Danilo Mondada (Architecte humaniste)

  • français
  • 2015-04-23
  • Durata: 00:51:46

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Descrizione

D’origine tessinoise, Danilo Mondada vit et travaille en Suisse romande depuis plus de quarante ans. Dans le catalogue de ses réalisations architecturales, on trouve notamment la rénovation de la salle de l’Opéra de Lausanne, de la gare de Lausanne dans les années 90 et, plus récemment, l’agrandissement de la Fondation de l’Hermitage avec, en perspective, la restauration du Château Saint-Maire. Il évoque son pays natal, auquel il reste profondément attaché, les années d’études au Collegio Papio d’Ascona, raconte la naissance de son intérêt pour l’architecture et la rencontre avec Alberto Camenzind, qui fut cruciale dans le choix de son métier. Ce Plans-Fixes révèle le cheminement et les convictions de Danilo Mondada, la complexité des problèmes auxquels l’architecte est confronté, point de départ dans la quête de la simplicité. Cette recherche stimulante sous-tend chaque projet dans une promesse de découvertes fascinantes.

00:00:00 – 00:00:19 (Séquence 0) : Générique de début du Plans-Fixes consacré à Danilo Mondada, architecte humaniste, tourné le 23 avril 2015 à Lausanne. L'interlocutrice est Florence Grivel.
00:00:19 – 00:01:22 (Séquence 1) : Nous sommes dans l'atelier d'architecture de Danilo Mondada. Il a décidé il y a vingt ans de ne s'habiller plus qu'en noir, ce qui lui évite la question de choisir quoi porter. Le noir est une couleur qui lui plaît beaucoup, intemporelle, hors des modes. Ses créations architecturales se trouvent dans des espaces géographiques différents: Corse, Tessin canton dont il est originaire. Si Danilo Mondada se considère comme un homme de chantier, il passe toutefois le plus clair de son temps dans son bureau.
00:01:42 – 00:00:11 (Séquence 2) : Générique de début du Plans-Fixes consacré à Danilo Mondada, architecte humaniste, tourné le 23 avril 2015 à Lausanne. L'interlocutrice est Florence Grivel.
00:01:54 – 00:03:02 (Séquence 3) : Danilo Mondada est originaire du Tessin, "pays oublié" selon la formule de l'écrivain Alberto Nessi. La formule signifie ici oublié par la Confédération. Les Suisses connaissent peu le Tessin, dont ils ont souvent une image de tourisme. Le Tessin reste une minorité qui a de la peine à se faire entendre par le reste de la Suisse. Le Tessin a constitué une voie commerciale importante entre le Nord et le Sud reliant la Suisse à l'Italie dont ont bénéficié de nombreux cantons. Le Tessin a été en quelque sorte occupé pendant 5 siècles par la Suisse. Ces différents aspects laissent encore une forte empreinte aujourd'hui. Le Tessin est partagé entre deux espaces antinomiques: culturellement par l'Italie et politiquement et économiquement par la Suisse. Le Tessinois aime se quereller, en témoigne la forte densité d'avocats dans le canton, mais aussi se soumettre en raison de sa tradition de région touristique.
00:04:56 – 00:02:15 (Séquence 4) : Danilo Mondada se retrouve très bien sous le qualificatif d'humaniste. La Renaissance dans la culture italienne avec sa mise au centre de l'homme est une référence très importante pour lui. Pour définir sa profession, il part du contexte de la Renaissance où règne une cour élargie comprenant le prince entouré de philosophes, sculpteurs architectes, l'ensemble dessinant une image complète de l'homme.
00:07:12 – 00:02:53 (Séquence 5) : Danilo Mondada a eu la chance de suivre toute sa formation jusqu'à la maturité au prestigieux Collegio Papio à Ascona tenu par les bénédictins d'Einsiedeln. A l'époque où il étudie (fin des années 50) il y a une classe par niveau et tout le monde reçoit le même enseignement pour les branches générales, puis les gens se séparent pour étudier les branches spécifiques. Ce système offre un bagage élevé dans les branches générales dont l'architecte a pu profiter. Dans cet enseignement on retrouve l'homme au centre et une prise en compte de sa complexité. L'architecte passionné d'histoire se souvient d'un professeur qui expliquait comment le développement de l'histoire n'est pas linéaire mais est toujours le produit de la rencontre entre différents mouvements et courants. Il a été marqué par cette idée.
