André Margot (Accordeur de claviers de boîtes à musique et paysan)

  • français
  • 1990-12-17
  • Durata: 00:47:40

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Descrizione

Né dans le Jura vaudois, il commence son apprentissage d'accordeur de claviers de boîtes à musique dans l'atelier du grand-–père. Le métier d'accordeur représentait une sorte d'aristocratie parmi les métiers ouvriers: on travaillait chez soi, de manière indépendante, avec ses propres horaires. En contre-partie, l'accordeur était payé à la pièce; il apportait son travail au patron tous les six mois et recevait alors sa paie. Le travail de l'accordeur consiste à limer chaque lame du clavier jusqu'à l'obtention de la note désirée. Il y faut une bonne oreille et de l'adresse. La tradition se perpétue à travers quelques entreprises, la maison Reuge notamment qui, par la haute qualité de ses boîtes à musique, assure la continuité de cette industrie.

00:00:00 – 00:00:26 (Séquence 0) : Générique de début du Plans-Fixes consacré à André Margot, paysan et accordeur de claviers de boîtes à musique, et tourné à La Prise-Perrier, L'Auberson le 17 décembre 1990. L'interlocuteur est Michel Bühler.
00:00:26 – 00:01:28 (Séquence 1) : L’interlocuteur dit se trouver dans l'atelier d'André Margot à La Prise-Perrier. André Margot explique que le village se trouve à un kilomètre de L'Auberson et à un kilomètre de la frontière française. C'est un petit hameau qui compte 20 habitants. En 1900, il y en avait 89. Il est né dans ce village en 1924. Son grand-père y était né aussi en 1865, ainsi que son arrière-grand-père. Ils se trouvent actuellement en hiver, en période de bise. Aujourd'hui, les chemins sont dégagés, ce qui n'était pas le cas avant, en 1945.
00:01:28 – 00:01:50 (Séquence 2) : André Margot dit aller deux fois par jour à L'Auberson pour porter le lait et pour y faire parfois ses commissions. Enfant il y allait à pied, comme tout le monde.
00:01:51 – 00:03:15 (Séquence 3) : André Margot explique que son grand-père était accordeur pour Hermann Thorens à Sainte-Croix. A l'époque, avoir un peu de travail à côté du bétail était bien. Hermann Thorens était une personne difficile. Son grand-père contrôlait toujours bien les claviers pour ne pas perdre son travail. Pour aller à L'Auberson en hiver, ils marchaient 25 minutes. Son grand-père allait à pied travailler chez Paillard à Sainte-Croix, en 1890. Il trayait les vaches avant d'y aller et il rentrait le soir. Il travaillait le samedi aussi. Il gagnait environ 100 francs. Il était content d'avoir un travail car avec le bétail il gagnait très peu.
00:03:16 – 00:05:30 (Séquence 4) : André Margot explique que son arrière-grand-père faisait de l'horlogerie pour Le Locle. Il allait jusqu'au Locle à pied pour les livraisons. Il montre à l’interlocuteur le carnet de son arrière-grand-père. Les gens avaient du bétail pour vivre. Ils vivaient plus modestement, il n'y avait pas de pollution. Ils étaient heureux. Les industries de Sainte-Croix étaient Thorens et Paillard qui fabriquaient les cartels jusqu'en 1900. Les cartels sont les grandes pièces qu'on voit encore dans les musées Baud et CIMA, les pièces à feuilles et les claviers qui pouvaient jouer jusqu'à huit airs avec des rouleaux interchangeables. Ils ont fait fureur jusqu'à l'arrivée du gramophone. Ensuite, c'est reparti avec des plus petits, les 5, 8 ou 18 lames. Dans les années 1930, la musique avait bien repris. Dans la famille, ils étaient accordeurs. Il a été accordeur pendant 50 ans.
00:05:32 – 00:06:27 (Séquence 5) : L’interlocuteur demande à André Margot comment s'est passée son enfance à La Prise-Perrier. Ils étaient une quinzaine d'enfants. Sa mère lui avait expliqué qu'avant l'école de La Prise-Perrier comptait 45 enfants. Il y avait beaucoup de familles, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui.
