Mario Botta (Architecte)

  • français
  • 2012-03-10
  • Durata: 00:52:46

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Descrizione

Le Musée d’art moderne (MoMA) de San Francisco, l’Eglise du Santo Volto à Turin, la Galerie Watari-um à Tokyo, le Musée Leeum-Samsung à Séoul, la Fondation Martin Bodmer à Cologny et beaucoup d’autres bâtiments réalisés par Mario Botta et son bureau d’architecte à Mendrisio témoignent de la diversité et de l’envergure de son œuvre. Héritier du mouvement moderne, formé à l’Université de Venise, il considère l’architecte comme un artisan qui maîtrise les matériaux mais aussi un intellectuel qui se met en rapport avec le territoire et l’histoire. L’architecture du sacré, selon Mario Botta, livre des clés de lecture dans le traitement des concepts de base tels que la lumière, la gravité, le seuil et la limite du mur. L’architecte est un humaniste qui cherche à réconcilier le passé et les générations futures pour créer une ville à la mesure de l’homme. Les nombreux musées, bibliothèques, églises, galeries conçus par le maestro s’inscrivent dans cette pensée.

00:00:00 – 00:00:08 (Séquence 0) : Générique de début du Plans-Fixes consacré à Mario Botta, architecte, et tourné à Mendrisio (TI), le 10 mars 2012. L'interlocuteur est Charles Sigel.
00:00:08 – 00:01:52 (Séquence 1) : L'interlocuteur se trouve dans l'atelier de Mario Botta. L'architecte décrit son atelier comme une pièce unique qui se développe en longueur avec des parties en forme de boîtes où ses collaborateurs travaillent. Au milieu de chacune d'elles se trouvent les plans papier. Mario Botta explique qu'il est attaché au papier. La nouvelle génération, ses fils notamment, travaille avec l'ordinateur, alors que Mario Botta s'en sent incapable. Il désigne l'étage supérieur où sont fabriquées les maquettes en bois. L'architecte explique qu'il travaille avec des maquettes et qu'il a besoin de visualiser les premiers croquis sur papier. Mario Botta explique que la maquette tout comme le croquis permet une plus grande marge de manœuvre.
00:01:52 – 00:02:02 (Séquence 2) : Générique de début du Plans-Fixes consacré à Mario Botta, architecte, et tourné à Mendrisio (TI), le 10 mars 2012. L'interlocuteur est Charles Sigel.
00:02:03 – 00:03:59 (Séquence 3) : L'interlocuteur énumère les différents aspects du métier d'architecte et interroge Mario Botta sur sa signification. Mario Botta rappelle que selon Le Corbusier l'architecte est un penseur. Il explique que l'architecte est une figure complexe à la fois intellectuel et artisan, appelé à maîtriser les différents matériaux et à se mettre en rapport avec le territoire et l'histoire. Il souligne que l'architecture est toujours un miroir de la société, donc de l'histoire. Ainsi, l'architecte, selon Mario Botta, est l'interprète de ce que la collectivité lui demande. Lorsque l'on se promène dans une ville, on reconnaît les différentes périodes historiques, ce qui offre un certain miroir de la société.
00:04:01 – 00:05:51 (Séquence 4) : L'interlocuteur demande à Mario Botta s'il aspire à voir son architecture reconnue dans le futur. L'architecte explique que, bien que chacun désire être éternel, l'architecture aspire à abandonner le langage autobiographique pour prendre le langage de l'histoire. Mario Botta donne l'exemple de Antonio Gaudí qui a su donner une forme personnelle et une identité forte à son architecture, puis est devenu en quelques décennies le reflet de son époque. En exprimant la fin du XIXème siècle et les espoirs du 20ème, Antonio Gaudí est le digne représentant de la bourgeoisie du début du siècle. Mario Botta explique que la particularité de l'architecture est d'être une activité sociale et collective et non personnelle.
00:05:54 – 00:07:02 (Séquence 5) : L'interlocuteur désigne le bureau de Mario Botta et lui demande s'il ne subsiste tout de même pas quelque chose de personnel dans l'architecture par le fait que l'architecte est maître de son atelier et des idées qu'il propose. L'architecte explique que bien que dans l'architecture transparaisse une figure de l'auteur très forte - rien ne sort de son atelier sans qu'il l'ait vérifié ou corrigé - le langage architectural est toujours le reflet de son temps. De la même manière que l'on identifie Picasso à ses périodes différentes (période rose, bleue) un esprit du temps plus prégnant que l'esprit individuel subsiste. Mario Botta explique que cela est particulièrement vrai de l'architecture puisqu'elle est une activité collective.
