Les Interviews du CJS : Déclarations des chefs des délégations alliées (0231-1)

  • français, anglais
  • 1945-03-16
  • Durée: 00:05:43

Description

Communiqué :
MM. Laughlin, Dingle Foot, Charguéraud, conclusion du Prof. William Rappard.

Commentaire :
Le 8 mars, les délégués alliés pour les pourparlers commerciaux, ont quitté Berne. Pendant leur séjour en Suisse, ils ont pu se rendre compte de notre situation politique et économique. A la gare de Berne, nous reconnaissons le délégué américain, Monsieur Currie, accompagné du professeur Rappard et du chef du protocole, Monsieur Zuber. Nos hôtes ont fait une halte à Neuchâtel. Avant leur départ, Messieurs Currie, Dingle Foot et Charguéraud ont bien voulu parler spécialement pour le Ciné-Journal Suisse. Monsieur Currie a dit alors que lui et ses collègues ont compris nos problèmes et notre attitude, et qu’ils se souviendront avec plaisir de leur séjour dans notre pays. Déclaration de M.Laughlin Currie: « I welcome this opportunity to express to the Swiss People my deep appreciation of the warmth and friendliness of the reception you have accorded my colleagues and me. It was a happy thought that lead your Government to suggest that the negotiations upon which we have been engaged should be held in Bern rather than in London or Washington. It has enabled us to learn more about your country and has afforded us an opportunity to appreciate better your problems and understand more clearly your attitudes. We will always remember with the keenest pleasure our visit to Switzerland ». Mr. Dingle Foot nous dit: « Pendant quatre ans, la guerre a isolé nos deux pays l’un de l’autre; mais malgré la distance, nous nous sommes fait souvent des signes amicaux » . « It is a most pleasant and interesting experience for my British colleagues and myself to revisit Switzerland. For nearly four years our two countries were cut off from each other, but during that time we occasionally waved across to you and no doubt you yodelled back to us ». M. Charguéraud, dont le voyage à Paris avec M. Currie permit d’aplanir des difficultés momentanées, nous déclare : « Je suis heureux de l’occasion qui m’est offerte de m’adresser directement au peuple suisse pour lui dire que la délégation française est venue à Berne animée d’un sentiment sincère pour la Suisse à laquelle la France est attachée par des liens forts et anciens. Si nous avons le désir de voir la Suisse prendre dans le cadre de sa neutralité traditionnelle les mesures que justifient les circonstances, nous voulons en même temps venir en aide à son économie et faciliter son ravitaillement. Malgré les destructions subies par ses ports et ses voies de communication, destructions dont vous ne pouvez pas vous faire une idée, malgré les restrictions si dures dont souffre sa population, la France est résolue à faire l’impossible à la Suisse pour lui ouvrir une porte sur le monde extérieur. C’est pour moi un honneur et une joie que de pouvoir vous en donner l’assurance et renouer ainsi, entre nos deux peuples des relations normales en pleine liberté et en toute confiance ». Après le départ des délégués alliés, nous avons prié Monsieur le Professeur Rappard, qui remplaça le Professeur Keller à la tête de la délégation suisse, de nous dire les sentiments éprouvés par lui durant les pourparlers, et l’impression qu’il en garde. Conclusion du Prof. William Rappard: « Le Ciné-Journal Suisse m’a prié de dire un mot des négociations qui viennent de s’achever. Lors de la séance de clôture, mes éminents collègues, MM. Currie, Charguéraud et Dingle Foot ont exprimé avec une chaleureuse sincérité les sentiments de sympathie qu’ils remportaient de leur séjour parmi nous. Tout au long de nos pourparlers, nos partenaires ont donné des preuves indiscutables de la bienveillance dont sont animés à notre égard leurs trois pays. La Suisse ne peut vivre ni sans blé et sans charbon étrangers, ni sans la confiante amitié des grandes nations de qui nous attendons ces produits indispensables. Les pourparlers de Berne nous ont valu l’assurance renouvelée que la Suisse peut compter à la fois sur les uns et sur l’autre ».

Communiqué_0231.pdf
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