Pierre Graber (Homme politique socialiste Syndic de Lausanne - Conseiller d'État Conseiller fédéral)

  • français
  • 1986-02-20
  • Durata: 00:51:11

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Descrizione

La trajectoire politique de Pierre Graber le conduit de La Chaux-–de-–Fonds, l'un des foyers du mouvement socialiste suisse, à Lausanne, où il fut syndic, puis membre du gouvernement vaudois, à Berne ensuite où le brillant conseiller national est élu au Conseil fédéral. L'entretien fait revivre une époque héroïque où la Suisse connaissait les turbulences des mouvements politiques de gauche. Ce film apporte un témoignage de première main sur l'histoire contemporaine de la Suisse.

00:00:00 – 00:00:11 (Séquence 0) : Générique de début du Plans-Fixes consacré à Pierre Graber et tourné à Savigny le 20 février 1986. L'interlocuteur est Bertil Galland.
00:00:11 – 00:01:48 (Séquence 1) : Pierre Graber parle de son père, socialiste, et son engagement politique qui a conditionné le sien. Son père, Paul Graber était venu au socialisme, comme beaucoup de ses collègues instituteurs de La Chaux-de-Fonds, par le biais de l'Union chrétienne des jeunes gens et au contact d'un pasteur influent de la ville, Pettavel. Un pasteur social qui supportait mal les incohérences entre les enseignements de l'Eglise et les comportements de ses responsables. Sous l'influence du pasteur plusieurs instituteurs ont quitté l'Union chrétienne et l'Eglise pour entrer dans une nouvelle église, le socialisme. Un socialisme à base de morale chrétienne.
00:01:49 – 00:03:46 (Séquence 2) : Pierre Graber explique que sa famille est originaire de Suisse alémanique. Son grand-père était né à Langenbruck, il en est encore originaire. C'était un ouvrier chaudronnier qui a quitté l'endroit par manque de travail. Il s'est rendu dans le canton de Neuchâtel où l'horlogerie offrait du travail à domicile. Il a eu neuf garçons, son père était le huitième. D'un milieu très pauvre, ses grands-parents parlaient suisse allemand. Sa grand-mère venait de la campagne bernoise. Malgré la présence du suisse allemand à la maison, son père n'a jamais parlé correctement l'allemand. Il lui a fallu de longues années à Berne, au Parlement, comme secrétaire du parti socialiste suisse, pour le comprendre, sans le parler. Son père avait un comportement de latin, de romand.
00:03:47 – 00:04:52 (Séquence 3) : Pierre Graber explique que le socialisme à La Chaux-de-Fonds, avant la première guerre mondiale, était homogène. C'était un climat politique assez chaud. En arrière fond, il y avait l'anarchisme, avec l'influence de Bakounine, qui avait habité la région, Guillaume avec la fédération jurassienne. Il y a eu une scission entre le socialisme et l'anarchisme. Le socialisme à La Chaux-de-Fonds était personnifié par un autre élève de Pettavel, Charles Naine, avocat et journaliste, qui est allé plus tard à Lausanne.
00:04:53 – 00:07:59 (Séquence 4) : Pierre Graber dit avoir participé à des manifestations politiques importantes à La Chaux-de-Fonds en 1916 et 1917. Des manifestations en réponse à la situation difficile du salariat. Pendant la guerre, il n'y avait pas encore de caisses de compensation. Le coût de la vie avait augmenté alors que les salaires descendaient. Son père instituteur avait connu aussi une réduction de salaire. La situation était très difficile et incomparable avec celle d'aujourd'hui. Les manifestants demandaient une réduction du temps de travail à neuf heures et demie pour six jours de travail. Il y avait des manifestations contre le système de ravitaillement, on reprochait au Conseil fédéral de ne pas s'occuper de La Chaux-de-Fonds ouvrière. Il y avait aussi un fond d'antimilitarisme qui existait depuis des années. En 1903, Charles Naine avait été condamné comme objecteur de conscience. La même année, avec Pettavel, il y a eu la première pétition en faveur des objecteurs de conscience. L'antimilitarisme avait été nourri par deux éléments: l'affaire des colonels, dont Wattenwyl qui, accusé d'avoir donné des renseignements à l'Allemagne, avait été acquitté par le tribunal militaire et la façon dont l'armée avait été conduite, le "style prussien".
