Gérard Forster (Syndicaliste)

  • français
  • 2007-01-24
  • Durata: 00:48:32

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Descrizione

Né en 1941 au Locle dans une famille ouvrière, Gérard Forster garde de son enfance des souvenirs heureux. Il entre en apprentissage de conducteur typographe. Il a 19 ans lorsque son père meurt et ses copains, pour l'entourer, l'entraînent aux réunions syndicales. Mais c'est à Montreux, alors qu'il travaille à l'Imprimerie Corbaz, qu'il fera ses premières armes syndicales en tant que responsable des apprentis typo. En 1973, il entre à la FOBB comme permanent à la section de Lausanne. La crise pétrolière, qui frappe durement la construction, lui donnera l'occasion de déployer ses talents de syndicaliste combatif, il ne craindra pas quelques actions spectaculaires pour atteindre ses objectifs. Le combat, il le mènera aussi auprès de siens. En 2002, il écrit "Le double combat" qui témoigne de ses engagements. A la retraite, Gérard Forster a trouvé un nouveau terrain de lutte : Almeria en Andalousie où des immigrés travaillent sous serres et vivent dans des conditions épouvantables.

00:00:00 – 00:00:09 (Séquence 0) : Générique de début du Plans-Fixes consacré à Gérard Forster, syndicaliste, et tourné à Ecublens le 24 janvier 2007. L'interlocuteur est Alain Walther.
00:00:09 – 00:01:01 (Séquence 1) : L’interlocuteur se trouve chez Gérard Forster, à Ecublens, dans la banlieue lausannoise. Ils sont entourés par des souvenirs de ses voyages. Gérard Forster montre une photo de son camping-car qu'il utilise pour suivre le tour de France dans les Alpes avec des amis. Il présente une deuxième photo de son camping-car dans la Sierra Nevada, en Andalousie en Espagne où il va aider les travailleurs immigrés qui travaillent sous les serres.
00:01:02 – 00:01:10 (Séquence 2) : Générique de début du Plans-Fixes consacré à Gérard Forster, syndicaliste, et tourné à Ecublens le 24 janvier 2007. L'interlocuteur est Alain Walther.
00:01:12 – 00:03:07 (Séquence 3) : Gérard Forster est né au Locle dans une famille d’ouvriers. Il est le quatrième d’une fratrie de cinq enfants. Au Locle, il y avait des riches et des pauvres, les patrons d'entreprise et les ouvriers. Il n'y avait pas de classe moyenne. Comme tout le monde était dans la même situation, ils vivaient très bien leur pauvreté, il n'en a pas souffert dans son enfance. A la maison, ils parlaient peu, mais ils étaient très unis. Il a eu une enfance heureuse même s'il avait souvent peur. Le soir, il calculait l'espérance de vie de ses parents. Il était très attaché à eux. Sa mère faisait tourner "la machine" et son père était assez en retrait. Ce dernier travaillait chez Dixi comme commis de bureau pour un salaire pas très élevé et ses frères et soeurs plus âgés ont commencé très vite à travailler.
00:03:09 – 00:04:24 (Séquence 4) : Gérard Forster explique qu'il n'aimait pas l'école. Il se souvient des latinistes qui, à l'école primaire, partaient apprendre le latin une fois par semaine. Ceci marquait la séparation entre les riches et les pauvres. Il percevait le travail en entreprise, dans l'horlogerie ou la mécanique comme une forme de liberté qui donnait la possibilité de se déplacer, de discuter, alors qu'à l'école il était figé sur son siège.
00:04:27 – 00:04:57 (Séquence 5) : Gérard Forster a travaillé dans son enfance. Il portait les journaux, la " Feuille d'Avis des Montagnes. Le soir, il travaillait avec ses parents et ses frères et soeurs à des travaux d'horlogerie ou de mécanique. Ils construisaient des petites chaînes pour les vélos et ce travail permettait à la famille d'avoir plus d'argent.
00:05:00 – 00:05:33 (Séquence 6) : La mère de Gérard Forster était très économe, elle épargnait l'argent pour que la famille puisse partir en vacances. Ils étaient heureux et privilégiés de pouvoir partir. Ces déplacements lui ont permis de découvrir la Suisse, en particulier le Tessin. Sa mère lui a transmis le virus de voyage.
