Marcel Golay (Astrophysicien)

  • français
  • 1999-06-21
  • Durata: 00:51:22

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Descrizione

Né en 1927, il est l'artisan de l'ESA, l'Agence spatiale européenne, et de l'adhésion de la Suisse à l'ESO, l'Observatoire européen du ciel du sud. Très tôt fasciné par l'astronomie, Marcel Golay explique comment l'on peut comprendre l'intérieur des étoiles à partir de leur rayonnement, ou comment l'inaccessible devient connaissable, grâce aux lois physiques établies sur terre. Il esquisse à grands traits l'histoire des galaxies, de leur formation, de leur vieillissement. Il montre dans quelle mesure la vision du cosmos a évolué depuis les années vingt jusqu'à aujourd'hui. Alors, l'univers était composé d'objets stables, bien identifiés, les étoiles variaient majestueusement, dans des ensembles relativement compréhensibles, obéissant à des lois simples. Aujourd'hui, d'observateur. l'homme est devenu acteur de cet immense spectacle où tout évolue de manière beaucoup plus subtile qu'on ne le croyait auparavant.

00:00:00 – 00:00:08 (Séquence 0) : Générique de début du Plans-Fixes consacré à Marcel Golay, astrophysicien, tourné à l'Observatoire de Genève, à Sauverny le 21 juin 1999. L'interlocuteur est Jean-Louis Peverelli.
00:00:08 – 00:01:05 (Séquence 1) : Devant une photographie, l'interlocuteur demande à Marcel Golay si ce sont des étoiles. Marcel Golay répond que non : le champ photographié a été spécifiquement choisi car il ne contenait pas d'étoiles. Il a été pris avec le télescope Hubble, lors d'une pose d'une dizaine de jours, avec une superposition de 342 clichés. Les objets observables sur ce champ sont en réalité des amas d'étoiles – 100 milliards d'étoiles en fait – qui constituent des galaxies venant d'être créées. Elles datent en effet d'environ deux milliards d'années après la création de l'univers. Pour Marcel Golay, cette image donne peut-être une vue de l'horizon de l'univers.
00:01:06 – 00:01:18 (Séquence 2) : Générique de début du Plans-Fixes consacré à Marcel Golay, astrophysicien, tourné à l'Observatoire de Genève, à Sauverny le 21 juin 1999. L'interlocuteur est Jean-Louis Peverelli.
00:01:19 – 00:03:04 (Séquence 3) : Marcel Golay est présenté par l'interlocuteur. Il naît en 1927, devient ingénieur en 1946, obtient son doctorat en mathématiques en 1954 et devient directeur de l'Observatoire en 1956. Il est en effet progressivement passé de l'ingénierie aux mathématiques, puis à l'astrophysique. Marcel Golay explique cette évolution par sa découverte des relations extraordinaires au sein de l'univers dans un livre d'Eddington, publié en 1927, mais qu'il n'a lu que 12 ans plus tard, après l'avoir découvert dans une bibliothèque de quartier à Genève. L'ouvrage s'intitulait "Atomes et étoiles" et c'est une relation qui l'a beaucoup impressionné. Eddington décrivait une unité de composition entre le fonctionnement de l'atome et celui des étoiles.
00:03:05 – 00:04:15 (Séquence 4) : Marcel Golay explique qu'il est revenu aux mathématiques et à l'astronomie, à la même époque où il a découvert un ouvrage décisif pour son orientation : "L'hypothèse de l'atome primitif" de Lemaître. Cet ouvrage lui a ouvert une perspective extraordinaire sur les relations existant dans l'univers. Il a été publié en Suisse et a fait beaucoup de bruit, car il établissait un lien entre tout le développement de la Terre et de l'univers en impliquant l'idée d'un début, soit une hypothèse cosmogonique importante à une époque où ce phénomène n'était pas tout à fait acquis.
00:04:17 – 00:05:47 (Séquence 5) : Marcel Golay évoque sa fascination pour le lien entre l'infiniment petit et l'infiniment grand. A la base de cela, il y a le fait qu'en astronomie, les objets étudiés sont inaccessibles. D'où l'intérêt pour un esprit scientifique : comprendre l'inaccessible. En outre, les chercheurs ont la prétention de comprendre l'intérieur des étoiles, ce qui est possible grâce aux théories développées en physique à partir de la surface observable des étoiles. Or, cette surface est, elle, observable par le rayonnement que les étoiles nous envoient. L'astronome se doit donc d'analyser ce rayonnement. L'inaccessible devient alors connaissable.