00:08:00 – 00:10:42 (Séquence 5) : Pierre Graber explique que son père depuis 1916 était rédacteur à La Sentinelle. En 1917, il avait critiqué dans un écrit les officiers d'un bataillon neuchâtelois. L'article a été jugé diffamatoire par le tribunal militaire qui l'a condamné à 16 jours de prison. La manifestation pacifique qui s'était organisée en sa faveur a été mue par une "pasionaria", et a envahi la prison pour le libérer. Les gendarmes n'ont pas réagi et il y a eu libération avec le consentement du préfet et la promesse de son retour en prison le lendemain. Le Conseil d'Etat, effacé jusque-là, a ensuite fait appel à l'armée. Un drame a été évité grâce à un accord entre le comandant de Haller et les responsables socialistes de La Chaux-de-Fonds. La ville avait été occupée pendant six semaines par 6000 soldats.
00:10:44 – 00:12:50 (Séquence 6) : Pierre Graber explique que la révolution russe de février, la chute du tsarisme, avait fait l'unanimité dans le socialisme de La Chaux-de-Fonds, d'autant plus qu'il y avait au pouvoir, avec Kerensky, un ami de nombreux socialistes suisses, que son père connaissait bien. Tout a changé avec la révolution d'octobre. Les socialistes fidèles à une vision humanitaire et démocratique voyaient en Russie un dérapage vers la dictature. Il y eût alors rupture, schisme entre l'ancien pasteur Jules Humbert-Droz, lui aussi rédacteur à La Sentinelle et fidèle de Lénine, et les opposants au nouveau régime. Humbert-Droz a quitté le journal avec des fidèles, des jeunes socialistes, parmi ceux-ci des cousins. La rupture s'est manifestée au sein de sa famille aussi. À cause des positions antisocialistes de la gauche, son père dégoûté a quitté La Chaux-de-Fonds et pris le poste de secrétaire du parti socialiste suisse à Berne. Il pense qu'aujourd'hui il est plus difficile de définir le socialisme par rapport à l'époque.
00:12:53 – 00:13:31 (Séquence 7) : Pierre Graber explique les fonctions de son père en tant que secrétaire du parti socialiste suisse à Berne. Il s'occupait de la Suisse romande et de Neuchâtel en particulier. Il était Conseiller national aussi.
00:13:34 – 00:15:39 (Séquence 8) : Pierre Graber parle de son enfance à Berne. Il y est arrivé à ses 11 ans. L'adaptation s'est très bien passée, il en garde encore un souvenir ému. Ses camarades de classe, bien qu'ils ne parlaient pas français et lui l'allemand, ont été très gentils et l'ont aidé. Ils admiraient en lui ses qualités latines, la fantaisie et l'imagination. Ses professeurs aussi l'ont aidé. L'enseignant de français, à défaut de lui apprendre le français, l'a aidé en allemand. Son maître de classe à la fin du pré-gymnase, Monsieur Sutermeister, oncle du musicien, l'a défendu contre l'avis de son père qui voulait le voir devenir ingénieur. C'était l'époque de Taylor aux Etats-Unis et tout le monde s'en enthousiasmait. Sutermeister a réussi à le dissuader et le diriger vers des études littéraires. Il est resté cinq ans à Berne.
00:15:43 – 00:16:26 (Séquence 9) : L'interviewer demande à Pierre Graber si le fait d'avoir appris le suisse allemand lui a donné des facilités dans sa carrière politique, comme député aux Chambres fédérales. Il pense que oui, même s'il ne veut pas y accorder trop d'importance. Il pense que ça lui a valu des amitiés et des sympathies plus faciles et directes.
00:16:31 – 00:18:13 (Séquence 10) : Pierre Graber explique que, de retour dans le canton de Neuchâtel, après Berne, il avait deux ans de retard sur le programme de latin et deux d'avance sur celui de mathématique. Globalement, il n'a pas eu de problèmes scolaires. Il souligne le fait qu'au Gymnase de Neuchâtel la brillance était interdite. Un esprit opposé à celui du gymnase de La Chaux-de-Fonds. Un esprit qui les poussait à faire le minimum nécessaire. Ensuite, il a suivi des cours de droit et sciences économiques à Neuchâtel d'abord et à Vienne ensuite. Il a passé les deux licences en 1931.