00:10:06 – 00:01:35 (Séquence 6) : Danilo Mondada grandit dans une famille de commerçants. L'architecte doit beaucoup à sa famille qui lui a transmis les valeurs de travail et de spiritualité. La foi l'a toujours accompagné et lui a permis de traverser les difficultés de la vie. Danilo Mondada recherche, comme dans sa foi, la simplicité dans l'architecture, une tâche paradoxalement difficile.
00:11:41 – 00:03:08 (Séquence 7) : La passion pour l'architecture de Danilo Mondada a commencé très tôt dans sa vie. A l'âge de 12 ans il achète la revue d'architecture Werk et réalise de petites maquettes en bois ou en papier. Ensuite, à l'école pendant les cours d'histoire suisse on parle de l'émigration de nombreux artisans tessinois qui ont enrichi l'Europe entière. Il se souvient qu'à cet âge, lui et ses camarades étaient fiers de connaître le rayonnement en Europe d'architectes tessinois comme Carlo Maderno, Domenico Fontana ou Francesco Borromini. Il est fasciné et attiré par l'église Sant'Ivo alla Sapienza conçue par Borromini à Rome avec ses formes originales et ses jeux de lumière. Très jeune il est touché par l'architecture sacrée de l'église romane à Muralto où les offices ont lieu ainsi que par la Madonna del Sasso à Locarno.
00:14:49 – 00:01:03 (Séquence 8) : Le déclic final dans sa vocation d'architecte vient d'une rencontre avec Alberto Camenzind dans le cadre d'une rencontre avec des professionnels à la fin de l'année de sa maturité. Il le connaît déjà puisqu'il a eu l'occasion de visiter une dizaine de fois l'Exposition nationale à Lausanne. Au cours du repas, l'architecte le fascine en lui parlant de la structure et de la lumière dans la chapelle de Ronchamp conçue par Le Corbusier. Il sort déterminé à embrasser la profession d'architecte.
00:15:53 – 00:01:37 (Séquence 9) : La famille de Danilo Mondada déménage à Lausanne au milieu des années 60. Son père émigre pour des raisons professionnelles. L'architecte rappelle que même si le changement est sensible tant au niveau du paysage que de la culture, la notion d'émigration est parfaitement intégrée dans la vie tessinoise et son intégration en Suisse romande se fait facilement. Au fil des ans, son intérêt pour ses racines tessinoises grandit.
00:17:30 – 00:01:06 (Séquence 10) : L'identité tessinoise compte dans la manière dont Danilo Mondada conçoit l'architecture. Il est fortement influencé par le mouvement d'architecture moderne dit "la Tendenza" qui émerge à la fin des années 60 et qui connaît un essor important au Tessin avec des architectes comme Rino Tami, Tita Carloni, Mario Botta, Luigi Snozzi, Aurelio Galfetti, Livio Vacchini, Mario Campi, etc. Il est particulièrement sensible à la mise en valeur de la notion de territoire à l'intérieur de ce mouvement.
00:18:37 – 00:02:07 (Séquence 11) : Lorsque Danilo Mondada commence ses études comme jeune tessinois dans les années 60 il est plutôt conservateur. Avec l'expérience de Mai 68, il est conduit à envisager différemment le rôle de l'architecture. Sous cet angle, l'architecture n'est pas seulement un jeu formel mais le reflet des rapports de force entre groupes économiques et sociaux. Il a pour camarade dans sa volée Daniel de Roulet, écrivain et personnage charismatique qui l'a aidé à développer un esprit critique.
00:20:44 – 00:02:31 (Séquence 12) : Le crayon est une chose importante pour Danilo Mondada. Si le développement de l'informatique dans la profession d'architecte est grand, il avoue ne pas savoir dessiner à l'ordinateur. Il a de la peine à travailler sur un écran. Il n'y trouve pas l'échelle des choses. C'est pourquoi il demande toujours qu'on lui sorte un plan. Devant l'essor de l'informatique, Danilo Mondada se dit préoccupé par l'avenir de la transmission du savoir et l'héritage pour les générations futures. Il n'existe pas de garantie de conservation pour les fichiers informatiques qui soit égale à celle du papier. Il craint que la génération actuelle soit la première à ne pas laisser un passé derrière elle.