00:06:29 – 00:09:40 (Séquence 6) : L’interlocuteur dit à André Margot se souvenir de son père, Emile Margot. Il raconte que son père est né aux Creux, qu'il a habité ensuite dans la Vallée de Joux, à l'Abbaye, puis est allé vers la Five où se trouve monsieur Magnenat à présent. Son père a travaillé les limes Harmonia de Léon Jaccard à L'Auberson. Il est devenu spécialiste des limes. Il travaillait à Vallorbe. Il a rencontré sa mère et ils se sont installés à La Prise-Perrier. Ils s’y sont installés comme paysans. Son père faisait le bûcheron à côté. Il a eu une jeunesse difficile. A 11 ans, il est allé comme commis en France. Son père a gardé une image positive des Français. André Margot explique que son père a séjourné en France, à Villedieu, Rochejean, là se trouvait un curé qui venait le voir et l'appelait le petit Suisse. Il aimait bien les Français. Son père avait été commis aux Fourgs. Au moment de la guerre de 1914, il n'y avait plus que les femmes. Il voulait épouser l'une d'elles mais il avait peur de la réaction des Français à leur retour de la guerre.
00:09:43 – 00:12:45 (Séquence 7) : André Margot explique que la France est à un kilomètre de chez lui. Avec les villages français, il y a toujours eu des contacts. Dans le temps, ils avaient la nostalgie de faire un peu de contrebande. Il raconte une anecdote de contrebande à propos d'une Jeanne Margot à l’Auberson, une femme qui avait une voix et une force d'homme. On disait qu'elle avait les deux sexes. Par la ruse, elle a fait passer un cheval par la frontière, avec la complicité involontaire d'un douanier. La contrebande se faisait aussi pour du drap. Il raconte un autre épisode. Aujourd'hui, il n'y a plus de contrebande, les choses ont changé.
00:12:48 – 00:13:23 (Séquence 8) : André Margot explique qu'il voulait devenir instituteur. Son père n'a pas voulu car ils n'avaient pas d'argent et il y avait encore trois sœurs après lui. Il est devenu accordeur et s'est perfectionné dans ce métier. Ensuite il a repris le domaine familial et est devenu paysan.
00:13:26 – 00:14:01 (Séquence 9) : André Margot explique qu'il a un peu voyagé. Avec la classe, ils sont allés en Tunisie, en Grèce, au Portugal. Le voyage change les idées, permet de voir d'autres horizons. L'Auberson est tout petit. Il a toujours été content de rentrer, il aime son petit coin de terre.
00:14:05 – 00:14:54 (Séquence 10) : André Margot dit qu'à La Prise-Perrier il y a eu une évolution formidable. Avant, de nombreuses familles avaient de la peine mais il y avait de la solidarité. Les gens travaillaient, il n'y avait pas d'assurance vieillesse, il n'y avait pas autant d'asiles de vieux. Ils restaient en famille, il y avait un cadre familial que la vie moderne a détruit. Les gens se retrouvaient à l'écurie pour discuter, se raconter des histoires.
00:14:58 – 00:15:31 (Séquence 11) : André Margot dit avoir fait son service militaire, il a même été mobilisé. Il a fait son école de recrue à Bühler dans l'artillerie en 1944. Il a été mobilisé à Bâle en 1945. Avec l'armée, il a visité toute la Suisse: Tessin, Valais, Fribourg, presque toute la Suisse allemande, de Bâle jusqu'au Val-de-Ruz, le pays d'En-haut.
00:15:36 – 00:16:44 (Séquence 12) : L’interlocuteur demande à André Margot s'il n'a jamais eu envie de quitter La Prise-Perrier, pour une ville, pour la plaine. Il répond que non, jusqu'à présent. Il veut rester parce qu'il y est né. Ça ne veut pas dire qu'il ne veut pas voir autre chose. Son père venait de la Vallée de Joux, sa mère venait de ce village depuis des générations, c'était une Paillard. C'est sa mère qui gouvernait, elle avait toujours le dernier mot. Elle s'intéressait à tout et elle aimait les bêtes. Elle a eu une vie dure, plus tard quand elle a pu se permettre des commodités, elle n'en a pas voulu.
00:16:50 – 00:17:58 (Séquence 13) : André Margot dit avoir commencé l'accordage à 15 ans avec son grand-père, dans l'atelier où il se trouve maintenant. Au début, les accordeurs gagnaient assez bien leur vie par rapport à un ouvrier. Ils étaient indépendants et travaillaient à la maison. Il a appris avec son grand-père et s'est perfectionné lui-même. L’interlocuteur demande si le bois creusé de la table relève de son travail. Il répond avoir fait comme Bonivard au Château de Chillon. Il a été accordeur 50 ans.