00:18:19 – 00:18:46 (Séquence 11) : Pierre Graber explique qu'il avait choisi son séjour d'étude à Vienne parce qu'il était intéressé par la gestion d'une grande ville à majorité socialiste. Le système d'économie mixte, comme dans les transports en commun, était jugé digne d'éloges et exemplaire. Ce sont des enseignements politiques qui lui sont restés.
00:18:53 – 00:20:02 (Séquence 12) : Pierre Graber explique qu'en 1907, deux conférences de Jaurès ont énormément marqué la ville de La Chaux-de-Fonds. Jaurès avait renforcé les socialistes de la ville dans leur pacifisme et leur horreur de la guerre. Il dit être resté attaché aux grands penseurs français du socialisme. Blum était un ami de son père, il l'a connu. Vandervelde, le belge oublié aujourd'hui, avait joué un grand rôle dans l'Internationale socialiste. À la fin de la guerre, il est entré en contact avec les dirigeants de la SFIO, Daniel Mayer, Vincent Auriol.
00:20:10 – 00:22:04 (Séquence 13) : Pierre Graber explique qu'après ses études, il n'avait pas de doutes quant à sa vocation politique. Après un stage à La Chaux-de-Fonds, il est allé à Lausanne. Dans le canton Vaud, le parti était très influencé par Léon Nicole, ils avaient le même journal. Il pensait introduire avec le temps des nuances dans le discours politique socialiste vaudois. En 1933, date de son arrivée à Lausanne, il y eût la première majorité socialiste. Il est devenu conseiller municipal. La majorité arrivait une année après les événements de Genève, résultant de ceux-ci: l'intervention de la troupe, les morts et la prison de Léon Nicole. Les socialistes vaudois connaissaient l'influence de Nicole tout en ayant un style vaudois.
00:22:12 – 00:24:58 (Séquence 14) : Pierre Graber parle de Léon Nicole et de son influence dans le socialisme. À partir de 1919, après avoir hésité et choisi de rester avec les socialistes, Léon Nicole a néanmoins continué d'adhérer et d'admirer la politique soviétique et tous ses chefs, y compris Staline. Il explique que l'exclusion de Nicole du parti socialiste est survenue en 1939, suite au pacte Hitler-Staline, que Nicole défendait. Il s'en est occupé personnellement, il avait pris la place de son père comme secrétaire du parti socialiste suisse. L'année précédente, sans l'autorisation du parti, il avait fait l'union avec les communistes. L'exclusion de Nicole a eu une conséquence importante pour les socialistes vaudois qui, malgré les divergences d'idées, étaient profondément attachés à l'homme. La plupart des socialistes a donc suivi Nicole.
00:25:06 – 00:26:32 (Séquence 15) : Pierre Graber explique qu'il ne restait presque rien du parti socialiste vaudois après la scission. Restaient quelques personnalités importantes comme Paul Golay, rédacteur au Droit du Peuple. Le rédacteur en chef du journal, Von der Aa. Arthur Maret était indécis, il hésitait. Les cadres du parti étaient restés fidèles à Léon Nicole, ils sont devenus par la suite les cadres du POP. En tant que secrétaire du parti socialiste suisse, Pierre Graber a dû reconstruire le parti avec les quelques uns qui restaient. Un travail qui a duré tout le temps de la guerre.
00:26:41 – 00:27:38 (Séquence 16) : Pierre Graber parle du travail de reconstruction du parti socialiste dans le canton de Vaud. À Montreux et Vevey, il restait quelques militants alors qu'à Yverdon il n'y en avait plus pendant un certain temps. Il a beaucoup aimé la vallée de Joux. Il y avait un contact particulier du fait qu'il est jurassien comme eux. Il y avait là ses meilleurs amis de sa période politique dans le canton.
00:27:47 – 00:29:05 (Séquence 17) : Pierre Graber dit avoir été syndic de Lausanne, après les années de guerre. Il explique qu'ils ne savaient pas ce qui allait se passer après la guerre. Ils ne savaient pas si le POP allait tirer profit de sa clandestinité pendant la guerre. En 1945, avec l'effort de l'Union soviétique dans la guerre, le climat était favorable à l'extrême gauche. Aux élections, avec le système majoritaire, l'électorat de gauche était formé de deux cinquièmes de socialistes et trois cinquièmes du POP. La municipalité était formée alors de trois popistes, deux socialistes, dont lui, et un radical et un libéral.
