Yvette Théraulaz (Comédienne, chanteuse)

  • français
  • 1991-08-29
  • Durata: 00:50:06

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Descrizione

Les créations collectives engagées du Théâtre Populaire Romand lui ont permis d'exprimer l'injustice sociale dont elle-même et ses parents ont été les victimes dans son enfance. Ses chansons disent la vie d'hommes et de femmes ordinaires, leurs comportements face à la sexualité et à la violence. Ce film est une splendide leçon de sincérité, de dignité et de tendresse.

00:00:00 – 00:00:12 (Séquence 0) : Générique de début du Plans-Fixes consacré à Yvette Théraulaz, comédienne-chanteuse, et tourné à Lausanne le 29 août 1991. L'interlocutrice est Madeleine Caboche.
00:00:12 – 00:01:29 (Séquence 1) : L'interlocutrice explique qu’à la demande d'Yvette Théraulaz l'entretien se déroulera sur scène. Cette dernière se justifie par le fait qu'il s'agit d'un lieu vide, où on "donne" des représentations de théâtre, un art de l'éphémère et du mensonge avoué, donc de la vérité.
00:01:29 – 00:04:01 (Séquence 2) : L'interlocutrice demande à Yvette Théraulaz qui lui a donné le goût du théâtre. Théraulaz répond que tout a commencé par une Volkswagen et un piano. Ses parents avaient économisé de l'argent pour s'offrir une voiture mais ont préféré acheter un piano à leur fille, sur les conseils de Michel Corboz. Yvette Théraulaz a ensuite pris des cours à l'Institut de Ribaupierre, où le professeur Depardieu l'a faite participer au chœur d'un théâtre pour enfants à Lausanne. C'est là qu'elle a réalisé qu'elle aimerait être sur scène. Elle a donc auditionné et obtenu un petit rôle dans "Aladin et la lampe magique", grâce à un mime de Corboz en train de diriger un orchestre, qui a beaucoup fait rire la salle.
00:04:02 – 00:05:38 (Séquence 3) : Yvette Théraulaz évoque son milieu social : son père était fromager-beurrier à la Coop et sa famille a immigré du canton de Fribourg à celui de Vaud pour des questions financières. Son père est issu d'une famille de 13 enfants et sa mère, d'une de 14 enfants. D'une certaine manière, on peut dire que les Théraulaz étaient les premiers immigrés italiens à Lausanne, car ils étaient considérés comme des voleurs de pain vaudois. Son père et sa mère étaient maltraités car catholiques et fribourgeois. Sans être épouvantable, il y avait un certain racisme, qui a marqué son enfance.
00:05:39 – 00:07:24 (Séquence 4) : Yvette Théraulaz évoque son enfance pauvre, qu'elle a réellement appréhendée à l'école des sœurs. Etant dans un canton protestant, ses parents l'ont effectivement envoyée dans une école catholique, où les parents payaient en fonction du salaire. De là vient une certaine rage chez Yvette Théraulaz, car ses parents étaient pauvres : petite, elle s'est vue discriminée car même si elle était bonne en récitation, on ne la mettait pas en avant lors de ce type d'exercice, car elle était moins bien habillée que d'autres enfants pourtant plus médiocres. Pour pallier un peu à cela, sa mère lui a appris tous les cantiques et toutes les prières et en a informé les sœurs : celles-ci n'ont jamais donné à la jeune Yvette l'occasion de briller en les récitant.
00:07:26 – 00:09:35 (Séquence 5) : Yvette Théraulaz évoque son éducation chez les sœurs, qui lui parlaient du Diable comme quelqu'un de très présent. Elle faisait des cauchemars à partir des images grandeur nature du Diable avec les flammes, la pique et les sabots, qu'on lui montrait. Elle a été en fait très marquée par ses cours de catéchisme quotidiens : il y avait une culture constante de la culpabilité et l'idée que Dieu punissait. Rétrospectivement, elle se demande pourquoi elle n'a jamais pu entrer en dialogue avec le prêtre confesseur alors qu’elle le voyait chaque samedi. Ce qui aurait pu être une initiation formidable à la spiritualité n'était en fait qu'un échange d'aveux et de punitions. Yvette Théraulaz enfant choisissait alors le prêtre qui avait la moins mauvaise haleine et c'était tout.
