Michel Mermod (De la navigation à l'humanitaire )

  • français
  • 2004-09-10
  • Durata: 00:49:13

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Descrizione

De son enfance aux Ormonts, Michel Mermod a acquis le goût de la solitude et celui de la liberté. Très tôt, il est attiré par la découverte du monde et par la rencontre de l'autre. Son premier voyage le conduira de l'Alaska à la Terre de Feu, expérience initiatique. En 1961, il part de Lima sur un voilier le "Genève", il sera le premier navigateur suisse à accomplir le tour du monde en solitaire. De retour en Suisse, pour y poursuivre des études, il rencontre Viviane, journaliste, ils se marient. Ensemble, ils partiront sur un nouveau bateau le "Oudioux". Pour témoigner de leurs expériences et de leurs réflexions, ils feront paraître plusieurs ouvrages, dont "Le Monde au creux de la vague" qui, déjà, était un cri d'alarme sur l'état de la planète. Conséquent, Michel Mermod s'engage alors dans l'aide humanitaire. Sa conclusion est amère : malgré l'aide apportée la misère grandit, pourquoi ?

00:00:00 – 00:00:12 (Séquence 0) : Générique de début du Plans-Fixes consacré à Michel Mermod et tourné à Farges dans l'Ain en France le 10 septembre 2004. L'interlocuteur est Jean-Philippe Rapp.
00:00:12 – 00:00:33 (Séquence 1) : L'interlocuteur présente Michel Mermod. Un homme qu'il connaît depuis longtemps et pour lequel il a une grande admiration, parce qu'il est un homme libre. Un homme qui connaît le monde et les êtres, qui lutte et croit dans le futur.
00:00:33 – 00:00:45 (Séquence 2) : Générique de début du Plans-Fixes consacré à Michel Mermod et tourné à Farges dans l'Ain en France le 10 septembre 2004. L'interlocuteur est Jean-Philippe Rapp.
00:00:45 – 00:01:17 (Séquence 3) : Michel Mermod est un montagnard, même s'il est né à Genève. Il n’avait que quelques mois lorsqu’il est arrivé aux Ormonts, où il a passé une grande partie de son enfance. Ici, il a ses racines, la nature et la montagne, et une partie de sa famille, qui est presque une tribu.
00:01:17 – 00:02:12 (Séquence 4) : Michel Mermod explique que la solitude a été présente dans sa vie depuis son enfance. Sa mère est morte quand il était très jeune, et il a été accueilli par ses grands-parents. Son père ne pouvait pas les garder, il était aveugle. Ses grands-parents sont morts peu après et il a été recueilli par une grande tante. Plus tard, il a quitté la montagne pour s'installer chez une cousine dans le Canton de Vaud, dans le Grandvaux, ce qui lui a valu des tribulations.
00:02:13 – 00:03:39 (Séquence 5) : Michel Mermod pense que son enfance a été pour lui un grand avantage. Sur le moment c'était dur. Il en garde néanmoins des souvenirs merveilleux. La nature, la montagne, et la parenté l'entouraient. Il n'a pas connu l'affection d'une mère, la vie de famille. Avec le recul, il pense que cela ne lui a pas manqué, et qu'il a gagné ainsi très vite une grande liberté. Il a appris à ne compter que sur lui-même. Il a cultivé l'amour de la solitude. Il trouve difficile de définir comment son enfance a déterminé son caractère. Mais il pense qu’il y a des traits dont on hérite génétiquement. Les Mermod sont réputés pour leur tête dure. Comme tout montagnard, il est volontaire, entêté.
00:03:40 – 00:05:10 (Séquence 6) : Michel Mermod se souvient de la première fois qu'il est allé à la mer. Il explique qu'il aimait la montagne. A Genève, où il a fait ses études, le collège et les études supérieures, il se sentait comme un étranger. Il n'a jamais aimé la ville. La mer ne l'intéressait pas particulièrement. A 18 ans, lorsqu'il l'a découverte, à Nice, il en a été déçu, car il en avait une autre image. Il commençait à avoir des idées de voyages.
