Angeline Fankhauser (Un engagement pour la dignité)

  • français
  • 2013-01-14
  • Durata: 00:50:38

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Descrizione

En 1983, à l’âge de 47 ans, Angeline Fankhauser est élue au Conseil national. La grande émotion qu’elle ressent en montant pour la première fois l’escalier du Palais fédéral la ramène à La Rippe où elle est née en 1936, aux conditions de vie très dures dans une famille parmi les plus démunies, à son père qu’elle perd très tôt suite à un accident de travail. Le destin la conduit d’abord à l’Ecole Curchod de Lausanne (école pédagogique sociale), puis à l’Auberson où elle s’installe avec son mari avant de déménager à Binningen (BL). Déracinée, elle apprend la langue du pays et s’engage progressivement dans les activités du Parti socialiste. Elue en 1972 au Conseil communal de Binningen puis, en 1976, au Grand conseil de Bâle campagne, elle est une des premières femmes suisses en politique. Durant les seize ans de sa carrière de conseillère nationale, elle s’engage notamment en faveur des enfants placés, des requérants d’asile et des allocations familiales pour tous. Dans le grand puzzle du jeu démocratique, elle est le porte-parole de ceux qui n’ont pas voix au chapitre.

00:00:00 – 00:00:08 (Séquence 0) : Générique de début du Plans-Fixes consacré à Angeline Fankhauser, Un engagement pour la dignité, et tourné à Oberwil (BL), le 9 janvier 2013. L'interlocutrice est Annik Mahaim.
00:00:08 – 00:00:47 (Séquence 1) : Rien ne prédestinait Angeline Fankhauser, née dans un tout petit village du canton de Vaud, à devenir conseillère nationale de Bâle-Campagne. Elle est une lutteuse qui fait partie de cette première génération de femmes qui a investi les Parlements cantonaux et la Coupole fédérale. Une des constantes dans son parcours c'est une grande sensibilité à toutes les formes de discrimination.
00:00:48 – 00:00:54 (Séquence 2) : Générique de début du Plans-Fixes consacré à Angeline Fankhauser, Un engagement pour la dignité, et tourné à Oberwil (BL), le 9 janvier 2013. L'interlocutrice est Annik Mahaim.
00:00:55 – 00:01:58 (Séquence 3) : Le parcours d'Angeline Fankhauser se déroule loin des chemins balisés. La retraite d'Angeline Fankhauser est placée sous le signe des "Panthères Grises", une association qui se bat pour l'autodétermination des personnes âgées, afin qu'elles puissent conserver leur dignité en ne laissant pas les autres décider pour elles.
00:01:59 – 00:02:59 (Séquence 4) : Angeline Fankhauser est née en 1936 à la Rippe dans le Jura vaudois. Son père est vacher chez le syndic du village, sa mère fait le ménage. Elle a une sœur aînée. Sa mère lave le linge des domestiques de campagne. L'époque ne connaît pas la machine à laver, un grand bassin est installé au milieu de la cuisine en hiver et dehors en été. L'eau y est chauffée avec un petit poêle, laissant une odeur de savon dont elle se souvient encore. Son père subit un accident qui le laisse progressivement paralysé. Il décède alors qu'elle a neuf ans.
00:03:00 – 00:04:45 (Séquence 5) : Angeline Fankhauser explique que sa famille, sans revenu après la mort de son père, vit de l'Assistance publique. Il n'y avait à l'époque aucune assurance sociale. Le patron de son père refuse toute responsabilité dans l'accident ayant causé son décès, c'est donc la commune qui verse un peu d'argent. Elle se souvient que ce statut particulier suscitait des réactions hostiles: ses camarades d'école, regardant leurs habits, les trouvaient trop bien habillés pour des enfants bénéficiant de l'Assistance. Angeline Fankhauser se souvient que si leurs habits étaient en bon état, cela provenait du fait que sa mère se montrait habile dans la couture. Angeline Fankhauser explique qu'elle a été très marquée par cette situation. Elle se souvient que ses camarades d'école pouvaient s'acheter de petites choses alors que les moyens modestes de sa famille interdisaient ce plaisir. Elle aspirait à ce que les choses soient mieux partagées, que ça soit l'instruction ou les biens. Elle lit tous les livres de la bibliothèque communale, seul plaisir gratuit.