00:09:38 – 00:10:10 (Séquence 6) : Yvette Théraulaz explique que le théâtre et la chanson lui ont permis de mieux gérer les traumatismes de l'enfance et d’utiliser tout ce matériau. Elle n'a plus de rage, mais se dit marquée par ce départ de vie.
00:10:13 – 00:10:49 (Séquence 7) : Yvette Théraulaz raconte son enfance très ambiguë : elle souhaitait devenir sœur et s'infligeait des pénitences, mais, en même temps, elle se sentait poussée par une force maligne, qui la poussait à blasphémer et à mal se conduire.
00:10:52 – 00:12:16 (Séquence 8) : Yvette Théraulaz évoque son entrée, à 14 ans, à l'école d'art dramatique, où elle est rapidement surnommée Zazie, soit une personne peu sage et impertinente, sans doute car elle était directe et la plus jeune élève. Après son certificat d'études, elle est partie à Paris et est devenue l'élève de Tania Balachova. Elle vivait dans une chambre de bonne chez Jean Blanc, un chansonnier. Ce monsieur était comme son grand-père et leur relation amicale a été très forte.
00:12:20 – 00:13:26 (Séquence 9) : Yvette Théraulaz parle de ses cours avec Tania Balachova et la discrimination dont elle souffrait en tant que Suissesse : parfois, elle n'était pas au courant quand il y avait une audition. Elle est restée un an, puis Jean Blanc a commencé à lui écrire des chansons. C'était en 1962-1963, l'époque des yéyés, et ensemble, ils ont fait le tour des maisons de disques. La question qu'on leur posait invariablement était de savoir si elle couchait. Ayant 16 ans et sortant de chez les sœurs, elle comprenait peu ce qu'on lui demandait.
00:13:31 – 00:16:31 (Séquence 10) : Yvette Théraulaz raconte son expérience avec le Théâtre populaire romand, créé par Charles Joris en 1958. C'est pour elle une rencontre avec la politique et un moyen de se battre contre l'injustice, notamment celle dont elle a pu souffrir par le passé. Elle se sentait en effet pauvre et victime de son milieu d'origine pauvre. Elle a donc découvert un théâtre au service de la cité, pour tout le monde. L'activité du TPR comprenait du théâtre de rue pour enfants et des créations collectives. Il y avait également certains spectacles sur le pouvoir, qui était critiqué, à travers une réflexion profonde sur les mécanismes du pouvoir et de la société. Yvette Théraulaz se souvient d'avoir beaucoup travaillé, notamment lors d'entraînements permanents de danse, d'escrime, ou de judo. Ils jouaient partout et faisaient des tournées dans des villages reculés de France et de Suisse, dans le but d'apporter le théâtre à des gens qui n'en avaient jamais vu. Ils ont joué également "Le soleil et la mort" de Bernard Liegme à Besançon pendant les grèves : ils clamaient sur scène et dans la salle "le fascisme ne passera pas". A l'époque, Yvette Théraulaz ne se voyait pas comme individu et actrice, mais comme membre d'un groupe et d'un tout.
00:16:36 – 00:17:10 (Séquence 11) : Yvette Théraulaz évoque le T'ACT avec André Steiger, qui lui a appris le métier de comédienne. Elle regrette que ce groupe se soit arrêté, faute de moyens financiers, car ce n'était pas une troupe, mais un groupe, permettant de travailler de son côté si on le souhaitait.
00:17:16 – 00:18:31 (Séquence 12) : Yvette Théraulaz évoque la figue d'André Steiger, qui lui a appris à lire un texte, à jouer avec le théâtre lui-même, à faire passer un texte et à être sans linéarité. Il lui a en effet montré comment introduire le doute et la rupture, ainsi que le montage. Cela l'a d'ailleurs aidée pour monter ses tours de chant : créer des personnages en cherchant à provoquer le choc, avec différents sens.