00:23:16 – 00:01:53 (Séquence 13) : Danilo Mondada a été aidé pour son premier mandat important par Marx Lévy, municipal des travaux à Lausanne. Après sept ans de travail pratique auprès de Jacques Dumas, il décide d'ouvrir son propre bureau. Marx Lévy le convoque pour une proposition de travail de transformation du Théâtre municipal. Les critères d'attribution des marchés publics étaient moins rigides qu'aujourd'hui. Il est assez fier aujourd'hui des transformations effectuées.
00:25:09 – 00:03:47 (Séquence 14) : Il est difficile pour Danilo Mondada de faire un choix préférentiel parmi tous les mandats qu'il a effectués. La transformation de l'Opéra de Lausanne reste un de ses plus beaux souvenirs ainsi que celle de la gare de Lausanne. En troisième position vient le travail effectué sur la Fondation de l'Hermitage, où l'architecte se trouve à la frontière intéressante entre restauration et construction nouvelle, entre ancien et nouveau. Tous ces projets font écho également à des rencontres. Une architecture réussie requiert un bon architecte, de bonnes entreprises et un bon maître d'ouvrage. La confiance entre l'architecte et son commanditaire est très importante. Lors du projet de développement de la gare de Lausanne, il propose une coûteuse rénovation qui est acceptée en quelques minutes par le directeur d'arrondissement qui avait confiance en sa parole. La chose paraît impensable aujourd'hui tant les commissions et les experts ont pris de l'importance. D'autres rencontres ont compté, celles d'Olivier Verrey et de Guido Cocchi. Comme Georges Bernanos, l'architecte pense que le hasard des rencontres est la logique de Dieu.
00:28:57 – 00:01:14 (Séquence 15) : Danilo Mondada peut parfois penser qu'il ferait autrement certains projets. Cela est le fruit de l'évolution de la personnalité de l'architecte. Au-delà du projet, le repentir devant certaines réalisations n'est plus possible.
00:30:11 – 00:00:49 (Séquence 16) : Ce qui fait la constance de l'architecture de Danilo Mondada c'est sa recherche de simplicité. Toutes les architectures de qualité frappent par leur simplicité, à l'image de l'architecture romane qu'il admire.
00:31:01 – 00:02:34 (Séquence 17) : Le catalogue des réalisations de Danilo Mondada est pluriel. La conception d'un musée fait partie de ses œuvres favorites. Un tel projet allie architecture et histoire et voit le contenant jouer un rôle important. Il a eu la chance de travailler sur deux objets passionnants, la Fondation de l'Hermitage et un bâtiment d'archives pour la Fondation Sandoz. Le deuxième volet qui le passionne est lié au sacré que ce soit dans le cadre d'une réalisation ou d'une rénovation. Si l'architecte se doit d'être neutre devant les exigences du commanditaire, le projet prend encore de la valeur lorsqu'il est possible d'y accorder ses convictions profondes comme dans le cas d'un édifice religieux.
00:33:35 – 00:01:15 (Séquence 18) : Danilo Mondada aime beaucoup les concours. La tradition du concours remonte déjà à l'Antiquité et la profession d'architecte constitue une exception au regard du temps et de l'argent importants qui y sont investis. Le concours permet de faire évoluer la sensibilité et l'approche de l'architecte. Il est également une tribune exceptionnelle pour un jeune architecte.
00:34:51 – 00:00:53 (Séquence 19) : Danilo Mondada dit souvent que l'architecture doit répondre à un problème ou à un conflit. Le commanditaire s'adresse souvent à l'architecte pour avoir des idées, l'idée étant toujours la réponse à un conflit existant.
00:35:45 – 00:01:59 (Séquence 20) : Danilo Mondada aime cette phrase de l'architecte français Rudy Riccioti qui parle de l'architecture comme d'un sport de combat. Une des qualités de l'architecte est d'être opiniâtre et de se battre pour son projet. Lorsque l'architecte rencontre son client, il s'est déjà fait une idée et doit la présenter. L'architecte affronte alors les réticences et il lui appartient de lutter pour faire passer son concept. Le début du projet marque véritablement la naissance de la confiance avec le commanditaire dont l'harmonie va découler.