00:04:47 – 00:05:50 (Séquence 6) : Angeline Fankhauser se souvient qu'elle ressentait comme une forme d'injustice le fait que sa mère doive beaucoup travailler et qu'ils n'aient accès à rien. Ce qui la préoccupait le plus, c'était le refus du patron de son père de prendre la responsabilité de l'accident, elle soupçonnait même une connivence entre le médecin et le patron par ailleurs président de la commune. Elle désire agir contre cette injustice.
00:05:52 – 00:06:53 (Séquence 7) : Angeline Fankhauser explique que l'arrivée de l'AVS en 1948 amène de grands changements pour sa famille. Ce sont pour la première fois des rentrées d'argent auxquelles elles ont droit. Elle se souvient toutefois que les gens du village pensaient qu'après l'AVS, le versement d'une aide pour sa famille n'était plus nécessaire. Les premières personnes qui ont bénéficié de l'AVS n'ont pas eu besoin de cotiser, cela a concerné la génération suivante.
00:06:55 – 00:09:38 (Séquence 8) : Angeline Fankhauser a de très bons résultats scolaires et obtient des prix, ce qui est parfois mal vu dans la commune. L'école primaire supérieure est réservée aux garçons en priorité et les places restantes pour les filles. Au moment du choix d'un métier, les meilleurs de la classe ont droit à l'Ecole normale pour devenir instituteur alors que ceux qui arrivent ensuite font un apprentissage commercial. Angeline Fankhauser se trouve dans le premier groupe mais a plutôt envie de devenir journaliste ou laborantine. Souffrant d'une scoliose, elle est logée à l'hôpital orthopédique de Lausanne. L'assistante sociale qui s'occupe d'elle écarte la possibilité d'entrer à l'Ecole Normale et s'occupe de lui trouver une bourse pour l'école Curchod, une école de pédagogie spécialisée, un domaine nouveau pour l'époque. Elle commence à travailler après sa formation à 18 ans dans un home pour enfants en Valais avec des enfants en partie plus âgés qu'elle. Angeline Fankhauser explique qu'on n'enverrait plus jamais aujourd'hui des jeunes filles dans des institutions pour enfants difficiles.
00:09:40 – 00:11:16 (Séquence 9) : Angeline Fankhauser déménage avec sa famille à Lausanne, puisque sa sœur y achève sa formation de couturière. Ce basculement de la campagne à la ville a été l'un des plus grands changements de sa vie. Lorsqu'elle arrive à l'école Curchod, elle est la petite fille de la campagne. Elle porte des bas tricotés à la main, alors que ses camarades ont des bas en nylon qui coûtent cher à l'époque. Elle ne connaît rien à la vie de ville, ignore même comment prendre le tram. L'école où elle étudie est une école privée, ce sont surtout des filles aisées qui y étudient. Elles ne sont que deux boursières. Angeline Fankhauser explique qu'elle ne se sent pas à l'aise avec ses camarades de l'école Curchod en raison du décalage financier qui les sépare.
00:11:19 – 00:12:37 (Séquence 10) : Angeline Fankhauser explique qu'au début des années 50 elle a deux envies: gagner sa vie pour soutenir sa mère et avoir une famille. Elle se souvient qu'elle n'avait pas beaucoup de succès avec les garçons; on lui a expliqué plus tard que c'était parce qu'elle montrait une grande indépendance. Elle rencontre un douanier Suisse alémanique avec qui elle se marie. Ils doivent économiser pour s'acheter un trousseau, les deux étant issus de familles très modestes.