00:18:38 – 00:19:55 (Séquence 13) : Yvette Théraulaz évoque Charles Apothéloz et son aventure politique, quand en 1968, elle s'est retrouvée fichée à Lausanne. Elle avait en effet créé avec Apothéloz le Centre d'art dramatique de Vidy, en plein dans les événements. Ils voulaient monter "Vietnam discours" de Peter Weiss, "La clinique du Docteur Hélvétius" de Viala, mais ont été censurés. Ils ont donc monté un spectacle de rue, "L'ordre et le désordre", qu'ils ont joué à la Palud. Il y a eu alors des clichés et enquête de la police, mais rien de bien grave. A l'époque, Yvette Théraulaz était jeune et n'a pas tout à fait réalisé ce qu'Apothéloz était, même s'ils ont fait ensemble une belle chose. Elle s'en est rendue compte en lisant son livre "Cris et Ecrits". Elle le décrit comme un homme un peu fatigué, car il avait beaucoup lutté et fait beaucoup de démarches pour créer un théâtre en Suisse romande. Elle a fait de belles expériences avec lui, de théâtre pour enfants et de théâtre contemporain.
00:20:02 – 00:21:17 (Séquence 14) : Yvette Théraulaz évoque le Théâtre de poche à Genève et Martine Paschoud, avec qui elle a travaillé et qu'elle a soutenue au moment où Paschoud a pris la direction du théâtre. Elle avait déjà joué avec elle un répertoire plutôt contemporain, comme Duras ou Baxter. Elles ont fait beaucoup d'expériences ensemble, mais ces trois dernières années, Yvette Théraulaz a surtout joué à l'étranger, notamment à Bruxelles, en Belgique et en France. Elle a travaillé pour Jean-Louis Hourdin à Marseille, dans un spectacle de création collective dans les cités-ghettos du nord, presque 30 ans après celle du Théâtre romand. Ce fut pour elle une expérience limite mais très belle et très forte. Yvette Théraulaz a également travaillé avec Joël Jouanneau, pour sa première pièce : "Nuit d'orage sur Gaza". Plus récemment, elle a fait "Les enfants Tanner" de Robert Walser.
00:21:24 – 00:22:07 (Séquence 15) : Yvette Théraulaz évoque ses relations avec les metteurs en scène, notamment étrangers. Quand elle a rencontré Jouanneau par exemple, elle avait près de 40 ans, une longue carrière derrière elle, face à cet inconnu au regard neuf posé sur elle. Cela a été une grande ouverture pour elle. Pour lui, c'était sa première mise en scène de théâtre professionnel et sa première pièce : il était tout neuf, plein de vie et de naïveté. Il attendait tout et était ouvert et disponible, comme elle.
00:22:15 – 00:23:28 (Séquence 16) : Yvette Théraulaz évoque "Nuit d'orage sur Gaza" de Joël Jouanneau, où son personnage meurt étranglé au cours de la pièce. Elle explique que l'œuvre est très sombre, car elle traitait de Gaza, de la Bande de Gaza et d'un couple, dont son personnage et celui de Jacques Denis. Cette expérience théâtrale s'est faite dans un rapport d'amour, bien que le sujet soit tragique. En ce moment, Théraulaz joue dans une autre pièce mise en scène par Jouanneau, "Les enfants Tanner" de Robert Walser. Il y est dit qu'un des personnages essaie d'être un cadeau et de s'offrir chaque jour : Jouanneau est ce cadeau selon Théraulaz. Pour elle, il n'y a pas mieux dans la vie que d'être un peu de lumière et de bonheur pour les autres.
00:23:37 – 00:27:58 (Séquence 17) : Yvette Théraulaz évoque le personnage d'Emily, issue d'un texte de Michel Garneau et qui lui colle à la peau. Le spectacle a été monté deux ans auparavant et lui a fait l'effet d'un choc, à un moment où elle était lasse, notamment d'elle-même dans le monde et sa profession. Emily fait donc référence à la poétesse américaine Emily Dickinson, qui a tout vécu depuis sa maison de recluse. La pièce de l'auteur québécois évoque Dickinson et sa sœur, musicienne, ayant une conversation philosophique. Théraulaz a beaucoup apprécié l'approche de l'auteur, qui a même été présent lors de la première. Elle a travaillé le personnage en le considérant comme une quête de l'essentiel, de la beauté et un chant d'amour : elle a essayé de développer en elle-même tout ce qui aspirait à plus de clarté et de lumière. Ce faisant, elle résistait parfois, en voyant la laideur du monde, mais cela l'aura plutôt aidée finalement, puisque la laideur sans beauté n'existe pas. Le rapport avec le metteur en scène Philippe Morand et l'actrice Véronique Mermoud était ancré dans la confiance et le respect. A ce sujet, Yvette Théraulaz affirme ne plus vouloir travailler dans des conditions de crise ou de mépris. Jouer un personnage qu'elle n'aime pas est une autre affaire : il s'agit plus de refuser d'adhérer à certains types de discours sur le théâtre. Pour elle, il s'agit d'une chose sacrée dans le bon sens du terme.