00:37:44 – 00:01:10 (Séquence 21) : Les premières idées et esquisses constituent selon Danilo Mondada la phase idéale du projet puis les obstacles et les différentes couches administratives viennent parfois contraindre mais aussi affiner la suite du déroulement. Contrairement au peintre, l'architecte travaille toujours pour quelqu'un.
00:38:55 – 00:00:42 (Séquence 22) : Danilo Mondada considère que le métier d'architecte a beaucoup changé depuis qu'il a commencé sa carrière il y a 40 ans. Les notions de confiance sur lesquelles se basait la profession sont émoussées par l'augmentation des différents outils de contrôle qui viennent régir les rapports mandataires-mandants.
00:39:37 – 00:02:02 (Séquence 23) : Danilo Mondada est quelqu'un de fidèle et aime travailler avec les mêmes personnes ce qui permet de tisser des liens forts. Il aime aussi bien travailler en association avec d'autres confrères. Dans le cadre de rénovation, il travaille actuellement avec Nicolas Delachaux et Christophe Amsler. On retrouve ici l'idée d'humanisme à laquelle il est attaché. Le métier est devenu si complexe qu'il est impossible de travailler seul, l'architecte est ainsi une sorte de chef d'orchestre au milieu des différents corps de métiers.
00:41:39 – 00:01:49 (Séquence 24) : Danilo Mondada considère qu'il existe des périodes différentes dans une vie professionnelle d'architecte. Il y a d'abord l'âge essentiellement théorique de la jeunesse et de la formation. Ensuite vient l'âge des premières expériences professionnelles, un âge de découverte qui conduit à peu près jusqu'à 40 ans. La troisième phase est celle de la maturité, période productive dans laquelle la création connaît son plus grand essor. La dernière période, celle que l'architecte vit actuellement et pleinement est celle de la réflexion et du regard tourné en arrière.
00:43:28 – 00:04:43 (Séquence 25) : Danilo Mondada s'attelle aujourd'hui à un vaste projet, celui du Château de Lausanne, un chantier complexe de restauration. Comme jeune architecte, il est d'abord porté sur le neuf puis les années passant, l'importance du patrimoine et de sa transmission aux générations suivantes grandit. Dans le patrimoine, il y a d'abord une partie de restauration où l'on répare un monument. A l'intérieur de cette phase il y a une brèche au sein de laquelle une idée de projet naît. Connecter un projet nouveau sur une structure existante constitue l'une des tâches les plus passionnantes du métier. Ces transformations sont à petite comme à large échelle. La Collégiale de Neuchâtel, par exemple, sur laquelle il travaille actuellement avec Christophe Amsler, comporte un cloître avec un préau. Les deux architectes ont alors l'idée de couvrir celui-ci par un revêtement minéral destiné à accueillir des manifestations culturelles. Les sous-sols du Château de Lausanne seront pareillement réaffectés à des lieux de réunions, tandis qu'à partir des combles sera créée une salle vitrée avec des jeux de lumière intéressants.
00:48:11 – 00:01:02 (Séquence 26) : Danilo Mondada vient d'investir de nouveaux locaux pour son bureau. Son entreprise connaît un changement dans sa structure, puisque trois jeunes associés sont venus les rejoindre pour reprendre la direction. Cette association nouvelle lui permet de se libérer d'un certain nombre d'activités et de se consacrer à des projets qui lui tiennent à cœur.
00:49:14 – 00:00:47 (Séquence 27) : Danilo Mondada explique que la partie créative de l'architecte n'est jamais en vacances. Le projet et son idée sont toujours présents dans la vie quotidienne comme professionnelle.
00:50:01 – 00:00:41 (Séquence 28) : L'épouse de Danilo Mondada est fille d'architecte et en plus de l'accompagner professionnellement lui a toujours offert un regard pertinent sur les activités du bureau.
00:50:43 – 00:00:41 (Séquence 29) : Danilo Mondada explique que tout a été découvert sur cette terre faisant disparaître ainsi l'aventure. Il en reste toutefois une, celle du projet. Chaque fois que l'on s'engage sur cette voie on découvre des voies fascinantes, c'est pourquoi il a choisi d'embrasser le métier d'architecte.
00:51:24 – 00:00:21 (Séquence 30) : Générique de fin du Plans-Fixes consacré à Danilo Mondada, architecte humaniste, tourné le 23 avril 2015 à Lausanne.
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