00:05:36 – 00:06:42 (Séquence 7) : Gérard Forster ne sait pas ce que sont devenus les latinistes de sa classe d'école, ils se sont perdus de vue. Il imagine qu'ils ont suivi la carrière de leurs parents, qu'ils ont eu des mariages riches. Gérard Forster ne regrette pas le sien. Malgré le clivage social, ils s'entendaient bien. Enfant, il revendiquait son statut, sa famille était une famille de travailleurs. Il ne prétendait pas devenir riche, il espérait simplement vivre bien, avec des amis et ses parents.
00:06:46 – 00:07:58 (Séquence 8) : Gérard Forster explique que son père restait toujours en retrait en famille. Il s'est suicidé en se lançant sous un train. Personne ne s’attendait à ce geste et ceci a été un choc pour tous. Gérard Forster avait 19 ans au moment des faits et sa petite soeur, qui avait 12 ans, a été traumatisée pendant des années par ce drame.
00:08:03 – 00:09:54 (Séquence 9) : Gérard Forster explique que pour réagir à la mort de son père, il a commencé à faire de la peinture la nuit, pour s'occuper l'esprit. Il était en apprentissage de conducteur typographe dans un atelier du Locle. Il s'était syndicalisé dès le premier jour en 1956. En famille, ses frères et son père l'étaient aussi. A la mort de son père, les copains de l'atelier, pour l'entourer, l'ont amené à des réunions syndicales. Il a commencé à s'intéresser au syndicalisme et ça lui a fait du bien. Il a découvert ses droits et l'existence de la convention de travail.
00:10:00 – 00:10:32 (Séquence 10) : Gérard Forster explique que le syndicalisme était très présent même si les entreprises étaient très fermées. Le syndicalisme chez les typographes fait partie de la Fédération suisse de typographes, FST. Il y avait aussi les "jaunes". Dans son entreprise, un employé "jaune" a reçu des pressions pour qu'il adhère à la Fédération.
00:10:38 – 00:12:54 (Séquence 11) : Gérard Forster dit être parti du Locle pour travailler dans l’entreprise Corbaz à Montreux. Cette dernière avait la réputation d'ouvrir des portes professionnelles. A Montreux, il a commencé à participer aux assemblées syndicales de manière plus suivie. Il est entré dans le syndicalisme militant. Dans le syndicat, il y avait un poste vacant de dirigeant des apprentis qui était occupé par Pierre Tâche. Il s'est annoncé pour le reprendre. Avec les apprentis de la Riviera, il a fait de belles activités : un journal dont l'impression leur avait été offerte par les employeurs. Il a été ensuite nommé dirigeant romand des apprentis. Il est devenu président du syndicat des typographes de la Riviera vaudoise. Il a alors suivi de nombreux cours syndicaux, surtout les week-ends. Sur le conseil d'un ami, il a postulé dans le syndicat de la construction, la FOBB, et il a été engagé.
00:13:01 – 00:14:53 (Séquence 12) : Gérard Forster explique que ça n'a pas été facile de travailler dans le syndicat de la construction, la FOBB, alors qu'il était typographe. Il ne connaissait pas les problèmes du milieu de la construction. Pour son journal, le syndicat avait refusé d'engager un rédacteur qui provenait du syndicat des typographes, preuve que quelque chose ne jouait pas entre les deux milieux. Il a néanmoins réussi à faire sa place dans le syndicat, surtout grâce à la crise pétrolière de 1974 pendant laquelle il a pu montrer ses capacités. Après trois mois de travail au syndicat à Lausanne, il a réussi à résoudre les problèmes de 100 employés non payés après la faillite de leur entreprise et les journaux ont commencé à parler de lui. Pour attirer l'attention de la presse, il devait rendre les réunions avec les employés plus spectaculaires.
