Lise Ramu (Comédienne)

  • français
  • 1997-12-04
  • Durata: 00:49:45

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Descrizione

Le théâtre entre très tôt dans sa vie. A 12 ans déjà, elle participe à des émissions radiophoniques pour les enfants. Puis elle suit les cours de Blanche Derval, avec Jean-Marc Bory et Nelly Borgeaud. Enfin, c'est Paris, où elle est choisie, parmi trente candidates, pour jouer "La Rose tatouée", de Tennessee Williams, avec Lila Kedrova. Une autre aventure est celle de la troupe itinérante de Jean Dasté, qui lui permet de faire l'expérience du théâtre "de terrain". François Simon l'appelle à Genève, où elle rencontre Philippe Mentha et Louis Gaulis. Elle évoque en termes émus la douceur et la séduction qui émanaient de François Simon. Puis elle quitte Genève pour Lausanne où commencera bientôt la grande aventure du théâtre Kléber-Méleau, qu'elle crée avec Philippe Mentha et qui est devenu leur maison.

00:00:00 – 00:00:11 (Séquence 0) : Générique de début du Plans-Fixes consacré à Lise Ramu, comédienne, et tourné à Renens le 4 décembre 1997. L'interlocuteur est Bertil Galland.
00:00:11 – 00:00:58 (Séquence 1) : Lise Ramu récite un passage du rôle de la mère dans "Des journées entières dans les arbres" de Marguerite Duras.
00:00:59 – 00:01:08 (Séquence 2) : Générique de début du Plans-Fixes consacré à Lise Ramu, comédienne, et tourné à Renens le 4 décembre 1997. L'interlocuteur est Bertil Galland.
00:01:10 – 00:03:12 (Séquence 3) : Lise Ramu récite un passage du rôle de la mère dans "Des journées entières dans les arbres" de Marguerite Duras. L’interlocuteur précise que le personnage de la mère a 72 ans et revient d’une ex-colonie. C’est la première pièce que Lise Ramu joue de Marguerite Duras. Elle explique que l'écriture de Duras est presque gustative et gourmande tout en étant contrastée. Ses textes mélangent le tragique et le comique, le civilisé et le sauvage. Il y a une grande acuité et lucidité dans la façon de sentir les choses.
00:03:14 – 00:05:08 (Séquence 4) : Lise Ramu évoque son enfance, commencée à Nyon. Elle était une petite fille très joyeuse alors que ses parents l'étaient moins : sa mère enseignait le piano à la maison et son père était souvent absent. Lise Ramu a également appris et beaucoup pratiqué le piano et le chant. Elle a eu très tôt le sens du spectacle. Elle se souvient des jeux dans le sable qu'elle faisait avec son père et de leurs fous rires car elle mettait en scène des funérailles. Elle jouait des requiem pour ses parents en leur demandant de quelle couleur ils les souhaitaient.
00:05:11 – 00:06:21 (Séquence 5) : Quand Lise Ramu avait 6 ans, ses parents se sont séparés. Elle a suivi sa mère à Veytaux près de Territet, à côté du Château de Chillon, car sa mère avait trouvé du travail. Sa grand-mère les a rejointes. Elle allait beaucoup au château, car elle jouait avec les enfants du concierge avec qui la famille s’était liée d’amitié. Lise Ramu s’intéressait beaucoup aux oubliettes du château où on lui avait interdit d'y aller. Elle s'imaginait sautant par le trou des oubliettes et rejoignant le lac léman. Elle aimait beaucoup ce lac. Elle précise que depuis Le Lavaux, celui-ci est très beau.
00:06:24 – 00:09:30 (Séquence 6) : Lise Ramu évoque son amour pour le spectacle notamment théâtral. Bertil Galland lui demande de raconter un épisode dans une pension du Jorat. Lise Ramu explique que quand elle a eu dix ans, sa mère et elle ont déménagé à Lausanne. A 11 ans, elle a été mise en pension dans le Jorat dans une ferme avec d'autres enfants, des poules, des lapins et des oies. Or, elle se sentait menacée par le fermier qui la suivait partout. Profitant d'une occasion, elle l'a enfermé dans le poulailler. Lise Ramu a joué avec les autres enfants en mettant en scène cet épisode et elle avait imaginé poursuivre le monstre.
00:09:34 – 00:11:06 (Séquence 7) : L'interlocuteur demande à Lise Ramu comment elle vivait dans la maison avec sa mère et sa grand-mère. Sa mère était chef comptable dans un magasin. Elle a travaillé dure pour l’élever. Elle avait de nombreux dons. Après son travail, elle jouait du piano, elle brodait, elle faisait de la peinture à l’aiguille et sur porcelaine. Sa grand-mère, d’origine modeste, était blanchisseuse dans de grandes maisons. Elle a travaillé jusqu'à ses 70 ans. Celles-ci représentent de belles figures de son enfance.