00:28:07 – 00:29:47 (Séquence 18) : Yvette Théraulaz parle de la timidité du comédien et du trac, ainsi que du paradoxe de l'exhibitionnisme de monter sur scène. Ayant elle-même commencé le théâtre très jeune, elle ne se posait alors pas la question : c'était un jeu. Puis, au Théâtre populaire romand, il s'agissait de défendre un projet ensemble. Ensuite, au cours de sa carrière, il s'agissait surtout de se vendre, parfois dans l'individualisme total et dans le paraître. Yvette Théraulaz a ainsi vécu des années où elle s'est perdue et vivait à la périphérie d'elle-même. Elle s'est alors posée des questions existentielles sur elle-même et son travail de comédienne.
00:29:57 – 00:32:22 (Séquence 19) : Yvette Théraulaz parle de son désir de chanter, qui éclot le jour de ses 30 ans au Théâtre Saint-Gervais de Genève. Depuis plusieurs années déjà, elle accumulait par écrit des notes sur le comportement humain et sur la prison que sont les stéréotypes et les apparences. Elle a senti le besoin de chanter cela et de dénoncer la violence et le mythe de la violence et de la suprématie, notamment de l'homme sur la femme : elle a donc écrit sur le viol, les règles, l'enfantement. Ces thèmes ont provoqué beaucoup de réactions, parfois négatives, alors qu'elle faisait cela avec humour et sans provocation, du moins consciente.
00:32:32 – 00:34:22 (Séquence 20) : Yvette Théraulaz explique que ses chansons choquaient, car elle intervertissait les rôles de l'homme et de la femme, pour dévoiler des situations. Le fait de parler de sexualité, un sujet tabou dont elle-même se sentait victime, a beaucoup choqué les gens. Mais le plus important est qu'elle parlait de ces petites choses qui ont un fort impact sur la vie : une rage de dents, une tache sur un tapis, entre autres. Tout cela pour que ses auditeurs prennent du recul sur leur vie, surtout les hommes, et c'est d'ailleurs pour les faire se questionner eux-mêmes sur leur propre machisme qu'elle a écrit une chanson sur le viol.
00:34:32 – 00:34:48 (Séquence 21) : Yvette Théraulaz parle de ses chansons qui égratignent la femme : celle sur la mère abusive, ou encore sur la femme qui fait des crises de jalousie. Le plus surprenant est que généralement, les hommes dans la salle en étaient davantage choqués que les femmes.
00:34:58 – 00:35:37 (Séquence 22) : Yvette Théraulaz explique avoir appris à ne plus tenir compte de l'opinion des gens et du public, grâce aux chansons provocantes qu'elle a écrites et chantées. Pour elle, le regard de l'autre ne doit pas faire changer une personne ou un artiste.
00:35:48 – 00:37:20 (Séquence 23) : Yvette Théraulaz explique qu'elle chante et joue des personnages : il ne s'agit jamais vraiment d'elle-même. A ce sujet, elle évoque Brecht, sur les questions du doute et de l'insolite, ainsi que l'effet de distanciation chez le comédien. Cette notion est omniprésente dans son travail, car elle est persuadée que plus la distance est forte, plus le comédien est dans son personnage. Cela ne l'empêche pas de partir d'elle-même et de son expérience pour le construire. Elle se voit d'ailleurs comme un canal à travers lequel le texte s'exprime : c'est cette démarche qu'elle prône, plutôt que la création pure d'un personnage.