00:15:00 – 00:16:20 (Séquence 13) : Gérard Forster pense avoir fait du "spectacle" parce qu'il considérait que le syndicalisme se faisait principalement sur le terrain et non seulement dans les bureaux. Le "terrain" dans le syndicat de la construction est vaste et vague. Il pensait que des actions spectaculaires pouvaient être utiles. Les actions étaient dirigées contre un grand nombre de patrons revêches. Ils ont enlevé les roues d'un camion d'un patron qui ne payait pas les employés, ils ont réquisitionné les voitures des patrons. A Cossonay, ils se sont bagarrés avec un patron très rebelle, devant la presse et la télévision. Le patron avait battu un syndicaliste. Toutes ces actions ont permis aux travailleurs non payés de recevoir leur salaire.
00:16:27 – 00:19:08 (Séquence 14) : L’interlocuteur demande à Gérard Forster ce qu'il a fait pour les travailleurs immigrés en Suisse dans les années 1970. Il répond que le syndicat du bâtiment était formé à 80% d'immigrés : Italiens, Espagnols, Portugais, Yougoslaves. Les immigrés avaient souvent un passé syndical, ce qui leur a servi. Leur situation était pénible et le syndicat a organisé des actions pour améliorer leur sort. Il raconte un épisode. Le syndicat avait payé les salaires des employés d'une entreprise en faillite de peinture. Il avait ensuite récupéré l'argent par les fonds d'insolvabilité. Il voulait néanmoins organiser une action pour que le syndicat soit mieux respecté. Il s'est présenté dans l'entreprise de peinture et a déclaré qu'il en prenait la direction puisqu'elle avait été incapable de payer ses employés. La police est intervenue mais tout s'est très bien terminé. Il voulait montrer que les syndicalistes avaient un message à transmettre et qu'il ne fallait pas les mépriser.
00:19:16 – 00:20:18 (Séquence 15) : Gérard Forster raconte une action spectaculaire entreprise dans un restaurant lausannois de luxe. Le patron n'avait pas payé ses employés. Il explique que lorsque les patrons sont mauvais, il faut les suppléer ou les supplanter. Le syndicat réclamait le paiement d'environ 70000 francs. Gérard Forster s'est présenté avec un groupe, ils ont bien mangé et, au moment de payer, il a remis la facture au patron. L'ambiance festive s'est gâchée mais ils ont obtenu que les employés soient payés.
00:20:26 – 00:21:19 (Séquence 16) : Gérard Forster n’a pas regretté de ne pas avoir conduit la grève nationale. Cette dernière était relative à la retraite des travailleurs de la construction à 60 ans. Il avait 61 ans et il avait terminé son mandat depuis un an. La grève a coïncidé avec l'éruption de l'Etna en Sicile et il a décidé d'aller sur place. Il avait été remplacé dans ses fonctions, sur sa demande, par une personne qui faisait bien son travail, il ne voyait pas de raison de participer à la grève. Elle s'est très bien déroulée malgré son absence.
00:21:27 – 00:25:16 (Séquence 17) : Gérard Forster a vécu plusieurs grèves en Suisse. Elles n'étaient pas nationales mais limitées à la Suisse romande ou au canton de Vaud, parfois limitées à un secteur ou une entreprise. Il a participé à la grande grève des mineurs anglais en 1984 – 1985. Un conflit qui a duré 12 mois. Les mineurs se sont battus contre Madame Thatcher, la Dame de fer, et ils ont perdu. Il y a eu un engouement pour un meeting avec des femmes de mineurs anglais à Lausanne où ils ont récolté de l'argent. La soirée s'est terminée chez lui comme c'était souvent le cas. Il a hébergé les femmes anglaises, même si dans sa famille personne ne parlait anglais et qu’elles ne parlaient pas le français. Il a convaincu sa femme par la suite de profiter des vacances de février pour aller rejoindre les mineurs en grève en Angleterre. Il est parti avec sa femme Danielle, son fils Sylvain et un ami qui parlait anglais. L'accueil a été très chaleureux. Ils sont allés à Ufton, dans le Yorkshire, où se déroulaient d'immenses manifestations durant lesquelles les mineurs en grève houspillaient les "jaunes", ceux qui ne l'étaient pas. Il y avait une grande solidarité. Dans la région de Londres, ils ont rencontré des personnes qui n'avaient jamais été ravitaillées et ils étaient extrêmement heureux de les accueillir. Pour Gérard Forster, ce sont des souvenirs inoubliables.