00:05:11 – 00:08:01 (Séquence 7) : Michel Mermod explique que le désir de partir est venu progressivement, il a commencé pendant sa jeunesse. Il a développé une philosophie de la vie, de l'indépendance, de l'amour de l'humain, qu'il voulait mieux connaître. Il avait étudié les religions. Il était chrétien, ensuite athée. Il est passé par tous les stades de la religion. La philosophie bouddhiste est très ancrée en lui. Dans les années 1950, le monde était peu connu. Les grands voyages avaient un côté mythique. Les gens voyageaient très peu, c'était cher. Surtout, on ne voyageait pas pour faire du tourisme. Les récits de voyages et de découvertes ont bercé son enfance. Le voyage l'intéressait surtout pour découvrir et rencontrer l'être humain et des endroits inusités. A 18 ans, il avait vu la mer, ensuite il est parti vers le nord en Allemagne. En faisant du stop, il est allé en Scandinavie et au Cap Nord. Il a dû revenir parce qu'il travaillait avec son père, dans le commerce. Il avait fait des études commerciales.
00:08:03 – 00:09:22 (Séquence 8) : Michel Mermod dit que le manque de mère lui a laissé plus de liberté pour voyager. Autrement, il n'aurait pas osé faire ce qu'il a fait. L'année après son voyage au Cap Nord, il est parti au Moyen-Orient. Il était allé en Allemagne pour mieux maîtriser la langue, de là il est parti vers le Moyen-Orient, et il est rentré pour l'Ecole de recrues. Il rêvait de devenir pilote. L'armée ne lui a pas donné la possibilité de réaliser son rêve. C'est la dernière fois qu'il a fait l'armée.
00:09:24 – 00:10:13 (Séquence 9) : Lorsque Michel Mermod est parti, il rêvait de faire le tour du monde. Partir dans le Grand Nord, faire un voyage en canoë jusqu'en Alaska et faire la descente de l'Amazonie en pirogue. Il avait envie d'aventure et il voulait connaître des habitants éloignés : les Indiens d'Amazonie, les Eskimos, les Indiens de l'Amérique du Nord. A l'époque, on ne parlait pas de ces populations et il n'y avait pas de films, la télévision n'existait pas. C'était un monde magique à découvrir.
00:10:15 – 00:13:57 (Séquence 10) : Michel Mermod raconte son voyage en Amérique. Après avoir tourné un peu en Europe, il a embarqué en Angleterre pour le Canada, où il est arrivé sans argent et même avec des dettes. Le Canada était dans une grande crise, 25 % des travailleurs étaient au chômage. Il a essayé malgré son visa de touriste de travailler et d'obtenir un visa pour les Etats-Unis, pour l'Alaska. A Montréal, il a travaillé dans une épicerie. Il a traversé le Canada en plein hiver en autostop, en dormant souvent dehors. Dans l'Ontario, il a marché des nuits entières dans la neige par peur de mourir de froid. Le chemin pour Vancouver étant bloqué, il est revenu dans l'Alberta où il a travaillé dans une ferme d’un Suisse immigré, un Appenzellois. L'hiver passé, il est reparti vers le nord, où il a trouvé du travail dans les scieries, un travail très dur. Au mois de juin, il avait assez d'argent pour commencer son voyage en canoë dans le Grand Nord.
00:14:00 – 00:15:35 (Séquence 11) : Michel Mermod a travaillé dans une mine au retour de son voyage en canoë dans le Grand Nord. Sachant qu'il n'allait pas trouver du travail, il est allé dans une mine au-delà du cercle arctique. Il a été engagé pour quelques mois. Il a d'abord travaillé dehors, où il faisait très froid et il a pu ensuite travailler à l'intérieur de la mine. Il y avait beaucoup d'émigrés allemands. Ulrich, qui conduisait les wagonnets, est mort sous ses yeux.
00:15:39 – 00:18:53 (Séquence 12) : Michel Mermod parle de son voyage en canoë. Il avait trouvé un bon point de départ dans le Lac des Esclaves. Il a eu des difficultés pour trouver un canoë. Les Indiens ne voulaient pas les vendre, ils craignaient l'installation des "blancs" sur leurs terres. Après de longues promesses, il a réussi à en obtenir un. Son objectif était de descendre le Mackenzie pour arriver à l'Océan Arctique et jusqu’en Alaska. La traversée des Montagnes Rocheuses était très difficile et dangereuse. Il a réussi en risquant sa vie. Il a fini dans un rapide, il s'est renversé, et il a perdu pratiquement tout son matériel, la nourriture et a endommagé le canoë. C'était impossible de revenir en arrière et il a été obligé d'atteindre l'autre côté des montagnes où le fleuve était plus calme. Dans ces moments, la volonté de réussir l'obligeait à s'accrocher et à ne pas penser à autre chose. Il avait choisi de faire ces voyages pour connaître aussi ses limites. C'était un voyage initiatique.