00:12:40 – 00:14:36 (Séquence 11) : Angeline Fankhauser commence à travailler à la crèche de Bellevaux à Lausanne. Elle économise suffisamment pour s'offrir une petite Vespa et se souvient que ça a été une grande liberté pour elle, habituée à de longs trajets à pied. Elle se marie en 1960. En raison du métier de son mari, ils sont placés à l'Auberson, près de Sainte-Croix dans un appartement sans chauffage central, qui contraste avec le confort lausannois. Angeline Fankhauser se souvient qu'elle appréciait la proximité avec la nature qu'offrait l'Auberson. Son mari sent que cet exil n'est pas l'avenir qu'elle souhaite, il essaie alors de changer de travail.
00:14:40 – 00:17:06 (Séquence 12) : Angeline Fankhauser ne trouvant pas de travail dans son domaine, s'occupe d'accorder des boîtes à musique. Elle se souvient que toutes les femmes de douaniers à l'Auberson faisaient le même travail d'accordage à la maison. Elle explique que la douane attendait des épouses de douanier qu'elles n'aient pas trop de contact avec la population. Sa mère ayant eu un accident, elle doit couvrir ses besoins, elle s'adresse donc à l'usine de boîtes à musique sur conseil de sa voisine. Le patron est prêt à l'engager pour faire de l'accordage, qui consiste à limer les lames des peignes des boîtes pour qu'elles donnent le bon son, mais il a besoin pour cela de l'accord de la Confédération qui s'impose pour les femmes de fonctionnaires. Elle reçoit la permission et se met à l'accordage, ce qui lui permet progressivement de gagner un assez bon salaire tout en élevant ses enfants. Elle conserve son travail d'accordage en Suisse allemande pendant 12 ans.
00:17:10 – 00:19:15 (Séquence 13) : Angeline Fankhauser déménage en 1962 à Binningen dans le canton de Bâle avec son mari. Elle est contente de son déménagement qui lui donne l'impression de retrouver la civilisation, après un hiver difficile dans le Jura vaudois. Elle se souvient qu'elle ne savait pas du tout où se trouvait le village de Binningen. Au moment de son installation, elle ne parle pratiquement pas l'allemand, mais s'aperçoit que la population lui répond en français. Elle apprend l'allemand, mais au moment de l'arrivée de sa fille au jardin d'enfant, l'éducatrice se plaint que sa fille ne parle pas suffisamment bien l'allemand et l'enjoint à apprendre mieux le dialecte. Elle coupe alors un peu plus ses liens avec la Suisse romande et améliore son allemand en regardant la télévision Suisse alémanique.
00:19:19 – 00:20:44 (Séquence 14) : Angeline Fankhauser met au monde un premier enfant en 1961 puis un deuxième un peu plus tard. L'arrivée des enfants lui permet d'avoir quelque chose pour elle pendant les absences professionnelles de son mari. Elle continue son travail d'accordage à domicile. Elle s'engage à cette époque pour que le travail à domicile soit mieux reconnu. Le sujet du travail suscite peu d'intérêt voire de la méfiance auprès du syndicat. Le travail d'accordage lui permet de réfléchir et de développer son engagement politique. La première discussion politique virulente intervenue à Binningen concerne la fusion des deux cantons. Ce débat éveille sa conscience politique.
00:20:49 – 00:23:11 (Séquence 15) : Angeline Fankhauser commence à s'intéresser à la politique au niveau communal. Elle raconte que la femme du pharmacien, impressionnée par ses idées, l'encourage à intégrer le Parti chrétien-démocrate. Elle s'y rend une fois mais se rend compte que ce n'est pas le genre de politique qu'elle souhaite. Elle demande alors à la personne qui milite pour l'unification des deux cantons si elle peut intégrer le Parti socialiste, la réponse est très favorable, d'autant que le Parti manque de femmes et que celles-ci vont sous peu recevoir le droit de vote. En 1968, les femmes obtiennent le droit de vote à Bâle-campagne. Lors de la première assemblée communale elle se lève pour demander pourquoi il n'y a pas plus de places de jeux pour les enfants, provoquant des applaudissements et des réactions favorables. Elle est tout de suite mise sur une liste pour les élections, mais n'est pas élue la première fois à cause de la concurrence. Elle y parvient par la suite, d'abord au niveau communal puis cantonal. Angeline Fankhauser explique que tous les Partis souhaitaient voir des femmes, même si celles-ci servaient souvent de "garniture" électorale, il fallait par la suite se faire sa place.