00:18:05 – 00:19:13 (Séquence 14) : André Margot explique que la journée d'un accordeur commençait vers huit ou neuf heures, mais s'étendait sur la soirée. Le soir se prêtait bien à ce travail, peut-être grâce au calme. Ils avaient plus souvent du retard que de l'avance. Ils étaient payés à la pièce. Ils n'avaient aucun avantage social, aucune retraite. Il a accordé à plein temps pendant 25 ans, ensuite à temps partiel. Il est toujours resté chez Cuendet
00:19:20 – 00:19:46 (Séquence 15) : André Margot explique qu'au début du siècle, son grand-père recevait sa paie tous les six mois. Pour tourner, pour les achats, il utilisait le carnet à la boucherie, chez Paul Borna. Quand il vendait une bête, elle était déjà "mangée" d'avance. Si on travaillait pour les Villettes comme accordeur, il fallait en plus se servir dans leur magasin, autrement ils ne donnaient pas de travail.
00:19:54 – 00:24:01 (Séquence 16) : L’interlocuteur montre une boîte avec des claviers devant lui et demande à André Margot de lui montrer comment il travaillait. Il a appris à 15 ans avec son grand-père à accorder des 18 lames. À 18 ans, il a commencé à travailler pour Jean Cuendet à l'Auberson. Il explique son travail. Il recevait les claviers bruts, il fallait les blanchir avec une lime. Sur les lames étaient fixées des plumes de poules, pour éviter qu'elles sifflent. L'accordage consistait à reproduire des mélodies sur le clavier, il recevait des gammes. Pour les notes, il utilisait le diapason, un piano réduit avec toutes les tonalités. Il fallait avoir une bonne oreille et de l'adresse. Avant la meule, tout se faisait à la lime. Les boîtes à musique se construisaient pièce par pièce : il y avait le clavier, le rouleau construit par la piqueuse et la goupilleuse. Ce travail se faisait beaucoup à domicile, surtout dans les années 1930, ensuite un peu à l'usine.
00:24:09 – 00:25:10 (Séquence 17) : André Margot explique qu'à l'époque d'or des boîtes à musique, il y avait jusqu'à cinq cents accordeurs, jusqu'à Genève et Neuchâtel. Il y avait des femmes qui accordaient aussi. A Sainte-Croix, Lador faisait vingt mille musiques par jour, Reuge n'était pas loin de ce chiffre. Ensuite, il y a eu la concurrence japonaise. Ils travaillaient avec des salaires inférieurs, ils ont copié et amélioré. Ça a malheureusement marqué la fin de leur industrie. Ceux qui s'étaient spécialisés sur les grandes pièces et qui ont maintenu les prix ont pu continuer.
00:25:19 – 00:26:16 (Séquence 18) : André Margot dit avoir commencé à travailler en 1939, il accordait dans l'atelier où il se trouve maintenant. En 1942, ils accordaient le soir et ils entendaient passer les avions anglais qui allaient bombarder l'Italie tous les soirs à huit heures. Un soir, un avion a lâché une bombe sur Les Vitieaux, il y avait de la lumière comme en plein jour. Ils ont reçu l'ordre d'obscurcir les fenêtres, il y avait des papiers bleus fixés aux fenêtres partout. Quand les avions passaient, il y avait des projecteurs sur les Aiguilles, sur le Chasseron. A Sainte-Croix, quelqu'un avait compris éclaircissement au lieu d'obscurcissement et ils en ont ri pendant 10 jours.
00:26:26 – 00:26:35 (Séquence 19) : L’interlocuteur demande à André Margot si c'est lui qui a aménagé l'atelier comme il est maintenant. Il répond qu'il était déjà comme ça. A la fin du siècle dernier, ils avaient construit un atelier d'horlogerie. Il y a plusieurs fenêtres pour avoir le plus de lumière possible.