00:05:49 – 00:08:31 (Séquence 6) : Marcel Golay parle des rayonnements émis par les étoiles et qui ne sont pas tous perçus par l'œil humain : par exemple, si nous voyons la lumière du soleil, nous ne percevons pas son rayonnement – dit infra rouge – qui nous chauffe, ni l'ultraviolet qui nous donne des coups de soleil. De même, le rayonnement gamma est invisible à l'œil, alors qu'il est à l'origine de certains événements cosmiques importants dans de très courtes longueurs d'ondes. Nous ne percevons pas les rayons X, qui sont forts utiles en radiographie ; ni le rayonnement radio, alors que nous écoutons la radio et regardons la télévision. L'univers envoie tous ces rayonnements partout : ils sont caractéristiques dans leur composition de l'état du milieu qui les a produits. Grâce à eux, on peut connaître l'état de la matière de l'objet qui les a produits, ainsi que l'état de son intérieur. Cela permet de découvrir quelle matière compose ces objets et la composition chimique des astres. On peut également mesurer la vitesse et le déplacement de ces derniers. Les premiers résultats de ce type d'analyse permettent de conclure à l'universalité de la composition chimique dans l'univers des éléments que nous connaissons sur terre. Il a donc été vérifié que tous les éléments du Tableau de Mendeleïev se trouvaient dans l'univers, car la signature de ces éléments a été décelée dans les objets cosmiques qui le composent. Les rayonnements sont donc une source d'informations, pour peu que l'on en connaisse les codes, donnés par la physique. Leurs effets permettent même de déduire ce que l'on ne peut observer.
00:08:34 – 00:09:56 (Séquence 7) : Marcel Golay explique le champ profond, qui a été obtenu par le télescope de Hubble : il s'agit d'une petite zone de quelques minutes d'arc de côté, soit le centième de la surface de la lune. On peut y observer des taches, qui ne sont pas des étoiles, mais des amas d'étoiles ou galaxies, au nombre de 1500. Cela représente 150 milliards d'étoiles, qui sont en fait très lointaines et qui datent des débuts de l'univers, soit environ un milliard d'années après sa naissance – il y a entre 12 et 15 milliards d'années. On voit donc dans ce champ les débuts de l'univers ou plutôt son horizon.
00:10:00 – 00:12:38 (Séquence 8) : Marcel Golay parle de l'univers et notamment de l'image de son horizon, montrée précédemment. Elle a été obtenue grâce au satellite de Hubble qui l'a prise pendant une dizaine de jours. Les taches visibles sur cette image représentent tout autant de galaxies, qui sont semblables à la nôtre, celle de la Voie Lactée. Cette dernière est parfaitement observable avec des jumelles et, plus on prend un instrument puissant, plus on peut voir les étoiles qui la composent. Notre galaxie réunit 100 milliards d'étoiles, étendues sur un disque très mince d'une centaine de milliers d'années-lumières de dimension. Actuellement, on estime qu'il y aurait environ 1000 milliards de galaxies telles que la nôtre. Hubble permet de les observer et de remarquer que ces objets sont à une distance relativement courte les uns des autres par rapport à leurs dimensions respectives, ceci à tel point qu'elles peuvent entrer en collision. Ceci est paradoxal, car au sein même d'une galaxie, les collisions entre les étoiles n'existent pas, car leurs petites dimensions, par rapport à la grandeur de leur écartement, rendent ce phénomène très improbable. Donc, les galaxies peuvent rentrer en collision, sans que leurs étoiles respectives se heurtent.
00:12:42 – 00:13:11 (Séquence 9) : Marcel Golay explique que chaque galaxie a une évolution différente par rapport aux autres, ce qui rend leur étude particulièrement intéressante et importante. Les galaxies ont tendance à être groupées en amas : cette structure quasi cellulaire est très impressionnante à mettre en évidence et à observer.
