Pierre-Olivier Walzer (Professeur, écrivain)

  • français
  • 1991-12-02
  • Durata: 00:49:46

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Descrizione

Il est l'une des figures marquantes de l'aventure éditoriale des "Portes de France" pendant la guerre, avec Jean Cuttat et Roger Schaffter. Il collabore à la vie culturelle de Porrentruy, où il enseigne, en organisant des récitals de poésie, de musique, de chansons populaires. Puis, nommé professeur à l'université de Berne, il poursuit ses efforts pour éditer les créateurs romands, en particulier Charles-–Albert Cingria. Il souligne ici les progrès accomplis dans l'édition en Suisse romande depuis trente ans : aujourd'hui, les écrivains sont soutenus et peuvent trouver leur juste place.

00:00:00 – 00:00:11 (Séquence 0) : Générique de début du Plans-Fixes consacré à Pierre-Olivier Walzer, professeur et écrivain, et tourné à Berne le 2 décembre 1992. L'interlocuteur est Bertil Galland.
00:00:11 – 00:01:58 (Séquence 1) : Bertil Galland demande à Pierre-Olivier Walzer à quoi ressemblait la ville de Porrentruy quand il y a grandi dans les années 1920. Walzer répond que la ville était charmante, tranquille et bien réglée, où tout était à sa place. Il y avait également une division politique très nette entre factions rouge et noire, notamment à cause du fond catholique de la région. En effet, une école cantonale catholique s'est constituée mais l'état ne lui a jamais donné l'autorisation de faire passer la maturité sur place.
00:01:59 – 00:03:43 (Séquence 2) : Pierre-Olivier Walzer évoque sa famille, plutôt du côté noir puisque catholique, même si son père a l'esprit assez libertaire. Il travaillait dans une fabrique de pierres fines pour l'horlogerie. Comme sa mère était institutrice à l'école cantonale, Walzer y a fait sa formation. Son frère, décédé prématurément, aurait dû, lui, passer par l'autre filière.
00:03:44 – 00:04:39 (Séquence 3) : Pierre-Olivier Walzer raconte sa découverte du monde des arts et des lettres. Sa famille n'était pas une famille de lettrés ce qui l'a empêché d'être précoce dans sa connaissance des livres et de la littérature. Il aimait néanmoins tous les ouvrages permettant d'apprendre quelque chose, comme le dictionnaire médical familial.
00:04:41 – 00:06:04 (Séquence 4) : Pierre-Olivier Walzer évoque la vie musicale dans le contexte de son enfance : le piano et le violon étaient enseignés. Lui a pratiqué le violon, la contrebasse, le fifre, la grosse caisse et le piano. Quand il était au gymnase à Porrentruy, il avait un ami qui jouait également du piano et du violon : ensemble ils jouaient dans les fêtes et autres, surtout du Schubert et du Beethoven.
00:06:06 – 00:07:29 (Séquence 5) : Pierre-Olivier explique qu'il est venu étudier à Lausanne et que c'est là qu'il a pu écouter son premier concert de musique. Il a découvert la littérature inhérente aux études de Lettres, tout en continuant de lire Racine, Diderot, entre autres. Son professeur de piano de Porrentruy lui a fait découvrir d'autres lectures, comme Claudel ou Cocteau. C'est par cette filière que Walzer a exploré la littérature contemporaine.
00:07:32 – 00:09:37 (Séquence 6) : Pierre-Olivier Walzer parle de sa découverte de la littérature à un niveau scolaire. Il se serait d'ailleurs dirigé vers la musique si Porrentruy avait mis à disposition un conservatoire. L'éveil à une littérature qui l'a vraiment touché se situe entre Porrentruy et Lausanne où il a découvert notamment Ramuz, qu'il a connu bien après Claudel et Valéry. L'école ne traitait en effet pas de la littérature romande et c'est grâce à un professeur de musique que Walzer l'a découverte. Cet homme, Monsieur Girardin, enseignait au collège St-Charles tout en étant l'organiste de Porrentruy.
00:09:40 – 00:10:04 (Séquence 7) : Pierre-Olivier Walzer parle de ses études de lettres à Lausanne, qu'il qualifie de sages. Il a connu l'art de l'explication de texte grâce à René Bray.