00:23:16 – 00:24:38 (Séquence 16) : Angeline Fankhauser explique qu'elle est passée à côté des événements de mai 68, prise par ses enfants et son activité professionnelle. Les débuts de son engagement politique ne sont pas faciles. Elle écrit des lettres de lecteur que son mari tape à la machine. Elle sont régulièrement publiées dans la Basler Zeitung. Elle se souvient d'une lettre très critique envers le capitalisme qui avait suscité beaucoup de réactions de tous côtés.
00:24:44 – 00:25:40 (Séquence 17) : Angeline Fankhauser se souvient qu'il était difficile pour son mari d'avoir une femme qui sait ce qu'elle veut et qui l'exprime, la plupart des épouses étant très soumises. Le couple finit par se séparer au moment où leurs enfants terminent leur scolarité. Il lui est difficile aujourd'hui de donner les causes de sa séparation, en tous les cas leur tempérament et activités différaient.
00:25:46 – 00:27:16 (Séquence 18) : Angeline Fankhauser commence à travailler en 1973 comme salariée à Pro Juventute où elle est confrontée à un dossier qui lui tient à cœur, celui des enfants placés. Pendant son activité d'accordage, elle réfléchit à des modèles de garde d'enfants, et fait une formation au cours de laquelle elle crée un modèle de mère gardienne. Le modèle éveille un fort intérêt. Il permet de pouvoir prendre un enfant dans sa famille contre rémunération, avec un bon système de contrôle. Pro Juventute s'intéresse à ce modèle et engage Angeline Fankhauser. Le président de Pro Juventute, l'ex-conseiller fédéral Rudolf Friedrich, essaie de l'engager afin de justifier ce modèle dans une conférence de presse. Elle est alors interpellée par Mariella Mehr représentante des gens de la grand-route qui lui demande comment elle peut se faire la porte-voix de Pro Juventute.
00:27:23 – 00:28:19 (Séquence 19) : Angeline Fankhauser se souvient que Pro Juventute constituait un bon cadre pour le développement d'idées sociales. Dans le même temps la Fondation s'opposait à certaines de ses idées. Elle est élue au Conseil National en 1983, on lui fait alors comprendre qu'elle ne doit en aucun cas s'exprimer au nom de Pro Juventute. Elle jouit toutefois d'une assez grande liberté. Elle se souvient qu'après son intervention au Conseil National pour demander au Conseil Fédéral des excuses au nom des enfants placés, son employeur est resté muet.
00:28:26 – 00:29:53 (Séquence 20) : Angeline Fankhauser explique que les enfants de la grand-route ont été enlevés de leurs familles pour être placé dans des familles dites "assimilées", en raison du fait qu'on estimait leur développement entravé. Les enfants ignoraient souvent qu'ils avaient été arrachés à leur famille et les parents se mettaient à rechercher leurs enfants plus tard. C'est le journal Beobachter qui a révélé l'ampleur du scandale. Il a fallu beaucoup d'initiatives politiques pour que les gens puissent accéder à leurs dossiers dont Pro Juventute bloquait l'accès. Elle s'indigne aujourd'hui que l'on enlève parfois trop vite les enfants à leur famille sans appliquer d'autres moyens. Elle a développé un modèle d'envoi d'assistants familiaux dans les familles débordées.
00:30:00 – 00:31:01 (Séquence 21) : Angeline Fankhauser participe entre 1955 et 1977 aux manifestations de forte opposition contre les centrales nucléaires à Bâle. Elle y emmène ses filles avec la voiture familiale, le problème réside dans le fait que la voiture est au nom de son mari gendarme. La voiture est enregistrée par la police et son mari doit attester qu'il ne la conduisait pas ce jour-là.