00:13:16 – 00:15:39 (Séquence 10) : Marcel Golay explique que les galaxies contiennent des étoiles qui sont à peu près partout les mêmes. L'âge de l'univers étant de 12 à 15 milliards d'années, les étoiles le composant ont environ le même âge. Le soleil est, lui, à environ quatre milliards d'années : c'est une étoile très modeste dans notre galaxie, mais très répandue dans les autres. Les étoiles ont une expansion plus ou moins rapide selon leur masse et la quantité de matière qu'elles réunissent. Leur évolution s'explique actuellement à partir des réactions nucléaires se produisant dans les étoiles. L'évolution chimique de l'étoile la fait changer dans ses dimensions : elle finit généralement assez tragiquement, sous forme de supernova ou de naine blanche. Cette étude est extrêmement importante pour Marcel Golay, car elle informe sur les caractéristiques et réactions possibles de la matière, notamment à un niveau nucléaire. Il est également crucial de comprendre comment l'étoile se forme, car on découvre alors que l'univers n'est pas vide. Il y a par exemple un atome d'hydrogène de temps en temps par mètre cube, entre les galaxies ou les étoiles ; et un par centimètre cube au sein des galaxies. Il a également toutes sortes de gaz, dans des structures moléculaires souvent fort complexes. Les découvertes les plus récentes ont mis à jour des fullerènes, soient des structures moléculaires complexes contenant plusieurs atomes de carbone.
00:15:44 – 00:16:59 (Séquence 11) : Marcel Golay évoque les relations entre le milieu stellaire et les nuages de gaz se trouvant dans ce milieu. Ce dernier contient également de la poussière, de l'ordre du micron et composée de carbone ou de silicate. Il y a généralement un grain de poussière dans un volume équivalent à celui d'un palace. Mais, les distances étant énormes, cela constitue finalement des nuages très opaques. Ceci explique pourquoi il est possible de voir, dans le ciel sud, une tache noire cachant le reste de la Voie Lactée : c'est un sac à charbon. Et même dans le ciel nord, certaines "fissures" de la Voie Lactée sont visibles.
00:17:05 – 00:18:47 (Séquence 12) : Marcel Golay essaye d'expliquer comment un cerveau humain peut comprendre le fonctionnement de l'univers. Selon lui, les phénomènes sont assez simples et la difficulté en astronomie réside dans le fait que les choses sont inaccessibles et qu'il faut se faire un modèle, à partir d'idées simples mais longues à construire. Par exemple, l'idée qu'il existe des molécules de poussière interstellaire a demandé près d'un siècle pour être acceptée. Pour Marcel Golay, cette notion a une grande importance, car qui dit molécule, dit composés chimiques, donc existence d'eau et de structures plus complexes. On espère d'ailleurs toujours trouver des acides aminés simples telle la glycine, qui nous conduira au problème de l'origine de la vie. Par exemple, l'eau présente sur terre a pour origine les comètes, dont la chute est un phénomène rare, même s'il y a environ 1000 milliards de comètes aux environs du système solaire.
00:18:54 – 00:20:01 (Séquence 13) : Marcel Golay explique que l’astrophysique regroupe une multitude de matières, qu'il ne les maîtrise pas toutes. Il admet cependant que l'astrophysique est une science privilégiée, car elle est pluridisciplinaire. La simple étude des étoiles conduit à travailler avec des physiciens nucléaires, des spécialistes des vides extrêmes, des atomes et des molécules. L'astrophysique permet donc de relier des événements cosmiques à la création de la vie et au comportement de l'homme.
00:20:08 – 00:24:00 (Séquence 14) : Marcel Golay explique que la vision actuelle de l'univers est radicalement différente de celle qu'il a connue lors de ses études. L'univers était, à l'époque, majestueux, avec des distances infinies, des objets stables et bien identifiés. On savait que l'ensemble des étoiles comprenait des réactions nucléaires, mais on ignorait leur évolution potentielle. On pensait que tout évoluait lentement et on ne comprenait pas pourquoi les supernovae explosaient. On imaginait encore qu'il restait beaucoup à découvrir, rien qu'en considérant le très grand nombre d'objets restant à mesurer, définir et analyser. A cette époque, dans les années 1950, on faisait beaucoup de grands catalogues, tout en ignorant le nombre d'objets stellaires. Quant à la galaxie, on ne savait pas très bien si elle était spirale, car on manquait de mesures et de moyens pour le déterminer avec certitude. Mis à part le vide, on connaissait les poussières ou grains. Les atomes ont été découverts juste après, et les molécules, beaucoup plus tard, même si on ne pensait pas qu'elles puissent exister dans l'espace interstellaire. On a réalisé que vide et matière occupaient tout l'espace, sous des formes variées. Maintenant, on sait que 90 % de la matière de l'univers existe mais sans savoir de quoi elle est constituée, ni sous quelle forme. On n'a identifié et compris que 10 % de la matière. Ce phénomène était inimaginable à l'époque des études de Marcel Golay.