00:10:08 – 00:12:56 (Séquence 8) : Pierre-Olivier Walzer revient sur ses études de lettres à Lausanne : il était très sage car il n'était qu'un petit provincial qui avait refusé d'aller à Berne se former. Il évoque ses professeurs, René Bray en français et en explication de texte, avec des méthodes traditionnelles, Frank Olivier en grec et latin, également chancelier de l'université, qui considérait tout comme étant de la linguistique, et enfin André Bonnard pour le grec, un humaniste qui lui a fait découvrir la Grèce et poursuivre son éducation musicale.
00:13:00 – 00:15:10 (Séquence 9) : Pierre-Olivier Walzer explique qu'il a fini sa maturité a 18 ans et demi et sa licence à 22 ans mais qu'il était très difficile de trouver une place à cette époque. Ses parents l'ont laissé aller à Paris préparer une thèse sur Paul-Jean Toulet. Il avait en effet discuté avec le professeur Levaillant de la Sorbonne, grand spécialiste de Chateaubriand. Si ce professeur était d'accord qu'il travaille sur le groupe des fantaisistes, Derème, Carco et Jean Pellerin entre autres, il y mettait une condition: qu'il choisisse un écrivain mort comme Toulet. Au début, Walzer ne l'aimait pas beaucoup mais il a finit par l'apprécier, notamment car il a pu rencontrer ses contemporains comme Curnonsky.
00:15:14 – 00:17:39 (Séquence 10) : Pierre Olivier Walzer récite une strophe de Toulet et explique que sa thèse sur ce poète était pratiquement finie quand il a dû quitter Paris à cause de la guerre. En fait, il était revenu en vacances en Suisse mais est resté pour faire 11 mois de service militaire comme simple soldat. La guerre lui a apporté une bonne chose car la Suisse a accueilli des polonais et les étudiants sont tous partis dans un camp universitaire à Fribourg. L'interaction avec ces étudiants s'est révélée très enrichissante pour Walzer qui s'occupait d'eux, même si beaucoup étaient des aristocrates vivant dans un autre monde.
00:17:44 – 00:20:06 (Séquence 11) : Pierre-Olivier Walzer parle de son séjour à Fribourg où il a fréquenté le milieu universitaire puisqu'en 1942 il a été nommé pour s'occuper des étudiants-réfugiés polonais. La vie était très stimulée par tous les réfugiés qui s'y trouvaient et par la maison d'édition locale qui prenait de l'importance : la Librairie de l'université de Fribourg, la LUF. Son manager est vite devenu un bon ami de Walzer, de même que Georges Borgeaud. Walzer était alors voisin de Cingria qui vivait dans une mansarde misérable.
00:20:12 – 00:23:21 (Séquence 12) : Bertil Galland évoque 1942, l'année où Pierre-Olivier Walzer a participé à Porrentruy à la création des éditions des Portes de France. Walzer explique que si actuellement toute la Suisse romande s'y intéresse, sur le moment, ses instigateurs n'avaient pas l'impression de faire une chose extraordinaire. Ils étaient trois amis de Porrentruy, qui ne se connaissaient pas très bien, n'étant pas dans le même collège : Jean Cuttat et Roger Schaffter. Ils aimaient la poésie et se lisaient des textes entre eux. Cuttat avait un manuscrit qu'il souhaitait publier, comme ses deux ouvrages précédents : ils se sont proposés de le faire eux-même pour ce texte, "Les chansons du mal au coeur". La maison d'édition a pris une appellation locale, d'après une porte de la ville, et qui donnait une teinte fraternelle, alors qu'on était en pleine guerre. Walzer a dirigé la "Collection de l'oiselier", également un lieu-dit. Ce premier livre a été publié avec beaucoup de soin, grâce à l'aide de l'imprimeur Frossard, qui les a soutenus dans leur entreprise, notamment en achetant des caractères neufs.