00:18:57 – 00:20:54 (Séquence 13) : Michel Mermod parle de son voyage en pirogue en Amazonie. L'Amazonie était une région encore complètement sauvage et mystérieuse. Les Indiens l'intéressaient surtout. Depuis l'Alaska, il voulait descendre jusqu'à la Terre de Feu en autostop, en traversant les Etats-Unis, l'Amérique centrale, la Colombie, l'Equateur, le Pérou. De ce dernier pays, il est parti pour l'Amazonie. Il a surtout aimé l'Amazonie péruvienne, où il y avait encore des tribus qui vivaient selon leurs coutumes. Au Brésil, le contact avec les habitants est devenu détestable. Ils étaient des émigrés d'autres régions du Brésil. Au sud de Manaus, l'Amazone est un fleuve gigantesque, de la largeur du Lac Léman, qui est appelé "Fleuve mère". Il s'est retrouvé souvent dans des situations dangereuses, à cause des vagues fortes.
00:20:59 – 00:21:56 (Séquence 14) : Michel Mermod explique que la rencontre d'autrui était une partie importante de son voyage. Des rencontres qui tournaient aussi à l'hostilité, comme il lui est arrivé dans le sud. Il a néanmoins rencontré des gens formidables, qui l'ont logé et nourri. Souvent, il a été obligé de s'arrêter à cause de la maladie, comme la dysenterie, et de partager la vie des habitants.
00:22:01 – 00:25:04 (Séquence 15) : Le premier objectif de Michel Mermod était de bien connaître les Amériques, jusqu'à la Terre de Feu. Il est arrivé à Ushuaia. Depuis le Chili, il voulait trouver un bateau pour traverser le Pacifique sud et arriver en Australie. Il voulait découvrir les îles et les archipels de l'océan. Il est remonté au Pérou sans trouver de bateau. Il pensait faire un radeau avec des troncs de balsa qu'il était allé chercher en Amazonie et qu'il a rapporté à Lima. Il en a abandonné l'idée, car le radeau l'aurait amené au mieux jusqu'à Tahiti, et de là il aurait dû chercher un autre moyen de transport. Un célèbre chef d'orchestre tchèque, qui avait traversé le Pacifique en radeau et qui rentrait de son voyage, l'en avait d'ailleurs dissuadé. Il a alors acheté un bateau d’occasion, un bateau en construction et pas terminé. Il a fini de le construire en se faisant aider.
00:25:10 – 00:27:13 (Séquence 16) : Au moment de partir avec son bateau, Michel Mermod était devenu célèbre au Pérou. Il était passé à la télévision et les journaux parlaient de lui. Les autorités le parrainaient. L'armée l'avait aidé avec du matériel. Cependant le capitaine du port avait déclaré que le bateau n'était pas en état de naviguer et qu'il ne le laisserait pas partir. Michel Mermod a dû partir en douce. Les autorités, la marine et l'aviation ont décidé de le poursuivre. Il s'est arrêté sur une île des Galápagos. Il y avait des colons allemands, une famille équatorienne et un employé équatorien qui a alerté les autorités de l'île principale. Pris pour un espion péruvien, il a été arrêté pendant plus de huit jours.
00:27:19 – 00:27:52 (Séquence 17) : Michel Mermod a mis deux ans pour effectuer la traversée du Pacifique. Son but était toujours l'Australie. En Nouvelle-Calédonie, il a réalisé qu'il voulait rentrer en Europe. Il ne voulait pas passer par l'Océan Indien, il a opté pour le Pacifique nord et la Mer de Chine. C'était la première fois qu'un bateau passait par le périple du nord.
00:27:59 – 00:30:27 (Séquence 18) : Michel Mermod a rencontré des pirates dans les Philippines, dans les Sulu. Les vrais dangers ont été les cyclones, les typhons. Le plus grand danger s'est présenté dans le Golfe du Lion. C'était en 1966, il était à 80 miles de Marseille et il a été pris dans la tempête la plus effroyable des 150 dernières années. Le bateau s'est renversé, il coulait, et il s'était blessé. Il a dû se battre toute la nuit pour rester à flot. Il savait qu'en voyageant ainsi, il risquait sa vie. Il était enragé de couler si près du but. Cette rage l'a cependant aidé à survivre. La mort fait partie du navigateur solitaire. Il explique que le bateau le "Genève" était un bateau très primitif et sans protections. Il y avait un risque de tomber à l'eau au moindre faux mouvement.