00:07:05 – 00:09:00 (Séquence 6) : L'interlocuteur demande à Mario Botta s'il ressent les bâtiments qu'il a construits comme personnels ou comme l'expression de leur temps. Mario Botta répond qu'il ressent les deux choses. D'un côté il incarne son temps en tant que fils du mouvement moderne et du post-Bauhaus, de l'autre côté il interprète ce qui l'a modelé et nourri à travers sa biographie. Il explique que même de grands artistes extravertis comme Francesco Borromini ne peuvent échapper à l'esprit du temps. C'est l'histoire de l'humanité qui nous amène à interpréter la sensibilité et la culture avec les catégories de notre propre temps.
00:09:04 – 00:11:44 (Séquence 7) : La ville de Lugano conçoit une exposition pour les 400 ans de la naissance de Francesco Borromini. Mario Botta fait construire sur le lac de Lugano en hommage à l'architecte baroque une maquette grandeur nature en bois et coupée en deux de l'Église Saint-Charles-des-Quatre-Fontaines qui se trouve à Rome. Mario Botta explique que malgré les 400 ans qui le séparent de Borromini il se sent proche de lui et de sa pensée. Il ajoute que, c'est une particularité de la culture occidentale que de travailler dans une proximité avec le temps de l'histoire. Borromini est né à Bissone au bord du lac de Lugano. Il part très jeune à Rome à 18 ans, où il est à l'époque payé dix fois plus que les autres grâce à son talent. Borromini a été marqué par les paysages tessinois. Mario Botta a l'intuition d'un lien fort entre les formes, il a alors l'idée de ramener au Tessin le chef d'œuvre de jeunesse créé par Borromini à Rome et de voir le rapport qui existe entre les formes qu'il a modelées en Italie et le paysage tessinois. Il s'appuie sur l'idée de l'écrivain italien Carlo Dossi qui affirme que les caractères dominants de l'architecture sont donnés au regard de l'artiste par un contexte.
00:11:48 – 00:12:52 (Séquence 8) : Mario Botta considère que la force d'expression d'un architecte réside dans sa capacité à interpréter le lieu. Il donne l'exemple de l'Église Saint-Charles-des-Quatre-Fontaines, conçue par Borromini, qui semble avoir été créée pour dessiner les rues.
00:12:57 – 00:14:42 (Séquence 9) : L'interlocuteur cite deux bâtiments créés par Mario Botta: une petite galerie à Tokyo sur un minuscule terrain triangulaire et un musée gigantesque à l'autre extrême créé à San Francisco sur fond de gratte-ciels. Mario Botta explique que ces deux exemples démontrent que l'architecte n'est pas le maître de son mandat, il dépend du contexte qu'il doit d'interpréter. Mario Botta précise que dans le cas de Tokyo il s'agissait de donner une image forte malgré les dimensions réduites des rues étroites de Tokyo, alors qu'à San Francisco il fallait faire avec le caractère abstrait et anonyme du cadre urbain en donnant une image marquée et institutionnelle.
00:14:47 – 00:16:36 (Séquence 10) : L'interlocuteur demande à Mario Botta comment se passe la mise en place d'un projet. L'architecte explique que la première étape du projet passe par la lecture critique du contexte. Mario Botta précise qu'il est incapable travailler sur un projet sans interpréter le contexte et que si l'on est capable de formuler de bonnes questions, le contexte peut déjà fournir des réponses. La deuxième étape exige de partir avec une image du contexte afin d'interpréter le site pour le transformer en volume. Il précise ici qu'il ne s'agit pas de créer un objet en soi, mais de faire travailler les tensions spatiales entre l'objet et le contexte. Selon Mario Botta, une bonne architecture peut être mesurée en fonction de l'intensité du rapport qu'elle entretient avec le contexte.
00:16:42 – 00:17:49 (Séquence 11) : Mario Botta explique qu'un architecte travaille toujours en dialogue avec le contexte. L'architecte fait un geste qui va constituer une stratification, faire émerger le signe d'une époque au sein des différentes couches historiques. Mario Botta rappelle que les villes européennes ont leur valeur dans leur stratification historique. Venise est belle et riche par ses différentes strates, et l'on se reconnaît dans une ville, dit Mario Botta, comme dans une mémoire qui nous appartient.