00:23:27 – 00:25:18 (Séquence 13) : Pierre-Olivier Walzer explique comment, en pleine guerre, il compensait l'absence de livres venus de France. Quand le premier volume est sorti des Editions des Portes de France et a marché, ses membres ont cherché d'autres oeuvres à publier. Cuttat connaissait Chappaz de Saint-Maurice et par lui Corinna Bille, de sorte qu'ils ont pu publier ces deux auteurs, puis Cattaui, écrivain français réfugié à Fribourg, qui avait connu Proust. Cingria leur a également donné un de ses manuscrits et Cattaui leur a fait publier le premier livre sur De Gaulle en 1943.
00:25:25 – 00:27:16 (Séquence 14) : Pierre-Olivier Walzer revient sur l'aventure des éditions des Portes de France qui a publié à Porrentruy la crème de la littérature romande, quand elle était encore inconnue. Bertil Galland souligne que cette période a coïncidé avec celle où il a été nommé professeur à Porrentruy et a donc quitté Fribourg. Auparavant, il a fait son service militaire et n'a pu se fixer à Porrentruy qu'en 1944. Il s'est donc établi et marié la même année. L'activité d'éditeur s'est également poursuivie de manière plus régulière, même si la vie était difficile et artificielle car il fallait introduire les livres en France pour "tourner" : ils ont donc fait des éditions de beaux volumes de classiques français. Cela a bien marché même si cela dépendait du nombre d'exemplaires qu'ils pouvaient introduire en France, un quota qui dépendait de monsieur Guillemin, conseiller culturel auprès de l'ambassade de France à Berne.
00:27:24 – 00:28:27 (Séquence 15) : Pierre-Olivier Walzer fait le rapprochement entre les Portes de France et le mouvement des Compagnons des Portes de France, un groupe d'intellectuels locaux, qui donnaient des récitals de musique et de récitation poétique avec la fratrie Cuttat notamment. Walzer lui était toujours au piano.
00:28:35 – 00:29:37 (Séquence 16) : Pierre-Olivier Walzer explique que lors des spectacles organisés par les Compagnons des Portes de France, il faisait le pianiste, que ce soit pour des concerts, des pièces de théâtres ou des récitals poétiques. Il jouait des oeuvres qui incluaient notamment la chanson populaire avec un groupe de 15 ou 16 personnes, qui a eu du succès.
00:29:46 – 00:30:30 (Séquence 17) : Pierre-Olivier Walzer récite des vers de Valéry.
00:30:40 – 00:32:14 (Séquence 18) : Bertil Galland explique que Pierre-Olivier Walzer est devenu professeur en 1955 à Berne. Il lui demande si le fait d'être jurassien a joué un rôle dans cette nomination, ce à quoi Walzer répond que pour lui, le principal était d'accéder à une université, notamment car c'était une première dans sa famille : il s'agissait d'une promotion sérieuse. Walzer, quant à lui, estime que c'est plus intéressant que le gymnase où les horaires sont précis et écrasants, surtout à Porrentruy. Il était donc là au bon moment avec les bonnes qualifications et a eu de la chance.
00:32:24 – 00:33:30 (Séquence 19) : Bertil Galland évoque la libération du Jura et le rôle de Pierre-Olivier Walzer, car en tant que professeur, ce dernier s'est impliqué dans la formation de la conscience jurassienne. Walzer était en effet président de l'Institut Jurassien, mais il choisit d'évoquer à la place la Société jurassienne d'émulation, existant depuis 1847 et qui regroupe tous les locaux cultivés, soit 2000 membres aujourd'hui.
00:33:41 – 00:35:03 (Séquence 20) : Pierre-Olivier Walzer évoque la Société d'émulation jurassienne, l'Institut Jurassien et le poète oublié Renfer, qu'il a présenté pour faire rejaillir le passé jurassien. Il a édité ses oeuvres en 1947, se faisant ainsi l'agent de la conscience jurassienne.
00:35:14 – 00:35:44 (Séquence 21) : Pierre-Olivier Walzer évoque l'Institut Jurassien qu'il qualifie de manière de réveiller la Société d'émulation, notamment en réunissant tous les créateurs et acteurs de la vie culturelle locale et les faire se connaître. L'Institut avait pour but de les aider à créer leurs oeuvres et à se faire connaître comme jurassiens.
