Vietnam – de quelle paix parle-t-on ? (1543-1)

  • français, suisse allemand
  • 1973-02-02
  • Durée: 00:05:58

Description

Communiqué :
Peu après l’accord de paix conclu à Genève le 21 juillet 1954 entre le Viet-Minh et l’Union française en Indochine, la guerre recommençait. Cette fois ce furent les Américains à s’y engager. Toutes les protestations et les efforts de paix ne devaient que très lentement aboutir à un arrêt des hostilités. Après les bombardements de Hanoï en décembre 1972 on attendait une prise de position du Conseil fédéral. Mais la neutralité impliqua le silence. Cela n’empêche pas le citoyen d’avoir son opinion. Espérons que la paix conclue aujourd’hui sera plus durable que celle signée il y a 19 ans.

Commentaire :
A Genève, en 1954, on s’apprête à signer les accords qui vont mettre fin à la guerre du Viet-Nam, accords qui vont entériner son accession à l’indépendance. Les Etats-Unis, par le truchement de leur représentant, M. Bedell-Smith, n’ont participé aux pourparlers qu’en tant que conseillers. Les représentants des puissances intéressées se sont rencontrés à la Villa Joli-Port. Il y avait là, MM. Mendes-France et Chou en Lai, ce dernier déjà le second de Mao Tse Toung ; le représentant de l’URSS, M. Molotov et pour la Grande Bretagne, puissance alors encore engagée en Asie du Sud-Est, M. Anthony Eden. / A 3 heures et demie, dans la nuit du 21 juillet 1954, le texte qui va mettre un terme au conflit entre la France et son ancienne colonie, va être signé au nom du Haut-Commandement Viet-Minh, par le Vice-Ministre de la Défense, M. Ta Quang Buu. / C’est le Général de brigade Delteil qui signe le traité au nom des forces de l’Union française. 13 semaines ont été nécessaires à la Conférence de Genève pour mettre fin à une guerre qui avait duré 8 ans. Mais à peine, la France avait-elle retiré ses troupes des territoires de l’ancienne Indochine, que les Américains commençaient à faire peser leur influence. En 1961, M. Johnson, qui était alors vice-président des Etats-Unis affirma que la bataille contre le communisme dans l’Asie du sud-est devait être conduite avec énergie et décision. / En 1968, Richard Nixon devenu Président des Etats-Unis, exprima le vœu que son pays se retirât avec honneur de la lutte. Hélas, ce vœu pieux fut accueilli ironiquement, les dépenses militaires s’enflèrent, au point qu’elles atteignirent pour cette longue guerre plus de 135 milliards de dollars. L’Indochine est l’innocente victime de la politique d’influence. Qu’en reste-t-il ? Un bilan atroce, 30 millions de bombes ont labouré le sol du Viet-Nam en faisant des centaines de milliers de morts et laissant une misère effroyable. / Plus cette guerre devint cruelle, plus les protestations contre l’intervention américaine se firent violentes. En Suisse aussi, au cours des deux dernières années eurent lieu d’innombrables manifestations. Mais, les chicanes de la politique sont difficilement compréhensibles pour l’opinion publique. Tactique, stratégie jouent aussi un grand rôle dans des pourparlers. On l’a vu à Paris, lors des fameux derniers entretiens qui ont été interrompus par les bombardements intensifs de Hanoï et de Haïphong peu avant Noël. / Etant donné que ces attaques aériennes eurent comme cibles no pas que des objectifs militaires, mais aussi des objectifs civils tels que l’Hôpital de Bach-May, l’amertume grandit dans le monde entier. Le gouvernement suisse fut sollicité par l’opinion publique d’exprimer une condamnation de tels actes. Mais nos dirigeants invoquèrent le principe de la neutralité pour s’abstenir d’intervenir, laissant à chacun le soin d’exprimer son opinion. Mais qu’en pense l’homme de la rue ? Croyez-vous que les protestations ont un sens ? Synchro : “Les démonstrations en Europe et dans d’autres parties du monde ont eu certainement une influence sur une reprise et une solution des négociations. “ / Que pensez-vous de l’attitude du Conseil fédéral ? Synchro : “Il a eu une politique faite de réserves. Il n’a pas voulu s’engager, comme l’a fait la Suède par exemple. Je pense que lors de la reprise des bombardements de Hanoï et de Haïphong, le gouvernement aurait dû intervenir sur le plan diplomatique. “ / Croyez-vous à la paix au Viet-Nam ? / Synchro : “ Il est certain que le peuple viet-namien considère l’avenir avec un certain scepticisme, étant donné qu’il a vécu un quart de siècles de guerre et de luttes civiles. Après une si longue expérience, on ne peut que douter d’une paix qui a été si difficile à élaborer et à signer. “ / Après des négociations prolongées, le cessez-le-feu a été enfin signé dans les salons de l’hôtel Majestic à Paris, le 27 janvier 1973. Les représentants des 4 délégations ont signé des documents qui apparaissent déjà bien fragiles. Les combats n’ont pas cessé pour autant… / Une paix, comme tant d’autres… /

Communiqué_1543.pdf
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