00:11:11 – 00:11:57 (Séquence 8) : Lise Ramu explique qu'elle a commencé à jouer à la radio de Lausanne dès l'âge de 12 ans, grâce à Fernand-Louis Blanc qui l'avait repérée. Elle s'est donc mise à travailler avec des professionnels de manière très régulière, en participant à toutes les productions et émissions enfantines comme "Heidi" ou "Le petit prince".
00:12:03 – 00:12:46 (Séquence 9) : Lise Ramu raconte comment elle est devenue une professionnelle du théâtre en commençant à la radio très jeune. C’était pour elle un jeu et une discipline. Elle a découvert des pièces. Elle continuait l'école, sa mère lui avait payé les études supérieures, en formation classique. Elle travaillait le soir ou parfois elle prenait congé de l’école. Elle jouait également au théâtre municipal à Lausanne, car elle a été engagé par des troupes d'étudiants, Zofingue, Helvétia. Elle a par exemple joué "Le voleur d’enfants" de Supervielle, pièce mise en scène par Roland Jay ou "Valentin le désossé" avec Jean Dumur qui mettait en scène et qui jouait.
00:12:53 – 00:14:55 (Séquence 10) : Lise Ramu explique avoir suivi des cours de théâtre avec Blanche Derval, qui avait beaucoup de rigueur et qui était très pudique. Blanche Derval lui donnait l'occasion de jouer avec d'autres élèves, notamment avec Jean-Marc Bory, et de donner des spectacles en tournée dans les villages alentour. Vers l’âge de 20 ans, après avoir travaillé avec Blanche Derval, Lise a joué des pièces de boulevard et a souffert de l'âge ingrat. Elle sentait qu’elle avait des blocages et on ne l’aidait pas beaucoup. Elle sentait que quelques choses lui manquaient.
00:15:02 – 00:17:04 (Séquence 11) : Lise Ramu raconte la façon dont Pierre Valde a entendu parler d'elle alors qu'elle jouait au théâtre municipal. Il répétait à Paris "La rose tatouée" de Williams avec Lila Kedrova et Lise Ramu a été choisie parmi 30 candidates pour jouer le rôle de Rosa. Son texte d'audition a été la scène de Rosa avec sa mère, jouée par Kedrova. Aujourd'hui encore, elle ne sait pas comment elle a pu battre ses 29 rivales. Elle a ensuite longtemps joué avec Kedrova comme partenaire de scène.
00:17:11 – 00:17:34 (Séquence 12) : Lise Ramu a découvert la vie parisienne. Au début, elle logeait chez la directrice du théâtre où elle a été engagée pour jouer dans une création d'une pièce de Tennessee Williams. Ce dernier est d'ailleurs venu voir la pièce.
00:17:41 – 00:19:10 (Séquence 13) : A Paris, Lise Ramu a joué également avec Terzieff dans "Penthésilée" et "La rose tatouée". Elle s'est même rendue chez Jean Marais avec Lila Kedrova pour lui jouer une scène et elle a rencontré Denis D'Inès, le doyen de la Comédie française, qui est venu voir la pièce. Il lui a même proposé d'entrer à la Comédie française, mais à condition qu'elle se fasse raccourcir le nez ce qu’elle a refusé. Il lui a dit qu’elle ne porterait jamais de couronne. Lise Ramu en a finalement porté une, mais de travers, car c’était celle de Cléopâtre dans la pièce écrite par Bernard Shaw.
00:19:18 – 00:19:37 (Séquence 14) : Lise Ramu était à Paris pendant les années 1950. Elle gardait cependant contact avec la Suisse. Elle revenait en effet de temps en temps pour gagner de l'argent et parfois pour jouer, car elle recevait de belles propositions de pièce. Par exemple, elle a joué "Antigone" d'Anouilh à Avenches.
00:19:46 – 00:20:29 (Séquence 15) : Lise Ramu confirme avoir joué "Antigone" de Sophocle, un rôle qu'elle sent proche d'elle à cause de son caractère de rébellion, peut-être aussi, dit-elle, parce qu’elle aimait jouer aux funérailles quand elle était petite. Elle précise que sa mère était merveilleuse, mais qu'elle était stricte sur les principes de convenances. Lise Ramu précise qu'il existe de nombreuses situations dans lesquelles on peut se sentir Antigone.
