Paul Chaudet (Homme politique radical, Conseiller d'Etat, Conseiller fédéral, Président de la Confédération.)

  • français
  • 1976-03-01
  • Durata: 00:23:46

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Descrizione

Après avoir rempli de hautes fonctions publiques pendant de nombreuses années, entre autres celle de conseiller fédéral, il éprouve, au moment de tout quitter, un immense sentiment de libération. Ce n'est pas tant l'exigence de qualité dans le travail qui pèse qu'un état de préoccupation permanent. Plus de liberté ni de vacances, mais l'omniprésence des dossiers à étudier, des représentations à assumer. Maintenant que la retraite est là, un besoin profond d'activités utiles le pousse à se dépenser au sein de plusieurs organisations humanitaires, dans le domaine de la protection de l'enfance notamment. Avoir vingt ans aujourd'hui ? Spontanément, il répond oui.

00:00:00 – 00:00:17 (Séquence 0) : Générique de début du Plans-Fixes consacré à Paul Chaudet et tourné à Rivaz le 16 mars 1976. L'interlocuteur est Henry Brandt.
00:00:17 – 00:00:57 (Séquence 1) : Paul Chaudet dit avoir 72 ans. Il ne se sent pas vieux, c'est une sensation qui lui est étrangère. Il n'a pas changé son rythme d'activités. Il est peut-être parfois plus fatigué qu'avant.
00:00:58 – 00:02:10 (Séquence 2) : L'interviewer demande à Paul Chaudet comment il a vécu le moment de quitter ses responsabilités politiques, après une carrière de Conseiller d'Etat, Conseiller fédéral et Président de la Confédération. Il répond qu'il a éprouvé un immense sentiment de libération. Les fonctions gouvernementales sont lourdes, et elles le sont moins pour la masse de travail que pour les préoccupations constantes, les problèmes et les relations à entretenir. Il n'y a pas de vacances possibles.
00:02:11 – 00:02:36 (Séquence 3) : Paul Chaudet explique que l'avantage du travail au Conseil fédéral, par rapport à celui du Conseil d'Etat du canton de Vaud, était une plus grande liberté dans les fins de semaines. Il entend par liberté des moments passés en famille, durant lesquels il devait de toute façon se consacrer à l'étude de dossiers et préparer des décisions.
00:02:37 – 00:03:26 (Séquence 4) : Paul Chaudet explique que ses activités actuelles sont multiples. Il s'occupe de quatre organisations dans le domaine de la protection de l'enfance. Il est président des Enfants du Monde, il est président d'une fondation internationale, il est trésorier, président de la commission des finances, de l'Union internationale de la protection de l'enfance. Il préside aussi l'Association des Amis des villages d'enfants SOS. Il a en plus la présidence de la Fondation de Crêt-Bérard, la maison de l'Eglise vaudoise. Il préside un institut international de science agronomique. Il préside, un peu accidentellement et pour un temps court, la Banque Populaire Suisse.
00:03:28 – 00:04:15 (Séquence 5) : Paul Chaudet explique qu'il travaille autant car il a été entraîné dès sa jeunesse à un travail intense et très dur. Il a travaillé comme vigneron sans les facilités d'aujourd'hui. Ainsi, il a acquis un entraînement physique et une résistance au travail qui l'ont aidé par la suite dans sa carrière militaire et politique. Il n'arrive pas à imaginer s'arrêter. Il n'a jamais essayé de s'imposer, de chercher un travail.
00:04:17 – 00:05:26 (Séquence 6) : Paul Chaudet explique qu'en quittant le Conseil fédéral, on lui a proposé d'accomplir une mission en Inde et au Pakistan. Il s'est pris passion pour le travail humanitaire et on lui a demandé de créer ensuite l'organisation Enfants du Monde, d'entrer aussi dans le comité exécutif de l'Union internationale de protection de l'enfance. On lui a demandé de prendre la présidence de la Fondation Crêt-Bérard. Au début, il ne voulait pas, le pasteur Bauvand a insisté et il a fini par accepter. Il avait quitté le Conseil fédéral à la fin de 1966, et il a tout de suite enchaîné avec des missions et des travaux dans les diverses organisations sans réussir à prendre une pause.
