L’aide de la patrie (0266-3)

  • allemand
  • 1945-12-14
  • Durata: 00:03:21

Descrizione

Communiqué :
Dans un camp pour les Suisses rapatriés d’Europe orientale.

Commentaire :
Il y a une semaine, à leur arrivée en Suisse, nous avions accompagné les rapatriés de l’Est jusqu’au camp de quarantaine. Depuis, notre reporter s’est rendu au camp et la caméra nous montre de quelle façon la patrie aide ceux qui sont rentrés au pays. Beaucoup d’entre eux sont vieux et fatigués. Le déracinement pèse lourdement sur leurs épaules affaiblies. L’Europe orientale avec ses grands domaines ruraux était leur seconde patrie. L’histoire a fait un pas sans s’inquiéter de leur désarroi. Maintenant, la petite patrie, dans ses étroites limites, leur offre un refuge. Un homme très vieux et très usé a eu encore la force le rentrer dans le pays des ancêtres pour y mourir. Il voulait être enterré dans la terre natale. Beaucoup de ces rapatriés sont malades. Ils ont dû lutter contre une saleté indescriptible et d’indicibles privations. Les enfants... les enfants eux prennent tout du bon côté. Ce qui est fait ici pour eux au nom de l’hygiène, est à leurs yeux un jeu plein de surprises et de secrets techniques. Le souvenir de leur fuite ininterrompue devant la faim et la misère est couvert par beaucoup de sensations nouvelles et plus agréables. Les vieux ont la vie plus difficile. Il est triste d’être vieux et malade. Comme ils sont loin les jours heureux. Auront-ils la force d’entreprendre de nouveau quelque chose d’utile? Les médecins et les infirmiers font de leur mieux pour les y aider. Les tout petits sont installés dans une baraque particulière. Maintenant c’est à vous, les nurses diplômées, de montrer ce que vous savez faire! La mort s’acharne contre les enfants de continents entiers. Ici dans notre Suisse invraisemblablement heureuse, nous pouvons lui tenir tête. Non loin de nos frontières, la caméra enregistrerait des images de mort, de souffrance muette, de douleur désemparée. Ici, elle peut regarder les enfants jouer, se rassasier, grandir. Voilà comment les choses se présentent dans notre pays : nous sommes riches et il nous est permis d’être généreux avec les apatrides. Ici s’amoncellent les habits et les chaussures que la confédération distribue aux rapatriés. Qui donc ose encore prétendre que nous avons tant donné à ceux qui ont cherché asile chez nous qu’il ne reste rien pour nous-même ? Nos compatriotes de l’Est, lorsqu’ils quitteront le camp, seront vêtus de neuf de la tête aux pieds. N’oublions pas qu’ils ont tout perdu, tout ce qu’ils avaient acquis patiemment, courageusement, au cours de longues années de travail. Notre bonne vieille Suisse est une tante des contes de fées, avec des coffres bien remplis. La quarantaine dure vingt jours... Puis commence la vie dans un monde nouveau. Nous souhaitons à ces rapatriés courage, bonne chance et d’amicales rencontres.

Communiqué_0266.pdf
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