00:26:45 – 00:28:14 (Séquence 20) : L’interlocuteur demande à André Margot si une journée d'accordeur était fatigante. Il répond qu'il était toujours sous tension. Certaines journées allaient mieux que d'autres. Certaines mélodies étaient plus difficiles. Les patrons avaient de la peine à trouver de bons accordeurs, car tout le monde n’a pas de fines oreilles. Actuellement, ils ont des machines électroniques. C'est ce qui a mis fin au métier d'accordeur. Il n'y en a plus que quelques-uns, sur les 500 qu'ils étaient à l'époque. Pour la sonorité, le travail à la lime était de meilleure qualité que l'accordage électronique, même si les notes en sont plus justes. Souvent des accordeurs laissaient de fausses notes à cause de la fatigue.
00:28:24 – 00:29:58 (Séquence 21) : André Margot montre une boîte à musique fabriquée à l'Auberson. Sa marqueterie a été faite par Michel Jaccard. La musique a été faite chez Cuendet. C'est un clavier de cinquante lames. C'est lui qui l'a accordé.
00:30:09 – 00:31:12 (Séquence 22) : André Margot dit avoir arrêté d'accorder depuis deux ans et demi. Après 50 ans de métier, il pense que ça suffit. Il y en a peu qui ont tenu aussi longtemps que lui. Il pourrait continuer, parfois on lui demande encore, car il y a peu d'accordeurs dans la région. A Sainte-Croix, il n'y plus que Reuge qui a su s'adapter aux pièces de qualité et aux prix. Il y a quelques petites usines et c'est tout. Si les Japonais augmentaient leur salaire, peut-être que ça pourrait redémarrer. Il pense que c'est dommage pour Sainte-Croix car c'était une bonne industrie de 1811 jusqu'aux années 1980.
00:31:23 – 00:32:18 (Séquence 23) : L’interlocuteur demande à André Margot ce que sont les noms de filles écrits sur une boîte posée devant lui. Il répond que ce sont les noms de ses vaches. Il fait régulièrement un inventaire des noms et il établit l'arbre généalogique de ses vaches. Après 25 ans de travail d'accordeur à plein temps, il a repris le domaine familial. Il a travaillé partiellement comme accordeur. Actuellement, il est seulement paysan. Il le fait surtout pour s'occuper. Il a neuf vaches. Une vingtaine de bêtes en tout, ce qui représente un certain travail.
00:32:30 – 00:34:28 (Séquence 24) : André Margot explique qu'en 1960, il a eu le plus grand rendement laitier, avec 5300 litres par vache. Il a réalisé que les problèmes de santé des vaches se multipliaient parallèlement à l'augmentation du rendement et ça devenait de la pharmacie. Depuis, il se tient à une moyenne raisonnable. Il cherche plutôt des vaches fécondes qui font des veaux pour la viande, sans avoir à trop voir le vétérinaire. Il pense que c'est la bonne voie pour un paysan d'aujourd'hui. Certains cherchent plutôt le rendement du lait. Il y a aussi la question des engrais pour exploiter les terres à l'extrême. Il faudrait aller dans un sens plus raisonnable. Le paysan, pour son avenir, doit tenir compte de l'environnement. Il a visité plusieurs écuries et il connaît leur situation et leurs problèmes.
00:34:40 – 00:36:23 (Séquence 25) : André Margot explique que dans son domaine à La Prise-Perrier, il utilise surtout des engrais naturels auxquels il ajoute un peu d'engrais. On lui a conseillé un système avec plus d'engrais mais il est revenu à son système. Il faut analyser la terre. Il a l'impression que d'autres paysans racontent beaucoup d'histoires sur leur rendement laitier. Le paysan moderne doit réfléchir à son avenir. Il faut éviter les extrêmes. Il faut entretenir les champs sans polluer les sources. A part les vaches, il a des chats et des hérissons qui sont venus habiter dans sa ferme.
00:36:36 – 00:37:07 (Séquence 26) : André Margot dit qu'à La Prise-Perrier il n'y a plus que deux paysans, lui et un autre. Ils ont un bon rapport de voisinage, ils s'aident. Autrement il travaille seul. Sa femme est décédée il y a 24 ans. Il vivait avec ses parents : son père est mort il y a 2 ans et sa mère il y a 3 ans.