00:20:38 – 00:22:40 (Séquence 16) : Lise Ramu venait jouer en Suisse quand elle habitait Parias. Elle a notamment tenu le rôle de Kathy dans "Les hauts de Hurlevent", dans une production à cinq décors. A Paris, elle continuait à prendre des cours chez Valde où elle rencontrait d'autres acteurs comme Roger Blin. Lise Ramu vivait alors avec ses revenus rapportés de Suisse. Et à Paris, elle faisait de petits boulots comme plongeuse, ouvrière à la chaîne en usine. Elle se souvient qu’elle remplissait des boîtes en fer blanc de poudre de limonade. Même si elle se levait très tôt, elle allait souvent écouter le soir Léo Ferré qui débutait et qui chantait à l'Arlequin, un café-théâtre à Saint-Germain-des-Prés. Elle lisait également énormément, par exemple Léon-Paul Fargue "Le piéton de Paris", puis allait visiter les endroits mentionnés dans le livre.
00:22:49 – 00:23:16 (Séquence 17) : Lise Ramu est allée travailler à Saint-Etienne, car Dasté l'avait choisie pour jouer Agnès dans "L'école des femmes", après avoir fait la Nuit dans "Amphitryon". C'était la période de décentralisation.
00:23:25 – 00:26:05 (Séquence 18) : Lise Ramu explique qu’à Saint-Etienne on jouait à L'Ecole des mines. Elle a trouvé cela merveilleux, car l'école avait été transformée et aménagée pour devenir une sorte de monastère pour les acteurs : des salles de lecture, d'entraînement physique et de répétition. L'école comprenait une troupe ambulante dont Lise Ramu faisait partie qui pouvait jouer dans des endroits populaires comme les crassiers ou les villages alentour. Lise Ramu évoque la troupe ambulante de L'Ecole des mines de Saint-Etienne qui était scindée en deux groupes, l'un allant dans les grandes villes, l'autre allant dans le terrain. Elle a choisi le deuxième groupe, qui faisait tous les villages, jusqu'à Aubenas, en Auvergne, en Ardèche et en Savoie. Lise Ramu dit avoir adoré cette vie.
00:26:14 – 00:28:58 (Séquence 19) : Lise Ramu raconte comment elle a travaillé avec Dasté, après avoir été mise en scène par René Lesage et Gérard Guillaumat. Dasté l'a vue jouer Agnès, mise en scène par Guillaumat qui, lui-même jouait Arnold. Elle se sentait bloquée pour la scène de la promenade et c'est Dasté qui l'a aidée à la jouer en la faisant marcher. Elle lui en est encore très reconnaissante. Elle décrit Dasté comme un personnage très lumineux et harmonieux, un peu costaud et à l'allure paysanne avec un air malin.
00:29:07 – 00:29:34 (Séquence 20) : Lise Ramu a rencontré Marc Faillol à Saint-Etienne, le père de ses deux filles. Il faisait partie des tournées de la troupe théâtrale. Ensemble, ils sont retournés à Paris où ils ont pris un petit appartement à Montreuil et trouvé rapidement des engagements, notamment pour des tournées de théâtre pour enfants.
00:29:44 – 00:30:46 (Séquence 21) : Lise Ramu s’est progressivement rapprochée de Genève, alors que la ville devenait un centre théâtral important, notamment avec la fondation du Théâtre de Carouge en 1958. Elle connaissait François Simon qui était à ce théâtre et avec qui elle avait joué dans la pièce "Les hauts de Hurlevent" filmée pour la télévision. François Simon l'a appellée ainsi que son compagnon, pour jouer dans "Les amoureux" de Goldoni. Sa fille aînée, Emmanuelle, était déjà née depuis quelques mois, quand Lise Ramu est partie pour Genève.
00:30:56 – 00:31:55 (Séquence 22) : Lise Ramu parle de François Simon et de l'ancien théâtre de Carouge, où il y avait une troupe qui travaillait sans relâche, notamment avec Philippe Mentha et Louis Gaulis. Lise Ramu a souvent joué avec Gaulis des rôles d'amoureux, avant de retourner à Paris. Il lui a ensuite offert un rôle dans une de ses créations, mais elle était enceinte.
00:32:06 – 00:33:20 (Séquence 23) : Lise Ramu parle de ses rôles shakespeariens : Ariel dans "La Tempête", "La nuit des rois", Lady Anne dans "Richard III". Elle a surtout joué des rôles masculins, dont elle donne quelques exemples : Tubal, l'ami de Shylock, dans une mise en scène de Philippe Mentha. Lisa Ramu parle de son amour pour Shakespeare, dont elle aime les fous et les rôles masculins.