00:29:15 – 00:30:24 (Séquence 18) : Pierre Graber explique que, pendant son mandat de syndic de Lausanne, il y avait une coopération obligée mais limitée avec le POP. Une alliance électorale entre socialistes et POP avait été nécessaire afin de renverser la majorité de droite. Le POP avait néanmoins précisé avant les élections que c'était une alliance purement électorale.
00:30:34 – 00:33:27 (Séquence 19) : L'interviewer demande à Pierre Graber comment il a géré, en tant que conseiller d'Etat, les finances du canton de Vaud, les grand travaux des années 1960, le CHUV, les autoroutes et le déplacement de l'Université à Dorigny. Il était devenu conseiller en 1963. Son rôle était de déterminer dans quelle mesure les réalisations étaient compatibles avec les moyens financiers du canton, sans compromettre la santé des finances. Il avait réalisé que le canton avait en effet des moyens. Sa conviction était basée sur des études sérieuses. Avant de commencer son mandat de conseiller d'Etat, il pouvait compter sur 12 ans d'expérience comme responsable des finances de la ville de Lausanne. À la veille de son mandat, il s'était trouvé face à la même situation, le choix d'une série d'investissements assez importants.
00:33:38 – 00:34:27 (Séquence 20) : L'interviewer demande à Pierre Graber si, en tant que socialiste, il était favorable à l'intervention de personnalités de l'économie privée dans les projets du canton, il cite Jean-Emmanuel Dubochet pour la construction des autoroutes et une équipe du même genre pour l'Université à Dorigny. Pierre Graber répond avoir été totalement d'accord. C'était évident que des travaux de cette dimension signifiaient pour les services de l'Etat une surcharge impossible. Il fallait donc faire appel à des forces externes en parfaite communion d'idées avec le gouvernement.
00:34:39 – 00:35:46 (Séquence 21) : Pierre Graber dit garder un très bon souvenir de sa collaboration avec Marc-Henri Ravussin. Il était un homme politique courageux, qui affrontait les problèmes et ne se souciait pas de l'impact positif ou négatif sur l'électorat que ses décisions politiques pouvaient avoir. C'était un esprit extrêmement ouvert et moderne. Au Conseil d'Etat, il avait presque l'unanimité dans ses affaires.
00:35:58 – 00:36:27 (Séquence 22) : Pierre Graber explique qu'au sein du Conseil d'Etat, sur les grands projets, il n'y avait pas d'influence particulière des partis. Le gouvernement formait un collège de personnes qui agissaient avec un esprit de solidarité. Les choix étaient à peine teintés d'idéologie. Les grands problèmes de la gestion ne concernent pas la politique partisane.
00:36:40 – 00:37:30 (Séquence 23) : Pierre Graber explique que l'esprit collégial n'est pas facile pour tout le monde. Il faut croire à sa nécessité, que ce soit sur le plan communal, cantonal ou fédéral. Si on a cette conviction, on peut faire les sacrifices que ce système impose. Il faut renoncer à des idées tout à fait personnelles.
00:37:43 – 00:38:26 (Séquence 24) : L'interviewer demande à Pierre Graber si le besoin de consensus n'empêche pas en quelque sorte la naissance de visions nouvelles sur la politique. Il répond que non. Chacun reste ce qu'il est avec son origine doctrinale. Le politicien coopère afin de trouver une solution qui soit le plus possible proche de ses idées personnelles et de son parti. Aucun parti ne peut imposer ses vues à lui tout seul. Aucun parti ne détient à lui tout seul la vérité. Toutes les institutions suisses reposent sur ce principe, sur la préoccupation de rechercher en toute chose la voie de la conciliation, du consensus.
00:38:40 – 00:40:49 (Séquence 25) : Pierre Graber parle de l'affaire des mirages. Il explique que sa position d'aujourd'hui est la même qu'à l'époque, quand il était Conseiller national. Une affaire qui a permis de mesurer comment le gouvernement et le Parlement étaient tributaires de l'information complète et objective de l'administration. Il est convaincu que, dans cette affaire, le Parlement a été trompé, une partie de la vérité lui a été cachée. La raison profonde du choix des mirages n'a pas été révélée au Parlement ni au gouvernement. Le choix de l'avion ne correspondait pas à la doctrine régnante et aux considérations des techniciens et des militaires. L'avion était voué à protéger les troupes au sol, alors que le mirage a un rayon d'action plus large et une fonction de bombardier. La tricherie a eu des conséquences: le Parlement s'est doté d'instruments d'information propres qui n'existaient pas avant.
