrêter. Il raconte avec humour qu'un passant lui a dit un jour qu'il devait des droits d'auteur à tous les gens dont il avait emprunté les tics et les expressions.
00:41:53 – 00:43:40 (Séquence 25) : A la fin des années 70 la carrière de Emil Steinberger atteint son paroxysme. Il tourne avec le cirque Knie en 1977 et l'année suivante tourne le film à succès "Les Faiseurs de Suisses". Il est le premier cabarettiste à avoir osé entrer au cirque. A l'occasion d'un événement de soutien à Zurich on lui demande s'il veut faire quelque chose en tant que cabarettiste pour cette cause dans une tente de cirque. Il interprète un garde animalier qui vient nourrir les animaux avec une brouette, à la fin il donne tout aux animaux, c'est-à-dire aux enfants qui sont venus vers lui pour se servir. Il improvise alors une fin. Les enfants étaient si nombreux autour de lui qu'il s'échappe sous la brouette. Quand les enfants sont partis seule la brouette trône au milieu du manège. Fredy Knie senior était dans les gradins, puis lors d'une interview à la radio on lui demande qui il voudrait avoir dans son cirque, il répond Emil. Assis à table avec ses enfants, Emil l'apprend avec surprise par la radio.
00:43:53 – 00:44:55 (Séquence 26) : Emil Steinberger explique qu'il arrive trois jours avant la première du cirque Knie à Rapperswil. Il joue alors ses sketchs mais sans public, ce qui est difficile pour lui. A la première, il est gonflé à bloc et le succès est total. A peine revenu dans sa caravane pour corriger des détails de ses sketchs, sa femme toque à sa porte pour lui annoncer que le public le redemande. Le cirque Knie réalise grâce à Emil Steinberger son record d'entrées: plus de 1,3 millions de spectateurs.
00:45:08 – 00:45:58 (Séquence 27) : Emil Steinberger est le premier cabarettiste Suisse alémanique à jouer en Suisse Romande avec succès. Ils se souvient qu'on lui avait déconseillé de monter sur scène en Suisse romande, prétextant que les Suisses romands n'aimaient pas les artistes Suisses alémaniques. Il ne s'est par contre jamais produit en France, malgré le désir de Jacques Canetti qui voulait le faire venir à l'Olympia de Paris. A ce moment-là il freine et refuse. Il se souvient avoir dit qu'il préférerait commencer dans un petit café-théâtre afin de générer la notoriété nécessaire pour se produire dans une grande salle.
00:46:11 – 00:48:08 (Séquence 28) : En 1980, Emil Steinberger annonce son dernier spectacle. Il se souvient que personne ne le croit ni ne réagit. Il sent qu'il se répète, que certains personnages deviennent récurrents. Sept ans plus tard il s'arrête et essaie de faire d'autres choses. Il éprouve le besoin de s'enfuir et part à New-York en 1999. La pression de l'extérieur devenait plus forte en même temps que les propositions se multipliaient. Le comique explique qu'il voulait enfin s'offrir un cadeau, juste pour lui. Si le succès l'avait comblé, il n'avait pas assez de temps pour réaliser ses propres aspirations: aller au théâtre, au cinéma, etc. A part quelques articles pour la presse, il ne travaille plus. Par ailleurs, se produire à New-York aurait été impossible. Emil Steinberger explique que certaines personnes lui en ont voulu de les avoir quittées, pour certains c'était terrible de voir partir la seule personne capable de les faire rire.
00:48:21 – 00:50:04 (Séquence 29) : L'interlocuteur demande à Emil Steinberger comment il a vécu le plébiscite de la critique. Il explique que tous ces prix et ces attentions sont adorables, mais rien n'est acquis et cela demande quand même du travail. De nouvelles idées sont là. Emil et sa femme Niccel se sont mariés à New-York dans le City Hall puis sont rentrés en Suisse où ils ont créé une maison d'édition et écrit des livres. Puis suite à la parution de "Vraies histoires fausses" les propositions des librairies pour des lectures se sont enchaînées et il se retrouve à Cologne devant six cents personnes qui n'ont même pas pu l'apercevoir. Il est maintenant dans la plus grande tournée de sa carrière avec son spectacle "Drei Engel". Il a joué plus de huit cent fois. L'interlocuteur demande à Emil Steinberger si avec le succès la tentation du luxe ne s'est pas présentée. Le comique explique que non et qu'il a toujours su garder les pieds sur terre dans chaque relation.
00:50:18 – 00:51:57 (Séquence 30) : L'interlocuteur demande à Emil Steinberger ce que sont ses rêves aujourd'hui. Il explique qu'il a longtemps rêvé de faire un film dont le personnage principal serait Emil. Le scénario est déjà prêt. Ils rêvent souvent avec sa femme de trouver un rythme plus tranquille qu'actuellement. Ils se regardent parfois et se disent juste un mot: New York. Cela signifie pour eux pouvoir respirer et se reposer. Le secret de son couple est leur créativité parallèle. Ils rient et ressentent les mêmes choses, et lorsqu'il a une idée elle complète avec la sienne et inversement. Il n'aurait jamais été aussi productif s'ils n'avaient pas passé ces treize dernières années ensemble. Emil se tourne vers la caméra et s'adresse au public pour leur dire au revoir et à bientôt.
00:52:12 – 00:52:30 (Séquence 31) : Générique de fin du Plans-Fixes consacré à Emil Steinberger, humoriste, et tourné à Montreux, le 26 novembre 2012.
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