00:30:34 – 00:32:04 (Séquence 19) : Michel Mermod explique que son retour en Suisse devait être juste une escale. Il a étudié la sociologie et l'archéologie à l'université. Il voulait ensuite repartir : il avait découvert le monde, mais il voulait affiner ses recherches. Il voulait repartir dans le Pacifique. Il ne pensait pas trouver une femme car il voulait garder sa liberté. Michel Mermod a rencontré Viviane qui a accepté de partir avec lui.
00:32:12 – 00:32:50 (Séquence 20) : Michel Mermod explique qu'il a appelé son bateau "Oudiou", du nom de l'alpage dans les Alpes vaudoises, où sa famille possède un chalet et où il a passé deux étés pour écrire sur demande un livre sur ses expériences de voyage. Il y est ensuite retourné pour écrire un deuxième livre qui parle de ses premières aventures en Alaska, et en Terre de Feu.
00:32:58 – 00:33:32 (Séquence 21) : Michel Mermod explique que Viviane était journaliste et intéressée à découvrir le monde. Ils voulaient faire des recherches ethnologiques et archéologiques. Ils voulaient commencer par le Pérou et ensuite visiter différents endroits dans le Pacifique, pour terminer aux Philippines où il avait déjà travaillé un peu en archéologie et en anthropologie.
00:33:41 – 00:35:03 (Séquence 22) : Michel Mermod explique que pendant son voyage avec Viviane, il a réalisé que le monde qu'il avait connu avait changé. La première année, ils sont allés vers les Antilles, dans le Pacifique, ils ont suivi la côte africaine, en s'arrêtant au Sahara espagnol. Ils sont descendus jusqu'au Sénégal et aux îles du Cap-Vert. Les gens étaient fantastiques, ils les ont aidés en leur apportant des médicaments. Pour Viviane, c'était une découverte. Michel Mermod retrouvait quant à lui les escales classiques qu'il avait connues avec le "Genève". Il ne savait pas que c'était la dernière fois qu'il vivait une telle expérience. Ils ont visité les Guyanes, les Antilles, et ils ont suivi la côte américaine. La désillusion a commencé de l'autre côté de l'Atlantique : il a réalisé que les populations avaient complètement changé et les rapports entre navigateurs aussi n'étaient plus les mêmes.
00:35:12 – 00:35:53 (Séquence 23) : Michel Mermod explique qu'à Panama il n'a pas obtenu l'argent qu'il avait demandé au Fonds national de recherche suisse. C'était la crise de 1973. Ils n'avaient pas suffisamment d'argent pour continuer au Pérou. C'était aussi la fin d'un périple au sujet duquel ils écrivaient un livre pour Mondo. Ils auraient dû en principe revenir en Europe. Viviane est rentrée seule pour la sortie du livre, alors que lui a continué vers la Polynésie, à Tahiti.
00:36:03 – 00:38:28 (Séquence 24) : Michel Mermod dit être arrivé à Tahiti après avoir vu les îles Marquises, où il a retrouvé des amis de son voyage précédent. Entre les deux voyages, 13 ou 14 ans s'étaient écoulés. Tahiti était méconnaissable. Il y avait les essais nucléaires du Gouvernement français, et des bidonvilles s'étaient créés. La vie était bouleversée. La marine avait une importance énorme. Une fois sur place, il a commencé à travailler. Viviane l'a rejoint deux ou trois mois après. Il a réalisé, par la suite, le changement fondamental qui s'était produit : le Tahitien ne souriait plus. Le monde était au "creux de la vague". Ils ont alors décidé de revenir en Europe, car les conditions de voyage avaient trop changé, et ils n'avaient plus de contact avec les indigènes. Ils sont allés en Alaska et sont descendus vers Panama. Ils ont décidé d'écrire un livre pendant le voyage, durant les escales au Canada, le long de la côte californienne, de la côte mexicaine et en Afrique. Avec ce livre, ils voulaient alerter les gens.