00:41:04 – 00:43:02 (Séquence 26) : Pierre Graber dit avoir dû renoncer à ses vacances pour étudier l'affaire des mirages en 1964. C'est la seule fois qu'il a dû y renoncer. Il parle de son rôle de Conseiller fédéral dans le département qui s'appelait à l'époque Département politique. Il explique qu'avec Max Petitpierre la politique étrangère en Suisse était basée sur deux piliers: neutralité et solidarité. Cette politique s'est poursuivie de façon continue mais elle a été confrontée à une évolution considérable du monde. Les circonstances font qu'elle a pris une allure extérieure différente. Les questions internationales augmentaient en nombre. Avec son prédécesseur, Spühler, une série de mesures avait été prise pour atteindre l'universalité totale, défendre la neutralité et poursuivre la solidarité. Une démonstration que la neutralité pouvait être une politique active et reconnue par les autres, comme c'est le cas aujourd'hui mais ne l'était pas en 1945.
00:43:17 – 00:45:47 (Séquence 27) : Pierre Graber parle de son travail de Conseiller fédéral. Il explique que les circonstances lui ont permis de réaliser les principes de l'universalité et de rétablir des relations avec le monde arabe. Des relations malmenées par certaines manifestations du terrorisme palestinien en Suisse qui avaient causé un traumatisme dans l'opinion publique suisse. L'initiative de réunir les ambassadeurs des pays arabes en Egypte a été une initiative remarquable qui a permis pour la première fois de dégager une vision d'ensemble très sûre et non plus fragmentaire. La réunion avait aussi permis d'établir des relations avec le gouvernement du Caire. Cette pratique a été interrompue après lui pour de simples raisons financières. Le Conseil fédéral l'avait décidé contraint par la délégation des finances, qui se considère comme une sorte de deuxième gouvernement. C'était donc une barrière parlementaire.
00:46:03 – 00:47:02 (Séquence 28) : Pierre Graber parle de l'affaire Zarka. Il explique que c'est plus facile d'en parler avec le recul des années, mais il revit très bien le moment. À l'époque, il n'y avait pas de préparation face au terrorisme, aux détournements d'avions. Dans l'affaire étaient intéressés les Etats-Unis, la Grande Bretagne, l'Allemagne fédérale et la Suisse. Aucun de ces pays n'a pu entreprendre quoi que ce soit. Ils étaient obligés de négocier s'ils voulaient sauver les personnes.
00:47:18 – 00:49:03 (Séquence 29) : Pierre Graber explique qu'actuellement les Suisses n'ont pas conscience qu'ils vivent dans des institutions uniques au monde fruit d'une évolution de son histoire. La Suisse s'est forgée un ensemble d'équilibres fragiles pour protéger les minorités. Equilibres linguistiques, religieux et politiques. Des équilibres qui lui ont permis une stabilité économique, sociale et politique. S'il a confiance pour l'équilibre économique et financier, il n'est pas sûr que l'équilibre politique puisse durer encore longtemps. Dans les grands partis politiques, il constate, avec les observateurs politiques, des dérapages de la droite vers la droite et de la gauche vers la gauche. Un système de bipolarisation qui met en danger le système politique, ce qu'il déplore. Il trouve que la force de la Suisse réside dans cet équilibre. Il fait la reconnaissance dont elle jouit dans le monde.
00:49:19 – 00:50:18 (Séquence 30) : L'interviewer demande à Pierre Graber si on peut dire, en l'absence d'une vraie opposition politique au gouvernement suisse, que cela laisse le champs libre à de drôles de partis qui n'en sont pas vraiment. Pierre Graber répond que la Suisse ne peut pas être comparée aux autres pays. Son système prévoit une opposition naturelle du fait qu'aucun parti n'est soumis au gouvernement. Ceci explique aussi la difficulté à gouverner. Le Parlement représente vraiment l'expression des sentiments populaires. En dernier lieu, il y a l'opposition de la voix populaire. L'opposition existe, elle est naturelle et elle va souvent assez loin.
00:50:34 – 00:50:54 (Séquence 31) : Générique de fin du Plans-Fixes consacré à Pierre Graber et tourné à Savigny le 20 février 1986.
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