00:31:09 – 00:32:07 (Séquence 22) : Angeline Fankhauser explique que sa participation aux manifestations supposait une perte de gains puisqu'elle devait prendre sur son temps de travail. De manière générale, l'un des problèmes du système politique apparaît avec le fait que les gens avec de petits moyens n'ont souvent ni le temps ni les moyens de s'engager politiquement. De même pour les personnes âgées qui n'ont pas suffisamment de revenus pour se déplacer.
00:32:16 – 00:33:12 (Séquence 23) : Angeline Fankhauser est élue en 1976 au Grand Conseil de Bâle-Campagne. Il s'agit de la deuxième législature (période) où les femmes ont pu être élues. Peu de femmes siégeaient à l'époque au Grand Conseil et la majorité au Parti socialiste. Ce qui soudait le groupe c'était les questions sociales.
00:33:21 – 00:35:07 (Séquence 24) : Angeline Fankhauser entame une carrière politique au Conseil national en 1983. Elle se souvient que la première fois qu'elle gravit les escaliers de la Coupole Fédérale, elle ressent une immense satisfaction à l'idée que cela rende en quelque sorte justice à son père. Lorsqu'elle arrive à la première séance, elle réalise qu'elle a le même poids que Christophe Blocher. Angeline Fankhauser se souvient qu'elle se sentait un peu émue et perdue au moment de rentrer sous la Coupole fédérale. Elle se rallie rapidement à ses camarades romandes avec qui elle partageait le fait d'être minoritaire en tant que femme, socialiste et romande. En tant que déléguée de Bâle-Campagne elle a dû apprendre le bon allemand.
00:35:17 – 00:36:16 (Séquence 25) : Angeline Fankhauser explique que même si ce monde de la politique fédérale lui est radicalement étranger, elle s'y est habituée très vite. Ce qui compte, selon elle, c'est de se souvenir d'où l'on vient. Elle n'a jamais eu le sentiment de trahir ses origines, mais de travailler pour l'égalité. Elle considère qu'aujourd'hui que la démocratie ne fonctionne pas aussi bien qu'à l'époque où les campagnes se faisaient avec peu de moyens. Aujourd'hui il faut beaucoup d'argent pour arriver au Conseil national.
00:36:26 – 00:38:16 (Séquence 26) : Angeline Fankhauser a été Conseillère nationale de 1983 à 1999. Elle change de travail en 1986 pour entrer à l'Oeuvre Suisse d'Entraide Ouvrière. Les parlementaires Lilian Uchtenhagen, Moritz Leuenberger, Helmut Hubacher et Walter Renschler l'encouragent à prendre ce poste. A l'OSEO elle est tout de suite confrontée aux gros dossiers de l'aide au développement et aux problèmes des réfugiés et des chômeurs. Etant confrontée à ces problèmes, elle peut amener un opinion crédible au Parlement, offrant ainsi des possibilités d'influence, en matière d'asile notamment. On lui confie un dossier concernant le sort des réfugiés tamouls à la Commission de gestion qu'elle est chargée de traiter avec un représentant du Parti radical. Grâce à une forte persuasion, ils réussissent à sauver 1000 dossiers d'un coup.
00:38:26 – 00:39:51 (Séquence 27) : Angeline Fankhauser explique que sa position nuancée à propos de l'asile est difficile à faire passer en politique. Elle a été très marquée par le refoulement des réfugiés juifs pendant la Guerre, lorsqu'elle était dans les pâturages du Jura. Elle explique qu'aujourd'hui le genre de réfugiés qui demandent l'asile a changé. Plus on essaie de bureaucratiser le système d'asile plus on perd de vue l'ensemble. En favorisant des perspectives plus ouvertes on arrivera plus vite à des solutions. Resserrer la vis comme cela est fait aujourd'hui ne diminue pas le nombre de réfugiés et de dossiers.