00:25:25 – 00:26:02 (Séquence 18) : Gérard Forster explique que son voyage en Angleterre pour participer à la grève des mineurs a créé des liens. Ils ont connu un couple qui a conçu un enfant pendant la grève. Avec sa femme, ils ont voulu parrainer la petite Toni. Les liens sont restés, mais s'étiolent avec le temps. Ils étaient présents lors de la journée de remerciements organisée par le syndicat pour la retraite de Gérard Forster.
00:26:12 – 00:27:19 (Séquence 19) : Gérard Forster explique que lors des 60 ans de l'Union syndicale vaudoise, dont il avait été président pendant 16 ans, il a décidé d'utiliser autrement l'argent de la fête. Il l'a apporté aux usines Peugeot qui étaient en grève à Sochaux, en France. Les syndicats français étaient venus à leur rencontre, ils voulaient tous l'argent mais cet argent est allé dans une caisse commune.
00:27:29 – 00:30:09 (Séquence 20) : Gérard Forster explique que lors de la faillite d'un consortium suisse qui était parti construire une autoroute en Arabie Saoudite, les patrons des cinq entreprises du groupe lui ont demandé de l'aide. Ils n'avaient plus d'argent pour payer les 87 travailleurs, dont 15 Suisses, des Italiens, des Espagnols et beaucoup d'Anglais. L'affaire était compliquée car il ne pouvait pas leur donner d'argent. On ne peut pas en donner aux créanciers tant que la faillite n'est pas bouclée. Ils ont attendu des mois, ils ont fait des manifestations dans les rues, devant la City Bank, la banque impliquée dans l'affaire. Au tribunal de Vevey, il a décidé de remettre à la présidence toutes les factures non payées des travailleurs. De retour à sa place, une pièce de monnaie est tombée, la présidente a invité Gérard Forster à la reprendre en lui disant que dans un tribunal l'argent ne repousse pas. Sur ce, un travailleur suisse répondit: "il y a pourtant assez de fumier dans cette salle".
00:30:20 – 00:33:21 (Séquence 21) : Gérard Forster a quatre enfants, trois filles Sandra, Brigitte et Olivia et un fils Sylvain. La vie de famille est belle et parfois difficile. Quand ses enfants ont quitté la maison, ils ont commencé à faire des réunions familiales le dimanche soir. Pour l'une de ses filles, ils ont découvert un problème de drogue qui a duré 18 ans. Au cours de cette période, sa femme Danielle a eu un problème de santé que les médecins ont eu de la peine à diagnostiquer. En 1992, ils lui ont découvert un cancer. La lutte de sa femme contre le cancer a été, paradoxalement, une belle partie de leur vie. La famille s'est retrouvée et regroupée autour d'elle durant ses mois d’hôpital. Sa femme est décédée neuf mois plus tard.
00:33:32 – 00:36:14 (Séquence 22) : Gérard Forster explique que sa fille a continué à se droguer après la mort de sa femme Danielle. La famille s'est regroupée et fortifiée pour poursuivre sans elle. Sa fille s'est droguée pendant 18 ans, neuf ans alors que sa femme était encore en vie, puis Gérard Forster s'est trouvé seul face à ce problème encore neuf ans. Il n'a jamais perdu le contact avec elle. Il pense que c'est un des facteurs qui l'ont aidée à s'en sortir. Le contact avec elle était fait d'amour et de haine. C'est face au choix d'un deuxième emprisonnement qu’elle a pris la décision de se faire soigner. Aussi, elle-même avait eu une fille. Cet épisode a été difficile, un combat de longue haleine et la famille en a souffert. La drogue est comme un cancer, elle ronge la famille. Ils commencent maintenant, petit à petit, à se reconstruire, à se reparler. C'est un processus lent auquel il ne faut pas donner d'accélération. Il cite Mitterrand qui disait qu'il faut laisser du temps au temps.
00:36:25 – 00:37:15 (Séquence 23) : Gérard Forster a écrit un livre sur sa famille. Il avait besoin d’extérioriser ce qu'il avait vécu. Un travail qui lui a pris du temps mais qui lui a procuré du plaisir et permis de mieux respirer. Il a aimé retracer sa vie, son enfance. Par rapport à la situation actuelle des familles, il pense qu'il a eu de la chance de vivre dans la pauvreté mais avec bonheur.