00:17:55 – 00:19:46 (Séquence 12) : Les années de formation de Mario Botta se passent à Venise où il a passé cinq ans, une ville où les strates historiques sont importantes. Mario Botta explique que dans une époque de globalisation, la ville fonctionne comme un abri qui nous donne une sécurité. Il explique que la ville est un territoire de mémoire qui nous fait nous sentir comme une partie de l'histoire. L'architecte considère la ville comme une forme de résistance à la banalisation du global par son enracinement dans une mémoire collective. Mario Botta explique que ses affinités vont vers la ville européenne par opposition au modèle américain ou asiatique.
00:19:53 – 00:20:59 (Séquence 13) : L'interlocuteur rappelle la phrase de l'architecte Louis Kahn qui invite à faire du passé un ami. Mario Botta explique que cette phrase reflète l'espoir de réconciliation avec le passé que Louis Kahn a fondé à une période de grand progrès technologique. Il a introduit dans la discussion les thèmes des institutions humaines, de la maison comme abri, de l'école comme communication et de la bibliothèque comme trésor d'une mémoire collective. Mario Botta considère que la force de Louis Kahn est d'avoir ainsi invité à revoir de manière plus profonde le passé.
00:21:07 – 00:23:01 (Séquence 14) : L'interlocuteur invite Mario Botta à parler de son apprentissage de dessinateur architecte. Mario Botta explique qu'il était attiré à ce moment-là par le dessin comme instrument de pensée. Il se souvient avoir toujours utilisé le crayon comme instrument pour comprendre les problèmes. Il explique qu'il était un jeune de santé fragile qui a toujours vécu avec des possibilités limitées. Il a toujours beaucoup dessiné et a découvert à la maison l'histoire de la peinture par les livres sur les maîtres du dessin qu'il passait des journées à regarder. Après avoir eu des difficultés à l'école, tout est devenu facile lorsqu'il commence à travailler au bureau de Tita Carloni à Lugano où il réalise que l'architecture est une passion. Il se souvient du moment où il a pris conscience qu'un trait de crayon pouvait devenir un mur ou un élément orographique.
00:23:10 – 00:24:06 (Séquence 15) : A la question de savoir s'il est postmoderne Mario Botta répond qu'il est un post-antique. L'architecte explique que le rapport avec le passé, tel qu'il est théorisé par l'architecte Louis Kahn l'a toujours fasciné. Dans son travail il prend toujours en compte le passé et l'histoire des formes qui l'ont nourri.
00:24:15 – 00:25:33 (Séquence 16) : Parmi les éléments qui ont formé Mario Botta se trouve un crucifix roman du Xème siècle. Chez l'architecte coexistent à la fois la continuité et la rupture avec le temps de l'histoire. Mario Botta explique que l'architecture romane l'a toujours fascinée parce qu'elle offre la synthèse d'un langage universel et régional. Cette architecture offre un résumé des espoirs de l'homme liés au territoire. Mario Botta raconte qu'il avait fait faire pour le catalogue d'une exposition qui lui était consacrée un calque du chapiteau d'une abbatiale pour rappeler les liens entre le passé et la sensibilité d'aujourd'hui.
00:25:42 – 00:26:31 (Séquence 17) : L'interlocuteur rappelle qu'une des chapelles dessinées par Mario Botta illustre les liens qui existent entre l'architecture romane et celle de Mario Botta. L'architecte explique qu'elle était un hommage aux artisans de la vallée. Les douze structures du mur de celle-ci donnent une profondeur qui s'ouvre ensuite vers le ciel à partir d'un plan en ellipse. Les deux centres de l'ellipse se rejoignent en un centre unique. Il explique que cette forme évoque la tranquillité et l'harmonie.
00:26:41 – 00:28:56 (Séquence 18) : L'interlocuteur rappelle qu'un pan de l'œuvre de Mario Botta est lié au sacré. Mario Botta explique que l'architecte doit se poser le problème du thème traité au-delà des questions religieuses. Quelle que soit l'époque, l'espace de prière et de silence est important. L'architecte explique que l'époque actuelle sécularisée a besoin d'espaces de prière. Mario Botta explique qu'à travers l'architecture sacrée il a découvert les principes structurels de l'architecture. Des éléments comme le seuil, la lumière, le mur, les limites nous parlent du sacré et de l'idée d'infini. Mario Botta déclare que s'il pouvait choisir aujourd'hui, il ne ferait que des bâtiments religieux. L'architecte explique que l'érection d'un mur permet de transformer la nature en culture à travers l'esprit de l'homme. C'est à partir de cette transformation qu'il comprend l'architecture comme portant en elle-même l'idée de sacré.