00:05:29 – 00:07:00 (Séquence 7) : Paul Chaudet dit avoir un contact excellent avec le tiers-monde. Il n'a jamais eu de désagrément ou de conflit dans ses relations en Afrique noire, en Amérique du Sud ou en Asie. Les missions, il les a surtout accomplies en Afrique noire. Il a visité aussi les organisations américaines, les villages d'enfants au Chili. Des contacts qui lui ont beaucoup apporté. Il pense que dans ce contexte de travail, il faut se mettre dans la peau de son interlocuteur, de celui dont on s'occupe et traite les problèmes. Il faut se mettre à son niveau et éviter d'imposer ses vues, qui appartiennent à nos conceptions, à notre civilisation. Il faut trouver les éléments positifs dans les positions des autres, les terrains de rencontre afin que la collaboration puisse apporter quelque chose.
00:07:04 – 00:08:16 (Séquence 8) : Paul Chaudet explique que les personnes, les peuples qu'il a rencontrés en Afrique noire étaient très confiants dans leur accueil. Des gens qui reçoivent avec beaucoup de douceur, avec le sourire. Ils aiment rire, ils sont naturellement gais, mis à part ceux qui sont affamés. En Inde, il a vu la misère dans les bidonvilles. En Afrique noire, dans un cadre de vie normal, il n'a jamais été confronté à une misère morale, et il a réalisé qu'on avait à apprendre de ces personnes.
00:08:20 – 00:09:26 (Séquence 9) : Paul Chaudet dit que le monde occidental est devenu horriblement sophistiqué et compliqué, écrasé d'administration, de règles de vie, et d'interdictions. Le cadre est devenu terriblement lourd et oppressant. Il pense que c'est probablement dû à la densité de population dans un petit espace. Il pense néanmoins que notre civilisation s'invente de faux problèmes.
00:09:30 – 00:11:48 (Séquence 10) : L'interviewer demande à Paul Chaudet ce qu'il pense des personnes de son âge. Il répond avoir été frappé par le peu de vieillissement lors d'une rencontre des 50 ans de son école d'officiers. Mis à part quelques cas, il n'a pas eu l'impression qu'ils avaient changé dans leur manière de penser et d'être en relation. Dans d'autres milieux, comme avec les anciens élèves de l'Ecole d'agriculture, des paysans et vignerons, il a une autre impression. Il pense que le métier exercé a un rôle considérable sur le vieillissement. Les hommes de la terre, qui vivent avec les saisons, savent que vieillir est une chose naturelle, contre laquelle il ne faut pas se révolter. Il trouve la situation très douloureuse pour ceux qui ont exercé une activité qui n'a pas de suite après la retraite, par exemple les retraités de l'administration et de la carrière militaire. Ceux qui ont attendu la retraite peuvent ensuite se trouver dans un vide, déconnectés de la réalité.
00:11:52 – 00:13:42 (Séquence 11) : L'interviewer demande à Paul Chaudet quel pourrait être le rôle des personnes âgées dans la société actuelle. Il répond que des entreprises, surtout dans le domaine humanitaire, pourraient faire davantage appel à des concours bénévoles. Il est conscient qu'un apport de travail bénévole pourrait nuire à l'unité du travail, à sa continuité et à sa sécurité. Il pense que dans l'administration de grandes organisations humanitaires, il pourrait y avoir un apport majeur de travail bénévole. Ce dont bénéficie son organisation Enfants du Monde. Malheureusement, le cadre de travail ne se prête souvent pas. La retraite doit être préparée, surtout pour ceux qui ne sont pas entourés de leur famille.
00:13:47 – 00:15:25 (Séquence 12) : Paul Chaudet pense que le vieillissement est un épanouissement. Il y a bien sur une perte de forces et des inconvénients de santé, qui sont inévitables. L'avantage est de pouvoir choisir ses occupations, ses amis. Il y a une sorte de décantation qui se fait et une orientation vers une occupation de qualité. Il y a une capacité à identifier ce qui est sans valeur, puéril et qui a retenu trop d'attention pendant les jeunes années. On est porté à occuper son esprit par des lectures, de la musique, des spectacles, des promenades, l'entretien de relations qui apportent quelque chose.