00:24:08 – 00:26:24 (Séquence 15) : Marcel Golay explique la position philosophique que les chercheurs avaient à l'époque de ses études : l'homme est membre et observateur de l'univers, sans s'y incorporer lui-même. Actuellement le problème a complètement changé : les molécules trouvées dans l'espace vont permettre de comprendre les mécanismes initiaux de l'origine de la vie. Avec l'univers contemporain, l'homme est donc un acteur, mais de passage, dans l'univers. Etant un élément d'une évolution qui nous dépasse, Marcel Golay estime que l'homme doit profiter de la vie qui lui est donnée, cependant ce n'est pas pour autant que l'astronome doit incorporer des notions d'évolution sociologique de l'homme dans ses recherches.
00:26:33 – 00:27:52 (Séquence 16) : Marcel Golay affirme ne jamais avoir voulu être astronaute. Il est satisfait que son ancien assistant, l'astrophysicien Nicollier, se soit rendu dans l'espace. Pour Marcel Golay, aller dans l'espace signifierait enlever le principal attrait de sa recherche, à savoir comprendre l'inaccessible. Lorsque les sondes interplanétaires iront déposer du matériel lourd sur Mars ou la lune, ces planètes sortiront du champ de l'astronomie. Il sera très heureux de bénéficier de tout ce matériau ramené, car il contient une partie de la mémoire de l'univers non détruite par l'homme.
00:28:01 – 00:29:34 (Séquence 17) : Marcel Golay commente le demi-siècle passé en astrophysique, période où le rôle du chercheur s'est souvent doublé de celui d'administrateur, car il a beaucoup été question d'organiser, d’équiper et de trouver des moyens. Il insiste sur le fait de faire une chronologie, pour rendre toute l'importance des événements de ce qu'il nomme le plus beau siècle scientifique. Son institut a participé pendant une bonne partie de cette période à cette belle aventure. Il va donc donner des dates significatives pour l'Observatoire, en expliquant brièvement à quoi elles correspondent.
00:29:43 – 00:29:58 (Séquence 18) : Marcel Golay évoque la naissance de la radio-astronomie en 1953, qui met en évidence la structure spirale de notre galaxie.
00:30:07 – 00:30:18 (Séquence 19) : Marcel Golay a conduit un doctorat sur un sujet technique : l'application de nouvelles méthodes de mesures en astronomie.
00:30:28 – 00:32:33 (Séquence 20) : Marcel Golay prend la direction de l'Observatoire en 1956 et reprend également les enseignements d'astronomie à l'Université. A cette occasion, il a réalisé qu'il était possible d'introduire un enseignement adapté aux prochaines évolutions de la science comme elles étaient notamment stimulées par le CERN à Genève. A l'époque, il avait un collègue, [ Bouvier ], rencontré au Collège de Genève, où ils enseignaient tous deux, celui-ci était néanmoins plus théoricien que lui. Leurs compétences étant complémentaires, ils ont abordé ensemble une rénovation de l'enseignement de l'astronomie, notamment en y introduisant de l'astrophysique. Personne ne s'intéressant vraiment à l'astronomie à Genève, cela leur a permis de créer une équipe et une communauté scientifique axées sur le sujet. Chacun des domaines enseignés est devenu par la suite des domaines de recherche, développés par leurs assistants, devenus leurs collègues.
00:32:43 – 00:33:54 (Séquence 21) : Marcel Golay évoque le lancement de Spoutnik en 1957 et sa mise en orbite. Il décrit cet événement comme un choc extraordinaire, car il est devenu possible pour les astronomes d'expérimenter dans l'espace. Ceci, ajouté à la révolution de la radio astronomie qui a révélé la structure spirale de la galaxie, a rendu possible l'idée qu'un télescope puisse être mis en orbite. Il est désormais possible de travailler au dessus de la terre, soit sans les contraintes de l'atmosphère, ce qui donne l'accès à tous les rayonnements que l'univers émet.