00:37:20 – 00:38:36 (Séquence 27) : L’interlocuteur rappelle que ce n'est pas la première fois qu'André Margot est devant une caméra. Il explique que Tanner avait tourné des scènes de "No man's land" dans son écurie. La télévision suisse romande était venue dans les années 1960. La chaîne de télévision France 3 était venue filmer son travail d'accordage. Il a eu un bon contact avec l'équipe de Tanner et ça l'a intéressé. Tanner était très gentil, il lui a expliqué les détails de l'histoire. Le film a été tourné en partie en France, aux Fourgs, à Pontarlier, et en partie en Suisse, chez lui à La Prise-Perrier et à l'Auberson. Il était content de voir arriver l'équipe du film et ils ont bien ri.
00:38:50 – 00:39:52 (Séquence 28) : André Margot dit qu'un ami est venu lui acheter une vache car il a eu des problèmes. Parfois il vend des vaches à la boucherie. Il a eu des vaches de 12, 14 ans. Normalement, il les donne à 7 ans comme ça il a moins de problèmes.
00:40:07 – 00:42:52 (Séquence 29) : André Margot explique que son domaine paraissait grand il y a vingt ou trente ans mais qu'aujourd'hui il est petit. Il a vingt poses de terre. En Suisse, les petites et moyennes entreprises sont en majorité et il faudrait réfléchir avant de les éliminer. Les terrains en pente sont aussi un problème, comme en Valais, et les gros paysans ne voudront jamais de ces terrains. Il faudra subventionner des paysans pour s'en occuper. Il n'est pas nécessaire d'accélérer la disparition des petits. Il faut les laisser vivre. Il faut leur laisser produire aussi. Subventionner des paysans pour qu'ils ne produisent rien, ce n'est pas bien. Il y en a qui ont trop de contingents, il faudrait en donner plus aux petites et moyennes exploitations. La fiscalité pourrait être revue pour les aider. La suppression de petites en faveur de grandes exploitations est un pas dangereux et irréversible.
00:43:07 – 00:43:28 (Séquence 30) : L’interlocuteur dit avoir remarqué derrière lui une carte de l'Europe qui date d'avant-guerre. André Margot dit avoir vu beaucoup de changements dans sa vie, la guerre et d'autres événements. Son grand-père avait vu l'entrée des Bourbakis en 1871. Les vieux en ont parlé pendant près de trente ans. Ensuite, c'était le naufrage du Titanic. Aujourd'hui à La Prise-Perrier, on parle de l'Europe.
00:43:43 – 00:44:00 (Séquence 31) : André Margot dit que l'Europe va certainement se faire, qu'il ne faut pas accélérer les étapes. La Suisse n'est pas obligée de se suicider. La Suisse achète 65 % de ses produits agricoles à l'étranger, elle n'est pas obligée de subir la loi des autres, elle ne doit pas non plus l'imposer, elle doit discuter avec l'Europe. Il ne croit pas au GATT. Les fermiers américains ne sont pas d'accord non plus. Si avec cinq cents hectares ils n'arrivent pas à tourner, il se demande ce qu'on peut aller copier d'eux.
00:44:16 – 00:44:31 (Séquence 32) : André Margot dit se tenir informé par les journaux, la télévision et la radio. Il a beaucoup de copains qui viennent lui rendre visite.
00:44:47 – 00:45:26 (Séquence 33) : André Margot dit avoir pratiqué l'accordéon, mais il a un peu laissé tomber. Il aurait pu devenir accordéoniste mais il faut travailler beaucoup. La musique populaire s'adapte bien à l'agriculture, il ne pourrait pas traire ses vaches en écoutant du jazz, même s'il aime bien le jazz.
00:45:42 – 00:46:23 (Séquence 34) : André Margot dit qu'il faut tenir compte de tout le monde, les paysans ne sont pas seuls. Les autres évoluent aussi. Si l'on fait l'Europe, peut-être qu'il n'y aura plus de douanes. Les différents pays deviendront comme des cantons suisses. Il faudra néanmoins respecter les régions et les traditions. C'est ce qui compte dans la vie et c'est ce qui fait la force des peuples. Chaque pays a ses idées, ils sont unis et ils ont le droit de s'exprimer.
00:46:40 – 00:46:51 (Séquence 35) : Le film consacré à André Margot se termine sur les notes d'une boîte à musique et des images du paysage de La Prise-Perrier.
00:47:08 – 00:47:22 (Séquence 36) : Générique de fin du Plans-Fixes consacré à André Margot, paysan et accordeur de claviers de boîtes à musique, et tourné à La Prise-Perrier, L'Auberson le 17 décembre 1990.
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