00:33:32 – 00:35:28 (Séquence 24) : L’interlocuteur interroge Lise Ramu sur le climat de l’ancien Théâtre de Carouge. Lise Ramu et son mari sont restés un certain temps dans ce théâtre au point qu’ils ont emménagé à Genève. Ils ont joué beaucoup de pièces. Elle aimait le travail, la précision et l'exigence des personnes avec qui ils travaillaient. François Simon a mis en scène notamment "Plombs et Mercure" de José Herrera Petere, un réfugié espagnol. Elle aimait joué et travaillé avec François Simon qui avait une grande séduction et une douceur, mais aussi une certaine férocité. Elle trouve qu'il se complétait bien avec Philippe Mentha.
00:35:41 – 00:37:54 (Séquence 25) : L’interlocuteur souligne qu’il y a des bouleversements dans la vie de Lise Ramu au moment où le premier théâtre de Carouge a été détruit. La première fois qu’elle a rencontré Philippe Mentha, son mari actuel c’était lorsqu’il lui avait demandé de jouer pour lui. Ils s'étaient donné rendez-vous près du théâtre. Ils se sont retrouvés sur la scène, dans les décors de Gilbert Koull. Elle l'a vu très absorbé par la scénographie, un trait qu'il a conservé.
00:38:07 – 00:38:48 (Séquence 26) : Lise Ramu raconte comment Philippe Mentha et elle sont venus s'installer à Lausanne, sans troupe, après avoir quitté Carouge et joué dans diverses salles, comme la salle Pitoëff.
00:39:01 – 00:41:31 (Séquence 27) : Bertil Galland revient sur le parcours de Lise Ramu qui recoupe celui du théâtre en général. Elle a en effet vu Jean Vilar se faire insulter par des étudiants à Avignon en 1968. Elle a assisté à la construction du living théâtre anglais. Elle a suivi l'expérience de Grotowski à travers un suédois, Ingmar Lindt qui travaillait avec elle au Théâtre 11 de Lausanne. Philippe Mentha et elle ont d'ailleurs beaucoup appris sur les méthodes de Grotowski grâce au stage qu'ils ont suivi avec son disciple. Lise Ramu détaille les exercices et la méthode en elle-même, qui reprend par exemple certaines postures du chat. Philippe Mentha et elle ont continué à appliquer cette méthode tout en étant en roue libre puisqu'ils n'avaient plus de troupe.
00:41:45 – 00:43:08 (Séquence 28) : Bertil Galland revient sur la rencontre de Lise Ramu avec Chéreau. Elle était avec Philippe Mentha à Lausanne, préparant une pièce pour la Cité, au moment où Chéreau jouait le "Lear" de Bond, avec François Simon. Lise Ramu avait déjà joué cette pièce pour le Théâtre de Carouge et elle est donc allée voir la version de Chéreau à Lyon. Or, en cours de route, une des comédiennes s'est suicidée et Lise Ramu a eu l'occasion de la remplacer au pied levé, ce qu'elle a fait après avoir eu la permission de Philippe Mentha d'abandonner leur pièce. Chéreau l'a ensuite gardée à Paris pour une autre création.
00:43:23 – 00:46:25 (Séquence 29) : Lise Ramu est retournée à Lausanne après l'expérience Chéreau. Lors du festival de Lausanne, elle a repris une pièce de Probst "Jamais la mer n'a rampé jusqu'ici" qui avait été créée à Genève pour le nouveau Théâtre de Carouge, et l'a rejouée avec son mari Philippe Mentha, sous l'arche du pont Bessières, devant un public très enthousiaste et nombreux. Marx Lévy, municipal aux travaux de Lausanne est venu deux fois les voir jouer et leur a proposé un endroit pour monter un théâtre : le Kleber-Méleau, l’ancienne usine à gaz. Lise Ramu, son mari et ses deux filles, ainsi que leurs amis du théâtre, ont restauré et transformé le bâtiment qui est devenu leur maison.
00:46:40 – 00:48:59 (Séquence 30) : Lise Ramu est invitée à parler du théâtre en général. Elle souligne que c’est ce qui la fait respirer. Il reste beaucoup à faire. En effet, plus on joue et on s'ouvre au monde, plus on se remet en question et on réalise qu'on n'en a jamais assez et qu'on ne va jamais assez loin dans la représentation de tous les personnages joués. Et à force de rajouter, il faut également "peler l'orange" et enlever des couches d'interprétation pour toucher au cœur du personnage. Tout cela demande beaucoup de travail : tout ne repose pas uniquement sur l'envie et le talent.
00:49:15 – 00:49:29 (Séquence 31) : Générique de fin du Plans-Fixes consacré à Lise Ramu, comédienne, et tourné à Renens le 4 décembre 1997.
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