00:34:05 – 00:35:41 (Séquence 22) : Marcel Golay raconte qu'en 1959, l'observatoire était à Genève même, ce qui n'était pas idéal pour faire de l'astronomie, en raison du brouillard et de la pollution. Il a donc été décidé de construire un télescope pour son équipe à l'Observatoire de Haute Provence, puisque selon la philosophie de travail de Marcel Golay, il faut toujours rechercher le meilleur site d'observation scientifique possible et s'intégrer à la communauté internationale. Son équipe a donc été en collaboration étroite avec cet observatoire international, mais toujours en conservant son indépendance. Ils ont donc pu avoir leur propre station avec leur propre télescope.
00:35:52 – 00:37:02 (Séquence 23) : Marcel Golay raconte que le premier ordinateur est apparu à l'université en 1962 et a été installé à l'Observatoire. C'est donc le début de l'astronomie moderne, car l'ordinateur permet de faire des simulations et de créer des modèles. Le fait d'avoir une équipe utilisant immédiatement l'ordinateur leur a assuré des résultats dans un grand nombre d'expériences.
00:37:14 – 00:37:24 (Séquence 24) : Marcel Golay explique qu'en 1964, les accords européens ont été créés : ce sont les ancêtres de l'Agence européenne pour les recherches spatiales. C’est sur l’initiative de Max Petitpierre que tout cela a commencé.
00:37:36 – 00:38:24 (Séquence 25) : Marcel Golay évoque l'accord européen de 1964 : ESO, soit l'observatoire de l'hémisphère sud, un projet important si on considère les différences entre les cieux au nord et au sud. Le centre de notre galaxie étant dans l'hémisphère sud, les phénomènes les plus importants s'y déroulent. Les galaxies avec lesquelles nous risquons d'entrer en collision sont dans l'hémisphère sud. Malgré la vitalité d'une collaboration avec l'ESO, Marcel Golay a eu quelques difficultés à convaincre les autorités : il a mis 18 ans, avant de pouvoir amener la Suisse dans cette organisation.
00:38:36 – 00:39:47 (Séquence 26) : Marcel Golay inaugure en 1966 son propre observatoire, celui de Sauverny. Il n’a pas été installé pour voir le ciel – chose difficile depuis Genève - mais pour des objectifs politiques, soit être à la frontière vaudoise, afin d'incorporer l'Université de Lausanne dans le projet. Marcel Golay voulait en effet éviter la dispersion, fatale dans un pays aussi petit, ceci bien avant la fusion des Universités de Lausanne et de Genève. Néanmoins, il a toujours refusé de ratifier un accord écrit à ce sujet et souhaite que cela continue ainsi.
00:40:00 – 00:40:15 (Séquence 27) : Marcel Golay explique que l'observatoire a été inauguré en 1966, malgré quelques difficultés. Puis, en 1969, l'homme a été sur la lune et cela a été le début des astres perdus, car ils étaient accessibles pour les astronomes.
00:40:28 – 00:41:07 (Séquence 28) : Marcel Golay évoque l'ESO, créé en 1964 et auquel la Suisse n'a pas souhaité participer dans les premiers temps. Il a fallu attendre 18 ans pour des astronomes comme Golay, ce qui a rendu son travail plus difficile. Mais, pour améliorer les choses, un accord entre ESO et l'Observatoire de Genève a été passé, dans la même optique qu'un précédent accord avec l'Observatoire de Haute Provence. Ceci a permis de faire construire une station, avec un télescope, à l'intérieur de l'organisation internationale. Le ciel sud a donc pu être exploité. Puis, en 1982, la Suisse est devenue membre de l'ESO, ce qui a permis à Marcel Golay et aux autres astronomes suisses de bénéficier pleinement des moyens de l'organisation.
00:41:21 – 00:41:52 (Séquence 29) : Marcel Golay explique que son équipe a collaboré au lancement d'un satellite très important en 1989 : Hipparcos devait mesurer les positions des étoiles. Il leur a beaucoup apporté et continue de donner beaucoup de travail à la communauté scientifique. Malgré de nombreux accidents, Hipparcos a vu ses performances finales accrues et a permis la mesure de plus de 100000 étoiles.