00:38:38 – 00:40:09 (Séquence 25) : L'interlocuteur rappelle que le livre de Michel Mermod, "Le monde au creux de la vague", a eu un grand succès et a provoqué de nombreuses polémiques. Michel Mermod explique que c'était un cri d'alarme sur l'état du monde. Avec Viviane, ils pensaient que c'était le dernier moment pour changer le cours des choses. Le livre parlait uniquement de leurs escales, de la condition sociale des personnes. Ils avaient dénoncé la condition des Tahitiens, des bidonvilles de Papeete. C'était l'antithèse du rêve de chacun. Le livre a mal été reçu par les rêveurs qui les traitaient de pessimistes. Ils ont donné beaucoup de conférences qui ouvraient des débats. Le livre est resté une référence, même dans les universités. Il pense que son livre reste "gentil" par rapport aux conditions actuelles de la planète.
00:40:20 – 00:41:57 (Séquence 26) : Michel Mermod explique qu'une fois en Europe, leur projet visait à gagner de l'argent avec leurs livres et les conférences et à repartir vers le Pérou pour mener d'autres recherches. Mais le monde avait trop changé et c'était impossible de gagner leur vie de cette façon. Viviane a repris sa profession de journaliste. Ils ont monté une maison d’éditions pour leurs livres. De grandes maisons d'éditions françaises leur avaient offert des collaborations, mais ce n'était pas dans cette voie qu'ils voulaient continuer. Michel Mermod a donc décidé de s'engager dans l'aide humanitaire. Une année plus tard, il est parti pour sa première mission avec le CICR.
00:42:09 – 00:43:03 (Séquence 27) : Michel Mermod a réalisé que dans le travail humanitaire, il était impossible de partir en couple. Avec Viviane, ils ont dû trouver d'autres solutions. Ils ont commencé par partir chacun de leur côté. Il rappelle que sa femme, journaliste, a fait beaucoup de travail humanitaire. Ils ont décidé d'accepter des missions plus courtes et ponctuelles afin de pouvoir choisir la destination. Il est allé en Afrique, en Amérique latine et en Asie. Il avait commencé avec le CICR, ensuite il a travaillé pour des agences des Nations-Unies et pour des ONG.
00:43:15 – 00:45:07 (Séquence 28) : Michel Mermod explique que le travail humanitaire pouvait être à la fois satisfaisant et frustrant. Des missions pouvaient être efficaces, d'autres l’étaient moins. Il cite l'exemple de deux missions pour le CICR, en Angola et au Pakistan. Il avait commencé ces missions seul. Elles existent toujours et sont importantes pour le CICR. Il regrette de les avoir quittées, c'était vers la fin des années 1970 et le début des années 1980. Il cite une mission pour le Gouvernement suisse en Namibie dans le Bushmanland. Cette dernière était une zone militaire qui allait être abandonnée. Avant leurs départs, les militaires soignaient les Bochiman. Le Gouvernement de Namibie, qui venait de se créer, n'avait pas les ressources pour s'en occuper. Michel Mermod devait récupérer le matériel laissé par les militaires suisses, du corps médical, qui avait été envoyé par les Nations-Unies. Il était antimilitariste et il s'est retrouvé à travailler en amitié avec des colonels. Le contact avec les Bochiman était magnifique. Il garde de bons souvenirs de cette mission.
00:45:19 – 00:46:23 (Séquence 29) : Michel Mermod a gardé cette envie de partir en mission malgré son âge. Il aurait aimé travailler davantage avec les Nations-Unies. Ces dernières années, il a principalement travaillé dans les pays de l'Est, pour Berne. Malheureusement avec le Gouvernement suisse, l'âge de la retraite dans ce domaine est de 55 ans.
00:46:36 – 00:47:45 (Séquence 30) : Michel Mermod a travaillé dans des conditions difficiles, en risquant souvent sa vie. Il a réalisé que le travail humanitaire consiste à aider des populations dans des situations d'urgence mais qu'en dehors de celles-ci ces populations étaient abandonnées à elles-mêmes. Il a l'impression que l'humanitaire est une excuse pour la politique. L'humanitaire compense le travail qui devrait être fait par la politique.
00:47:58 – 00:48:23 (Séquence 31) : Michel Mermod estime avoir eu une belle vie. Il a connu le monde, les endroits les plus reculés, il a vécu des expériences que d'autres ne vivent normalement pas. Il se demande pourquoi la misère se répand de plus en plus.
00:48:36 – 00:49:00 (Séquence 32) : Générique de fin du Plans-Fixes consacré à Michel Mermod et tourné à Farges dans l'Ain en France le 10 septembre 2004.
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