00:35:56 – 00:37:21 (Séquence 22) : Pierre-Olivier Walzer parle de l'Institut jurassien, un lieu, selon Bertil Galland, où les universitaires jurassiens dispersés en Suisse avaient l'occasion de se retrouver sur leur terre natale. Il évoque également son entreprise de l'Anthologie jurassienne, son but étant de faire le bilan complet de tout ce qui avait été écrit dans le Jura de valable. Ce faisant, il a mis en évidence une richesse incroyable.
00:37:33 – 00:39:09 (Séquence 23) : Bertil Galland évoque l'Anthologie jurassienne, compilée par Pierre-Olivier Walzer et sa façon de qualifier cette entreprise sympathique alors que, pour lui, cet ouvrage a été le vecteur d'une prise de conscience jurassienne. Walzer, lui, ne l'a pas conçue comme cela au départ et souhaitait juste ne pas perdre le patrimoine jurassien. Il admet qu'il s'agit d'une arme véhiculant l'identité jurassienne, mais que cela s'est découvert plus tard. Il se souvient du procès de Pablo Cuttat, frère de Jean, car il avait refusé de faire du service militaire : Jean avait alors brandit les deux premiers volumes de l'Anthologie en les décrivant comme les premiers pavés de la révolution jurassienne.
00:39:22 – 00:41:45 (Séquence 24) : Bertil Galland commente l'impact en Suisse romande de l'action éditoriale de Pierre-Olivier Walzer et sa grande connaissance de la région : il a étudié à Lausanne, collaboré au Journal de Genève, vécu à Fribourg, travaillé avec Hermann Hauser à Neuchâtel comme l'un des directeurs de la collection Langage des éditions de La Baconnière. Walzer a donc une vision globale de la vie culturelle romande qu'il commente : les choses ont beaucoup évolué, notamment sur la question de l'existence réelle d'une littérature suisse, qui pour lui n'est plus une question mais un fait. Il cite différents éditeurs comme Zoé, Bertil Galland, l'Âge d'homme et l'Aire, qui sont de petits foyers utiles et répondant à un besoin de faire connaître la littérature autochtone et de donner une épaisseur à la littérature helvétique.
00:41:59 – 00:43:21 (Séquence 25) : Bertil Galland reprécise le rôle de Pierre-Olivier Walzer dans le monde éditorial suisse : il a été de multiples manières présent comme éditeur et comme critique littéraire et écrivain. Il lui demande de prendre comme exemple les oeuvres complètes de Cingria, parues à L'Age d'homme. Walzer explique qu'elles sont rassemblées en 17 volumes, ce qui a surpris car on pensait qu'il n'y avait que deux ou trois volumes. Il y a en fait une infinité de petits articles
00:43:35 – 00:44:56 (Séquence 26) : Pierre-Olivier Walzer évoque son oeuvre d'éditeur de la littérature jurassienne et notamment de Cingria dont il a réuni l'oeuvre en 17 volumes. Il affirme que le mérite de cette découverte revient à une dame, Gisèle Peyron, qui s'étant entichée de l'auteur, a rassemblé tous ses articles et les a fait dactylographier, avant de les remettre à Walzer. Cette dame, ayant beaucoup voyagé, en a profité pour écumer les bibliothèques locales à la recherche de textes de Cingria, à tel point qu'on n'a pas pu en trouver d'autres à ce jour.
00:45:11 – 00:46:35 (Séquence 27) : Pierre-Olivier Walzer évoque son travail de critique littéraire dans l'édition française et comme historien de la littérature à Paris : il a en effet publié deux volumes chez la Pléiade, consacrés à des poètes marginaux comme Corbières, Croze, Lautréamont, des écrivains considérés comme les artistes de la révolution du langage. Walzer les a même regroupés avec d'autres dans un ouvrage intitulé "La révolution des sept" et qui répond à ce que disait Mallarmé, à savoir "Je vous apporte une grande nouvelle : on a touché au vers".
00:46:50 – 00:48:50 (Séquence 28) : Bertil Galland demande à Pierre-Olivier Walzer de lui réciter un de ses textes, tirés de "La vie des Saints du Jura".
00:49:06 – 00:49:30 (Séquence 29) : Générique de fin du Plans-Fixes consacré à Pierre-Olivier Walzer, professeur et écrivain, et tourné à Berne le 2 décembre 1992.
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