00:15:31 – 00:16:45 (Séquence 13) : L'interviewer demande à Paul Chaudet ce qu'il craint le plus pour la suite de sa vie. Il répond qu'il n'est pas de nature craintive. Ce qu'il craint le plus est de devoir interrompre brusquement ses activités. Il sait aussi, par expérience, qu'il ne s'est jamais ennuyé, même quand il a subi une longue maladie dans sa jeunesse. Il a fait un séjour hospitalier après un accident de voiture. Il a pu lire, réfléchir, il a apprécié une vie différente. Avec des ressources personnelles, on doit retrouver son point d'équilibre, autrement on risque de sombrer dans le désespoir.
00:16:51 – 00:17:52 (Séquence 14) : Paul Chaudet explique qu'en visitant des malades, il a été frappé de mesurer comment ils peuvent être réconfortants. Il a visité un camarade de son école d'aspirant. Son camarade lui a dit qu'il mourrait avant la réunion suivante. Il lui a demandé de transmettre aux camarades son amitié et de veiller à ce que la manifestation du cent cinquantenaire soit organisée de manière digne. Il est sorti de cette visite réconforté.
00:17:59 – 00:19:31 (Séquence 15) : L'interviewer demande à Paul Chaudet s'il aimerait avoir 20 ans aujourd'hui. Il répond que c'est une question difficile, mais il pense que oui. Plusieurs personnes âgées plaignent la jeunesse. Selon elles, il y a peu d'espoir pour elle. L'évolution actuelle des événements donne raison à ces craintes. Les jeunes réagissent néanmoins différemment, ils commencent leur vie et veulent la faire quelque soient les conditions qui leur sont imposées. Son fils aîné lui reproche souvent des remarques pessimistes sur la situation politico-militaire, en lui répondant que l'homme a créé des guerres depuis toujours. Il pense que son fils a raison, le monde continue de tourner. Si les jeunes se laissaient impressionner par la situation, ils s'arrêteraient tous en route, ce qui serait déplorable. S'il avait 20 ans aujourd'hui, il ferait le même raisonnement.
00:19:39 – 00:20:33 (Séquence 16) : L'interviewer demande à Paul Chaudet quel serait son souhait, s'il devait en formuler un seul. Il répond qu'il aimerait que notre société trouve un autre équilibre que celui d'aujourd'hui. Une société coupée en deux, avec un nombre important de personnes inoccupées, à la retraite. Il aimerait que chacun puisse trouver un rôle dans sa vie, que ce soit dans sa famille, dans un métier ou dans une organisation humanitaire par exemple. Le nombre toujours plus grand des personnes inoccupées, avec l'évolution des institutions sociales, sera à la charge de ceux qui travaillent et qui seront de moins en moins nombreux.
00:20:42 – 00:21:00 (Séquence 17) : Paul Chaudet dit qu'il souhaite pouvoir rester actif jusqu'au but. Par actif, il entend surtout être utile à quelqu'un ou à une oeuvre. Il n'aimerait pas imposer son activité mais répondre à ce qui lui est demandé.
00:21:09 – 00:22:22 (Séquence 18) : L'interviewer demande à Paul Chaudet comment il ressent le fait de mesurer qu'il a vécu plus que ce qu'il lui reste à vivre. Il dit regretter peut-être de ne pas avoir toujours employé le temps comme il aurait fallu. Avec l'âge, on acquiert la notion du temps inutilement perdu. Un sentiment parfois assez pénible, qui impose le désir d'utiliser au mieux le temps qui reste. Le désir de mettre un terme à une vie utile.
00:22:32 – 00:23:04 (Séquence 19) : Paul Chaudet dit que le bonheur c'est de vivre en accord avec soi-même, avec sa famille, et avec son travail. Dans cette unité, l'homme est naturellement heureux. Les personnes malheureuses souffrent d'une distorsion sur l'un de ces trois plans.
00:23:14 – 00:23:35 (Séquence 20) : Générique de fin du Plans-Fixes consacré à Paul Chaudet et tourné à Rivaz le 16 mars 1976.
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