00:37:26 – 00:38:43 (Séquence 24) : L’interlocuteur demande à Gérard Forster quelle est la différence de sa famille, celle du Locle avec ses parents et la sienne à Ecublens. Il répond qu'au Locle sa famille ne parlait presque pas à table. La famille de sa femme au contraire parlait beaucoup. Grâce à sa femme et ses enfants, il a appris à plus s'exprimer et ceci lui a permis de devenir syndicaliste. Dans la vie, il faut souvent être deux pour se réaliser.
00:38:55 – 00:40:21 (Séquence 25) : L’interlocuteur rappelle qu'après sa retraite en 2001, Gérard Forster n'a pas arrêté. Il a continué son combat sur le terrain. Il explique que l'envie de rester actif, de poursuivre un combat est née de son aversion pour Bush. Il a décidé de trouver en Europe un endroit où s'investir. Les événements tragiques de l'année 2000 en Andalousie l'ont décidé à se rendre dans cette région qu'il connaissait déjà. Il avait visité l'Andalousie, Almeria. En 2005, il est parti trois mois avec son camping-car.
00:40:33 – 00:42:31 (Séquence 26) : L’interlocuteur demande à Gérard Forster pourquoi il s'est occupé des immigrés en Andalousie et non en Suisse. Il dit qu'il est parti aider les immigrés qui travaillent dans les serres en Andalousie dans la région d'Almeria. En Suisse, il y a des structures syndicales, législatives, de soutien aux immigrés alors qu'en Andalousie, bien qu'elles existent aussi, elles sont bafouées et n'osent pas se manifester. Les immigrés sont victimes du racisme, de la xénophobie. Ils viennent d'Afrique subsaharienne, de l'Europe de l'Est et de l'Amérique du Sud. Ils ne sont pas les bienvenus mais sans eux l'économie ne tournerait pas. Il s'était documenté sur ces problèmes à travers le Forum civique européen qui a mené des enquêtes après les événements de 2000. Il voulait mieux connaître la situation sur place, raison pour laquelle il est parti.
00:42:44 – 00:44:04 (Séquence 27) : Gérard Forster dit avoir été accueilli à Almeria par un Sénégalais qui était permanent au SOC, Syndicat des Obreros del Campo. Il l'a suivi pendant trois mois, dans ses activités sur le terrain et dans son bureau. Il regardait, prenait des notes, tenait un journal de bord. Il n'a pas pu faire grand-chose tellement le milieu des serres est immense. Lorsqu'il est arrivé en 2005 avec son camping-car devant les premières étendues de serres, il a eu envie de laisser tomber et de rentrer mais il a poursuivi. Les travailleurs immigrés ont une telle dignité que ce n'est pas possible de repartir sans tenter de faire quelque chose pour eux.
00:44:17 – 00:45:23 (Séquence 28) : Gérard Forster explique qu'en Andalousie les immigrés vivaient dans une serre désaffectée, sans eau ni électricité, ni toilettes. Malgré cela, il y avait une grande solidarité. L'étendue des serres dans la région d'Almeria est équivalente à 40000 terrains de football, avec 80000 travailleurs et 30000 patrons. Une situation ingérable.
00:45:37 – 00:47:37 (Séquence 29) : Gérard Forster explique qu'il n'a pas envie de faire du syndicalisme en Andalousie. Il ne connaît pas les lois espagnoles et mal la convention. Il parle mal l'espagnol. Il a réalisé que le logement était un besoin primordial. Son combat se concentre actuellement dans la création d'un village pour les immigrés. Il explique que cette région est une réserve de légumes et de fruits pour la Migros et la Coop pour l'hiver. C'est auprès de ces deux grands trusts qu'il pense chercher des solutions de financement pour son village. Selon lui, ce n'est pas toujours une question d'argent mais de volonté. En effet, sur place, il ne trouvera jamais le soutien des municipalités qui mettraient du terrain à disposition pour implanter un village pour les immigrés.
00:47:52 – 00:48:16 (Séquence 30) : Générique de fin du Plans-Fixes consacré à Gérard Forster, syndicaliste, et tourné à Ecublens le 24 janvier 2007.
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