00:29:06 – 00:30:40 (Séquence 19) : L'interlocuteur rappelle que contrairement au mur rideau de Le Corbusier, fait de structures sur pilotis sans mur porteur, Mario Botta utilise le mur traditionnel. Mario Botta aime le mur porteur au-delà de sa nature structurelle car il considère que le mur conserve en lui-même l'idée de l'abri qui est l'essence de la maison. L'architecte compare la maison à un ventre maternel qui répond au besoin de protection de l'homme. La maison est un lieu où l'on a envie de rester tout en gardant un lien harmonieux avec la société, car l'on habite toujours en harmonie avec elle.
00:30:51 – 00:31:45 (Séquence 20) : Les travaux de Mario Botta sont marqués par l'importance du motif de l'ouverture ou de la fente. Ces motifs s'inscrivent à la fois dans et contre le paysage. L'architecte souligne que la maison est à la fois une grotte logée à l'intérieur de la montagne et une ouverture sur la vallée. L'architecte explique qu'il s'efforce de réduire la maison aux principes typiques de l'architecture traditionnelle de l'habitat qui réunissent ces deux dimensions opposées.
00:31:56 – 00:32:50 (Séquence 21) : L'interlocuteur décrit l'atelier de Mario Botta et les claustra qui donnent une lumière évoquant à la fois un couvent en Italie et le Couvent Sainte-Marie de La Tourette de Le Corbusier. L'architecte explique que l'effet est intentionnel. Au départ il voulait faire des fenêtres qui ne soient pas simplement un trou dans le mur, il a cherché ainsi des espaces qui assurent la transition entre l'intérieur et l'extérieur. Cette structure laisse entrer le soleil avec une trajectoire déviée qu'il décrit comme une montre solaire.
00:33:02 – 00:34:27 (Séquence 22) : Mario Botta explique que la plupart des idées architecturales lorsqu'elles se réalisent sur le chantier peuvent produire des effets différents. Lorsque le projet est réussi, on le retrouve en mieux, mais lorsqu'il y a eu tricherie, on le retrouve cent fois pire. Mario Botta précise que le chantier permet une vérification sans tricherie, donnant ainsi des résultats qui vont au-delà des ambitions et des intentions de l'architecte. Il considère que le chantier expose une vérité qui s'inscrit en faux contre les illusions de l'architecte. Mario Botta explique qu'il aime le processus au cours duquel le dessin se fait réalité puis lorsque l'objet est réalisé il ne fait plus de retouches.
00:34:40 – 00:35:56 (Séquence 23) : Mario Botta explique que le thème de la mémoire lui tient à cœur. Il rappelle que le vrai client de l'architecte c'est l'histoire, privant ainsi l'architecte de décision. Mario Botta rappelle que les architectes sont choisis pour réaliser des objets, mais que, par un dessein mystérieux, ils ne réalisent que ce qui est à leur mesure. L'architecte explique qu'il n'a jamais bâti de complexes immobiliers et que malgré son désir de le faire, on ne le lui a jamais demandé.
00:36:09 – 00:36:47 (Séquence 24) : Mario Botta explique qu'on lui demande souvent des monuments parce qu'il réalise une architecture dans laquelle l'image occupe une place importante. Le caractère collectif du monument exige une identité qui prend place à l'intérieur d'un quartier et de logements alentours. L'architecte explique qu'encore aujourd'hui, il est surpris qu'on lui demande de refaire des bâtiments religieux à Berlin.
00:37:01 – 00:37:53 (Séquence 25) : Mario Botta explique que l'architecture porte en elle-même l'idée de sacré. Lorsqu'il travaille avec un élément immatériel comme la lumière, celle-ci a besoin de matériaux et d'une géométrie pour s'illustrer. Tous ces éléments convergent vers une architecture monumentale. Même lorsqu'on réalise une chaise, on pense indirectement au trône.
00:38:08 – 00:38:59 (Séquence 26) : L'interlocuteur demande à Mario Botta comment il perçoit une architecture qui abîmerait le paysage. Mario Botta explique que l'architecte est conscient que le paysage est toujours le reflet de l'histoire et de la société dans laquelle il est produit. L'architecte se propose ainsi comme but, selon Mario Botta, de témoigner en terme positif des aspects contradictoires du vécu.
00:39:14 – 00:40:08 (Séquence 27) : L'interlocuteur interroge Mario Botta à propos des transformations du paysage par l'architecture. Mario Botta explique que le philosophe Martin Heidegger a réfléchi sur les transformations du paysage par l'arrivée d'un pont. Les deux côtés insignifiants de la vallée se transforment pour devenir un nouveau site. L'architecte explique qu'un bâtiment est un nouveau cadeau que l'on offre et que comme tous les cadeaux il peut être accepté ou refusé.