00:40:02 – 00:42:34 (Séquence 28) : Angeline Fankhauser explique que la situation pouvait être parfois tendue au sein du Parti. Elle se souvient qu'au moment de la discussion sur la suppression de l'armée, elle a soutenu ouvertement le texte et s'est faite reprendre par certains membres du Parti. De même lorsqu'elle s'est opposée à l'adhésion de la Suisse au FMI, reprenant la position de l'OSEO, elle s'est attiré ainsi les foudres du Conseiller fédéral Otto Stich qui pendant deux ans ne lui a plus parlé. Elle était également contre le soutien aux casinos avec son camarade de Parti Pierre Aguet. Elle perd ici pour la première fois au niveau du parti cantonal, qui lui reproche ses positions radicales. Elle perd aussi sur le FMI et considère que l'évolution actuelle prouve qu'elle avait raison. Angeline Fankhauser a toujours dit à haute voix ce qu'elle pensait.
00:42:45 – 00:43:47 (Séquence 29) : Angeline Fankhauser se souvient de l'initiative qu'elle a lancée pour que tous les enfants aient droit à une allocation familiale. Le dossier a mis 14 ans à aboutir. Même si les progrès dans ce domaine sont là, elle espère encore que les allocations familiales seront augmentées. Angeline Fankhauser déplore qu'aujourd'hui la sensibilité à l'injustice dans le milieu politique suisse soit moins forte qu'avant. Aujourd'hui, la peur des coûts est grande et la situation se durcit terriblement.
00:43:58 – 00:45:31 (Séquence 30) : Angeline Fankhauser ne mène pas une retraite tranquille. Elle s'est associée à des organismes qui défendent les personnes âgées. Elle tend tout de même à lâcher du lest. L'âge venant, elle considère qu'il faut avoir la modestie de se rendre compte que d'autres personnes peuvent s'engager aussi bien que soi. Elle a coprésidé le groupe des Panthères grises qui se réunit chaque mois en Assemblée pour discuter de sujets concernant les personnes âgées. Elle participe encore dans ce cadre à un atelier d'écriture où se réalise un travail biographique qui favorise l'échange et le contact.
00:45:42 – 00:47:05 (Séquence 31) : Angeline Fankhauser explique que le thème qui lui tient à cœur aujourd'hui c'est celui de la condition des personnes âgées, sur lesquelles la politique s'est acharnée. De nombreuses personnes âgées ont tout juste de quoi vivre, et la politique prétend tout décider pour elles alors qu'elles sont des citoyens à part entière. Angeline Fankhauser regrette qu'on traite les personnes âgées comme on traitait les femmes avant qu'elles ne s'émancipent. Les personnes âgées, souvent des femmes, ont pris l'habitude de se montrer trop modeste, alors qu'il faut élever la voix pour se faire entendre.
00:47:17 – 00:48:36 (Séquence 32) : L'interlocutrice demande à Angeline Fankhauser si elle est parvenue après une activité professionnelle aussi intense à lâcher prise et à se reposer. Angeline Fankhauser explique que cela s'apprend bien et qu'elle est heureuse d'avoir enfin le temps de faire les choses. Aujourd'hui elle fait du jardinage biologique, lit et fait des puzzles en hiver. Angeline Fankhauser n'a pas pu beaucoup s'occuper de ses petits-enfants en raison de sa carrière, elle rattrape ce temps aujourd'hui en leur faisant des gâteaux.
00:48:49 – 00:49:47 (Séquence 33) : Angeline Fankhauser estime que la vieillesse est une belle phase de la vie. Il faut toutefois accepter que le corps ne répond plus aussi bien. Elle considère qu'il faut bien terminer sa vie, réaliser tout ce qu'on a encore envie de faire le mieux possible en considérant aussi ce dont ont besoin les autres.
00:50:00 – 00:50:25 (Séquence 34) : Générique de fin du Plans-Fixes consacré à Angeline Fankhauser, Un engagement pour la dignité, et tourné à Oberwil (BL), le 9 janvier 2013.
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