00:42:07 – 00:42:15 (Séquence 30) : Marcel Golay explique qu'en 1990 est apparu le satellite de Hubble, après bien des péripéties, notamment la réparation à laquelle a participé Claude Nicollier. Les résultats en sont extraordinaires, comme le montre l'image vue au début de l'entretien.
00:42:30 – 00:42:42 (Séquence 31) : Marcel Golay explique qu'en 1995, un de ses collègues a découvert la première planète extrasolaire, ce qui est une contribution importante au monde de l'astronomie. Cela faisait en effet un siècle que ce type de planète était recherché.
00:42:58 – 00:44:00 (Séquence 32) : Marcel Golay explique avoir développé en 1998 un observatoire au Chili, en installant notamment un télescope très grand, construit dans les ateliers de son équipe. Il y aura bientôt, en 1999, un autre télescope considéré un temps comme le plus grand au monde. Cela ouvre des perspectives considérables pour l'astronomie, qui seront complétées par le lancement futur d'un satellite – en 2001 – qui contiendra une expérience dite intégrale et développée ici. L'analyse des données et l'exploitation des résultats seront réalisées par un groupe installé près de l'Observatoire.
00:44:16 – 00:46:19 (Séquence 33) : Marcel Golay évoque les accords internationaux en termes de recherches spatiales auxquels il a consacré beaucoup de temps. Sa philosophie scientifique étant basée sur la coopération, cette entreprise était logique pour lui. Il refuse en effet de se laisser arrêter par un problème, technique ou politique, et a eu la chance de pouvoir rencontrer Max Petitpierre et de réussir à l'intéresser à son domaine de recherche. Le président de la Confédération a ensuite demandé la réunion des pays membres du CERN pour créer une organisation spatiale. L'effet a été considérable puisque l'Agence spatiale a été créée quatre ans plus tard. Quant à l'Observatoire tel qu'on le connaît maintenant, il a fait l'objet de discussions préliminaires avec le conseiller d'Etat genevois Borel. Le projet s'est enfin réalisé, notamment grâce à l'action d'André Chavanne, qui a beaucoup aidé Marcel Golay dans sa carrière diplomatique de contacts avec les autorités fédérales et cantonales.
00:46:36 – 00:48:56 (Séquence 34) : Marcel Golay explique que, grâce à l'ESPA et à la collaboration avec le Département des affaires étrangères, il a été possible de commencer un ensemble de collaborations, sur une trentaine d'années. Pour financer toutes les opérations de recherche spatiale, il a été nécessaire d'obtenir le soutien du Fond National, créé en 1952, après le début de la carrière de Marcel Golay. Il a également fallu conclure des accords internationaux pour lancer des nacelles de ballons dans l'atmosphère, à des fins de recherches, et bénéficier de l'accès aux eaux ou à l'espace. Le chercheur a dû se doubler d'un diplomate et développer une certaine stratégie de comportement. Marcel Golay signale comme exemple son astuce des chemins de fer : pour rencontrer le maximum de personnes dans un minimum de temps, il organisait ses entretiens dans le train, le temps d'un trajet, aller puis retour, vers Berne ou Genève. Sur le plan international, Marcel Golay a également appliqué cette stratégie hors de Suisse, à bord d'avions. Sans cette détermination, la Suisse n'aurait pas la place qu'elle a dans le domaine de l'espace. Marcel Golay souligne à ce sujet l'importance de la démarche de Max Petitpierre.
00:49:14 – 00:50:23 (Séquence 35) : Marcel Golay a cherché à faire connaître les travaux de l'Observatoire, par des visites, des films pour le grand public. Cette aventure scientifique et humaine mobilise sur le site de Versoix une centaine de personnes. L'Observatoire s'est également continuellement développé dans le cadre de coopérations et d'innovations et grâce à la constitution progressive d'une équipe. Marcel Golay est reconnaissant envers chacun des membres de son équipe, dont chacun a sa spécialité et a réussi internationalement, contribuant ainsi à la réputation de l'Observatoire. Il dit n'être que le porte-parole de cette institution.
00:50:42 – 00:51:03 (Séquence 36) : Générique de fin du Plans-Fixes consacré à Marcel Golay, astrophysicien, tourné à l'Observatoire de Genève, à Sauverny le 21 juin 1999.
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