00:40:24 – 00:41:06 (Séquence 28) : L'interlocuteur demande à Mario Botta si lors de la construction de deux tours jumelles à Séoul en plein espace urbain il avait le désir de donner un sens à ce paysage. Mario Botta pense que l'architecture dessine une partie du paysage en établissant des rapports entre les éléments, et devient une lecture possible de l'environnement. Mario Botta rappelle que le paysage est une partie de l'architecture. Il définit l'architecture comme le rapport entre cet objet et le territoire et le paysage.
00:41:22 – 00:43:10 (Séquence 29) : L'interlocuteur invite Mario Botta à parler de l'importance du temps en architecture. L'architecte explique que le temps est une forme de l'espace. Mario Botta mentionne le livre de l'historien zurichois Sigfried Giedion "l'espace, le temps et l'architecture". Le temps en lui-même n'existe pas, c'est une convention érigée à partir de l'espace. Le temps est ressenti de manière forte en architecture, puisqu'elle est en harmonie avec les cycles solaires et le cycle des saisons. Seuls quelques architectes stars prétendent pouvoir contrôler le temps et la journée de l'homme. Mario Botta explique qu'il est sensible au rythme journalier du temps. Selon lui, l'homme est contraint de bâtir son espace de vie à l'intérieur de ce cycle naturel.
00:43:26 – 00:45:44 (Séquence 30) : Mario Botta explique qu'il y a eu une croissance lente des villes jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, puis une accélération de la construction comme l'Humanité n'en a jamais connu. L'architecte explique que nous sommes en train de perdre certaines caractéristiques de la ville classique, comme l'idée de centre et l'idée de limites. Il souligne que la ville comme la forme la plus intelligente d'agrégation humaine est en train de disparaître. Les centres se multiplient et l'idée de limite qui réglait la vie à l'intérieur de la ville disparaît. L'architecte précise tout de même que la ville reste un élément d'identification important, parfois même plus que la nation.
00:46:01 – 00:47:00 (Séquence 31) : Mario Botta explique que si l'on demande à n'importe qui où existe la meilleure qualité de vie, la personne va penser spontanément au centre historique italien ou européen alors que les logements y sont moins fonctionnels que des logements plus modernes. L'architecte explique qu'à l'intérieur de ces centres historiques il est possible de reconnaître une histoire commune. La ville est l'incarnation matérielle de cette histoire.
00:47:17 – 00:48:38 (Séquence 32) : L'interlocuteur rappelle que Mario Botta a construit en Suisse romande le bâtiment de la Fondation Bodmer qui est situé sous le sol. L'architecte explique que dans le cas de la Fondation Bodmer il s'agissait de relier deux villas, c'est pourquoi ils ont adopté une liaison sous terre. Mario Botta explique qu'ils en ont fait un espace sacré avec cinq cloches comme source de lumière. Il explique que c'est un espace adéquat pour la mémoire des origines de la culture. C'est un lieu qui permet de revivre en direct deux mille ans d'histoire.
00:48:56 – 00:49:57 (Séquence 33) : Mario Botta explique que le rôle de l'homme sur terre est de mettre en lien le passé avec les générations futures. La transformation de la ville et de l'urbanisme a aussi lieu lorsque l'on travaille en campagne. Même si la campagne est un espace ouvert, il a déjà été transformé et dessiné par l'homme.
00:50:16 – 00:51:52 (Séquence 34) : Mario Botta explique que l'humanisme est la clé de lecture de son architecture. Contrairement à la croyance en l'idée d'une production infinie, Mario Botta pense qu'il faut analyser ce que l'on a gagné avec le progrès technologique et remettre ainsi au centre la dimension de l'homme dans la transformation du territoire. L'architecte explique que cette position est un retour à la raison, une pensée du réel qui s'efforce d'éviter de devenir une victime de la machine. Mario Botta pense qu'il est bon que l'homme parvienne à contrôler sa volonté, ses espoirs, sa pensée, puisque le rythme de la vie de l'homme n'a pas tellement changé depuis l'invention de l'idée de la ville il y a 5000 ans.
00:52:11 – 00:52:27 (Séquence 35) : Générique de fin du Plans-Fixes consacré à Mario Botta, architecte, et tourné à Mendrisio (TI), le 10 mars 2012.
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