00:37:32 – 00:38:35 (Séquence 24) : Yvette Théraulaz évoque sa mère, qui pense toujours que ses chansons parlent d'elle. Malgré le respect profond et la reconnaissance qu'elle éprouve pour ses parents, elle reste celle qui a rué dans les brancards : les choses ne sont pas faciles pour elle comme pour eux. Le contenu de ses chansons peut être en effet assez déroutant et la crainte du qu'en-dira-t-on demeure très forte dans son entourage familial.
00:38:48 – 00:39:52 (Séquence 25) : Yvette Théraulaz explique son ressenti de la scène : elle essaie toujours d'être étonnée par les mots qui sortent de sa bouche, de les réinventer. Elle considère son métier et son travail comme un don, dans le sens où elle donne sur scène et les gens prennent ce qu'elle donne sans que cela l'affecte. Elle fait cela en professionnelle, et s'efforce de faire de son mieux, mais que le public prenne ou non ce qu'elle donne, lui est presque égal. Il y a également une part d'indicible dans ce qu'elle fait et qu'elle nomme la grâce.
00:40:05 – 00:42:25 (Séquence 26) : Yvette Théraulaz parle de son dernier spectacle "Rien ne me manque sauf moi-même", où elle dansait, chantait et se mettait en scène dans des décors magnifiques. Elle le voit comme un bilan de la quarantaine, où elle a réalisé qu'elle ne faisait que fonctionner et ne se satisfaisait de rien, tant elle attendait des gens et des situations. Elle a décidé d'en faire un spectacle, dans lequel elle s'est impliquée comme jamais et qu'elle a commencé par du silence, pour mieux décanter et abandonner le superflu. Yvette Théraulaz sentait en effet qu'elle devait rentrer en elle-même pour renouer et se reprendre en main.
00:42:39 – 00:43:03 (Séquence 27) : Yvette Théraulaz évoque son dernier spectacle, qui lui a permis de traiter d'une réelle souffrance personnelle, même si elle a continué à jouer des personnages frictionnels. A ce sujet, elle estime que plus la souffrance et le chagrin sont grands, plus l'être est creusé et profond : il peut ainsi contenir plus de joie quelque part.
00:43:18 – 00:45:07 (Séquence 28) : Yvette Théraulaz évoque sa vision du rôle de l'artiste, parfois assez sombre du fait de son pessimisme et du manque d'utopies collectives. En effet, l'humanité gaspille la planète tout en étant avare de soi-même : l'artiste doit rendre compte de cela et faire comprendre aux gens qu'ils doivent traiter les autres comme ils aimeraient l'être. Et si on ne se remet plus en question, il faut reposer les anciennes questions de façon cruciale : qu'est-ce que la liberté, la vérité par exemple ?
00:45:22 – 00:48:42 (Séquence 29) : Yvette Théraulaz évoque son combat qu'elle veut "pour" désormais, plutôt que "contre". Elle veut également comprendre comment elle-même fonctionne : c'est devenu sa raison de vivre. Comprendre les racines de ses comportements lui permet d'être par exemple pleinement en colère sans être hors d'elle. Il faut trouver en chacun la force et les énergies que l'on tient captives, puisque recouvertes de prisons et de préjugés. Yvette Théraulaz se sent parfois découragée devant cette tâche : elle a l'impression de voir l'immensité du ciel avec une paille. Il est donc fondamental d'être conscient et lucide de comment on agit. Elle-même aimerait arriver à devenir plus simple et à être suffisamment ouverte pour que les choses lui arrivent, sans projeter toujours ces angoisses sur le monde. C'est ce type d'idées qu'elle aimerait transmettre, mais elle s'en est longtemps crue peu capable, car elle est toujours étonnée qu'on lui dise qu'elle joue bien. Cette angoisse lui vient de son milieu d'ouvriers : elle dit être privilégiée de faire son métier, mais ne pas être dupe non plus quant à la réception de son message par le public.
00:48:57 – 00:49:07 (Séquence 30) : Yvette Théraulaz affirme savoir un peu plus comment être heureuse, mais se dit heureuse justement d'avoir encore beaucoup à apprendre.
00:49:23 – 00:49:49 (Séquence 31) : Générique de fin du Plans-Fixes consacré à Yvette Théraulaz, comédienne-chanteuse, et tourné à Lausanne le 29 août 1991.
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